samedi 23 mai 2009

Concept de la virginité...

Un article trouvé sur un autre blog féministe (très bien en passant)




C'est bien beau de parler de la virginité, de se demander si elle doit avoir une importance ou pas, mais je m'interroge : qu'est-ce que la virginité ? Existe-t-elle vraiment ? Doit-elle exister ?La virginité est un concept social et non une réalité biologiqueOn dit souvent d'une femme qu'elle n'est plus vierge parce que son hymen s'est déchiré. Or, celui-ci peut se déchirer dans d'autres circonstances : il suffit parfois d'un tampon hygiénique un peu épais, d'un mouvement brusque en faisant du sport... Il arrive aussi que l'hymen se déchire en plusieurs fois. Il y a aussi des femmes qui naissent sans hymen. Mais si la "virginité" n'existe pas biologiquement, qu'est-elle au juste, sinon un concept social ?Il existe encore aujourd'hui des personnes qui déclarent d'une fille "dépucelée" qu'elle est enfin "une femme" parce que non vierge (comme dans la chanson de Benabar). Doit-on en déduire que pour devenir "une femme", il faut recevoir l'adoubement du sacro-saint pénis ?Qu'est-ce que la virginité, sinon le culte du pénis et du rapport coïtal ?

Empiriquement, nous savons très bien que le coït ne peut à lui seul résumer toutes les pratiques sexuelles. Nous savons que la masturbation, la sexualité hétérosexuelle sans coït, la sexualité homosexuelle et la sexualité à plus de deux personnes existent. Mais, norme sociale oblige, nous faisons souvent comme si seul le coït existait... La preuve, le terme dédaigneux utilisé pour désigner ce qui précède le coït, "les préliminaires", comme si cela ne comptait pas, comme si seul le coït avait de l'importance... L'expression "rapport sexuel" est fréquemment utilisée pour désigner la pénétration du vagin par le pénis, niant ainsi l'existence de toute autre pratique sexuelle qui n'est pas fondée sur ladite pénétration.

J'ai déjà entendu parler de jeunes filles d'aujourd'hui qui, pour rester "vierges", acceptent la sodomie et d'autres pratiques sexuelles sans coït avec les hommes. Dans un récit de Pascal Quignard, Albucius, est résumé un texte écrit au premier siècle avant JC par l'auteur latin Albucius, sur une future vestale (une religieuse romaine qui devait rester vierge) vendue comme esclave, devenue prostituée, qui faisait comme ces jeunes filles. C'est bien, vingt siècles ont passé, toujours pas de progrès de fait, apparemment.

Le concept de "virginité", c'est le sacre social du pénis : eh oui, chez les femmes le clitoris est un organe uniquement dédié au plaisir, pas besoin donc d'être nécessairement pénétrée pour jouir. Il est intéressant, à ce propos, de regarder comment les pratiques homosexuelles, sans coït pénis-vagin, sont jugées par les lieux communs : si la sexualité entre hommes choque encore certaines âmes pures, son existence n'est pas remise en question, et est fréquemment associée à la sodomie ; en revanche, la sexualité entre femmes est souvent relativisée, voire niée, comme si la sexualité ne pouvait pas exister sans pénis. On entend parfois des gens, des femmes même, se demander ce que des femmes entre elles peuvent bien faire, vu qu'elles n'ont "que des trous" (sic)... "Que des trous" : je trouve cette formulation insultante pour toutes les femmes. Comment des femmes peuvent-elles ainsi en venir à tant mépriser leur corps ? A faire comme ci celui-ci n'existait pas sans pénis sauveur ?Le concept de "virginité", c'est une norme sociale et sexuelle imposée : celle du coït. Aujourd'hui, le mariage n'est plus considéré comme une étape obligée en France, mais la fameuse "première fois" (comprenez "premier coït") semble demeurer incontournable et conserve l'aura sacrée d'une tradition éternelle et inébranlable. Comme si rien n'existait en dehors de la pénétration pénis-vagin. Quel triste manque d'imagination !

A partir de quand n'est-on plus vierge ? Suffit-il d'une caresse manuelle ou buccale ? Les sexs toys sont-ils dotés de la même aura sacrée que le pénis ? Une femme qui couche avec un homme sans pénétration pénis-vagin est-elle vierge ? Une femme qui ne couche qu'avec des femmes est-elle vierge ? Et un homme, quand perd-il sa "virginité" ?

Non, la "virginité" n'est pas une "qualité essentielle"... Pas seulement au nom de l'égalité hommes-femmes. Si nous mettons fin à de vieilles normes sociales et sexuelles sans fondement, il n'y a plus de virginité. La "virginité" n'est pas une "qualité essentielle" parce qu'elle n'existe pas.


G.S

Images... encore!









G.S

mercredi 20 mai 2009

500 bonnes raisons d'en finir avec le patriarcat Partie 2

http://www.infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=518

1/ Parce que quoi qu’on n’en dise, les choses n’ont pas beaucoup changé et rien n’est réglé.

2/ Parce que c’est dégueulasse que, quand une femme se promène le soir et qu’il lui arrive des ennuis, si elle a le malheur d’être en jupe courte, on considère que "quand même, elle l’a un peu cherché".

7/ Parce que je vois des gamins aussi conservateurs et machistes que leurs grands-pères et ça me fait peur pour l’avenir.

12/ Pour lutter contre la pression psychologique des pubs pour les produits de régime, les crèmes anti-cellulite avec photos de mannequins anorexiques retouchées qui culpabilisent toutes les adolescentes de plus de 45 kilos.

64/ Pour que le viol en masse ne soit plus considéré comme une arme de guerre ou un moyen efficace de démoraliser l’armée adverse.

65/ Pour que la contraception et l’avortement, bref le libre droit pour les femmes de disposer de LEUR corps et de LEUR vie ne soit plus un problème, un sujet de débat ou un prétexte de menace de mort de la part d’allumés mais un droit (et que donc chaque fille, chaque femme y ait accès et en ait les moyens !).

84/ Parce qu’il est agaçant de constater que dans les contes de fées de notre enfance, ce sont toujours les jeunes filles qui espèrent et attendent le prince charmant, qui mettent leur vie entre parenthèses jusqu’à son arrivée et ce dernier ne trouve rien de mieux que de les engrosser à répétition pour les rendre heureuses. "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…"

110/ Pour que les hommes puissent se farder et s’habiller comme il leur plaît sans que cela entraîne des remarques sexistes ou homophobes.

160/ Pour qu’en cas de divorce, les enfants ne soient pas systématiquement mis sous la responsabilité de la femme. Il est vrai que très souvent la femme le demande et la justice considère dans la majorité des cas, que comme c’est la femme qui a accouché, c’est "bien normal" que les enfants lui soient confiés. L’attribution des enfants à la femme renforce considérablement l’image de l’homme qui apporte le fric (pension alimentaire) sans aucune autre responsabilité (la femme élève seule les enfants).

210/ Parce que y’en a marre d’expliquer cent mille fois que c’est pas en exécutant des vas et viens violents avec une très grosse bite qu’on va atteindre l’orgasme et que les films de cul et autres ne sont pas non plus une référence exacte niveau sexualité féminine !

229/ Pour qu’on arrête de demander aux lesbiennes « Qui fait l’homme ? ». Personne, on est des femmes toute les deux.

280/ Parce que Margaret Mead a démontré que les différences de caractère entre hommes et femmes ne relèvent que de la culture (si bien que dans certaines cultures, les hommes font ce que font les femmes ici et vice-versa) et qu’il serait temps que le monde le sache (surtout que l’ouvrage date de 1935 pour sa version anglophone…).

336/ Parce qu’être féministe, ce n’est pas lutter contre les hommes de même qu’être anti-raciste, ce n’est pas lutter contre les noirs, les blancs, les rouges, les verts, les…

410/ Parce qu’il y en a marre que l’on restreigne l’humanité au mot Homme (petit exemple connu de Neil Armstrong : « C’est un petit pas pour l’Homme… » ou encore : « L’Homme est apparu sur Terre, il y a environ… »).

497/ Pour qu’un jour, aux petits garçons qui, dans la cour de récré, leur disent : « Je sais comment on fait les bébés. », les petites filles répondent : « Moi, je sais comment on n’en a pas. »

498/ Parce que tant qu’il y aura du sexisme, il y aura du racisme… Aujourd’hui encore, malheureusement, des personnes pensent être supérieures à d’autres êtres humains par leur SEXE (Homme) ou/et par leur COULEUR (Blanche). Mais sexe ou/et couleur, c’est du pareil au même… L’abolition de la "supériorité" supposée de certains est la bataille de toutes les personnes qui militent pour les droits, non pas de l’Homme, mais les droits de L’HUMAIN.

499/ Parce que le privé est politique, tout simplement.

500/ Parce que FEMINISTE TANT QU’IL LE FAUDRA !

500 bonnes raisons d'en finir avec le patriarcat Partie 1

Je vous présente quelques-unes des 500 raisons énoncées dans la brochure du même non sur Infokiosques.net. Mais avant, je vous donne une raison de mon cru, du vécu.

Hier, à ma caisse:

Client (grand, baraqué, jeune): Allo, t'es nouvelle ici?

Moi: oui

Client: depuis quand?

Moi: Un mois et demi

Client: On peut te voir quand ici?

Moi: euhhh lundi mardi vendredi (ça me servirait à quoi de mentir? il peut ben venir à tous les jours et finir par le savoir pareil)

Client: Tu finis à quelle heure ?

Moi: (eh merde...je m'étais pas méfié et j'aurais du) ben à la fermeture là...

Client: Ok je vais être la tantôt

Et la il s'en va.

La raison pour laquelle il faut en finir avec le patriarcat, c'est que j'ai été angoissée pendant 1h ou 2h parce que je m'en allais toute seule à la fermeture. À essayer de me convaincre que j'allais pas avoir à dealer avec lui parce que il a pris mon "bonjour" trop personnel. J'admets que j'aurais du me méfier avant d'aller plus loin dans mes réponses...mais pourquoi? Pourquoi faudrait que je méfie et que j'aie peur constamment qu'un gars aie des intentions juste pcq je lui fais un sourire comme à tout le monde ou que je ris de sa blague...eh merde, j'imagine pas ce qui se passe pour les très belles filles, ça doit être l'enfer. Et pourquoi ya des tonnes de gars qui s'en permettent parce que t'es pognée derrière la fucking caisse à devoir faire semblant justement de la trouver drôle la joke que t'entends pour la millionème fois...

Parlant de grève...


La grève du sexe m'a rappelé une autre grève. Celle d'un texte d'Éva Circé-Côté qu'on retrouve dans le livre La pensée féministe au Québec : Anthologie. Je le retranscris ici pour vous en faire profiter :)


* Éva Circé-Côté est une journaliste dans les années 20 qui tient des propos très radicaux pour l'époque. Elle écrit entre autre pour le journal Le Monde Ouvrier une chronique hebdomadaire traitant de sujet intéressant les féministes ou les ouvriers. Toutefois, elle écrit sa chronique sous un pseudonyme masculin, ce qui lui a sans doute permis en fait de s'exprimer plus librement. *


La Grève des Femmes (1919)

Les grèves sont à la mode(...). Pour une grève qui réussit, trois vous éclatent dans la main et les morceaux entrent dans la chair. La grève Vickers n'a pas eu tout-à-fait le succès qu'on en attendait, et combien d'autres ont misérablement avorté sans avoir tenu leurs promesses (...).

Les relations entre patrons et ouvriers sont plus tendues, le tonnerre gronde dans le lointain, un éclair sillonne la nue, un calme chargé d'électricité vous oppresse. On sent que ça vient. Maintenant, sans pronostics avant-coureurs, par un beau soleil, avec un ciel sans nuage, bing! bang! le sinistre vous tombe dessus. Chaque jour, il en surgit une nouvelle, une variété qu'on ne connaissait pas. La dernière à l'horizon, après celle des barbiers, des vidangeurs, c'est celle des femmes mariées, contre leurs maris, le boss de la maison, mais celles-là ont des griefs sérieux. Voici leur prétentions, prenez-en connaissance, et vous verrez si elles ont raison de lever l'étendard de la révolte.

Depuis dix, quinze, vingt ans et plus, nous sommes au service d'un homme qui ne nous paie pas. Nous lui tenons lieu de servante, nous lui donnons des enfants par dessus le marché, et il se fait tirer l'oreille pour nous acheter une robe et un chapeau par année. Si nous n'avions la chance, quand il dort, de lui subtiliser une piastre de temps à autre dans ses poches de pantalon, les petits seraient tout nus comme des enfants Jésus, ils gèleraient comme des cretons sans ce larcin. Si nous voulons une paire de bottines, il faut bouder pendant huit jours, faire brûler les patates et le steak, coucher le nez dans la ruelle, ou bien traîner savates. Notre engagement solennel portait qu'en échange de tout ce qu'une femme donne à son mari et qui n'a pas été stipulé sur le contrat, un mari devait de l'amour à sa femme. Il y a belle lurette que nombre d'époux ont cessé de faire des paiements. Ils nous paient en monnaie de singe et vont faire la bouche en coeur et donner de leur argent à des créatures qui ne nous valent pas, qui ne poseraient pas une pièce à leur fond de pantalon, ni un bouton pour empêcher un scandale comme celui qui s'est produit aux vues animées, alors qu'un polisson a été pris en fragrant délit d'exposer sa personne, un petit accident dû à une distraction et peut-être à sa femme qui est du nombre de celles qui , aujourd'hui revendiquent leurs droits.

Nous travaillons, jour et nuit, sans autre traitement que des bordées d'épithètes honteuses qui sortent de la bouche de notre seigneur et maître, alors qu'il nous "traite" de tous les noms de bêtes à poil et à soie qui existent dans la nature.

Nous sommes lasses de dépenser notre jeunesse, nos forces pour servir ce maître impitoyable, et si, d'ici huit jours il ne nous paie pas un salaire d'au moins vingt-cinq dollars par mois, qui n'est pas exorbitant, nous nous mettons en grève. Nous mettrons la marmaille chez les soeurs grises, et nous flanquons la maison là. Tous les jours, nous sortirons en procession et nous irons aux comités. Nous casserons des vitres, nous aussi. Oh! nous avons assez de beaux pétards parmi nous pour faire un feu d'artifice bien nourri. Et comme nous avons la langue bien pendue, nous en ferons des discours , en veux-tu en v'là! Nous allons nous déboutonner, vous verrez cela ; depuis le temps qu'on endure, vous en verrez trente-six chandelles. Prenez vite vos dispositions, c'est notre ultimatum, payez-nous comme la plus inexpérimentée de vos sténographes, comme un chauffeur d'automobile sans licence, telle une commis d'un magasin général à la campagne, ou bien, nous interrompons notre service, nous changeons de "job", nous louerons des chambres, nous organiserons des tag-day et des kermesses, nous tirerons les cartes, nous ferons les modèles aux expositions de mode, c'est à prendre ou à laisser.

Grève du sexe ?! Partie 2

OK..bon.

Est-ce que je suis la seule à pas trop comprendre le but de cette grève du sexe là? Comment ça se fait que si des femmes refusent de coucher avec leur maris, ça peut influencer le comportement des chefs d'État? (ok, y'avait la femme d'un des 2 chefs qui s'est jointe au mouvement, mais quand même..) Les revendications ont aucun lien avec des thématiques liées au sexe ou aux sexes, pourquoi avoir choisi ce moyen de pression là? Je ne crois pas que le Kenya ait présentement des politiques de natalité très importantes qui soient menacées par une telle grève. Ça créé une politique OK, mais en quoi ça servait leur cause.

Bon j'arrête là...j'arrive juste pas à comprendre le but lol, pcq dans un autre contexte ou avec d'autres demandes, s'aurait pu être efficace! Mais là... je suis dans la brume ahah.

Grève du sexe ?! Partie 1

Kenya : la grève du sexe, un succès ?
Le lundi 11 mai 2009.
Par Habibou Bangré

Mercredi 29 avril, dix associations kényanes appelaient les femmes à bouder les plaisirs de la chair afin de pousser le gouvernement à accélérer les réformes. Bilan : si la semaine de boycott a réellement interpelé les dirigeants, dans la rue, l’appel à la grève du sexe a parfois été vivement critiqué…

Les grévistes du sexe reprennent du service. Dix associations de femmes avaient appelé les Kényanes à l’abstinence le 29 avril pour mettre un terme aux disputes entre le président Mwai Kibaki et le premier ministre Raila Odinga. Un processus indispensable pour entamer les réformes et éviter que le pays ne se déchire, comme lors de l’élection présidentielle de décembre 2007, qui avait fait au moins 1 000 morts et des dizaines de milliers de déplacés.

D’après le collectif, appelé G10, le bilan de la semaine sans sexe est satisfaisant. « Ça a marché ! Même si nous arrêtons aujourd’hui (mercredi, ndlr), le message a été entendu. L’idée était de mettre la pression. Nous avons confirmation que les deux responsables travaillent ensemble et que nous aurons des réformes », s’est réjouit Rukia Subow, présidente de Maendeleo Ya Wanawake Organisation (MYWO), la plus ancienne association de femmes du Kenya.
Le gouvernement sous haute surveillance

Le ministre de l’Energie avait auparavant indiqué que Mwai Kibaki et Raila Odinga s’étaient entretenus avec d’importants ministres. « Nous avons décidé d’accélérer les réformes constitutionnelles et les réformes concernant la justice et la police. J’espère que les femmes du Kenya n’auront pas à reprendre le boycott », a dit Kiraitu Murungi.

Aucun risque : le G10 n’envisage pas une autre grève du sexe. En revanche, pendant 90 jours, il veillera à ce que les promesses faites soient suivies d’effets et tiendra les citoyens au courant de l’évolution de la situation. Et si rien ne bougeait d’ici là ? Et si les antagonismes reprenaient le dessus ? Rukia Subow n’y croit pas. « Les dirigeants se sont rencontrés, ils discutent, nous voyons la lumière au bout du tunnel », déclare-t-elle à Afrik.com.

Ida Odinga en grève

Agnès Leina est chargée de programme à la Coalition sur la violence contre les femmes (Covaw), qui a soutenu la grève. Elle explique à Afrik.com quelques problèmes à régler en priorité : « La grève n’était à propos de sexe mais de gouvernance et de la colère des Kényans. En ce moment, il y a une sévère sécheresse. Il n’y a pas assez à manger et le prix des denrées alimentaires est très élevé, ce qui pénalise en premier lieu les femmes et les enfants ».

La responsable ajoute que les stigmates des violences post-électorales sont encore visibles : « Beaucoup vivent encore dans des camps de déplacés. Ils manquent cruellement de nourriture, d’abri et demandent que des dirigeants s’occupent d’eux ». Pour finir, elle souligne que l’instabilité au Kenya « affecte les plus pauvres et les enfants, qui n’ont personne pour parler en leur nom. D’où cette grève ».

Une grève fortement médiatisée au Kenya, et aussi dans le reste du monde. D’autant qu’une imminente personnalité a rejoint le mouvement : Ida Odinga, l’épouse du chef du gouvernement. « C’est la seule à l’avoir déclaré publiquement mais je suis certaines que d’autres femmes du gouvernement nous ont soutenues », estime Rukia Subow.

La présidente de MYWO indique qu’elle est « sûre que Lucy Kibaki », la femme du président, a suivi le boycott « parce qu’elle est très sensible aux problèmes liés au genre ». Dans le même temps, elle réitère que « la grève n’avait rien avoir avec le sexe mais avec le fait de mettre la pression » sur le gouvernement…

« La Bible appelle les femmes à être soumises »

Quoi qu’il en soit, dans les rues, l’appel à l’abstinence a fait polémique. Le clergé et certaines associations de la société civile ont, entre autres, partagé leurs inquiétudes. Les femmes « essayent d’utiliser le sexe comme un outil pour agresser les hommes », a expliqué au site d’information kényan Capital News le président et fondateur de Maendeleo Ya Wanaume, une association de défense des droits des hommes.

Gabriela Juma, 21 ans, abonde dans le même sens. « C’est stupide et égoïste. Comme épouse, renoncer au sexe équivaut à brimer les droits de son mari », a lancé la résidente de l’immense bidonville de Kibera, interrogée par l’agence d’information canadienne La Presse.

« Nous connaissons beaucoup d’hommes, poursuit Nderitu Njoka, à qui on nie leurs droits conjugaux depuis longtemps. Alors tout ce que disent ces femmes n’a absolument rien de nouveau pour nous. Le seul changement, c’est qu’elles le disent publiquement. »

Dans un entretien accordé au quotidien kényan The Nation, Nderitu Njoka est allé plus loin. Il a dénoncé que la grève du sexe « est contre la Bible, qui appelle les femmes à être soumises à leur mari ». Il a également recommandé que le G10 trouve une autre alternative, craignant que le boycott cause des frictions dans les couples.

Pain béni pour les prostituées

Une crainte qu’évoquent d’autres Kényans, hommes et femmes, interviewés par Capital News. « Cela va à coup sûr promouvoir l’immoralité. Si l’on ne l’a pas (le sexe, ndlr) dans la maison, on va le chercher ailleurs et il y a toujours des gens dehors qui attendent cette opportunité », a par exemple commenté une femme sous couvert d’anonymat.

Sans doute une allusion aux prostituées. Le G10 avait justement songé à indemniser les belles de nuit pour que les hommes ne se rabattent pas sur elles pendant la semaine de grève. Finalement, le projet n’a pas été mis en œuvre.

« Nous n’en avions pas les moyens. Nous avons essayé d’appeler ces femmes à la grève à travers les médias, mais elles n’ont pas voulu suivre le mouvement. Et nous n’allions pas les forcer : le commerce du sexe est leur travail », commente Rukia Subow.

« Les travailleuses du sexe nous ont dit, renchérit Agnès Leina, de la Coalition sur la violence contre les femmes, que cette grève était bonne pour leur business, qu’elles faisaient des profits. Elles ne voyaient que l’aspect commercial alors qu’elles aussi souffrent du manque de nourriture, contre lequel nous nous battons… »

Quand c’est non, c’est oui

Au final, il est difficile de savoir si le boycott a été bien suivi. Reste que des Kényanes auraient peut-être aimé se joindre au mouvement, mais ne s’y sont pas risquées. Car si Nderitu Njoka pleure la misère sexuelle de certains hommes, il n’évoque pas les relations forcées que subissent parfois des épouses ou concubines.

Agnès Leina affirme qu’« aucun cas de violence sexuelle » n’a été rapporté. Même son de cloche du côté de Rukia Subow : « Nous n’avons entendu parler d’aucune femme battue, harcelée ou qui a dû quitter son foyer ». Peut-être parce que les hommes qui s’estiment lésés préfèrent recourir à la justice. A l’image de James Kimondo.

Après que sa femme se soit refusée à lui sept jours de suite, il a retourné sa colère contre le G10 et poursuit devant la Haute cour de Nairobi quatre leaders de la grève, dont Rukia Subow. Il espère bien obtenir réparation pour les maux que le boycott lui a selon lui causés : anxiété, stress, douleurs au dos et autres problèmes de concentration et de sommeil.

lundi 18 mai 2009

Manif pro-choix!

Le 14 mai avait lieu une manifestation pro-choix à Montréal organisée par le collectif La Riposte. Malheureusement, cette manifestation se devait encore d'être défensive car les cathos avaient organisés une grande marche à Ottawa. En tout, 12000 d'entre eux dont 18 députés ont marchés pour dénoncé la décriminalisation de l'avortement depuis 40 ans (1969) Qu'après quelqu'un-ne ose me dire que nos acquis ne sont pas menacés et que le féminisme n'a plus sa place. Heureusement, le résautage féministe fait ses preuves et d'autres actions ont eues lieu dans le reste du Canada aussi, entre autre à Toronto et en Alberta! Féminisme, Viva!





Amanda Palmer

Voir aussi Oasis qui raconte l'histoire d'une fille qui se fait violer dans un party et doit se faire avorter.