Hélène Pedneault 1952-2008
«Et ne soyez pas de mauvaise foi. Quand je parle de la colère des femmes, je ne parle pas seulement de la colère parfaitement justifiée qu’elles éprouvent d’être encore traitées en subalternes et non en partenaires. Je ne parle pas seulement de la colère dirigée, avec raison, contre le monde des hommes ou certains hommes en particulier. Je parle aussi de la colère des femmes dirigée contre tout ce qui nous diminue collectivement, contre tout ce qui glorifie la mort au détriment de la vie, contre tout ce qui pollue, contre tout ce qui menace l’intégrité et la dignité des êtres humains, contre tout ce qui ment, ne tient pas compte, divise, asservit, terrorise, mutile.
Il faut maintenant revendiquer pour nous cette scie qu’on ne peut plus endurer dans la bouche d’un homme: “T’es belle quand t’es en colère”. Mais il faut ajouter: “T’es puissante quand t’es en colère. T’es utile.” Pratiquer la colère, c’est décider d’être à la même hauteur que ses rêves et ses convictions pour les regarder dans les yeux. C’est être à la hauteur de soi-même, et non plus étriquée, prise comme une minuscule poupée russe à l’intérieur d’un rêve plus grand.
Imaginez quelle formidable énergie de changement serait générée si toutes les colères des femmes étaient admises et canalisées. Si on pouvait engranger l’énergie de la colère des femmes dans une immense génératrice, tout le monde en profiterait : je vous jure qu’on n’aurait plus à se taper les pratiques de mercenaires d’Hydro-Québec! La lumière serait allumée en permanence et nous ne manquerions plus jamais d’électricité en période de grand verglas ou de désert psychique.»
Apologie de la colère des femmes (1999)
vendredi 27 février 2009
Parce que moi aussi je suis en colère
C'est tout ou rien...
L’abstinence, c’est le meurtre
By Anne Archet(Réflexions d’une insomniaque suite à une discussion, tard dans la nuit, avec une militante pro-vie.)
Peut-être est-ce parce que je tombe de fatigue, peut-être est-ce la brume qui se forme dans mon cerveau, mais je capitule. Vous m’avez vaincue, je reconnais que les fœtus et les embryons sont des personnes et qu’ils disposent de droits inaliénables,
octroyés par Dieu. Et oui, je reconnais que l’avortement est un meurtre. Mais qu’en est-il du droit des gamètes? Qu’en est-il de cette multitude sans voix et opprimée, tapie dans nos ovaires et nos testicules? Toutes ces vies qui ne demandent qu’à éclore, tous ces milliards de milliards d’enfants de Dieu, innocents et purs, qui n’auront jamais l’occasion de voir le jour uniquement à cause de notre abstinence sexuelle égoïste… imaginez combien de Mozart et d’Einstein sont quotidiennement assassinés par notre refus de copuler et de procréer! Je le dis en clair : l’abstinence c’est l’avortement, et l’avortement c’est le meurtre. Chaque fois qu’un couple fertile revient du travail trop fatigué pour faire l’amour, ces pécheurs horribles choisissent la télévision plutôt que la vie d’un enfant. Chaque fois qu’un adolescent obéit à
son curé et choisit d’étouffer l’appel de ses hormones, il prive une âme de la chance de gagner son ciel. Pire : lorsque deux étrangers, par respect coupable des conventions et de la bienséance, s’empêchent de s’arracher mutuellement leurs vêtements et de forniquer sur le trottoir, ils se rendent coupables d’infanticide, rien de moins. Et ils devraient par conséquence être sévèrement punis.Catholiques, conservateurs, évangélistes, fondamentalistes, encore un effort si vous voulez être pro-vie : faites la promotion des coïts non protégés, des relations sexuelles prémaritales dès la puberté et de la promiscuité généralisée de tous les individus en âge de procréer. Ce n’est qu’à ce prix que les voies du Seigneur (qui resteront les seules impénétrables et impénétrées) pourront être respectées.
Argh, colère...
Colères de femmes
Ou comment on devient une sale féministe (par Nancy Antisexist)
lundi 6 octobre 2008 par anik
On me dit que ma colère n’est pas constructive, qu’elle n’est pas légitime ; que tout analyser en terme de rapports de genre et de domination sexiste est réducteur. Oui, je suis en colère. Je suis révoltée parce que depuis toute petite, on m’a appris la soumission. On m’a expliqué que je devais être douce et compréhensive, ne pas m’énerver, ne jamais être violente. Parce qu’on m’a forcé à rentrer tout ça en moi, à subir les agressions et à ne pas broncher.
Je suis en colère parce que tous les jours, je suis renvoyée à mon rôle de femme, à ma place de femme. Femmes qui doivent gérer le quotidien, femmes qui ont le sens des responsabilités, femmes qui doivent toujours être capables de s’exprimer posément, femmes à qui tant d’activités sont interdites, parce qu’elles sont masculines.
Je suis en colère parce que je suis une bizarrerie : femme qui boit, qui crie, qui bricole, qui se bat. Parce que j’ai été contrainte d’adopter les codes masculins pour pouvoir exister dans des espaces publics, parce que j’ai été obligée de me battre pour être écoutée, crue, prise au sérieux, reconnue. Parce que je ne suis pas une femme, puisque je n’ai pas le comportement attendu d’une femme ; que je ne suis pas un homme, parce qu’il me manque une bite. Du coup, je suis la chieuse, l’emmerdeuse.
Je suis en colère parce que je me croyais forte. Et que j’ai laissé un homme me soumettre, m’humilier, me culpabiliser. Parce que je n’ai jamais voulu regarder cette situation de domination, parce que je ne voulais pas me voir comme la victime.
Je suis en colère parce que je n’ai pas le droit d’exprimer cette colère, parce que la femme qui s’insurge de ce qu’elle subit exagère toujours, va trop loin, est antimec. Je suis en colère parce qu’être féministe est un stigmate infamant. Parce que quand on gueule, c’est encore nous qui sommes jugées. Parce que c’est nous les hystériques, les lesbiennes, les mal baisées, les folles.
Je suis en colère parce que je parle avec des femmes, que nous avons toutes la même histoire, que cette histoire est celle du patriarcat et que la dénoncer nous expose à la répression de ceux qui n’y ont pas intérêt. Je suis en colère parce que l’homme arrive toujours à se faire passer pour la victime : victime de sa compagne qui l’a quitté, victimes des sales féministes qui l’oppresse par leurs blagues, victime de son conditionnement. Alors que merde, c’est nous femmes qui trinquons ! Je suis en colère parce que j’ai peur des hommes. De ce qu’ils peuvent faire subir, à moi ou à d’autres femmes. Parce qu’aujourd’hui il n’y a qu’en non-mixité que je me sens en confiance. Parce que oui, c’est dommage, mais que je n’ai simplement pas d’autre choix.
Je suis en colère parce que même quand des mecs réfléchissent à ces questions, c’est encore à nous, femmes, de les prendre par la main, de leur expliquer, de comprendre leurs doutes, de leur demander de prendre position, de les inciter à s’organiser.
Je suis en colère parce que dans tous les cas c’est à la femme de porter. De porter son histoire, les violences qu’elle subit, de porter la critique, les attaques antiféministes, le déni de sa rage. De porter la responsabilité de toujours réexpliquer.
Je suis en colère parce que je ne veux plus compatir. Je ne veux plus m’interroger des heures sur comment expliquer sans renvoyer un truc agressif ou blessant aux hommes. Je ne veux pas m’excuser d’être en colère.
Ce que nous exigeons, c’est d’être enfin entendues et reconnues, en tant que femmes, en tant que féministes, en tant que catégorie socialement opprimée.
Que crève le patriarcat. Maintenant, tout de suite.
Nancy Antisexist
!Ya Basta!
G.S.
mercredi 25 février 2009
Au fait...c'est qui les Furies?
Voici donc les Furies:
Elles ne sont pas soumises à Zeus et les hommes les craignent et les fuient.
Tiré de Wiki:
Elles personnifient la malédiction lancée par quelqu'un et sont chargées de punir les crimes pendant la vie de leur auteur, et non après. Toutefois, leur champ d'action étant illimité, si l'auteur du crime décède, elles le poursuivront jusque dans le monde souterrain. Justes mais sans merci, aucune prière ni sacrifice ne peut les émouvoir, ni les empêcher d'accomplir leur tâche. Elles refusent les circonstances atténuantes et punissent toutes les offenses contre la société et à la nature tels que le parjure, la violation des rites de l'hospitalité et surtout les crimes ou l'homicide contre la famille. À l'origine, les êtres humains ne peuvent ni ne doivent punir les crimes horribles. Il revient aux Érinyes de poursuivre le meurtrier de l'homme assassiné et d'en tirer vengeance.
Charmantes, pas vrai? ;)Ces divinités vengeresses hideuses ont :
de grandes ailes ;
des serpents pour cheveux ;
des fouets et des torches ;
du sang qui coule de leurs yeux.
Vive l'offre et la demande...
Lu sur le site Éconoclaste. Je vous laisse vous faire votre opinion là-dessus!
La polygamie est-elle mauvaise pour les femmes?Cette réponse, initialement destinée à être publiée dans un quotidien, est très courte. Nous la publions pour donner quelques pistes.Naturellement, le nombre de femmes et d'hommes est sensiblement identique. Une société où, par choix des intéressées, certains hommes ont plusieurs femmes (polyginie), crée une rareté des femmes pour les hommes non polygames. La demande en femmes est supérieure à l'offre. Le prix de la femme augmente. Abstraction faite de cette inélégante analogie, ce prix se traduit concrètement par des efforts de séduction accrus pour les hommes en concurrence : plus de roses dans les bouquets, plus d'efforts pour s'entretenir, être un compagnon exemplaire, etc. On en déduit que les femmes seraient vraisemblablement les grandes gagnantes d'une société où la polyginie serait légale (bien sûr, si la polyandrie était autorisée, cela rétablirait l'équilibre). Pour la société dans son ensemble, pourtant, cette légalisation serait la source d'un grand gaspillage : toutes ces ressources utilisées pour séduire se traduirait par une course aux armements où, en dépit d'une surenchère permanente, les hommes initialement les plus favorisés prendraient le dessus sur les autres ; mais au prix, pour tous, de dépenses et d'une occupation du temps que les femmes elles-mêmes trouveraient certainement excessives.Encore une fois, pour l'aspect ludique de la chose, quelques blagues d'économistes:Combien faut-il d’économistes de Chicago [fief de l’école libérale américaine, dont viennent Milton Friedman et Robert Lucas entre autres] pour changer une ampoule ?Aucun, si elle doit être changée, le marché s’en chargera.Combien d’économistes marxistes faut-il pour changer une ampoule ?Aucun. Elle porte en elle les germes de sa propre révolution.Autres bonnes blagues ici.
mardi 24 février 2009
Se faire péter la face comme on dit...
Râteau 3D1. Terminologie
Râteau apparaît vers 1636; rateau vers 1534; rastel vers 1180; du latin rastellum,
diminutif de rastrum.(Familier) se prendre un râteau : échouer dans l’initiative prise d’aborder une personne. (Via le wiktionnaire.) L’origine de l’expression est obscure, l’explication donnée sur le web veut qu’il s’agisse d’un hommage au cinéma muet. Je ne suis pas convaincue. J’imagine qu’avec un dico un peu solide, on doit pouvoir relever où cette expression à été écrite la première fois, mais je ne risque pas de trouver ça à Berlin. Si vous avez une explication sous la main, commentez :)
En allemand : einen Korb kriegen (prendre un panier)En anglais : to get a mitten (prendre une mitaine)
On notera que les Anglais se placent sur le terrain du défi, que les Allemands sont sympas et que les Français sont cruels (le râteau est un instrument de torture et de travail, deux mots qui, étymologiquement, ont déjà beaucoup en commun). J’invite les francophones du Québec à mettre leur grain de sel dans cet article, évidemment.(...)3. Chronologie du râteau
a) Le continent noir des pré-râteaux.
Nul besoin de se déclarer pour affronter un râteau. On peut prendre des râteaux d’yeux, de claquement de langue, de non-réponse à un coup de fil, de profil sur Meetic. Prenons un exemple classique de râteau non-verbal : en boîte de nuit, vous essayez de danser près d’une fille, et à un moment, elle vous tourne le dos. Cet exemple typique de pré-râteau vous épargne le véritable râteau. Les demoiselles discrètes et délicates préféreront utiliser ce type de râteaux, qui possèdent cependant une double difficulté :- un repérage en aval de la tentative verbale (repérage parfois compliqué par les tergiversations du prétendant),- un juste décryptage du refus de la part du râtissé.
b) Les râteaux classiques.
On entre ici dans le monde visible des râteaux, celui que tout le monde redoute. Un râteau classique est un râteau embarrassant.A noter : tous les râteaux classiques ne sont pas verbalisés. Une demoiselle qui vous jette son cocktail au visage, ou qui quitte le restaurant en vous laissant seul à table, vous expose à un râteau classique et non à un pré-râteau.
La limite entre pré-râteau et râteau classique se situe après les premiers échanges verbaux (un eye-contact prolongé ne compte pas), alors que la limite entre râteau classique et post-râteau se situe après les premiers échanges physiques.Article complet ici.
En vrac #2
Voici donc quelques-unes de mes découvertes d'hier soir:
Kumbia Queers avec la chanson "Chica de calendario" (désolée j'ai pas trouvé les paroles pour vous les traduire)
Nelly McKay avec "Mother of Pearl" (les 3 premières minutes)
QueerFAQtor, une chaîne sur Youtube qui parle des thématiques queer, lesbiennes et autres de manière sérieuses ou drôles. Un exemple du drôle ici.
Robyn avec "Who's that girl" et "Konichiwa Bitches" (la dernière me mystifie un peu côté interprétation des paroles mais le clip est drôle)
Et finalement, juste pour le plaisir : Cindy Lauper avec She Bop et Girls just want to have fun (au pire je veux sa coupe de cheveux!)
Stephen Harper...
Stephen Harper est-il allergique à Céline Galipeau en particulier ou aux intervieweuses en général?
Politique canadienne Chantal Hébert 23 février 2009 2:58Le jour de la visite du président Obama, le bureau du premier ministre Stephen Harper a retiré son offre d’une entrevue à Radio-Canada plutôt que de la donner à Céline Galipeau.
L’entourage du premier ministre voulait qu’il soit en ondes au Téléjournal jeudi soir mais exigeait que l’entrevue soit faite par Daniel Lessard plutôt que par la chef d’antenne du grand bulletin.
La demande était d’autant plus incongrue que a) personne n’a demandé à Peter Mansbridge le même soir à la CBC de céder sa chaise le temps d’une entrevue avec le premier ministre; b) Stephen Harper n’a jamais gratifié l’émission des Coulisses du pouvoir qu’anime pourtant Daniel Lessard depuis deux ans et demie d’une seule entrevue; c) le premier ministre donnait sans rechigner des entrevues à Bernard Derome.
Plutôt que de faire une entrevue avec Céline Galipeau, le bureau du premier ministre s’est replié sur le réseau TVA. Mais là non plus la chef d’antenne Sophie Thibault n’a pas mis la main à la pâte. C’est plutôt Paul Larocque qui a interviewé le premier ministre. D’ailleurs, en tout ou en partie, le tandem Larocque-Lapierre en est à sa troisième entrevue avec Stephen Harper depuis la rentrée parlementaire de la fin-janvier.
Question: Quelqu’un se souvient-il de la dernière fois que Stephen Harper a donné une entrevue sérieuse à une femme?
“Question: Quelqu’un se souvient-il de la dernière fois que Stephen Harper a donné une entrevue sérieuse à une femme?”
Au Québec, Céline Galipeau et Sophie Thibault n’ont jamais ou pratiquement jamais fait d’entrevues avec des politiciens. Elles donnent plus dans les courts échanges avec un analyste (Michel C. Auger et Jean Lapierre).
Il y a peut-être Anne-Marie Dussault qui est aguerrie à ce type d’entrevues. Auparavant, Denise Bombardier en faisait.
Il ne faut pas voir de la misogynie de la part de M. Harper.
M. Harper est un homme marié et père de famille. Peut-être que ses valeurs personnelles lui “interdisent” de fréquenter d’autres femmes que la sienne…
23 février 2009 à 15:57
On ne fait pas de statistiques avec le chiffre 2. Quand M. Harper en sera à sa 10e intervieweuse de suite qui est refusée, on pourra en reparler. Et s’il était allergique aux intervieuses en général, ce serait un bon test de la tolérance de ceux qui se targuent de leur immense tolérance personnelle, et de l’humilité de ceux qui se pensent bien humbles… Il y a des hommes qui sont plus à l’aise avec les hommes en général, et vice-versa. Cela n’est pas un défaut capital.
- Police partout, justice nul part -
G.S
dimanche 22 février 2009
Je suis abonnée au club vidéo...oui oui
Cette semaine, deux qui m'ont fait réfléchir. Le premier L'aveuglement (Blindness) avec Julianne Moore. En passant, si vous aviez prévu le louer, ben lisez pas les 2-3 prochains paragraphes.
En résumé, pour une raison inconnue, tout le monde devient aveugle les uns après les autres. S'ensuit un chaos facile à imaginer, on se serait cru dans Resident Evil ou n'importe quel autre film de zombies. Plusieurs personnes sont mises en quarantaine dans un immeuble sans aucune aide (car le truc est contagieux). Heureusement, ya une fille qui voit encore (pour une raison inconnue, yééé) et qui les aide un peu en jouant à la maman.
Sauf que bon, à un moment donné ya des méchants qui décident que la bouffe est à eux et que les autres vont devoir la payer. On s'y attendait, donc tout le monde vide ses poches et mange pendant une semaine.
Là où ça commence à être plus que dérangeant, c'est après, quand plus personne n'a d'objets de valeur. Prochaine demande des méchants? On veut des femmes. (Évidemment.)
Donc, quelques-unes se portent volontaires. Qu'est-ce que les gentils maris disent?
Pas: Oh mon dieu, il est pas question que tu ailles te vendre chérie, on va trouver un autre moyen! Les femmes ne doivent pas être des marchandises. ou Je veux pas que tu sois blessée psychologiquement et physiquement!
Nooooooon.
Mari #1 : Il est pas question que tu y ailles! Il est pas question que MA femme y aille, c'est dégoutant! Je t'ORDONNE de rester ici.
Mari #2 : Ma femme fera ce qu'elle décide, je ne l'empêcherai pas, MAIS, c'est sur que ça atteint ma dignité d'homme.
Donc, plusieurs problèmes dans ce passage. De 1, les hommes non-mariés encouragent les femmes à se sacrifier pour nourrir tout le monde au risque de leurs vies.
De 2, les hommes mariés ne veulent pas que leurs femmes y aillent car ils les considèrent comme leurs biens, ne veulent pas les céder et ne veulent pas laisser leurs femmes décider ou comme le mari #2 se sentent blessés de ne pouvoir la sauver je suppose.
De 3, les femmes se sentent obliger d'y aller, ont l'air d'avoir assimilé que de soumettre leurs corps à ces hommes est quelque chose d'inévitable.
Évidemment, l'une d'elle se fera battre à mort car elle ne sera pas assez coopérante au goût de son agresseur..."Elle fait un peu poisson mort, ahahah" Sérieux, ce passage là du film est passablement atroce.
Mais le pire dans tout ça, c'est que c'est réaliste... j'arrive facilement à croire que ça se pourrait se passer comme ça dans la réalité, et en fait on sait tous et toutes que des choses du genre se passent tous les jours.
Voilà donc pour L'aveuglement. (J'ai lu que le roman du même nom était de loin meilleur que le film, ce qui est assez prévisible.)
Deuxième film de la semaine : 4 mois, 3 semaines, 2 jours
C'est un film roumain, datant de 2007.
L'action prend place en Roumanie en 1987. Deux étudiantes, l'une d'elle est enceinte et veut se faire avorter. Sauf que, c'est interdit dans le pays. Elle doit donc faire appel à un avorteur clandestin avec l'aide de son amie. Donc, contact, location d'une chambre d'hôtel, emprunt d'argent à tous les amis pour réussir à le payer, le tout en prenant le plus de précautions possible. Une fois dans la chambre avec le fameux M. Bébé, problème. L'homme se rend compte qu'elle est à 4 mois plutôt que 2, il lui dit qu'il est beaucoup trop risqué de faire l'avortement à ce stade, que la peine encourue est beaucoup plus importante. Elle insiste, il lui propose un nouveau marché. Comme elle n'a pas assez d'argent, si elle et son amie couchent avec lui, il fera l'avortement.
Encore une fois un passage dégoûtant, les deux amies font ce que le trou de cul demande. Il pratique l'avortement (c'est pas un truc gore avec des aiguilles à tricoter au moins) et trouve le moyen en plus de faire comme si de rien n'était et de jouer au gentil docteur prévenant.
Maintenant on comprend à quoi ça sert que l'avortement soit légal entre autre, les abus qui ont lieu dans les autres cas sont indescriptibles. Sérieux, voir ces deux films là en 2 jours c'est pas la joie.
Ce que j'ai aimé de celui là par contre c'est que le message passe bien, on n'y fait pas la morale, il n'est jamais mention des raisons de la fille de vouloir se faire avorter, elle n'a pas à se justifier. L'accent est vraiment mis sur la démarche. À part un passage où on voit le foetus dans une serviette, mais je crois pas que ça soit dans un but de propagande pro-vie, ça fait seulement partie de l'expérience des deux filles. Quand même un film à voir.
En vrac #1
Un test sur les agressions sexuelles tiré du Le Lotus Webzine, crée par le CALACS du KRTB.
AU VIOL!
Une dent cassée, deux côtes fêlées côté coeur, deux côtes brisées à droite, les lèvres sont tellement épaisses qu’elles ne peuvent pas accueillir les larmes qui coulent, car elles sont de sang et les lèvres sont fermées par ce même sang; les yeux sont tellement enflés par les coups de poing que les paupières de celles-ci sont fermées. Battues et violées dans leurs corps et âmes.Violées, elles doivent en plus se faire violence elles-mêmes, car la multitude des situations qui gravitent autour des victimes exige souvent celles-ci à se faire violence de nouveau afin de dénoncer son violeur. Par la suite, les victimes se referment sur elles-mêmes d’une façon intense, extrême et brutale.
samedi 21 février 2009
Blagues sexistes
De pourquoi les blagues sexistes nous donnent la nausée
Ce texte explique pourquoi je n’aime pas les blagues sexistes.
Lorsque des hommes apprennent que je suis féministe, 98% d’entre eux enchaînent, hin hin, sur des blagues sexistes. Je ne les ai jamais trouvées drôles, mais depuis un moment, je ne me force plus à ricaner comme la plupart de mes congénères. Face à mon indifférence, mes interlocuteurs sont souvent mal à l’aise, et le verdict tombe : « tu n’as pas d’humour », « allez rigole, c’est du second degré »... etc. Je m’insurge. J’ai de l’humour, j’aime rire, j’aime les blagues nulles, les blagues sexuelles, je suis bon public. Les blagues qui ne me font pas rire, ce sont celles dont le but n’est pas de faire de l’humour. Je me demande souvent ce que cherchent les hommes qui font des blagues machos, à tous les degrés que ce soit :
1/ Asseoir leur pouvoir, l’affirmer Chez les machos revendiqués, faire une blague sexiste (comme raciste), c’est rappeler qu’ils sont en position dominante, qu’ils ne sont pas des femmes, des pédés (des Arabes). Ca sert à humilier celles et ceux qui ne sont pas en position dominante, à leur rappeler « leur place ». Ca sert à exprimer le fond de leur pensée, sans que cela puisse être discuté, contesté, vu que c’est « de l’humour ». suite...
Un flic de moins, dix bourses de plus!
G.S
vendredi 20 février 2009
jeudi 19 février 2009
Images diverses...
Pub sexiste de la semaine
Donc, rapidement:
CODES
MESSAGES
1- Incitation à devenir un "canon de beauté"
Cette publicité présente un modèle de beauté unique et quasi irréel, impossible à atteindre. La photo probablement photoshoppé à fond, nous fait croire à la possibilité d'un corps parfait, bronzé, mince, épilé, contorsionné (!) d'apparence plastique.
2- Incitation à devenir une "bombe sexuelle"
L'image nous montre une femme dans une pose très suggestive, à demi-nue, présentée comme un objet sexuel pour le public masculin. Ce genre de représentation ancre dans l'esprit du public que le pouvoir des femmes est celui de la séduction et qu'elles doivent tout faire pour pouvoir l'exercer, en tout temps, mais que de plus, la sexualité nécéssite un physique ou une attitude précise.
3- Contexte
Messages:
Finalement le message au bas de la publicité est un exemple parlant d'hétérosexisme. Supposer que les hommes ne veulent pas voir d'autres hommes nus et que en conséquence il faut vendre des sous-vêtements d'hommes sur des corps nus de femmes, peut importe que ce soit par homophobie, par sexisme est inacceptable.
Finalement pour votre plaisir, je vous mets une autre publicité de la même campagne. (Notez encore une fois le focus sur l'entrejambe et la position ridicule des jambes PERSONNE boit de la bière assis comme ça!)
mercredi 18 février 2009
Au fait...c'est qui Lilith?
(Pas étonnant qu'on ait jamais entendu parler d'elle!)Après que Dieu eut créé Adam, qui était seul, Il dit « il n’est pas bon pour un homme d’être seul ». Alors, il créa une femme pour Adam, à partir de la terre comme il avait créé Adam lui-même et il l’appelle Lilith. Adam et Lilith commencèrent à se battre. Elle dit « Je ne me coucherai pas » et il dit « Je ne me coucherai pas en dessous de toi, mais seulement au-dessus. Car tu es fait uniquement pour être dans la position
soumise, car je suis ton supérieur » Lilith répondit « Nous sommes égaux, car nous
avons été créés de la même terre ». Mais ils ne s’écoutaient pas. Quand Lilith s’en rendit compte, elle prononça le Nom Ineffable et s’enfuit dans les airs. Adam se mit à prier devant son créateur « Souverain de l’univers, la femme que tu m’as donnée est
partie ». Dieu envoya alors trois anges pour la ramener. Dieu dit à Adam que s’il elle acceptait de revenir tout serait bien, mais autrement elle devrait accepter de voir mourir 100 de ses enfants chaque jour. Les anges partirent à la poursuite de Lilith. Ils la retrouvèrent, mais elle ne voulut point revenir.
D'autres théories sur leur conflit serait qu'elle pratiquait la contraception et l'avortement, refusant d'être déformée par la grossesse OU qu'elle trompait Adam avec des démons mâles, voire même femelles.
Elle est condamnée, par son refus de revenir à l'Éden, à voir tous ses enfants mourir. Elle décide de se suicider. Par pitié, les anges lui accordent le pouvoir de tuer les enfants des hommes 8 jours après leur naissance pour les garçons et 20 pour les filles. Elle rencontrera plus tard un démon, Samaël, d'accord avec l'égalité des sexes et s'installera avec lui.
Ce serait elle qui provoquerait la chute d'Ève sous la forme du serpent et inciterait Caïn à tuer Abel.
Bon, il y a de multiples déclinaisons de la légende, mais en général, elle est considérée comme une maîtresse-femme, insatiable sexuellement, incroyablement fertile.
Pour finir, quelques sources :
Wiki
Lilith au sein du Mysticisme juif
Aspect mythologiques
Lilith, mère de démons
Les joies de l'épilation
M.I.E.L – Texte sur l’épilation
« Mon corps est à moi »
G.S
Une animatrice marrante
Le premier que j'ai vu est celui-ci, sur les pubs de Yogourt, et en fait, n'importe qui qui écoute un tant soit peu la télévision a du remarquer à quel point les pubs de yogourt sont omniprésentes. Bref savourez ceci.
Si vous en voulez plus, je vous conseille de regarder le Super Special.
Joyeuse Saint-Valentin en retard!
Le premier, un vidéo fait par ONG américaine. Vous pouvez vous épargner la fin, c'est pas vraiment pour ça que je vous montre le vidéo. Ah oui, eh si il vous prenait l'envie obscure de donner pour ce groupe là, faites juste prendre en considération que c'est une ONG à caractère religieux, vraisemblablement liée à un poste de télévision appelé GOD TV...
Contre la (saint) valentin…
A l'approche du mois de février, médias et publicitaires nous assènent leurs messages vantant la sacro-sainte fête de l'amour avec un grand A, la Saint-Valentin. Mais loin d'être un heureux événement et une célébration de Cupidon, cette tradition à vocation marchande nous enferme dans une vision unilatérale des relations humaines, contribue à l'aliénation des femmes et nous impose, une fois encore, les normes de la société.
Une fête marchande
Après Noël et les soldes, les commerçant-e-s doivent relancer la consommation, motiver les acheteurs et acheteuses. En un mot, créer l'obligation. Quoi de mieux qu'une fête pseudo-universelle pour inciter, rendre indispensable les nouveaux achats ? Quel valentin, quelle valentine pourrait prendre le risque de refuser cette fête sans avoir peur de vexer l'autre ? La pression des normes semble rendre absolument impérative la participation à toutes ces fêtes commerciales. Et qui dit participation dit consommation…
Une fête excluante
La société impose ses normes. Pour mieux les rendre présentes à nos esprits, certains événements ponctuels viennent nous rappeler à l'ordre. Il faut ainsi être heureux et heureuses à Noël en famille, faire la fête entre ami-e-s pour le jour de l'an, et bien sûr sortir en couple pour la (saint) valentin. En dehors de ces schémas imposés, point de bonheur, espère-t-on nous faire croire. Si bien que culpabilité, honte, impression de rejet hantent toutes les personnes qui n'auraient pas la possibilité de participer à ces "fêtes".
Une fête sexiste
La (saint) valentin fige les femmes dans un rôle stéréotypé et sexiste. Elle consacre la croyance au "prince charmant", homme formidable amoureux pour la vie, qui transforme les femmes de Cendrillon en princesses, comme dans les contes de leur enfance. Elle les conforte dans l'impression qu'elles ont besoin d'un homme à leurs côtés pour pouvoir exister, qu'elles ont besoin de l'approbation d'un homme pour estimer leur propre valeur. Elle les pousse à l'anorexie ou à la boulimie pour être sûres de plaire aux hommes. Hommes qui leur offriront de jolis dessous pour qu'elles correspondent à leurs fantasmes, et se plient encore un peu plus à leurs désirs sans écouter leurs propres envies.
Une fête homophobe
La (saint) valentin consacre les relations hétérosexuelles comme norme absolue. Elle fige l'amour, la relation privilégiée, comme émanant de la rencontre entre un homme et une femme. Elle vient ainsi renforcer l'homophobie ambiante et quelque part justifier toutes les discriminations dont sont victimes les homosexuel-le-s et bisexuel-le-s.
La fête du couple
La (saint) valentin est LA fête du couple. Elle tend à souligner le couple comme unique espace possible à l'épanouissement personnel et aux relations privilégiées. Pour la société, le couple est la seule forme d'amour possible. Mais c'est faire abstraction de l'appropriation émanant du couple. L'appropriation, c'est le fait de considérer "son" copain ou "sa" copine comme nous appartenant. C'est jalouser toute personne qui s'approchera de lui ou 'elle. C'est enfermer la personne que l'on aime dans une prison que l'on a soi-même fabriquée. C'est refuser le droit au bonheur et au plaisir à cette personne en dehors de celui que l'on pourra (voudra) lui apporter. C'est finalement travailler à son propre bonheur, et non pas à celui de la personne aimée… Mais le couple c'est aussi l'obligation de mettre un caractère affectif à des histoires qui auraient pu être simplement sexuelles. Et c'est encore une fois opposer les femmes "biens" celles qui vivent leur sexualité au sein d'une "histoire d'amour", et celles qui tentent de vivre leur envies sans tabous, toujours considérées comme des "salopes".
Le bonheur sur commande…
La société et la (saint) valentin nous imposent un amour normé. Or nous voulons précisément dénoncer ces normes qui nous enferment dans une seule réalité, qui nous imposent le bonheur contre notre gré, qui nous font prendre l'autoroute de la vie et des sentiments et nous interdisent les petits chemins inexplorés ou si peu connus…
Contre l'hétérosystème qui conditionne notre orientation sexuelle et amoureuse.
Contre la fidélité et les relations amoureuses exclusives qui transforment les couples en prison et les hommes et femmes en propriétés privées.
Contre l'ordre moral, il est temps de choisir nos vies, et de fêter notre libération.
23 février 2009 à 16:02