jeudi 28 octobre 2010

Étudiante et féministe : réflexions croisées (contribution spéciale)

Voici une contribution spéciale d'une camarade étudiante. Bonne lecture! Les Furies

Étudiante et féministe : réflexions croisées

Immergée dans le délire étudiant, je ne peux m'empêcher d'être ce que je suis : une féministe qui s'implique dans son milieu. Touchée par les différents débats entourant la Marche mondiale des femmes et la légitimité de la Fédération des femmes du Québec, je me suis sentie interpellée et je ressens ici le besoin d'exprimer mon point de vue d'étudiante et de féministe.

1) Trans-mission(s) et l'à-venir

Les jeunes femmes d'aujourd'hui sont partagées en de nombreuses causes, pas seulement féministes. L'environnement nous préoccupe, les droits humains, l'éducation, la politique et la liste s'allonge au fil de nos subjectivités. Suivant le rythme de notre époque, les jeunes femmes sont multidimensionnelles ; les possibilités sont multiples, nous pouvons nous réaliser selon plusieurs modalités d'existence. Surtout, embrassons ces diverses missions puisque nous avons le choix. Questions en vrac pour nous toutes :

Est-ce que cette multiplicité des champs d'actions offerts nous fait délaisser l'action féministe ? L'urgence ressentie à changer la condition des femmes s'est-elle diluée à travers les différentes branches du mouvement féministe ? (Non pas que je trouve la diversité des féminismes nuisibles, entendons-nous bien.) Où se repérer à travers tous les féminismes ? Il existe des tensions internes, des différences de principes, de valeurs, dans l'action autant que dans la pratique de tous ces féminismes. Où s'unir dans tant de différence ?

Quelle transmission s'est effectuée entre les générations précédentes de féministes et nous ? Serons-nous à la hauteur du fabuleux legs qu'elles nous auront laissées ? Les réseaux de centre de femmes, pivots de la solidarité entre femmes et féministes, auront-elle une relève pour les maintenir en vie ? Devront-ils évoluer, changer ? Saurons-nous garder vivants les acquis de nos mères et grand-mères ? Notre action féministe sera-t-elle concertée ? Fragmentée ? Se résumera-t-elle à des manifestations sporadiques de solidarité ? Notre présence sur le web sera-t-elle accompagnée d'une indispensable action concrète dans nos milieux ?

Je me turlupine donc sur l'avenir du mouvement féministe au Québec. Et pourtant, malgré toutes ces questions incessantes, j'agis, en plus d'écrire. À l'école.

2) Considérations estudiantines

Je m'implique quotidiennement au sein d'un groupe de femmes dans une université. De là m'est venue l'idée de partager mon expérience que je trouve enrichissante, mais aussi ardue, voire lassante, dans le contexte particulier qui est le mien, le nôtre. Le bassin universitaire montréalais est un terreau fertile en relève féministe. (En disant cela je suis consciente des privilèges de la classe sociale et de race visés dans cette affirmation.) Toutefois, le féminisme reste entaché d'une vile réputation autant pour les étudiant.e.s que pour toute la population.

Plusieurs obstacles surviennent pour une implication/action féministe étudiante efficace :

a) le manque de temps ;

b) le manque de structure ;

c) le manque de contact inter-groupes féministes étudiants (notamment anglos-francos ici à Montréal) ;

d) le manque d'intérêt et de solidarité de la part des groupes étudiants autres.

Les causes de ces obstacles sont à la fois sociétales et privées:

a) l'individualisme et l'apolitisation de notre génération ;

b) le relativisme de la notion d'engagement et d'activisme ;

c) les exigences matérielles de la vie courante ;

d) la mauvaise presse et le manque de reconnaissance unilatérales faites aux féminismes et féministes.

Toutes les personnes ayant de près ou de loin fréquenté les milieux militants sauront ceci : les personnes impliquées dans des groupes X ou Y sont souvent impliquées dans plusieurs groupes à la fois. Ces personnes motivées prennent souvent beaucoup ou trop de responsabilités. Il s'ensuit qu'une des conséquences endémique de l'implication volontaire est le surmenage. Ce surmenage est dangereux ; si dangereux qu'il faut constamment le guetter au détour d'une assemblée générale ou d'une discussion enflammée. Le surmenage peut être la porte d'entrée par excellence pour le découragement, voire la dépression, et une position nihiliste de désengagement ou de retrait.

Il est difficile de s'organiser dans le milieu étudiant en tant que féministe, car à ce niveau il y autant de sensibilisation à faire qu'ailleurs. La solidarité entre les groupes étudiants n'est pas acquise ; plusieurs personnes se demandent même de la pertinence d'un groupe féministe sur le campus. Les mêmes dynamiques de domination sont à l'œuvre dans les classes et dans les groupes étudiants (mêmes s'ils sont de gauche, progressistes, écolos, et tutti quanti) que partout ailleurs dans la société. Le phénomène/mythe de l'égalité-déjà-là, je le ressens à fond à l'université. Et je me demande qu'est-ce que ça va devenir d'ici quelques années.

Je refuse d'être pessimiste ; mais je ne peux m'empêcher de constater que c'est difficile, même pour des jeunes féministes, d'être féministes dans leur milieu.

J'exprime une réalité que bien d'autres ont vécu avant moi. Je sais que je ne suis pas au bout de mes peines si je continue à m'impliquer dans les milieux féministes, considérant le sous-financement chronique des groupes féministes ou des groupes de femmes, tant communautaires ou engagés. Je sais aussi que la réponses des gouvernements est souvent prudente (voire nulle) par rapport aux revendications politiques des femmes. (On a qu'à regarder les échos de la Marche mondiale des femmes au niveau provincial, pire, au fédéral!) Partout ailleurs, on s'entête à vouloir ridiculiser et diviser les milieux féministes.

Toutefois, il y a des jeunes femmes qui s'organisent : Kickaction, Magazine Authentik, Campus féministe de l'UdeM, Collectif RebELLES Montréal et ailleurs, Centre des femmes de l'UQAM, les Gynocrates attaquent à CISM, l'ELLES des femmes à Radio Centre-Ville, Collectif La Riposte, Les Sorcières, Les Furies, Magazine Shameless, The F!Bomb, Centre for Gender advocacy, et encore plusieurs autres que j'oublie.

Ce sont des groupes et organismes qui militent activement de différentes façons et pourtant on ne les connaît pas. Alors informons-nous et arrêtons de dire que les jeunes femmes ne s'identifient pas aux féminismes ; peut-être que notre présence est moins éclatante et médiatisée qu'avant, mais so what ? On est là, on existe et on continue d'agir !

Marie-Anne Casselot

Militante au Centre des femmes de l'UQAM et étudiante en philosophie.

mercredi 27 octobre 2010

Halloween et costumes stéréotypés 2


Suite à mon dernier post sur le sujet, j'ai continué à explorer le web. Vous vous souvenez des costumes de la gardienne de zoo, la joueuse de baseball, la lionne et la soldate et bien voilà leurs équivalents masculins...


D'autres comparaisons entre un même rôle ou métier et les deux costumes différents, fille vs garçon.



Du côté des adultes, la différenciation est encore plus frappante alors que la majorité des costumes pour femmes sont énormément sexualisés.


Quelques articles sur le sujet;

Worst Sexy Halloween Costumes: The “Sexy Indian”
du blogue The sexist
Sur les costumes qui sexualisent les femmes autochtones

Du même blogue; The Worst Sexy Halloween Costumes: “Super Sexy” Me Edition
Avec quelques exemples de la transition entre le costume original et sa version ''Super sexy''

The 10 Worst Sexy Halloween Costumes - The sexist
Le top 10 des pires costumes sexy, le numéro un est assez dur à battre dans la sexualisation de n'importe quoi, jusqu'au personnage de dessin animé pour enfants... Sexy Nemo
Et ce n'est pas seulement Nemo en voilà d'autres


Et pour finir, le pire costume que j'ai trouvé... la femme cage



G.S.

Encore un festival!

Du 28 octobre au 7 novembre se tiendra le festival Image+Nation de Montréal, un festival mettant de l'avant les productions cinématographiques LGBT. Voici quelques suggestions de visionnement parmi la vaste programmation offerte. Toutes les descriptions sont tirées du site du festival.

Le 30
Cameroun : sortie du Nkuta
Incarnation même de la femme traditionnelle camerounaise, avec ses poignets ornés de bracelets et son boubou bleu vif, l’infatigable et inspirante féministe Alice Nkom est une défenseure des droits de la personne LGBT de renommée internationale et la fondatrice de l’Association de défense des droits des homosexuels et du Collectif des familles d’enfants homosexuels. (...)

Other Nature (Tritiya Prakriti)
Bien que le concept de « tritiya prakriti » ou « troisième sexe » existe depuis des millénaires, il ne protège pas réellement les minorités sexuelles contre les expulsions de l’école, le rejet par la famille, le harcèlement, les brutalités policières et le viol. Le documentaire de Nani Sahra Waller donne la parole à Sunil Babu Pant, premier député ouvertement homosexuel et fondateur de la Blue Diamond Society, à un couple butch-femme en fuite et à une soldate lesbienne.

Le 31
Amorous, Antiquated, Audacious (Verliebt verzopft verwegen)
Un dynamique trio de lesbiennes d’âge mûr dépoussière les idées fausses et déboulonne les mythes à propos de leurs vies et de leurs amours dans l’Autriche des années 1950 et 1960. À mesure que Rosmarin Frauendorfer, Ursula Hacker et Birgit Meinhard-Schiebel prennent conscience de qui elles sont, leur identité prend forme, lentement mais sûrement, dans le contexte mouvementé de l’après-guerre. Elles racontent comment les gais et les lesbiennes s’apportaient un soutien mutuel en contractant des mariages (passeport garanti vers la respectabilité) de convenance et comment ils partageaient un espace social qui assurait leur protection mutuelle.

La bisexualité : tout un art? (The Bisexual Revolution)
Documentaire sur le B dans LGBT, La bisexualité : tout un art? brosse un portrait fascinant et rythmé d’une orientation sexuelle qui est souvent tournée en dérision et qui fait encore l’objet d’une réelle incompréhension de la part de gens qui devraient avoir un meilleur jugement. Le film laisse toutefois entrevoir un avenir prometteur et nous invite à devenir plus fluides et plus ouverts d’esprit que nous pensons l’être.

Le 5
The Secret Diary of Miss Anne Lister
Film historique accompli, The Secret Diary of Miss Anne Lister raconte l’histoire véridique et passionnée d’Anne Lister (1791-1840), propriétaire foncière et industrielle du Yorkshire qui consigna en détail sa vie et ses amours saphiques dans un journal intime de quatre millions de mots. Le film, produit par la BBC, donne vie au journal d’Anne, rédigé en langage codé, et procure un aperçu intime de la vie d’une femme qui est considérée comme la première lesbienne moderne britannique.

Le 6
The Heretics
En 1977, à Manhattan, New York, un collectif de femmes artistes se forme, radicalisé par le sexisme étouffant des années 1960 et 1970 et motivé par les récents succès du mouvement des droits civiques, des manifestations contre la guerre au Vietnam et du mouvement naissant pour les droits des homosexuels. Cofondatrice du magazine radical HERESIES: A Feminist Publication on Art and Politics, Joan Braderman fait appel à ses anciennes collègues révolutionnaires et collaboratrices pour jeter un regard en arrière sur cette expérience grisante qui a lancé la carrière de féministes de renom comme Barbara Ehrenreich, Adrienne Rich et Alice Walker.

Le Tigre on Tour
Cinq ans après une dernière tournée mondiale sur quatre continents et dans dix pays, ce documentaire-concert saisit le groupe Le Tigre en train de faire du rock tout en préservant son tranchant politique. Et la plupart du temps, ça marche. Vous vous surprendrez à répondre viscéralement au cri de ralliement de la chanson « F.Y.R. », un succès de concert : « Féministes, ce message est pour vous. Présentez-vous à la réception. » Vous assisterez également à l'entrée d'un groupe marginal dans le réseau mondial bien établi du rock et aux manigances auxquelles il doit se livrer, souvent dans le plaisir et avec une rare conscience de soi.


Too Much Pussy! Feminist Sluts in the QueerXShow
TOO MUCH PUSSY! Feminist Sluts in the QueerXShow est un road-movie jouissif et truculent sur la post-pornographie et le mouvement féministe pro-sexe. C’est un documentaire explicite sur les folles aventures de sept jeunes artistes performeuses, réunies le temps d’une tournée épique, qui ont traversé l’Europe en fourgonnette pendant l’été 2009.(...) Nées de la révolution féministe pro-sexe amorcée dans les années 1980 par Annie Sprinkle, Candida Royalle et Carol Queen, ces jeunes femmes assument leur goût pour la sexualité, jouent librement avec les genres et réinventent sur scène de nouvelles représentations du désir et de la jouissance. Le film documente leur tournée, les expériences marquantes vécues par les sept filles, les croisements dans leur spectacle et dans leur vie entre la pornographie et l’art, la performance et la réalité, le privé et le politique.

Le 7
Hello my Name is Lesbian
À quoi ressemble la culture lesbienne au Danemark, un des pays les plus sexuellement libérés au monde? Gouines, queers, lesbiennes, transgenres : toutes ces femmes, qu’elles soient encore adolescentes ou octogénaires, parlent de leur famille, de sexe, du travail, de la vie nocturne, de la solitude, de la maternité et de l’art. Avec en arrière-plan des images d’archives remontant jusqu’au Danemark des années 1950, ce documentaire nous offre un aperçu de la diversité fascinante des histoires de ces femmes.

Évidemment, il y en a des tonnes d'autres qui ont l'air intéressant! Bon festival!

samedi 23 octobre 2010

Halloween et les costumes stéréotypés


Lors d'un passage dans une allée de costumes d'Halloween, l'immense différence entre le côté de l'allée dédié aux costumes pour jeunes garçons et celui dédié aux jeunes filles m'a encore surpris bien qu'à chaque année se soit du pareil au même. Les superhéros, docteurs, vampires, zombies d'un côté et de l'autre toutes les princesses de Disney, les fées, sorcières et Cléopâtre.


En plus des costumes stéréotypés, si on regarde du côté de ceux destinés aux filles, on constate une forte tendance à la sexualisation des enfants en leur faisant prendre les mêmes poses que les mannequins adultes des publicités.



Les jeunes filles sur les images de vente du costume sont également très maquillées même si le costume ne demandait pas de maquillage particulier.



C'est à se demander si l'Halloween n'est pas simplement l'occasion de se ''pratiquer'' à être une ''vraie femme'' selon les canons de beauté. D'ailleurs, je n'ai trouvé presque ou sinon aucune photo de jeunes filles moins minces, avec les cheveux courts ou autres que blanches ( à l'exception des costumes ''exotiques'' qui pouvaient être portés par des jeunes filles de diverses origines ethniques)


Si on cherche un peu plus, on peut trouver des costumes qui représentent des rôles ou métiers non traditionnellement perçus comme féminins. Cependant, ceux-ci ont été modifiés pour ne pas remettre en question la féminité des jeunes filles... les modifications principales sont la jupe et le rose...

L'enquêteuse et la joueuse de baseball...

La gardienne de zoo, la soldate, la lionne...

Malheureusement, bien des parents tiennent énormément à ce que leurs enfants adoptent des attitudes et des goûts jugés conformes avec les stéréotypes de genre et vont avoir tendance à valoriser les choix de costume qui vont renforcer les idéaux féminins/masculins. Tout cela dans la crainte sous-jacente que leur fille soit un garçon manqué ou leur garçon soit un efféminé.

The onion, un média de fausses nouvelles satiriques a fait un vidéo sur le sujet qui fait ressortir l'homophobie derrière cette crainte.


How To Find A Masculine Halloween Costume For Your Effeminate Son


G.S

Sport de filles, sport féministe ou sport pour public masculin?

On assiste ces derniers temps à une émergence ou une résurgence, selon les cas, de sports féminins. Bien qu'ils puissent exister depuis longtemps, les médias s'en emparent maintenant et en font la promotion. La plupart d'entre eux, sitôt qu'il s'agit d'un sport, ou d'une ligue uniquement féminine, tentent de les vanter, prétendant souvent que ces activités ont une tendance féministe.

Est-ce vraiment le cas? Comment définir un sport féministe? Un sport pratiqué seulement par des femmes? Un sport qui amène aux femmes une certaine autonomisation (empowerment)? Un sport qui ne sexualise pas les femmes le pratiquant? Les trois exemples les plus récents à notre portée sont le roller derby, le "lingerie football" américain et le "pillow fight".

Roller Derby

Le roller derby est un vieux sport, traditionnellement pratiqué par des hommes et des femmes. Aux États-Unis c'était un sport très violent, s'apparentant plus à la lutte qu'autre chose, tant pour ses combats sanglants que pour le spectacle (arrangé évidemment!). Ce sport a connu une "renaissance" (certaines équipes du roller derby old school existent encore) ces dernières années et surtout un remaniement de ses règlements. Les joueuses d'aujourd'hui sont des athlètes, ou en tout cas veulent être considérées comme telles. Elles s'entraînent 4 fois par semaine, doivent faire un camp d'entraînement pour entrer dans une équipe de la ligue. Tous les coups ne sont plus permis, l'équipement est obligatoire. Toute la publicité entourant les joueuses est encore très axée sur la violence bien que ça ne se concrétise pas nécessairement sur la piste.

Est-ce que le roller derby est un sport féministe comme certaines personnes le prétendent? Difficile à dire. D'abord, le sport n'est pas strictement féminin. Aux États-Unis et peut-être bientôt à Montréal, il y a des équipes masculines. La plupart des femmes qui témoignent de leur expérience, expliquent combien elles se sont senties plus fortes suite à l'expérience, plus sûres d'elles. Que le derby leur permettait d'exprimer une facette d'elles-mêmes qu'elles taisaient normalement (souvent une facette plus batailleuse, moins "féminine"). Côté empowerment, ça va. Le public à Montréal est surtout composé d'hipsters (les matchs sont dans le Mile-End...), de queer, de militant-e-s ou seulement de gens qui ont découvert le sport par hasard. Les filles sont peu vêtues généralement, mais elles ont la protection minimale (pas toujours suffisante peut-être). Les gens ne vont pas là pour voir des pitounes en minijupe, ils y vont pour voir une saine compétition, des filles motivées. Le sport est aussi très inclusif au niveau de l'apparence. Grosses comme minces, petites comme grandes, chacune à sa chance d'être dans une équipe si elle est efficace sur ses patins, c'est plutôt rafraîchissant. On verra que ce n'est pas le cas de tous les sports "féminins".

Lingerie Football


Une image et un nom valent mille mots. Ce que vous voyez ici, c'est un match de la Lingerie Football League. Un sport américain qui n'existe que depuis peu de temps. Une occasion pour les femmes d'enfin pouvoir entrer dans la chasse gardée qu'est le football américain, ou l'occasion pour une poignée de mannequins de se faire des blessures très graves?

Évidemment, certaines de ces joueuses prennent le sport très au sérieux. Si elles ont la chance d'avoir un physique idéal, elles pourront réaliser leur rêve de jouer au football professionnellement, à la condition d'accepter de jouer en sous-vêtements... Pour d'autres joueuses, l'important réside plus dans les photoshoots sexys et toute la publicité qui entoure leurs évènements. La publicité est très probablement leur plus grande source de revenus, bien qu'on constate dans certains cas que les filles paient plus qu'elles n'empochent.

Le public...bon on s'en doute, ce sont majoritairement des hommes qui écoutent ces matchs. On trouve partout sur des blogues des hommes qui affirment clairement écouter les matchs dans l'espoir que l'une des joueuses se fera arracher ses vêtements (ce qui se produit à l'occasion évidemment). Juste pour le fun, comparons les équipements masculins et féminins:



Pas besoin d'être super calé pour comprendre que leur risque de blessures est beaucoup plus grand. En fait, elles sont mêmes plus habillées durant les entraînement, ce qui en dit beaucoup sur la raison d'être de la ligue. Et pourtant elles jouent comme des hommes, selon les mêmes règles. Pourquoi ne pourraient-elles pas juste pratiquer ce sport comme des athlètes au lieu d'être obligées de s'exhiber en sous-vêtements devant un public qui se fiche de leur talent de joueuse?

Ce sport relève définitivement plus d'une espèce de pornographie très soft mêlée à un des sports préférés des mâles américains...

Pillow Fight



Vous comprenez le principe, il s'agit de lutte féminine. Avec des oreillers. Le reportage du Soleil nous apprend que la Pillow Fight League a été créee à Toronto dans les dernières années. En regardant le vidéo de la ligue, on constate que ça ressemble pas mal à la lutte qu'on est habitués de voir. La lutte masculine, parce les femmes lutteuses qu'on a l'habitude de voir à la télévision sont pas mal plus stéréotypées. On ne les appelle pas les "Divas" pour rien.

Dans le cas du Pillow Fight, l'organisateur de Québec se défend bien de proposer un divertissement uniquement masculin. On constate déjà que les filles sont plus habillées. Que leur but dans le combat n'est pas seulement d'arracher les cheveux ou les vêtements de l'autre en poussant des cris.

Le concept de créer une ligue de lutte féminine est intéressante, mais pourquoi l'oreiller? Les batailles d'oreiller sont typiquement féminines, un rituel de partys pyjama dans les films d'ados. Une activité inoffensive entre amies. Est-ce que le fait que les filles se battent avec des oreillers dans ce sport ne vient pas rassurer les gens sur leur féminité? "Ah elles se battent, mais avec des oreillers...c'est cuuuuute."

En conclusion, difficile de dire ce qui est quoi. Bien qu'on puisse facilement s'entendre sur l'absurdité du Lingerie Football, il est moins aisé de trancher en ce qui concerne les batailles d'oreillers. Pour ce qui est du roller derby, vous l'aurez deviné, je suis vendue. Le sport n'est pas parfait, mais il est prometteur. C'est intéressant de voir des femmes se tailler une place dans des sports typiquement masculins. C'est seulement dommage que dans la plupart des cas, elles aient à justifier leur activité par une sexualisation de leur sport. Elles peuvent faire ce qu'elles veulent tant qu'elles sont sexy en le faisant. Il y a définitivement encore beaucoup de chemin à faire pour qu'elles aient accès aux mêmes sports, aux mêmes possibilités d'en faire un métier et d'être respectées en le pratiquant. À quand une ligue de hockey féminine en sous-vêtements?

mercredi 20 octobre 2010

Devenez un jouet sexuel....

Certains et certaines d'entre vous ont peut-être eu l'occasion de voir cette publicité en ligne :


Voici le texte de la pub.

"Its hard. They always do that, as soon as they get what they want, they disappear.... They take advantage off me time and time again... And I let them... Sometimes I fell so dirty... "Used" What happened to romantic dinners.... ? Picnics at the beach? Holding hands in the park ? A cosy night with DVDs and popcorn ? They don't see me as me... They see me as some sort of toy... Sometimes I just wanna be held at night... All they think about is F.... And F.... is nice but not 24/7 Woman are pigs..."

Cette publicité là me rend extrêmement mal à l'aise. Gwen sur Sociological Images affirme que si cette publicité fonctionne c'est parce que les gens savent bien que les rôles sont ici inversés et que ce n'est pas crédible de voir des hordes de femmes superbes utiliser un homme comme objet sexuel, et que c'est encore moins plausible de voir cet homme s'en plaindre. Elle explique que cette idéologie masque le fait que les hommes peuvent réellement être à la recherche de relations sentimentales n'étant pas basées simplement sur le sexe sans lendemain.

C'est évident que ce genre de pub renforce les rôles stéréotypés. Elles montrent aux hommes, de la même façon que les pubs pour Axe, qu'en achetant, portant le produit, ils auront des femmes à leur pied. Elles leur apprennent à vouloir de relations basées uniquement sur la sexualité, en prime avec des femmes incroyablement belles et minces.

Ce qui me dérange encore plus de cette publicité, c'est que l'objectif est d'inverser les rôles. Donc l'homme de la publicité vit ce qu'une femme vivrait en temps normal. Dans la pub, il se fait utiliser, harceler sexuellement dans la rue. Il se sent "utilisé", sale et malheureux. Il est un objet sexuel... En regardant cette pub, je vois une fille à sa place et je ne trouve pas ça drôle du tout. En se moquant de ce qu'il vit dans la publicité (parce qu'en bout de ligne..le gars, il veut l'avoir le vêtement qui va le transformer en jouet sexuel), la compagnie dédramatise totalement ce qui arrive aux femmes tous les jours et le légitime. Cette pub laisse croire que la position d'objet sexuel est enviable. Ça me dégoûte...

lundi 18 octobre 2010

Fat Talk Free Week! (18-22 oct.)

Vous vous rappelez quand je vous ai parlé des pressions sociales liées au poids? Voilà l'occasion idéale de mettre en pratique ce que vous avez appris.

Cette semaine, du 18 au 22 octobre, c'est la "Fat Talk Free Week". En résumé, pendant au moins cette semaine (à défaut de toujours!) on évite les conversations liées au poids. Les "Est-ce que j'ai l'air grosse là-dedans?", les " Wow! Est-ce que tu as maigri?" et les "Hummm, tu ne devrais pas manger ça...". On oublie toutes ces questions. On ne les pose pas aux autres, et on ne se les impose pas non plus.

Et si cette semaine quelqu'un-e vous pose une question du genre, ou vous parle de son nouveau régime miracle, ou de ce dont elle se prive, c'est le moment de la sensibiliser sur le sujet de la grosseur, de sa perception dans la société, de toutes les contraintes et pressions qui sont associées à l'obsession de la minceur. Rendez-vous service et rendez service à d'autres personnes!

Bonne semaine ;)

Féminisme et pop culture

Beaucoup de féministes, en particulier américaines à ce qu'il semble, s'intéressent aux représentations culturelles et médiatiques des relations hommes-femmes. Elles s'appliquent à analyser, à disséquer des publicités, des séries télévisées, des films, des livres, de la musique, etc. Ce principe est loin d'être nouveau, ce qui les distingue peut-être est la manière dont elles le font. Cet aspect du travail féministe utilise les nouvelles technologies, encore aujourd'hui peu associées aux femmes, mais qu'elles s'approprient : création de blogues, réalisation de vidéos, reprise de matériel existant pour créer des "remixages" contre-culturels. Elles cherchent aussi à détecter les liens entre les différentes oppressions, à démasquer les représentations classistes, racistes, homophobes, etc.

Dans cette catégorie d'analyse féministe, on retrouve bien entendu le magazine Bitch, dont il a déjà été question ici. Vous vous rappelez de Sarah Haskins , et de sa successeure Erin? La dernière en lice est Anita avec son blogue Feminist Frequency. Son approche est un peu plus théorique que les autres qui se bornent souvent à nous montrer sans trop expliquer. Ses capsules sur la publicité sont vraiment très intéressantes, à voir.

Représentations des "femelles" robots dans la publicité.



Pour ce qui est des "remixes", Political Remix Video est un site très intéressant. Il contient des vidéos pas seulement féministes mais politiques en général. En voici un exemple:

Les femmes et la maternité "forcée" dans les films de sciences fictions.



Ces nouveaux moyens de partager des critiques peuvent s'avérer réellement utiles comme outils de sensibilisation et d'éducation populaire. Peut-être devrions nous, nous aussi nous les approprier. Ce genre de médiums pourrait être un bon outil auprès des jeunes pour les aider à développer leur esprit critique entre autres.

Finalement, l'un des mes préféré. Que ferait Buffy si elle rencontrait Edward ? ;)



Bon visionnement!

samedi 16 octobre 2010

Vous avez besoin de cela!

Pas facile d'être une femme, mais notre amie l'industrie et son compagnon marketing sont toujours là pour nous faciliter la vie et nous dire ce qui est essentiel!

Mon top 3 des inventions géniales dont nous avons toutes besoin, c'est clair...



1-Mettre des vêtements serrés qui pourrait dévoiler un tantinet la forme de vos grandes lèvres, le fameux cameltoe, vous hante la nuit! Cessez de vous tracasser, vous n'avez qu'à cacher le fait que vous ayez un corps avec le CamelAmmo!





2-Besoin de faire croire que vous êtes vierge ou tout simplement apaiser votre esprit en étant sur que cela va être spectaculaire et sans équivoque , l'industrie à penser à vous! Avec l'hymen artificiel!
Mode l'emploi du fabriquant;
Insérez la petite pochette 20 à 30 minutes avant la pénétration.
L’humidité va la faire gonfler légèrement et ensuite une petite pression réussira à libérer le sang contenu dans la pochette.
Conseil ajouté par le fabriquant; pour plus d'efficacité, faire semblant d’avoir mal et pousser quelques gémissements.
Effet garantie!






3-Comment expliquer à votre enfant qu'une femme se doit d'être belle et que pour y parvenir elle utilise la chirurgie plastique? Voici le livre par exellence My Beautiful Mommy écrit par un chirurgien pour expliquer la chirurgie plastique de maman! En prime, peut être que cela va leur donner le goût d'en avoir une pour noël.




G.S.

samedi 9 octobre 2010

J'ai rien contre les lesbiennes, MAIS...

J'ai entendu cette phrase il y a quelques semaines, après un soupir de découragement, j'ai songé que cette formulation de phrase là était fréquente...

''Je n'ai rien contre les musulmans, mais leur religion est spéciale''

''Je suis tout a fait d'accord avec l'avortement, mais il y en a beaucoup trop''

''J'ai rien contre les homos, mais ce n'est pas dans les principes de la reproduction''

Le fameux et inévitable ''Je ne suis pas raciste, mais **ajouté commentaire péjoratif**''


mais, mais, mais...


Le ''mais'' est une conjonction qui sert généralement à marquer une opposition, une exception, une différence. Bref, il diminue la première phrase, l'atténue. Les phrases contenants un mais portent donc 2 messages contradictoires.

Exemple plus évident pour mieux le voir; Si quelqu'un vous dit: ''Je t'aime bien, mais tu est un peu arrogante.''
Quel est le message que vous retenez le plus?

Le ''mais'' sert également à atténuer la porter de son message pour qu'il passe mieux.

On peut percevoir la phrase qui suit le mais comme une sorte de conditions à la première phrase. En effet, l'autre personne peut voir le message comme: ''Je vais t'aimer plus si tu est moins arrogante'' ou '' Il sera pour l'avortement quand il y en aura moins'' etc...

En somme, beau procéder pour camoufler (camouflage assez mauvais d'ailleurs) et nier les préjugés parce qu'au fond ... OUI tu a quelque chose contre les lesbiennes!


G.S.

vendredi 8 octobre 2010

Fat is Beautiful!


"One cannot think well, love well, sleep well, if one has not dined well." - Virginia Woolf

Vous avez peut-être la semaine passée lu cet article du Devoir. Malheureusement l'article n'est pas disponible en entier, je vous le résume donc ici.

On nous apprend que les taux d'obésité augmentent dans tous les pays. Que dans les pays pauvres, ce sont les riches qui ont des surplus de poids, alors que dans les pays riches, ce sont les pauvres qui sont obèses. Les femmes et les enfants sont plus à risques. Les personnes obèses ont moins de chances de trouver un emploi et d'obtenir des promotions à cause de leur "mauvaise santé", mais elles sont aussi victimes de discrimination par les employeurs qui considèrent les grosses personnes comme étant forcément moins performantes (lire paresseuses). En Suède, le salaire des personnes obèses est en moyenne 18% inférieurs à celui de leurs collègues minces. Finalement, on explique l'impact que cette augmentation de l'obésité a sur les différentes économies nationales et on propose des mesures telles que l'augmentation de taxes sur les produits "mauvais" pour la santé. "On rapporte également qu’en Alabama et au Japon, on n’hésite pas à offrir des crédits d’impôt aux contribuables qui acceptent de faire un effort pour améliorer leur santé. "

D'abord, le journaliste n'a pas tort lorsqu'il parle de discrimination, mais il n'en saisit pas toute l'ampleur. Ce qu'il faut savoir d'abord, c'est que les indicateurs de santé concernant le poids sont très arbitraires. Le fameux IMC (indice de masse corporelle - poids/taille) auquel nous avons tous été confronté à l'école n'est basé sur aucune étude significative. Les indicateurs que nous devrions considérer en réalité sont le taux de cholestérol, la pression artérielle et autres du même genre. Il est possible d'être gros et d'être néanmoins en santé. Une personne qui se nourrit bien, mange à sa faim, fait de l'exercice (qu'elle aime) régulièrement va avoir son poids santé, même si celui est plus élevé que celui des autres. Les grosses personnes peuvent être plus malades, mais il y des raisons à cela aussi. Premièrement, ces personnes peuvent être gênées d'aller consulter le médecin. Et ce pour la bonne raison que quasi systématiquement, peu importe le problème de la personne, le médecin va proposer une diète et demander au patient de maigrir. Tous les problèmes sont attribués au poids, ce qui fait que certaines personnes sont traitées beaucoup trop tard. L'ensemble des diètes a un taux de réussite de 10%, donc dans 90% des cas, les gens récupère le poids perdu et même plus. Certaines études montrent que les diètes à répétition seraient nocives pour la santé et réduirait l'espérance de vie.

Naomi Wolf a dit, dans son livre The Beauty Myth : "Dieting is the most potent political sedative in women's history; a quietly mad population is a tractable one." Non seulement le culte de la minceur est-il nocif physiquement, mais il l'est aussi mentalement. Des milliers de gens sont constamment préoccupés par leur poids, se morfondent, s'empêchent de faire des choses qu'elles voudraient faire, se refusent des activités ou des rencontres. Cette situation doit changer.


Toutes les infos que j'ai donné ici sont tirées de l'excellent livre Fat!so? par Marilyn Wann. Vous pouvez en lire des extraits en cliquant sur le lien. Je vous conseille aussi le site qui y est associé. Je le recommande à toute personne intéressée par le sujet.

J'aime aussi vous montrer des projets positifs, vous montrer qu'on peut changer les choses. J'ai découvert via Sociological Images un projet appelé Adipositivity. Il s'agit d'un projet photographique qui vise à montrer la beauté des grosses femmes et à sensibiliser les gens à ce sujet. Il y a de très belles photos, certaines de nues (faites pas le saut ;)). Les photos qui illustrent ce billet sont tirées de leur site.

jeudi 7 octobre 2010

Chanteurs de pommes...pourries (Première partie)

Plusieurs chanteurs français ont un sujet de prédilection : les femmes. Certains s'intéressent aussi plus particulièrement aux femmes "émancipées". Ils en parlent parfois d'une manière réellement dérangeante. C'est à ce demander comment des milliers de femmes peuvent aduler ces hommes.

Ex. 1 : Michel Sardou et "Être une femme"

Cette chanson date des années 80 mais il l'a reprise cette année avec de nouvelles paroles.
Voici la version des années 80:

Dans un voyage en absurdie
Que je fais lorsque je m'ennuie,
J'ai imaginé sans complexe
Qu'un matin je changeais de sexe,
Que je vivais l'étrange drame
D'être une femme.

Femme des années 80,
Mais femme jusqu'au bout des seins,
Ayant réussi l'amalgame
De l'autorité et du charme.

Femme des années 80,
Moins Colombine qu'Arlequin,
Sachant pianoter sur la gamme
Qui va du grand sourire aux larmes.

Être un P.D.G. en bas noirs,
Sexy comm'autrefois les stars,
Être un général d'infanterie
Rouler des patins aux conscrits.

Enceinte jusqu'au fond des yeux,
Qu'on a envie d'app'ler monsieur,
Être un flic ou pompier d'service
Et donner le sein à mon fils.

Femme dévoreuse de minets,
Femme directeur de cabinet,
A la fois sensuelle et pudique
Et femme chirurgien-esthétique.

Une maîtresse Messaline
Et contremaîtresse à l'usine,
Faire le matin les abattoirs
Et dans la soirée le trottoir.

Enceinte jusqu'au fond des yeux,
Qu'on a envie d'app'ler monsieur,
En robe du soir, à talons plats,
Qu'on voudrait bien app'ler papa.

Maîtriser à fond le système,
Accéder au pouvoir suprême :
S'installer à la Présidence
Et de là faire bander la France.

Femme et gardienne de prison,
Chanteuse d'orchestre et franc-maçon,
Une strip-teaseuse à corps perdu,
Emmerdeuse comme on en fait plus.

Femme conducteur d'autobus,
Porte des halles, vendeuse aux puces,
Qu'on a envie d'appeler Georges
Mais qu'on aime bien sans soutien-gorge.
(...) (j'ai coupé des passages)


En portant attention aux paroles, on y découvre un des arguments qu'ont utilisé les réfractaires au féminisme depuis les tout début du mouvement. Il s'agit de la croyance selon laquelle les femmes en s'émancipant vont devenir des hommes. Henri Bourassa au début du 20ième siècle traitait les partisanes du droit de vote de "femmes-hommes" et de "monstre hybride". Sardou nous parle de femme "Enceinte jusqu'au fond des yeux, Qu'on a envie d'app'ler monsieur. En robe du soir, à talons plats, Qu'on voudrait bien app'ler papa." Une femme qui accède à des postes, fonctions, responsabilités d'hommes devient une homme, elle change sa nature. Sardou dénigre aussi ces femmes en les ramenant à leur fonction sexuelle: "Maîtriser à fond le système,
Accéder au pouvoir suprême : S'installer à la Présidence Et de là faire bander la France." La femme pourra bien accéder au pouvoir suprême, elle sera quand même à la merci des désirs masculins. Elle sera remise à sa place d'une façon ou d'une autre.

Voici maintenant la nouvelle version. Le bilan que fait Sardou des avancées du féminisme 20 ans plus tard. Les paroles sont ici, mais le vidéo est important aussi.



Donc, pour notre ami Sardou, les femmes ont obtenu ce qu'elles voulaient, elles n'ont plus de revendications et surtout elles n'ont plus besoin de mari. Pourtant, elles rentrent chez elles fatiguées et surmenées. Finalement, en ce qui concerne l'amour "elles y reviendront évidemment
avec le premier cheveux blanc".

La fin veut tout dire:

Ce sait que beaucoup en ont marre
et s’il n’est pas encore trop tard
il suffit de r’trouver l’adresse
du type gaché dans leur jeunesse
un homme gentil qu’elles ont laissé
au bord des occasions manquées
refaire sa vie et pourquoi pas
être femme et belle à la fois
l’amour d’automne c’est encore mieux
laisser un homme faire ce qu’il veut
et puis s’endormir contre lui
jeter les dossiers aux orties
Se dire qu’au fond ce sont des femmes
Et mon dieu ce n’est pas se plaindre
Femme de n’importe quelles années
Femme pour aimer se faire aimer

Le féminisme a fait son temps, les femmes sont malheureuses et elles doivent recommencer à s'en remettre aux hommes. Laisser tomber les postes importants et trouver l'amour. Sois belle et tais-toi. Merci M. Sardou.