mardi 27 décembre 2011

Votez pour le misogyne de l'année!

Pour terminer l'année en beauté Les Furies vous proposent un sondage qui survole les individus qui ont brillé par leur sexisme durant l'année 2011. 
En espérant qu'en 2012, ils nous foutent la paix!





Voici nos candidats:

 Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu

Dans une déclaration d'une logique implacable pour argumenter sur la nécessité d'abolir le registre des armes à feu , le sénateur Boisvenu a affirmé que la diminution du nombre de chasseurs au Québec est dramatique et qu'il attribue cette baisse à l'urbanisation et au plus grand nombre de mères monoparentales.

On peut résumer son raisonnement à ceci...

Plus grand nombre de mères monoparentales = La chasse n'est plus transmise de père en fils

La non transmission de cette tradition = les jeunes de 14 à 18 ans n'ont plus le réflexe d'acheter une arme à feu

Jeunes qui n'achètent plus d'arme à feu = Chute drastique du nombre de chasseurs

Moins de chasseur = Plus grand nombre de chevreuils

Plus de chevreuils = Augmentation des accidents de la route

Donc, les mères monoparentales sont la cause des accidents de la route?!

Mathieu Bock-Côté

Il semble que la lutte des françaises pour dénoncer le sexisme de l'appellation ''Mademoiselle'' ne plaise pas à ce nationaliste de droite. Il a d'ailleurs écrit un article pour dire que ces ''militantes ont du temps à perdre'', que c'est ''une dérive inquiétante de l’idée d’égalité'' et qu'oh combien les méchantes féministes radicales vont trop loin. 

Il y enfourche également son cheval blanc pour défendre le terme car celui-ci est ''une manière de nommer les subtilités du charme féminin, la légèreté, la candeur si caractéristique d’une certaine grâce féminine''.

Stephen Harper

Un incontournable candidat, le premier ministre du Canada, qui fait preuve d'une hypocrisie sans nom au sujet de la condition des femmes. Bien qu'il ait affirmé que son gouvernement ne remettrait pas en question l'avortement, périodiquement un député conservateur anti-choix sort dans les médias pour ramener le débat. Il a également décidé en 2010 d'exclure l'avortement de son initiative internationale sur la santé maternelle et infantile. Sans oublier que le lobbying pro-vie compte énormément sur ce parti pour tenter de faire passer leur point de vue idéologique. De plus, il a aboli le registre des armes à feu malgré le désaccord d'un grand nombre de personnes ainsi que des groupes de femmes. Ce registre avait été créé à la suite des pressions d'une coalition formée suite à la tuerie de l'école Polytechnique, le 6 décembre 1989.

Sa performance des années passées est également remarquable. Il a drastiquement changé la mission (et le budget) de Condition féminine Canada en retirant les mots « égalité », « défense » et « action » de son mandat provoquant ainsi l'arrêt du financement de plusieurs organismes communautaire. Il a également nié le droit des femmes à l’équité salariale dans la Fonction publique.

La police 

Je parle ici de l'institution, mais également  des personnes qui la constituent. Plusieurs histoires sont sorties au grand jour cette année concernant le sexisme et le racisme ambiant des forces de l'ordre. Deux policières de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) ont affirmé avec vécu du harcèlement sexuel. Elles ont dénoncé le fait que leur plaintes n'ont pas été prises au sérieux ainsi que la culture du silence autour des agressions sexuelles ou du harcèlement au sein de la GRC.

Il est également ressorti que les policiers n'auraient pas pris au sérieux l'enquête sur la disparition de nombreuses femmes du quartier Downtown Eastside de Vancouver. Une policière impliquée dans l'enquête affirme que cette indifférence est en partie à blâmer pour le temps qui s'est écoulé avant l'arrestation du tueur en série Robert Pickton, pendant lequel un nombre important de femmes sont mortes. 

Le laxisme des policiers a été également dénoncé concernant la disparition et le meurtre de femmes autochtones au Canada. Au moins 582 femmes autochtones ont disparu ou ont été assassinées depuis 30 ans au Canada. Les familles des disparues se sentent laissées à elles-mêmes par les policiers qui ne semblent pas mettre dans leurs enquêtes la même énergie que dans les dossiers des femmes blanches disparues. Il y a eu plusieurs commissions d'enquête sur cette question sans grand changement, en fait ces initiatives ne semblent pas vraiment aller au fond des choses.

Un documentaire de l'ONF à voir au sujet de la situation des femmes autochtones : À la recherche de Dawn


La police avait également fait fort l'année dernière lors du sommet du G20 à Toronto.
 

Michel Lizotte

Michel Lizotte milite depuis plusieurs années contre l'homosexualité. Il est d'ailleurs copain-copain avec l'organisation anti-choix Québec-Vie, qui défend la famille traditionnelle bref mariée, catholique, avec des enfants et une docile femme à la maison.

Lizotte a fait des siennes il y a quelques année avec ses conférences pour développer le potentiel hétérosexuel des enfants ainsi que des thérapies pour réhabiliter les homosexuels-les. D'ailleurs, ils comparent les taux de réussite avec l’arrêt du tabac ou l’arrêt de l’alcool.

Cette année, il a mis en ligne le site web de l'organisation dont il est porte-parole, Ta  Vie Ton Choix. Bien que le site est été soigneusement bien écrit pour relativiser les propos et paraitre respectueux, il ne faut pas s'y méprendre.

Quelques propos de M. Lizotte:

1- Une lesbienne peut quitter ses tendances homosexuelles beaucoup plus facilement que les hommes.

2- L’homosexuel n’est certainement pas plus malade que le décrocheur scolaire, le mari infidèle, le vendeur malhonnête et l’employé paresseux; mais tout comme ces derniers, s’il n’arrive pas à s’épanouir intérieurement, ce n’est pas à cause de la société, mais parce que sa tendance est objectivement déviante, ne s’accordant pas avec les prérogatives dictées par la nécessaire recherche de l’excellence et du bien commun.
Il n’est pas plus acceptable de promouvoir l’homosexualité que l’infidélité conjugale, la paresse, la malhonnêteté et le décrochage scolaire.

3-.... choisir d’être homosexuel, c’était de faire un mauvais choix de vie, tout comme une personne qui exerce un choix alimentaire. Entre le beigne et le yogourt aux pruneaux en guise de dessert, ne veut-il mieux pas choisir celui qui favorise le transit intestinal et qui contient les meilleurs ingrédients pour la santé ?


Alors?
Votre vote...
Le misogyne de l'année 2011?
Pierre-Hugues Boisvenu
Mathieu Bock-Côté
Stephen Harper
La police
Michel Lizotte

seriale online


Vous songez à un candidat auquel nous n'avons pas pensé, parlez-nous en dans la section commentaire!


Les Furies vous souhaitent une bonne année!


*** Le grand gagnant et les résultats ***


dimanche 18 décembre 2011

Pour en finir avec les jouets sexistes!

Comme promis, la suite de Palmarès de jouets sexistes, en espérant que certains de ces outils puissent vous être utiles si vous voulez sensibiliser les gens autour de vous ou vous inspirer si vous désirez faire des actions.          

  • Des photos d'une des actions du Collectif Mixinours qui lutte ''contre les stéréotypes sexistes ans lesquels on fait grandir les enfants pour qu'ils/elles deviennent bien comme il faut : de bonnes ménagères maternantes et des brutes qui conduisent des grosses voitures.''






Quelques'uns de leurs slogans

- C'est comme ça !  -

"Une fille c'est comme ça !"
(avec une petit voix aigüe - en mimant une révérence ou en berçant une poupée par exemple)
"Un gars c'est comme ça !"
(avec un grosse voix grave - en mimant des coups ou une démonstration de biceps par exemple)
Ta gueule Père Noël, tu nous fait chier !

- Pom pom militantiste -

Ni ménagère, ni militaire, ni secrétaire de milliardaire !
Ni Blanche-Neige, ni Rambo, on n'veut pas être des robots !
On n'veut pas d'vos publicités,
On veut grandir sans vos clichés ! 

  • Une analyse de Feminist Frequency sur les publicités de jeux pour enfants et leurs impacts. 
    (Le Québec y est même cité!)



Et le mot de la fin...

jeudi 15 décembre 2011

Palmarès des jouets sexistes

Comme vous avez pu le constater les années précédentes avec Bleu, Rose ... Jouets sexistes et Course aux cadeau, j'aime bien profiter du temps des fêtes pour souligner le sexisme des jouets pour enfants et la folie consommatrice qui s'empare de tout le monde.

Malheureusement, il serait difficile de faire exception, cette année encore, étant donné l'imagination incroyable des fabricants pour nous offrir le summum du sexisme!


Petit palmarès!
  • Le catalogue TOYS R US!

Les images de ce catalogue ainsi que celui du WalMart sont analysés dans cet article:  Have Yourself A Very Sexist Holiday

  • Le fer à repasser.
    ''Fais comme maman! C'est presque vrai!''
    Le repassage c'est tellement passionnant!
  • Collection de livres
    P'tit garçon; ambulancier et tracteur! P'tite fille; fée et coiffeuse


  • Une poupée
    ...qui fait de la danse poteau.


  • Une maison
    Oui, oui, une vrai où tu peux faire des choses extraordinaires comme le lavage, la vaisselle, la cuisine, s'occuper des enfants...


  • Jeu Monopoly
    Pourquoi acheter un jeu de Monopoly ordinaire quand on peut acheter sa version rose?

  • T-Shirt
    ''Mes sujets préférés : Les garçons, le magasinage, la musique et danser.''

  • Les LEGO... un jeu unisexe?!
    Bah voyonc donc pourquoi se passer du plaisir du rose, des princesses, de la cuisine et des bébés!

  • Une brassière d'allaitement
    Quoi?!? Misère...




Quelques-unes des trouvailles sont issues de : Sexist Toys You Should Avoid This Holiday Season



Cette vague de sexisme rosé vous rend malade. Ne vous inquiétez pas! Une suite à cet article, dans les prochains jours, viendra montrer des initiatives qui existent pour contester les stéréotypes véhiculée par les jouets genrés.       Pour en finir avec les jouets sexistes

Et question de se laisser sur une bonne note!

lundi 5 décembre 2011

Louky Bersianik (1930-2011)

 
L’auteure bien connue des milieux littéraire et féministe, Louky Bersianik, s’est éteinte à l’âge de 81 ans, le samedi 3 décembre 2011, dans un hôpital de Montréal.

Pour beaucoup, l’œuvre de Louky Bersianik représente toujours une vivifiante inspiration poétique et, pour de nombreuses femmes du Québec et d’ailleurs, une pensée phare du féminisme radical.


Un  article du devoir qui retrace son parcours: Louky Bersianik 1930-2011 - La littérature féministe en deuil 

 
 

Quelques extraits d'une de ses œuvres, le livre L'Euguélionne : 







 
665.  […] Et pourquoi apprend-on aux enfants à l'école que le Masculin l'emporte sur le féminin? Pourquoi le Masculin conquiert-il le monde tandis que le féminin lave la vaisselle? Pourquoi le Masculin lit-il sont journal tandis que le féminin s'occupe des enfants? Et pourquoi dit-on dans les dictionnaires au mot HOMME qu'il est considéré «spécialement» comme possédant les qualités de courage, de hardiesse, de droiture, «propres à son sexe»? Et pourquoi la femme doit-elle passer à travers un interminable un rideau de larmes dans sa tentative désespérée de réintégrer votre espèce? Et pourquoi n'est-il pas bon pour l'Homme que la femme soit Humaine? Et pourquoi donne-t-on à la femme cette conscience malheureuse d'être femme? Et pourquoi l'Homme se moque-t-il quand il la voit se débattre, comme si c'était sa vache ou son chien qui réclamaient l'égalité? […] Et pourquoi tous les Hommes sur la terre acceptent-ils cela comme allant de soi que votre espèce soit mâle? Et pourquoi y a-t-il encore tant de femmes sur la terre qui acceptent cela comme allant de soi? Et pourquoi les mâles de votre espèce ont-ils capitalisé l'espèce comme ils ont capitalisé l'argent, comme ils ont capitalisé le pouvoir et comme ils ont capitalisé le savoir?

722. Si une femme a du génie, on dit qu'elle est folle, y écrivait-elle. Si un homme est fou, on dit qu'il a du génie. Voilà, dit l'Euguélionne, entre beaucoup d'autres, un puissant ressort au mutisme des femmes.   […]

1019. Résister est bien, dit l'Euguélionne, transgresser est mieux. 

vendredi 11 novembre 2011

Bedsider - tout ce que vous avez besoin de savoir sur la contraception


Bedsider est un site web américain extrêmement complet concernant les méthodes de contraception. On y trouve des fiches détaillées de chaque méthodes, un tableau comparatif plus que complet, des témoignages et des capsules informatives sur des mythes associés au sexe et à la contraception.

Une des capsules que je considère particulièrement importante est la suivante. Ce vidéo concerne les risques de conception durant les règles. J'ai remarqué qu'un grand nombre de jeunes femmes n'étaient pas au courant, ce qui peut avoir des conséquences importantes. Partagez l'information avec vos amies! Vous pouvez activer les sous-titres en cliquant "cc". La traduction est en dessous du vidéo. Plus de capsules ici.


(Traduction)

Vrai ou Faux?

Règles bénies

M, 27 ans : Si vous avez des rapports sexuels durant vos règles, il n'y a absolument aucun moyen pour vous de tomber enceinte. Pensez-y. Vous saignez. Où l’œuf va-t-il aller? C'est comme un paysage totalement inhospitalier là-dedans.

Eve Espey, docteure : Les œufs peuvent trouver une oasis dans n'importe quel paysage. La vérité est qu'il n'y a aucun moment absolument sécuritaire.
Première chose, il peut y avoir un épisode de saignement sans que ce soit les règles. Rappelez vous seulement d'être protégée 100% du temps.
Plus précisément, on est jamais à l'abri d'un dérèglement de notre cycle, donc soyez prudents et prudentes!

lundi 7 novembre 2011

C'est quoi votre taille de soutien-gorge?

Vous vous rappelez peut-être de ce patron norvégien qui obligeait ses employées à porter un bracelet rouge lorsqu'elles avaient leur règles? Voici un nouveau cas d'abus de pouvoir de la part d'une dirigeante de compagnie.

En effet, la compagnie de lingerie suédoise Change exige de ses vendeuses qu'elles affichent la taille de leur soutien-gorge sur l'étiquette qui porte aussi leur nom. La patronne affirme que l'idée vient des employées et que le processus est tout a fait volontaire. Que cela aide les clientes à " reconnaître quelle taille leur convient". Un autre son de cloche provient pourtant des employées. Celles-ci affirment plutôt que la pratique est obligatoire quand elles sont engagées et qu'elles ne sont pas du tout à l'aise avec cela. Elles donnent l'exemple d'hommes se rendant en boutique uniquement dans le but de voir les étiquettes et d'en parler aux travailleuses. 

On constate donc que la pratique qui peut sembler inoffensive aux yeux de la dirigeante entraîne des conséquences parfois graves pour les employées, par exemple de l'insécurité, du harcèlement sexuel etc. Le syndicat de la compagnie pense entamer des poursuites, espérons que cela sera fructueux.

samedi 5 novembre 2011

Sexy Pique-Nique

Voici une vidéo plutôt comique par le groupe d'humour entièrement féminin The Get Go. Ça peut être considéré comme une réponse amusante à l'espèce de fétichisme ambiant qui érotise les femmes avec la nourriture. Via Jezebel.


mardi 1 novembre 2011

Le vagin parfait...

Documentaire (en anglais) très intéressant sur une tendance en expansion : les chirurgies esthétiques du vagin. Réduction des lèvres, restauration de l'hymen, Lisa Rogers explore les raisons sociales et culturelles qui peuvent pousser des femmes jeunes et moins jeunes à recourir à ce genre de chirurgies. Attention, certaines scènes d'opérations ou de nudité peuvent être choquantes pour certaines. Un bon moyen de pousser la réflexion sur l'image que nous avons de nos propres organes génitaux et des tabous qui l'entourent. Via Sexactu.



The perfect vagina from heather leach on Vimeo.

mercredi 26 octobre 2011

Halloween, le festival des costumes offensants


L'Halloween et son lot de costumes assez contestables approche à grand pas. L'année dernière, nous avions abordé le sexisme des costumes avec les articles; Halloween et les costumes stéréotypés et Halloween et costumes stéréotypés 2. 

Mis à part ce sexisme, une autre très grande tangente qu'on retrouve dans les costumes d'Halloween est le racisme. En effet, se déguiser en ''une autre culture'' perpétue des stéréotypes faux et offensants sur celles-ci. C'est également une appropriation d'une identité. Une personne joue à être temporairement une personne ''autre'', exotique sans jamais vivre toute l'oppression et la discrimination qui va avec cette identité culturelle. Par exemple, se costumer en ''indienne sexy'' en ignorant totalement la réalité du taux élevée de violences sexuelles vécues par les femmes autochtones.

Heureusement, des étudiant-es de l'Université d'Ohio ont décidé de se mobiliser et ont voulu remettre en question cette pratique courante à l'Halloween de porter des costumes racistes.

Voici quelques-unes de leur affiches, on peut y lire :
 "  Nous sommes une culture pas un costume. Ça ne représente pas qui je suis et ce n'est pas correct. "
  





Ce qui précède est grandement inspiré d'un article de Bitch: Don't Mess Up When You Dress Up: Cultural Appropriation and Costumes



Une autre initiative tout aussi intéressante pour l'Halloween, cette fois-ci québécoise et sur le sexisme; un concours de costumes non sexistes organisé par Partance, un centre d'emploi pour femmes. Voici l'invitation qui parle du concept :
Concours de déguisement d'Halloween

Sortez des sentiers battus pour Halloween et vous pourriez remporter un prix de 100 $!
À l’occasion de l’Halloween, Partance lance à toute la population un concours de déguisement non stéréotypés en faisant valoir la personne dans un habit non conventionnel pour son genre.

Veuillez faire parvenir votre photo, accompagnée d'un texte expliquant votre choix de costume et en quoi il permet de réduire les stéréotypes sexistes à Partance par courriel à femmes@emploi-partance.com ou en personne au 400, rue Heriot, 2e étage, Drummondville. La date limite pour envoyer votre candidature est le 11 novembre 2011.

Un jury évaluera les candidatures selon les critères d'originalité, de recherche du choix de costume et des arguments avancés.

Partance encourage les enfants, les adolescents et les adultes à se déguiser d’une manière plus originale cette année. Halloween est l’occasion d’emprunter les traits d’un personnage qui nous inspire. Les magasins débordent de costumes de toutes sortes, mais le choix est souvent conditionné par les images stéréotypées issues de contes et légendes, de films ou autres. Pourquoi ne pas profiter d’Halloween pour emprunter des caractéristiques que l’on aime dans un personnage ou un métier et sortir des rôles traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes?

Forte de son expérience comme centre d’emploi pour les femmes, Partance a développé une réflexion et des actions auprès de celles qui choisissent un milieu de travail où elles sont peu nombreuses afin de faciliter leur parcours professionnel. Partance est convaincu que les stéréotypes conditionnent les modèles féminins et masculins dès la tendre enfance et que ces stéréotypes ont un impact sur le choix de carrière et l’intégration en emploi des femmes et des hommes dans des domaines où ils sont en minorités.

Par ce concours, Partance souhaite sensibiliser la population à l’ouverture d’esprit nécessaire à l’acceptation de rôles portés différemment, le tout en alliant plaisir et défi.


Quelle bonne idée n'est-ce pas? Ce type de concours peut être un bel outils pour promouvoir le féminisme dans vos différents milieux et auprès de votre entourage à l'occasion de l'Halloween.

jeudi 6 octobre 2011

Tropes vs Women; Capsules féministes


C'est une série de 6 capsules fait par Feminist Frequency ; Conversation with pop culture en collaboration avec Bitch Magazine.

Les capsules abordent les histoires, les thèmes et les représentations des femmes dans le cinéma hollywoodien et les émission télévisées.

Traduction en français trouvé sur un programme vraiment génial, Universal Subtitles (vous pouvez d'ailleurs y traduire vous même n'importe quel vidéo!)


Tropes vs. Women: #1 La fille de rêve au service du héros




Tropes vs. Women: #2 Femme dans le réfrigérateur





Tropes vs. Women: #3 Le principe de la Stroumpfette




Tropes vs. Women: #4 La démoniaque séductrice maléfique



Tropes vs. Women: #5 La grossesse mythique




Tropes vs. Women: #6 L'épouvantail féministe

samedi 10 septembre 2011

Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes 2011



Je trouvais important de souligner cette journée en relayant un appel à l’action et en fouinant sur le web pour faire une petite liste de ce qui allait se passer au Québec!



Une initiative de :
La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), le Y des femmes de Montréal, la Maison d’Haïti, le Centre d’Aide à la famille (CAF),le Centre d’Aide aux Familles Latino-Américaines (CAFLA), le Centre des Femmes Sud-Asiatiques (SAWC), le Centre d’Encadrement des Jeunes Filles Immigrantes (CEJFI), et le Mouvement Contre le Viol (MCVI)

Dans le cadre de la Journée annuelle d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes qui aura lieu le vendredi 16 septembre prochain, marquez votre solidarité par un geste significatif pour :

-Dénoncer la violence et l’exploitation sexuelles envers les femmes et les filles ;
-Exprimer que les femmes en ont assez de mourir à tue-tête ;
-Dénoncer la violence subie majoritairement dans le privé de nos maisons, de nos familles, de nos relations ;
-Réclamer notre droit de profiter de l’espace public que la peur d’être agressées rend trop souvent menaçant ;
-Rappeler que l’exploitation sexuelle sous toutes ses formes (pornographie, marchandisation du corps/sexualité, pubs sexistes, etc.) n’est pas digne d’une société juste et équitable ;
-Affirmer que peu importe où nous sommes, ce que nous portons : « non » veut dire « non »!

COMMENT ?

Voici quelques exemples d’actions ou de gestes que vous pouvez poser…
-portez du rouge ou du violet
-discutez de la problématique avec vos ami-e-s
-réunissez-vous dans un endroit public pour chanter un slogan, une chanson
-entrez dans un lieu d’exploitation sexuelle de l’image (sexualisation) ou du corps (industriessexuelles) des femmes et poussez un grand cri de ras-le-bol
- organisez une marche symbolique avec un groupe de collègues
- klaxonnez exactement à 20 h
- ou encore inventez votre propre manière de rendre hommage à la lutte et de dénoncer la violence dont femmes et filles sont encore victimes aujourd’hui !

AGIR C’EST RECONNAÎTRE L’INTOLÉRABLE :
LE 16 SEPTEMBRE, MOBILISONS-NOUS ET AGISSONS !
Nous vous invitons à prendre des photos de vos actions et à nous les envoyer à : info@lacles.org

UN PEU D’HISTOIRE…

2011 est l’année du 35e anniversaire du premier Tribunal international des crimes contre les femmes suite auquel a eu lieu une marche aux chandelles dans les rues de Bruxelles appelée « Take back the night » (Reprendre la nuit) qui inspirera bon nombre de groupes.

En 1978, des féministes de San Francisco ont organisé une conférence intitulée « Contre la violence dans la pornographie et les médias » au cours de laquelle elles ont initié la marche « La rue, la nuit, femmes sans peur » sur Broadway, haut lieu de l’industrie porno et de la prostitution sous diverses formes.

Au Québec et au Canada, les premières manifestations ont eu lieu dès 1978. Au début des années 80, plus de 10 000 femmes occupaient les rues de Montréal, le soir, dans le cadre de ces marches, pour manifester leur détermination à faire reconnaître leur droit d’occuper l’espace public autant la nuit que le jour.Depuis, des marches continuent d’avoir lieu dans diverses villes mais en nombre restreint. L’année dernière, la CLES, le RQCALACS ainsi que les autres groupes

POUR PARTICIPER À L’ORGANISATION DE « LA RUE, LA NUIT FEMMES SANS PEUR » 2012, CONTACTEZ-NOUS : info@lacles.org


Plusieurs CALACS et groupes de femmes organisent des activités pour cette journée. Voici celles que j'ai dénichées, si jamais vous en connaissez d'autres simplement nous écrire : lesfuries@gmail.com


Maniwaki
Marche : La rue, la nuit, Femmes sans peur !
16 septembre 2011 • 19:00 - 22:00
Deuxième étage du centre des loisirs de Maniwaki
Page facebook de l’évènement


Drummondville
Marche de Solidarité
16 septembre 2011 • 18:30 - 21:30
Départ Parc Woodyatt
Accueil, animation, léger goûter dès 17h30
Beau temps, mauvais temps
Page facebook de l’évènement


Baie-Comeau
Une marche sous le thème une pour toutes et toutes pour elles contre la violence sexuelle.
16 septembre 2011 • 18:00
Information : Julie fréchette au 418-589-1714


Trois-Rivières
Conférence de Madame Gabrielle Lavallée, survivante de la secte de "Moïse" Roch Thériault.
15 septembre 2011 • 18h30
Musée québécois de culture populaire (Trois-Rivières)
Coût: 5$
*Réservation obligatoire: 819-373-1232

St-Jérôme
Marche pour dénoncer la violence sexuelle faite aux femmes
16 septembre 2011 • 18h30
Stationnement de la vielle gare de St-Jérôme


Lévis
Marche contre la violence sexuelle faite aux femmes
16 septembre 2011 • 20h00
Point de départ : le Parc de l'Îlot Fleuri Mgr. Déziel, situé devant l'Église Notre-Dame dans le Vieux-Lévis.


Québec
Geste d'éclat visant à souligner la Journée d'Action Contre la Violence Sexuelle Faite aux Femmes.
Le 16 septembre 2011 • 12h00 à 13h00
Cafétéria du pavillon De Koninck (Université Laval)
-Avec un chandail orange (si possible)
Pour inscription ou information : 418-522-2120

Montréal
30e édition de la Journée d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes : Spectacle bénéfice en solidarité aux femmes victimes de violence sexuelle en Haiti

Samedi 17 septembre 2011 • 19h
Au Bain Mathieu - 2915, rue Ontario Est, Montréal, Métro Préfontaine.
Coût du billet : 25 $ (30 $ après le 5 septembre)
Les profits réalisés seront versés à l'organisme Kay Fanm
Soirée animée par Maguy Métellus
Slam, chant, danse et autres performances offertes par des artistes exceptionnelles !




Vous pouvez également contacter votre CALACS le plus près pour savoir si elles ont organisé un évènement : Coordonnées des CALACS


G.S.

jeudi 8 septembre 2011

À la recherche de Dawn

Un documentaire qui vaut vraiment la peine d'être vu!

Dawn Crey. Ramona Wilson. Daleen Kay Bosse. Ce ne sont que trois des quelque 500 femmes autochtones portées disparues ou assassinées au Canada au cours des 30 dernières années. Dans À la recherche de Dawn, la cinéaste métisse Christine Welsh nous entraîne au cœur de la sombre expérience des femmes autochtones.

Depuis un quartier malfamé de Vancouver où plus d’une soixantaine de femmes ont disparu, jusqu’à Saskatoon, où des meurtres de jeunes femmes autochtones demeurent non résolus, en passant par « la route des larmes » dans le nord de la Colombie-Britannique, le film suit des militantes à la ténacité et au courage extraordinaires comme Janice Acoose, professeur d’université, et Fay Blaney, qui mobilisent leurs communautés pour enrayer la violence faite aux femmes.


Avertissement ce documentaire contient des propos sur les agressions sexuelles qui pourraient être bouleversants.







Il y a également un guide de sensibilisation et d'action très pertinent qui accompagne le documentaire!

Si vous voulez passer à l'action, il y a une marche au mois d'octobre;

Missing Justice et le Centre 2110 vous invitent à participer et apporter votre soutien à la sixième édition de la Marche et veille commémorative Sisters in Spirit

Montréal 4 octobre 2011 · 18 h au Square Cabot
(au coin des rues Sainte-Catherine et Atwater, métro Atwater).

Pour plus d'information, visitez www.missingjustice.ca ou www.centre2110.org.

G.S.

lundi 5 septembre 2011

Initiations lourdes de sens

Avec la rentrée et l'arrivée de l'automne viennent les inévitables initiations du Cégep et des universités. Encore cette année, l'observation des initiés en dit beaucoup sur la vision de plusieurs personnes sur les femmes et l'orientation sexuelle . En effet, l'année dernière, Les Furies avait parlé des hommes costumés en femmes comme moyen d'humiliée les nouveaux dans What it feels like for a girl... Ces derniers jours, j'ai été frappée par les initiations des programmes majoritairement constitués de garçons qui utilisent à peu près toujours les mêmes patterns.

Outre les costumes de ''femmes'', les insultes sont également assez révélatrices. Les initiés portaient des t-shirt de leur programme sur lesquels étaient ajoutés au crayon feutre leurs ''surnoms'' d'initiés. J'ai pu noter; «fille, grosse tapette, ordure, fif, caca, ostie de fif, slut et salope» . D'abord, le simple fait que des mots associés aux femmes et aux homosexuel-les cotoient des mots comme ordure et caca est assez révélateur du mépris ambiant lors de ces initiations. Quand on réalise que les insultes désignant les femmes et les homosexuel-les sont utilisé pour humilier les nouveaux, il y a matière à se questionner sur l'homophobie et la misogynie dans ces milieux.

Lors de toute initiation on retrouve souvent la séance de salissage avec oeuf, peinture, poisson etc... (légèrement plus sympathique que les insultes) où on beurre les initiés. Serait-ce que traiter de filles, de slut ou de fif un initié, serait une autre manière de le salir? J'ai peine à imaginer comment les personnes homosexuelles ainsi que les étudiantes doivent se sentir lorsque dès leur arrivée on les associe à l'humiliation, à la saleté.

Robert Crépeau, professeur d’anthropologie explique que le rituel de l'initiation vise à signifier de façon publique son appartenance à un groupe et [...] il donne également la prérogative aux anciens d’insérer les nouveaux dans la hiérarchie du groupe»

Serait-ce donc que ce qui unit les garçons de ces programmes c'est l'affirmation de leur haine des femmes et des homosexuel-les? L'appartenance à leur groupe serait basée essentiellement sur la virilité et l'hétérosexualité? Et le meilleur moyen pour les anciens d'insérer les initiés dans la hiérarchie est de les associé à des groupes qu'ils considèrent comme inférieur?


G.S.

lundi 29 août 2011

Manuel de féminité/virilité 101


Je suis tombée sur des articles assez incroyable sur le site de WikiHow. (Un wikipedia style manuel d’instruction)
Besoin d’un cours sur comment être féminine? C’est votre jour de chance parce que Wikihow a des articles pour vous… How to Be Girly et How to Be a Girly Girl (Comment être féminine et comment être une fille féminine) Les garçons ne sont pas oubliés et on y retrouve également How to Be Manly. (comment être virile/masculin)

D'abord, pour les partisans des arguments essentialistes qui défendent l'idée de LA femme dotée d’une féminité innée et pas du tout construite... j'ai une seule question, si c'est naturel et si évidemment inscrit dans notre génétique pourquoi avoir besoin d'un article pour nous expliquer comment en être une?!

Au-delà de cela, il est également intéressant de s’attarder aux caractéristiques et rôles que ces pages associent à la féminité et à la masculinité.

Je vous épargne les articles complets, j’ai sorti les grandes lignes.




Comment être féminine


Dans les étapes à suivre :

-Si vous allez à une école qui exige l'uniforme, mais voulez rester féminine vous pouvez porter du gloss ou des bijoux.
-Toujours prendre une douche tous les jours.
-Toujours brosser vos dents 3 fois par jour, une fois le matin, le soir et la nuit.
-Toujours prendre soin de vos cheveux pour qu’ils soient magnifiques.
-Lorsque vous êtes en public et même à la maison assurez-vous de surveiller vos manières.
-Assurez-vous que vos vêtements soient super mignons.
-Le vernis à ongles est un élément important, même chose pour les sacs à main.
-Le maquillage est absolument nécessaire.

S’ajoutent des conseils…

-Essayez d'être gentille avec tout le monde, même si vous détestez certaines personnes. Ne le laissez pas montrer, voyez le bon côté des gens!
-Quand vous marchez, ne vous contentez pas de marcher normalement, mais marcher avec style comme un modèle.
-Si vous faites du sport essayez le patinage artistique, la danse ou les meneuses de claques. Tous les sports auxquels vous êtes douées ! Tant que vous ne vous salissez pas trop.



Dans le second article, les étapes sont séparées en 3 catégories, mais on tourne encore autour des mêmes choses…


1-Entretien, Maquillage & Santé

-Prenez soin de votre peau.
-Portez du maquillage.
-Pomponnez-vous tous les jours.
-Ayez une bonne hygiène, rasez-vous.
-Prenez soin de vos ongles.
-Prenez soin de vos cheveux.
-Gardez vos dents belles et blanches.
-Ayez des bons goûts vestimentaires.
-Trainez un sac à main.

2- Vêtements & Style

Assurez-vous que vos vêtements soient super mignons, féminins et à la mode.

3-Comportement

-Remplacez vos mouvements maladroits et brusques par de beaux gestes gracieux. -Soyez gracieuse.
-Avoir une personnalité brillante, pétillante et heureuse.
-Apprenez à bien parler. Jurer ou parler fort ou avec un accent que personne ne comprend n’est pas attirant ni distinguée.
-Arrêtez de jurer.
-Ne vous empiffrez pas de nourriture - mastiquez vos aliments et ne faites pas de bruits.
-Soyez toujours gentille et généreuse



Bref, un des articles le mentionne lui-même, la beauté a un prix, les filles! En somme, il faut souffrir pour être belle. Un autre adage qui me vient en tête pour résumer le contenu de l’article ; Sois belle et tais-toi! Absolument tout tourne autour de l’apparence physique ou des comportements dociles et avenants avec les autres.


Comment être masculin

Premièrement, fait intéressant à noter, l’article décrit la masculinité en plusieurs dimensions. Il semble donc qu’être un homme viril serait plus complexe et complet qu’être une femme féminine.

Il y a sept piliers de la virilité. Pour être vraiment viril, essayer de progresser dans le plus grand nombre possible

Comprendre et devenir un mâle viril

Physique
-Les hommes virils sont physiquement plus puissants et plus impressionnants que les femmes ou les hommes efféminés
-Le mâle viril n'est pas obsédé par l'apparence physique ou le processus naturel du vieillissement

Fonctionnelle
-Être à la tête de la famille avec une partenaire et des enfants qui dépendent de vous c’est être un père masculin. Quand vous en serez un, vous pourrez assumer l'autorité et avoir la responsabilité de diriger les autres.

Sexuelle
-Il est considéré comme viril d'être sexuellement affirmé, confiant et expérimenté
Pour y parvenir, travaillez pour devenir confiant sexuellement et dominant. Ensuite vous pourrez poursuivre des partenaires, ne vous contentez pas d'exprimer timidement votre intérêt ou votre désir.

Émotionnels
-Être trop émotif est un manque de contrôle sur soi et son environnement.
-Un leader assumé vers qui les autres se tournent doit être en contrôle de ses émotions.
-Pour y parvenir, critiquez honnêtement vos état ​​émotionnels et attaquez-vous à vos faiblesses dans toutes les situations.

Intellectuelle
La virilité est logique, intellectuelle, rationnelle, objective et pratique, pas ouvertement émotionnel.

Interpersonnelle
La virilité est auto-satisfaisante et elle ne cherche pas, ni n’a besoin de l'approbation des autres

Distinctifs
La virilité est sauvage et cherche l'état sauvage. Pour y parvenir, achetez une arme à feu et allez chasser.


Bref, un mélange de puissance, confiance, leadership et tout cela sans émotion ou autres signes affreux de faiblesses. Ici c’est plutôt; Sois fort et domine!



Les deux portraits girly et manly semblent tellement caricaturaux qu’on en vient à se demander si c’est vraiment écrit de manière sérieuse. Pourtant quand on regarde l’ensemble c’est bel et bien les messages que la société projette. On valorise les jeunes filles pour leurs corps, on leur apprend à vouloir être belles à n’importe quel prix (chirurgie, achat de millions de produits, diète, mode, etc.) et à être dociles tandis qu’on apprend aux garçons à dominer, à avoir confiance en eux et à refouler leurs émotions.

Ces stéréotypes sont tenaces et toutes personnes qui en dérogent se fait souvent sermonner, punir ou rejeter. J’ai fréquemment entendu le «Une fille qui sacre c’est pas beau tu sais!», «Une telle devrait s’arranger.» (S’arranger?! Les femmes sont naturellement laides et doivent se réparer… quoi!?) et «Un grand garçon ça ne doit pas pleurer ».

Il est intéressant de voir un portrait d'ensemble de tous ces stéréotypes associés au genre (même si ce n'est pas du tout le but des articles WikiHow). En lire la longue liste mets bien les choses en perspective et fait ressortir le non sens de socialiser les enfants à y correspondre.


G.S

jeudi 25 août 2011

Mystères de l'orgasme féminin

Pour celles et ceux qui s'intéressent à la question de l'orgasme féminin, voici une émission en 4 parties qui fait état des plus récentes recherches sur la question. Malheureusement le tout est en anglais. En gros, les scientifiques se demandent à quoi sert l'orgasme féminin, quels sont ses impacts sur le cerveau, son utilité dans le cadre de la reproduction. Certaines de leurs théories peuvent être critiquables ou intéressantes d'un point de vue féministe, à vous de vous faire une idée. Mais d'une façon ou d'une autre, il s'agit d'un reportage très intéressant si l'on veut connaitre mieux l'anatomie féminine et le fonctionnement du corps.

Partie 1


Partie 2


Partie 3


Partie 4





jeudi 4 août 2011

L'art de culpabiliser les victimes d'agressions sexuelles

Avertissement cet article contient des informations sur les agressions sexuelles qui pourraient être bouleversantes.

On a fait grands cas ces derniers temps des procès surmédiatisés pour agressions sexuelles notamment l’affaire DSK. Les agressions sexuelles sont devenues le sujet du jour et c’est à ce moment qu’on entend des propos assez incroyables. Il serait peut être à propos de se rappeler que la législation sur les agressions sexuelles (du moins au Québec) est assez récente et que l’on revient d’un long chemin ardu pour réclamer le respect de notre intégrité.

En effet, jusqu’en 1983, ce sont les règles du common law (code de loi britannique basé sur la jurisprudence et le droit coutumier) qui régissaient les procès pour viol. D’ailleurs, la notion d’agression sexuelle n’existe pas à l’époque dans le droit. Seule la pénétration vaginale était considérée comme un viol et le viol conjugal était exclu de toute poursuite. En fait, l’expression même de «viol conjugal» n’a pas vraiment de sens à cette époque puisque par le mariage, la femme devenait la propriété de l’homme et lui devait soumission. Sous la notion de devoir conjugal, celle-ci une fois mariée donnait un consentement irrévocable à toutes les relations sexuelles que pouvait solliciter son mari.

Dans un procès pour viol, il y a à l’époque des règles de preuve de la jurisprudence qui sont extrêmement contraignantes.

La première de celle-ci est la preuve de non-consentement de la victime. Une femme violée doit donc s’être débattu le plus possible. Effectivement, sans preuve de résistance, il n’y a pas de viol selon le tribunal.

Une autre règle de preuve est la plainte spontanée. Cette preuve est issue de la croyance qu’une «vraie» victime de viol ira porter plainte et dénoncera son agresseur immédiatement.

Une autre preuve nécessaire à une déclaration de culpabilité est la corroboration, c'est-à-dire que le seul témoignage d’une femme n’est pas suffisant. Effectivement, il faut un autre témoin que la victime pour corroborer les faits, cas assez rare dans ces situations.

Une autre possibilité pour contester l’accusation est la preuve de commune renommée. En effet, l’accusé peut utiliser comme défense le passé sexuel de la victime en lien avec son consentement à l’acte reproché et sa crédibilité de témoin. Les contre-interrogatoires peuvent donc être constitués de questions sur tous les aspects de la vie sexuelle de la plaignante notamment sur sa réputation sexuelle. Si la défense réussit à convaincre que la plaignante n’est pas de bonnes mœurs, l’accusé sera acquitté

Le fardeau de la preuve est dont très difficile à fournir et à vivre. La législation de l’époque n’était pas à l’avantage des survivantes d’agressions sexuelles. En plus de cet obstacle législatif, le sujet du viol est extrêmement tabou et isole par le fait même les femmes l’ayant vécu.

C’est donc en 1983 que le législateur révise de façon majeure la notion de viol dans le Code criminel. Il crée une nouvelle infraction; l’agression sexuelle. Maintenant tout geste à caractère sexuel est visé et pas seulement la pénétration vaginale. L’immunité maritale concernant le viol conjugal est abrogée. Il dissout les règles de preuves qui causaient du tort aux survivantes et décourageait les plaintes.

Ce passé peu glorieux inspirerait de la révolte chez la plupart des gens. Une chance que tout cela n’est que du passé! Ah oui?! Nous sommes nous vraiment complètement détaché-es de ce bagage grâce aux changements juridiques? Bien qu’abrogées, en y réfléchissant un peu il me semble que les quatre règles de preuve de l’époque font écho dans notre société même aujourd’hui et freinent toujours de nombreuses victimes à porter plainte et les isolent encore.

Preuve de non-consentement

Récemment les républicains aux États-Unis ont tenté lors de la présentation de leur ''No Taxpayer Funding For Abortion Act.'' à la chambre des représentants d’interdire le financement public des avortements. Les cas de viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la mère feraient cependant exception. Chris Smith qui a proposé le bill a cependant tenté de réduire la définition de viol à viol par contrainte (forcible rape). Ce qui veut dire que les cas où les femmes disent non mais ne combattent pas physiquement leurs agresseurs, ne serait pas définie comme des viol et donc pas couvert par l’exception. Face au tolé (heureusement) il a du retirer cette modification.


Plainte spontanée

Récemment, Enquête a diffusé un reportage sur les prêtres pédophiles et l’Église catholique romaine, et j’y ai appris que pour une poursuite au civil pour dédommagements la période de prescription est de 3 ans. (Contrairement au criminel où il n’y a pas de période de temps). Cette disposition du Code Civil rend une poursuite civile pour une agression sexuelle datant de plus de 3 ans impossible (malgré que certains procès de prêtres pédophile soient entrain de faire jurisprudence pour ne pas tenir compte de la période de prescription).


La corroboration

Même si on demande plus de manière obligatoire un témoin pour donner un jugement de culpabilité, le scepticisme et le peu de crédit qu’on donne dans plusieurs cas au survivantes d’agressions sexuelles qui osent en parler revient presque au même. Trop souvent, les policiers, le système de justice, l'entourage ainsi que les institutions où se déroule les agressions (notamment les campus scolaires) ne prennent pas au sérieux les femmes qui déclarent des agressions sexuelles.

Un cas particulièrement choquant montre les graves conséquences qu’entraîne ce mépris des autorités envers les victimes. La police de Cleveland (États-Unis) a rejeté les plaintes pour agressions sexuelles de plusieurs femmes contre Anthony Sowell. Il a fallu attendre que la police découvre 11 corps de femmes disparues sur la propriété de Sowell pour qu’ils prennent au sérieux ces femmes. Une des plaintes contre lui avait été enregistrée en 2008 avant que certaines de ses victimes ne soit portées disparues.


Commune renommée

Aujourd’hui, on parle plutôt de réputation. C’est probablement, le vestige des règles de preuve qu’on peu observer le plus. L’idée insidieuse que seule une femme qui a une bonne réputation peut être une ''vraie'' victime d’une agression sexuelle est particulièrement forte. On tente de rendre coupable de leur propre agressions les femmes en évoquant leurs passés, leurs habillements, leurs attitudes, etc. Bref, tout est bon pour dire le fameux, ''elle l’avait cherché, c’est de sa faute''. La couverture médiatique et les propos de plusieurs personnes sur des affaires d’agressions sexuelles le démontre bien :

Un cas de viol collectif sur une fille de 11 ans :
‘’Mais déjà des voix s’élèvent dans la communauté de Cleveland pour fustiger… la victime de 11 ans qui s’habillait plus vieille que son âge, fréquentait des amis plus âgés et se maquillait comme une jeune femme de vingt ans et avait une page Facebook sur laquelle elle évoquait ses dernières sorties alcoolisées.’’
Sur ce cas: Victim Blaming in Cleveland, Texas Gang Rape of 11 Year Old

Dans l’affaire DSK, on accuse notamment la victime d’être une prostituée qui vendrais de la drogue et qui aurait menti dans ces papiers d’immigration, comme si un de ces éléments faisait subitement en sorte que son consentement n’était plus important.

Un policier de Toronto a récemment fait scandale après avoir dit, durant une conférence, à des étudiantes « qu'elles n'avaient qu'à ne pas s'habiller en « salopes » si elles voulaient éviter d'être agressées sexuellement.»



Ces constats montrent que les survivantes d’agressions sexuelles bien qu’elles ne doivent plus faire face à la législation d’avant 1983, doivent toujours affronter une société patriarcale où on remet souvent en question leur crédibilité et la gravité de la violence qu’elles ont subit.


L’explication de l’ancienne législation vient de ma compréhension de…

MORIN, Annie (1998). La petite histoire d'un grand crime. Barreau du Québec, [En ligne], http://www.barreau.qc.ca/publications/journal/vol30/no10/grandcrime.html (Page consultée le 27 novembre 2010).

NÉRON, Josée (1994). «L'agression sexuelle et le droit criminel canadien : l'influence de la codification», Les Cahiers de recherche du GREMF, no 62, 250 p.