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dimanche 12 février 2012

Encore la St-Valentin...

Le 14 février est à nos portes. Outre le troisième anniversaire du blogue des Furies, cette date est plus connue pour être le jour de la St-Valentin, fête commerciale parmi les plus lucratives. En effet, en 2009 aux États-Unis seulement, il s'est vendu pour 14,7$ milliard de cartes, chocolats, fleurs, bijoux et autres dépenses dédiées à la romance. 

Nous vous avions déjà profité, par le passé, de cette date pour partager un texte sur la St-Valentin ainsi que des affiches. Encore une fois, nous vous proposons de la lecture ainsi qu'une action de Justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées. 




Qu’est ce que la Saint-Valentin ?

Une fête commerciale
La Saint-Valentin est le bon moyen de re-dynamiser l’activité économique après les fêtes de Noël et les soldes. La pression est telle que tout(e) bon(ne) amoureux(euse) se doit de combler de cadeaux l’élu(e) de son coeur : nécessité de participer, nécessité de consommer. Et le plus merveilleux pour tou(te)s ceux et celles qui utilisent l’amour pour se remplir le porte-monnaie : personne n’y échappe ! Car il n’y a pas d’âge, de sexe, de couleur de peau ou de religion pour fêter la Saint-Valentin : nous sommes tous égaux devant la consommation.

Une fête oppressante
La Saint Valentin, c’est aussi l’obligation d’être en couple, de montrer qu’on est bien ensemble, et gare à celles et ceux qui seraient célibataires ! C’est l’occasion de raffermir la norme, de bien faire sentir à tous et toutes qu’il est nécessaire de prouver leur bonheur conjugal ; avec toute la souffrance, la culpabilité, la honte pour celles et ceux qui n’auraient personne avec qui fêter la Saint-Valentin.

Une fête sexiste
Et bien sûr, la Saint-Valentin, c’est une manière de plus de rappeler à la femme le rôle qu’elle se doit d’avoir : sois belle et tais-toi ! On nous exhibe partout la nécessité d’être séduisantes et désirables, d’attendre bien gentiment que notre prince charmant vienne nous chercher pour nous emmener dîner. C’est encore la femme objet, parée de dessous affriolants et inconfortables, mince jusqu’à l’anorexie, au service des fantasmes de l’homme et n’existant qu’à travers son regard.

Une fête homophobe
Tous les petits couples épanouis qu’on nous donne à voir on un curieux point commun : ils sont hétéros. Parce que bien sûr c’est le modèle absolu, le seul ; et que ceux et celles qui chercheraient leur bonheur dans une relation homosexuelle sont toujours considéré(e)s comme anormaux. C’est un instrument de plus pour entériner le stéréotype, et bien faire sentir à tou(te)s ceux et celles qui ne se reconnaissent pas dans ce modèle qu’ils et elles n’ont pas leur place ici.

La fête du couple
C’est l’occasion de nous remettre à l’esprit que le couple est la seule voie possible au bonheur et à l’épanouissement, avec tout ce qu’il implique : jalousie, tromperie et peur de perdre l’autre, mensonges, appropriation de l’autre. C’est nier qu’il existe d’autres façons de s’aimer : s’aimer pour un moment, s’aimer à trois, s’aimer librement. Avec la St-Valentin, on nous rappelle que l’amour se conjugue à deux, et n’existe que dans l’exclusivité ; et que la sexualité doit s’y limiter. Et c’est la dévalorisation de ceux et celles qui n’acceptent pas cette norme : une femme qui vit librement sa sexualité avec les partenaires de son choix n’est-elle pas toujours appelée "salope" ?

Texte du groupe : Les Farfadettes
contact : farfadettes@no-log.org
Formation d’ Anarcha-féministes Radicales Farouchement Autonomes et Dissidentes




Ailleurs sur la blogosphère 
Un article de Jesuisféministe.com avec des liens intéressants vers le site de Occupy Valentine Day et la campagne de Filles d'Action  : Actualités et féministeries, spécial St-Valentin radicale



le 14 février, à Montréal, à 17h30 au Square Cabot.


mercredi 26 octobre 2011

Halloween, le festival des costumes offensants


L'Halloween et son lot de costumes assez contestables approche à grand pas. L'année dernière, nous avions abordé le sexisme des costumes avec les articles; Halloween et les costumes stéréotypés et Halloween et costumes stéréotypés 2. 

Mis à part ce sexisme, une autre très grande tangente qu'on retrouve dans les costumes d'Halloween est le racisme. En effet, se déguiser en ''une autre culture'' perpétue des stéréotypes faux et offensants sur celles-ci. C'est également une appropriation d'une identité. Une personne joue à être temporairement une personne ''autre'', exotique sans jamais vivre toute l'oppression et la discrimination qui va avec cette identité culturelle. Par exemple, se costumer en ''indienne sexy'' en ignorant totalement la réalité du taux élevée de violences sexuelles vécues par les femmes autochtones.

Heureusement, des étudiant-es de l'Université d'Ohio ont décidé de se mobiliser et ont voulu remettre en question cette pratique courante à l'Halloween de porter des costumes racistes.

Voici quelques-unes de leur affiches, on peut y lire :
 "  Nous sommes une culture pas un costume. Ça ne représente pas qui je suis et ce n'est pas correct. "
  





Ce qui précède est grandement inspiré d'un article de Bitch: Don't Mess Up When You Dress Up: Cultural Appropriation and Costumes



Une autre initiative tout aussi intéressante pour l'Halloween, cette fois-ci québécoise et sur le sexisme; un concours de costumes non sexistes organisé par Partance, un centre d'emploi pour femmes. Voici l'invitation qui parle du concept :
Concours de déguisement d'Halloween

Sortez des sentiers battus pour Halloween et vous pourriez remporter un prix de 100 $!
À l’occasion de l’Halloween, Partance lance à toute la population un concours de déguisement non stéréotypés en faisant valoir la personne dans un habit non conventionnel pour son genre.

Veuillez faire parvenir votre photo, accompagnée d'un texte expliquant votre choix de costume et en quoi il permet de réduire les stéréotypes sexistes à Partance par courriel à femmes@emploi-partance.com ou en personne au 400, rue Heriot, 2e étage, Drummondville. La date limite pour envoyer votre candidature est le 11 novembre 2011.

Un jury évaluera les candidatures selon les critères d'originalité, de recherche du choix de costume et des arguments avancés.

Partance encourage les enfants, les adolescents et les adultes à se déguiser d’une manière plus originale cette année. Halloween est l’occasion d’emprunter les traits d’un personnage qui nous inspire. Les magasins débordent de costumes de toutes sortes, mais le choix est souvent conditionné par les images stéréotypées issues de contes et légendes, de films ou autres. Pourquoi ne pas profiter d’Halloween pour emprunter des caractéristiques que l’on aime dans un personnage ou un métier et sortir des rôles traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes?

Forte de son expérience comme centre d’emploi pour les femmes, Partance a développé une réflexion et des actions auprès de celles qui choisissent un milieu de travail où elles sont peu nombreuses afin de faciliter leur parcours professionnel. Partance est convaincu que les stéréotypes conditionnent les modèles féminins et masculins dès la tendre enfance et que ces stéréotypes ont un impact sur le choix de carrière et l’intégration en emploi des femmes et des hommes dans des domaines où ils sont en minorités.

Par ce concours, Partance souhaite sensibiliser la population à l’ouverture d’esprit nécessaire à l’acceptation de rôles portés différemment, le tout en alliant plaisir et défi.


Quelle bonne idée n'est-ce pas? Ce type de concours peut être un bel outils pour promouvoir le féminisme dans vos différents milieux et auprès de votre entourage à l'occasion de l'Halloween.

jeudi 8 septembre 2011

À la recherche de Dawn

Un documentaire qui vaut vraiment la peine d'être vu!

Dawn Crey. Ramona Wilson. Daleen Kay Bosse. Ce ne sont que trois des quelque 500 femmes autochtones portées disparues ou assassinées au Canada au cours des 30 dernières années. Dans À la recherche de Dawn, la cinéaste métisse Christine Welsh nous entraîne au cœur de la sombre expérience des femmes autochtones.

Depuis un quartier malfamé de Vancouver où plus d’une soixantaine de femmes ont disparu, jusqu’à Saskatoon, où des meurtres de jeunes femmes autochtones demeurent non résolus, en passant par « la route des larmes » dans le nord de la Colombie-Britannique, le film suit des militantes à la ténacité et au courage extraordinaires comme Janice Acoose, professeur d’université, et Fay Blaney, qui mobilisent leurs communautés pour enrayer la violence faite aux femmes.


Avertissement ce documentaire contient des propos sur les agressions sexuelles qui pourraient être bouleversants.







Il y a également un guide de sensibilisation et d'action très pertinent qui accompagne le documentaire!

Si vous voulez passer à l'action, il y a une marche au mois d'octobre;

Missing Justice et le Centre 2110 vous invitent à participer et apporter votre soutien à la sixième édition de la Marche et veille commémorative Sisters in Spirit

Montréal 4 octobre 2011 · 18 h au Square Cabot
(au coin des rues Sainte-Catherine et Atwater, métro Atwater).

Pour plus d'information, visitez www.missingjustice.ca ou www.centre2110.org.

G.S.

samedi 13 novembre 2010

Le Wapikoni mobile

Une vraiment belle découverte...

Image tiré du clip Anishnabekwe

...Le Wapikoni mobile, studio ambulant de formation et de création audiovisuelles et musicales, circule depuis cinq ans dans les communautés des Premières Nations du Québec. Cette organisation unique en son genre donne aux jeunes autochtones l'occasion de s'exprimer au moyen de réalisations vidéo et musicales. Tout en encourageant l'émergence des talents, il facilite les échanges et la communication entre les jeunes et contribue à leur ouverture sur le monde. Il leur donne l'occasion de se faire connaître, de sortir de leur cadre de vie habituel et de rayonner autant dans leur milieu que dans le monde.

Conçu en 2004 par la cinéaste Manon Barbeau, le projet Wapikoni mobile a pris naissance à Wemotaci en 2000 alors que Manon Barbeau travaillait en collaboration avec un groupe de jeunes Atikamekws à l’écriture d’un scénario de film. Sa plus fidèle collaboratrice était alors une jeune fille de 20 ans, Wapikoni Awashish. Impliquée au Conseil des jeunes de Wemotaci, Wapikoni, travaillait au développement de plusieurs projets pour sa communauté. Alors qu’il y avait beaucoup de détresse et de suicide chez les jeunes autour d’elle, elle incarnait la santé, la force et l’espoir et constituait un modèle positif pour sa génération.

Malheureusement, en mai 2002, Wapikoni trouvait la mort dans un accident alors que sa voiture heurtait un camion forestier sur la route 25. C’est pour honorer sa mémoire et pour venir en aide aux jeunes de son âge que le Wapikoni mobile a été créé.

Leur site web
http://www.wapikoni.ca/

4 réalisations des jeunes qui m'ont particulièrement plu!


Anishnabekwe : An algonquin Woman
Réalisation : Sheila Polson Mathias.
Winneway 2009.


Anishnabekwe
Yasmina Jérôme, Blake Hunter, Krystin Mathias Hunter, Sokayna Jérôme et Sharène Néquado-Niquay ont réalisé un film qui rend hommage au rôle de la femme dans les traditions Anishnabe. Lac Simon, hiver 2010.


La marche des femmes


Je me souviens
Témoignage troublant sur l'épisode des pensionnats autochtones.



G.S

mercredi 27 octobre 2010

Halloween et costumes stéréotypés 2


Suite à mon dernier post sur le sujet, j'ai continué à explorer le web. Vous vous souvenez des costumes de la gardienne de zoo, la joueuse de baseball, la lionne et la soldate et bien voilà leurs équivalents masculins...


D'autres comparaisons entre un même rôle ou métier et les deux costumes différents, fille vs garçon.



Du côté des adultes, la différenciation est encore plus frappante alors que la majorité des costumes pour femmes sont énormément sexualisés.


Quelques articles sur le sujet;

Worst Sexy Halloween Costumes: The “Sexy Indian”
du blogue The sexist
Sur les costumes qui sexualisent les femmes autochtones

Du même blogue; The Worst Sexy Halloween Costumes: “Super Sexy” Me Edition
Avec quelques exemples de la transition entre le costume original et sa version ''Super sexy''

The 10 Worst Sexy Halloween Costumes - The sexist
Le top 10 des pires costumes sexy, le numéro un est assez dur à battre dans la sexualisation de n'importe quoi, jusqu'au personnage de dessin animé pour enfants... Sexy Nemo
Et ce n'est pas seulement Nemo en voilà d'autres


Et pour finir, le pire costume que j'ai trouvé... la femme cage



G.S.

mercredi 9 juin 2010

Rape on the Reservation

Un reportage de Vanguard, visionné sur Current tv cette semaine.
La journaliste explore la situation des femmes autochtones sur une réserve des États-Unis. On y voit comment elles font face à la violence physique et sexuelle presque systématiquement, quelles sont les ressources à leur disposition et comment leur entourage réagit à ces situations.



Si vous aimez leur style, il y a plusieurs autres reportages intéressants sur le site dont celui-ci, sur la situation des gays et lesbiennes en Ouganda qui doivent faire face à une vague de haine et à un projet de loi (incluant l'emprisonnement à vie et la peine de mort) sans précédent.

vendredi 11 décembre 2009

Non aux Olympiques!

Après les Jeux de la honte à Beijing, maintenant des jeux sur des terres autochtones volées...

En solidarité avec les peuples autochtones, les personnes défavorisées, les femmes et tout les citoyen-ne-s de Vancouver!





Un vidéo qui explique pourquoi les Jeux Olympiques ne représente pas les belles valeurs humanistes qu'ils aiment bien exhiber quand ils sont contesté!

Resist 2010: Eight Reasons to Oppose the 2010 Winter Olympics.

Leur site Web


G.S

dimanche 29 novembre 2009

À propos de la grippe du code postal

Grippe et Premières Nations

Par Jessica Yee

22 septembre 2009
Pour nous, communautés des Premières Nations du Canada, voir nos droits humains fondamentaux bafoués n'a hélas rien de surprenant. Mais après avoir entendu les médias révéler cet été que le gouvernement canadien avait décidé de retarder des livraisons très attendues d'assainisseur pour les mains à base d'alcool dans les réserves aux prises avec une pandémie de grippe A(H1N1), sous prétexte que l'on «craignait» des vols liés à l'alcoolisme dans ces communautés, je me suis mise à réfléchir à cette question. [La semaine dernière, le gouvernement canadien a expédié aux réserves autochtones des housses funéraires plutôt que les vaccins essentiels à contrer la pandémie de grippe.] Ce sont là des exemples illustrant le «même vieux gouvernement stupide perpétuant la colonisation de nos gens». Mais il se passe ici autre chose dont il faut absolument parler.

Voyons les faits. Au cours des deux semaines et demie où le gouvernement a délibéré sur l'envoi ou non d'assainisseur dans les réserves, voici ce qui s'est passé:

- Les cas de grippe A(H1N1) se sont multipliés.

- Nos chefs, leaders communautaires, infirmières et représentants de santé communautaire ont fait des pieds et des mains pour tenir tête à l'épidémie croissante, sans l'aide d'un gouvernement absent.

- Les familles, enfants, aînés et membres de ces communautés ont dû attendre de voir si l'on allait ou non leur fournir des services de diagnostic et de soins, à mesure que les conditions s'aggravaient.

- Le reste de la population canadienne a de temps à autre été informée que le virus affectait plus les communautés des Premières Nations, mais pas suffisamment pour justifier une campagne nationale de soutien.

Meilleur pays du monde

L'accès à des soins de santé essentiels est un problème continu pour beaucoup de peuples autochtones de par le monde, et le Canada ne fait pas exception à la règle. Mais l'universalité des soins de santé et les Services de santé non assurés (dont bénéficient les Premières Nations et les Inuits au Canada) ne signifient rien si vous vivez à un endroit où l'on vous refuse encore l'eau courante, sans même parler de l'accès à un médecin.

Les statistiques ne manquent pas: en juin, un rapport du Sous-comité sénatorial sur la santé des populations a souligné les insuffisances et les injustices sociales des systèmes de santé et services dévolus aux Premières Nations, en parlant de conditions qui «rappellent le tiers monde». Voici comment débute ce rapport:

«Le Canada est généralement perçu comme l'un des meilleurs pays du monde où vivre. Son territoire est vaste, diversifié et riche en ressources naturelles, et l'air que l'on y respire est de qualité. Pourtant, sur le plan de la santé, notre pays affiche malheureusement de graves disparités. Certains Canadiens sont en excellente santé toute leur vie et leur espérance de vie est parmi les plus élevées au monde; paradoxalement, d'autres sont en mauvaise santé toute leur vie, et leur espérance de vie s'apparente à celle de certains pays du tiers monde. Les malheureux Canadiens qui sont en piètre santé toute leur vie sont souvent moins productifs et ajoutent au fardeau du système de soins de santé et au filet de sécurité sociale. Notre système de santé ne peut à lui seul remédier à ces inégalités, peu importe l'argent que nous y investissons.»

Marcher sur des oeufs

Et l'on ne mentionne même pas le fait que les infirmières des Premières Nations reçoivent environ 20 % de moins que celles travaillant pour Santé Canada. Mais je veux que les gens commencent à discuter du pourquoi et du comment de l'oppression des Premières Nations par le gouvernement canadien.

Le Canada demeure un État colonial. Le pays fonctionne sur la base de lois de type colonial qui sapent l'autodétermination des gens des Premières Nations: il nous faut l'aval du gouvernement pour fournir des services aux gens qui en ont besoin. On note une avancée prometteuse en Colombie-Britannique: une entente tripartite entre les gouvernements et les services de santé des Premières Nations, et des projets de loi semblables progressent en Saskatchewan et ailleurs. Mais il nous faut encore marcher sur des oeufs face aux décideurs, alors que nos gens périssent mentalement, physiquement et spirituellement chaque jour, tant dans les grandes villes que dans les territoires nordiques les plus isolés.

Quelle importance que le gouvernement ait cru avoir des raisons «légitimes» pour retarder l'envoi d'assainisseur à des communautés ayant désespérément besoin d'aide! La vérité est que, même si certains chefs ont dit ne pas en vouloir, le gouvernement n'était pas prêt à en envoyer. Durant tout ce délai d'attente, il a laissé des gens, souffrir, paniquer et hurler de frustration — sans aide. Mais j'imagine que c'est un état de fait dont ils ont l'habitude...

****

Ce texte, publié à l'origine cet été dans le Guardian, a été traduit par Martin Dufresne et Michelle Briand.

dimanche 8 novembre 2009

Pionnières 2 ... femmes racisées

Des pionnières de toute sortes...

Première femme autochtone a être
élue Grand Chef d'une nation au Canada

16 août 1992

Les Hurons de Loretteville, en banlieue de Québec, élisent une femme, Jocelyne Gros-Louis, comme Grand Chef. Celle-ci prend la place de Max Gros-Louis, qui a dirigé pendant 26 ans les destinées de la nation huronne-wendat.

Première femme à diriger une nation autochtone au Canada, Jocelyne Gros-Louis est la fondatrice et directrice générale, depuis 1979, du Centre d'amitié autochtone de Québec. La nouvelle venue sur la scène politique a récolté 303 voix contre 284 pour l'actuel Grand Chef, qui a annoncé son retrait de la politique active. Mme Gros-Louis s'est dit très heureuse de sa victoire et se sent prête à relever le défi qui se présente, soit remplacer un homme qui a dirigé la réserve durant un quart de siècle. «Le défi est grand. Mais avec l'équipe que j'ai, on va être capable d'assumer la responsabilité.» Max Gros-Louis, quoique fortement déçu, ne voit pas cette défaite comme un désaveu de sa politique, puisque le vote était très partagé. Selon lui, ce qui fait la différence, c'est plutôt l'arrivée sur la réserve des femmes qui ont récupéré, au cours des dernières années, le statut d'indien qu'elles avaient perdu en épousant un blanc. Deux femmes occupent déjà un poste de Chef de bande au Québec mais c'est la première fois qu'une femme est élue Grand Chef d'une nation.


Première femme noire a publié un journal hebdomadaire canadien

Mary Ann Shadd Cary était une femme impliquée à plusieurs titres. Elle fut tour à tour enseignante, activiste rebelle, pionnière du journalisme, militante abolitionniste et féministe. Née dans une famille mulâtre, impliquée et nombreuse, elle lutta toute sa vie pour l’abolition de l’esclavage.

Un destin lié à l’esclavage
En 1833, alors que Mary Ann n’a que 10 ans, la British Imperial Act abolit l'esclavage dans l'Empire britannique, dont le Canada. Malgré tout, l’esclavage continue d’être pratiqué aux États-Unis. D’ailleurs, en 1850, le Fugitive Slave Act rend la terre américaine encore plus dangereuse pour les noirs, des milliers s'enfuit. C’est alors qu’intervient Mary Anne Shadd Cary qui se met au service de ces fugitifs du chemin de fer clandestin qui migraient au Canada, terre de liberté pour ces esclaves. Entre 1850 et 1852, 5000 à 6000 entrèrent au Canada.

L’immigration vers le Canada
Mary Ann Shadd Cary était l’aînée d’une famille de 13 enfants, noirs et affranchis. En 1840, elle ouvrit une école pour les enfants noirs et leur enseigna durant 11 ans avant de traverser la frontière canadienne. C’est alors qu’elle joua un rôle important au sein de la communauté d’expatriés afro-américains. Sa famille la rejoignit au Canada et son père devint, en 1858, le premier noir élu au Canada au poste de conseiller municipal à Raleigh en Ontario.

Une vie professionnelle riche
En 1852, Mary Ann commença à écrire et l’année suivante fonda le journal « Provincial Freeman » tout en donnant des conférences à travers le pays. Après la fermeture de son journal et la mort de son mari, elle retourna vivre dans son pays d’origine et devint la seule femme officier recruteur de soldats noirs pour l’Armée de l’Union.

À l’âge de 46 ans, elle fut la première femme noire à s’inscrire à la faculté de droit de l’Université Howard surnommée Black University. Ce n’est qu’après maintes batailles qu’elle pu enfin obtenir son diplôme et être reconnue comme la première femme diplômée en droit de l’Université Howard et la deuxième femme noire avocate d’un état du nord.


Première femme noire a recevoir un prix Nobel

Toni Morrison, de son vrai nom Chloe Anthony Wofford, née le 18 février 1931 à Lorain (Ohio, États-Unis), est une romancière, professeur de littérature et éditrice américaine, lauréate du prix Nobel de littérature en 1993. Elle a été la huitième femme mais également la première femme noire et finalement le seul auteur afro-américain à recevoir cette distinction.


dimanche 22 mars 2009

Témoignages de femmes autochtones


J'ai trouvé un site vraiment chouette de l'association des femmes autochtones du Canada, beaucoup de documents, d'informations, ça vaut la peine d'aller fouiner un peu juste pour en apprendre un peu plus sur ces femmes qui vivent une réalité différente de la nôtre.

Sur le site, un document pdf que j'ai vraiment trouvé intéressant, c'est une compilation de 40 histoires de femmes autochtones ainées. À lire avec l'esprit ouvert considérant que c'est une toute autre culture et il y a certains passages un peu difficile aussi : Écoutez leurs histoires : 40 femmes autochtones parlent (1997)

Extrait:
ANGÉLINE
Issue des Premières nations, Angéline a 59 ans et elle vit dans sa maison, dans une communauté des Premières nations de la côte atlantique. Elle demeure avec son fils et sa fille.

Bien que je n'aie ni été témoin, ni été moi-même victime de violence chez moi, je me souviens, alors que j'avais huit ans, être allée à un mariage avec ma famille et avoir vu cet homme frapper sa femme et l'avoir traînée dans le bois. Je me rappelle encore avoir entendu crier cette femme, ce qui m'avait dérangée alors, et encore aujourd'hui, c'est que ni un homme et ni
une femme ne s'étaient portés au secours de cette personne qui se faisait battre sous les yeus de tous. Jusqu'à ce jour, je peux encore entendre ses cris. Le lendemain, je me rappelle avoir vu tous ces gens à l'église, et je me demandais s’ils croyaient en Dieu et aux individus; et si oui, pourquoi avaient-ils laissé faire cette situation pour cette femme? Leur comportement était
impardonnable; j'ai ressentie du mépris et de la rage envers eux parce qu'ils n'étaient pas intervenues. Il y a six ou sept ans, une jeune femme enceinte est venue au bureau où je travaille et son mari, qui l'a rattrapée, a commencé à la battre. Plusieurs hommes se trouvaient à la fenêtre, regardant ce qui se passait, mais ils ne l'ont pas aidée, même si elle était enceinte! Je me suis demandée s'il y avait, dans cette communauté, des hommes qui auraient pu l'arrêter; à mes yeux, ils n'étaient que des lâches. ...

... Durant mon mariage, j'ai été victime de violence physique, mentale, émotionnelle, financière et spirituelle. La violence a débuté presque tout de suite après que nous nous soyons mariés. J’ai pensé que j'avais épousé le « prince charmant ». Quoique la violence ait commencé graduellement, quatre ans après, tout a éclaté. Ce n'était rien pour moi que d'être couverte de bleus et d'être jetée sur le plancher. J'avais pris l'habitude d'économiser, surtout, pour acheter de la nourriture pour nos trois enfants parce qu'il ne me donnait pas d'argent. Il dépensait son argent à boire. Après un certain temps, il m'a même empêchée d'aller à l'église; c'est ce que j'appelle de la violence spirituelle. ...

G.S