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samedi 14 décembre 2013

SONDAGE: Le palmarès de la honte 2013

Bonjour à toutes!

Après une année mouvementée en sexisme de tout genre, les Furies vous sollicitent de nouveau pour notre sondage de fin d’année.  Notre stand de jeu illustre notre palmarès de la honte 2013 et vous invite à choisir la candidature la plus sexiste de l’année!

Après Stephen Harper en 2011 et les Républicains en 2012 qui sera l’élu de 2013?
Faites vos jeux! Nous dévoilerons les résultats en janvier.



Sans plus tarder voici nos candidats sur la ligne de départ!

1- Le gouvernement russe

Dans une montée de la répression en Russie, le gouvernement russe a voté cette été une loi interdisant la «propagande homosexuelle» devant mineur afin d'assurer la sécurité des enfants sous peine de fortes amendes. Dans la même lancée, une loi interdisant aux couples de même sexe, russes et étrangers, d'adopter des orphelins russes a également été votée. Cette croisade contre la communauté LGBTQ a permis de laisser libre cours à des agressions homophobes à travers le pays en toute impunité. 

Des députés aimeraient même aller plus loin, Elena Mizoulina a suggéré que l'État devrait avoir le droit de retirer à leur famille les enfants vivant avec des parents homosexuels. Elle a mentionné également que la chambre basse travaille actuellement à une nouvelle politique familiale, basée sur des valeurs «traditionnelles» comme le mariage hétérosexuel ou l'interdiction d'avorter.








2- Le chroniqueur Guy Fournier

Lors d’une entrevue de Pénélope McQuade avec l'humoriste Jean-François Mercier en juillet dernier, Mercier pose sa main sur le genou de l'animatrice pour attirer son attention. Lorsqu'il fait la même chose une seconde fois Pénélope McQuade, lui dit, à la blague : « Ça fait deux fois que tu me touches Jean-François. Je voulais te le dire... »

Quelques jours plus tard Guy Fournier revient sur l’évènement dans sa chronique ayant pour titre Va-t-on finir de féminiser Nico ?.
« Malgré le généreux étalage qu’elles font de leurs charmes, particulièrement l’été, la plupart des jeunes femmes d’aujourd’hui s’insurgent ou s’indignent dès qu’on les remarque ou que les regards masculins se font plus insistants »  […]
«Veut-on en arriver à une génération d’hommes si amorphes et si éteints qu’ils ne réagissent plus à rien? Des hommes qui sont toujours au neutre quelles que soient les tentations qui leur passent sous le nez? Des hommes toujours d’accord avec ce que madame propose, toujours plus niais aujourd’hui que la veille, mais moins que demain? »


D'ailleurs, Penelope McQuade a réagi à sa chronique

« Que mes jambes aient été dénudées, soit, qu’elles établissent un lien direct de cause à effet… Quessé ça ?! Et c’est là que ça devient dangereux. Non monsieur Fournier, des jambes dénudées ne donnent pas le droit de les tripoter. Non monsieur Fournier, un décolleté ne donne pas non plus le droit d’y plonger. Non monsieur Fournier, une femme peu vêtue, selon vos critères, ne contribue EN RIEN aux comportements d’autrui, comportements déplacés, vulgaires, violents, voire criminels d’individus qui ne peuvent gérer ce qui leur appartient de gérer. Non monsieur Fournier. »

3- Les compagnies pharmaceutiques

Le nombre de nouvelles inquiétantes concernant les contraceptifs durant l'année 2013 est hallucinant.

Au Canada, en février, un recours collectif a été intenté pour les pilules de quatrième génération, Yaz et Yasmin, montrées du doigt relativement à de graves problèmes de santé. Dans sa requête, la firme d'avocats soutient que Bayer a omis d'informer correctement médecins et patientes du fait que ces produits comportaient des risques sensiblement plus élevés que les contraceptifs oraux dits de seconde génération, qui utilisent un autre type de progestatif. Le document relève que la société «savait ou aurait dû savoir» que ces risques accrus pouvaient mener à des complications «sévères et potentiellement fatidiques» comme des thromboses, des embolies pulmonaires ou des arrêts cardiaques.

La société pharmaceutique doit aussi composer avec de nombreuses poursuites civiles intentées aux États-Unis par des femmes disant que des caillots sanguins se sont formés après qu'elles eurent utilisé ces contraceptifs oraux. L'entreprise a annoncé l'été dernier qu'elle avait accepté de verser plus de 400 millions de dollars en réponse à près de 2000 plaintes. En France, des poursuites ont aussi été intentées contre les fabricants de contraceptifs de troisième génération.

En avril, Santé Canada a annoncé que l'entreprise Apotex a dû procéder au rappel de 11 lots  de pilules anticonceptionnelles Alysena-28 suite à des erreurs d'empaquetage. Des emballages aurait contenu des placebos en surplus, plutôt que des médicaments actifs, soulevant le risque d'une grossesse non planifiée.

En août, en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), a décidé de bloquer pour le moment la vente de Diane-35 suite à son examen des rapports de décès de quatre jeunes femmes en lien avec Diane-35. Santé Canada a annoncé sa conclusion suite à une enquête selon laquelle les bienfaits de Diane-35 l’emportent sur les risques, dans les limites de l’utilisation pour laquelle il a été approuvé. Certains jugent la décision de Santé Canada contestable, étant donné qu’elle a découlé de la prescription généralisée de Diane-35 comme contraceptif, donc pour une utilisation non indiquée sur l’étiquette, et du non-respect des restrictions recommandées.


4- Le système de justice

Plusieurs histoires cette année permette de voir qu'à la fois l'institution et les personnes qui la représentent réussissent très bien à reproduire les inégalités envers les femmes. 

Un technicien de Bell a beau être coupable d’agression sexuelle sur une jeune cliente, le juge envisage de tout de même lui donner l'absolution parce que  « Ce n’est pas le crime du siècle », a t'il commenté devant la victime. Le magistrat a mentionné que l’accusé n’était pas un « méchant monsieur ». « Ce n’est pas un batteur et ce n’est pas un violeur, a commenté le juge Braun ajoutant que ce n’était ‘pas le crime du siècle’. Est-ce qu’un geste d’égarement mérite de perdre son emploi, de risquer tous les efforts qu’il a fait pour être ici ? »
Semble t'il que pour ce juge il y a des types d'agressions sexuelles plus tolérables que d'autres.... 



Aux États-Unis, une citoyenne afro-américaine, Marissa Alexander a écopé d'une peine de 20 ans de prison pour voies de fait grave avec une arme mortelle. Elle a tiré un coup de semonce lors d'une dispute avec son conjoint violent. Lors de sa défense elle a invoqué la loi de la Floride de légitime défense de son territoire (Stand your ground). La même loi qui a permis à George Zimmerman d'être acquitté après avoir abattu un jeune adolescent afro-américain. Dans le cas de Marisa Alexander, cette défense a été rejeté. La femme est présentement en appel de sa sentence et subira sous peu un nouveau procès. 




5- L'humoriste Gab Roy

*Trigger warning culture du viol*
Par où commencer…. Tout récemment, Gab Roy a fait beaucoup parlé de lui suite à la publication d’un texte où il décrit le type de relation sexuelle qu’il fantasmerait d’avoir avec l’actrice Marilou Wolfe.
Un extrait
« Bang bang, claque... Bang bang écartille les fesses pour cracher dans ton cul ... Marichienne... Te fourrer à 4 pattes de façon rude et impersonnelle... Toi et moi savons malgré tes grimaces tu adores quand je te surprends avec un doigt dans le cul... Combien de mes doigts énormes je peux enfoncer dans ta plotte... Celui qui va te harceler ... qui te fera sucer sa graine même s'il n'a pas pris de douche depuis 24 heures ... Combien de gag reflexe tu peux avoir avant de puke [vomi, NDLR]. »
Comme le dit si bien Jocelyne Robert dans son texte L'affaire Gab Roy , miroir de la culture du viol, nous sommes clairement en présence d'une fiction d'agression sexuelle. Face à la controverse, le billet a été retiré et Gab Roy s’est excusé en mentionnant qu’il avait écrit le billet pour « faire rire le monde » et que les personnes offusquées était les personnes qui ne sont pas familière avec son type d’humour vulgaire. Bref, c’était juste une blague!

Outre cette controverse, Gab Roy l’affirme lui-même « [Il nous] parle souvent des dérives, voire des dérapes du féminisme. » Le gardien autoproclamé du «bon» feminisme n’y va pas de main morte pour dénoncer les «mauvaises» féministes.

Il a déjà publié le billet facebook d’une femme qui parle de harcèlement. Il mentionne, oh combien, elle est beaucoup trop radicale, hystérique et folle. Il a également mis sa photo de profil ainsi que son nom en ajoutant :
 «Mais la plus grande contradiction soulevée par ce texte est probablement celle-ci: VOIRE QU’AVEC CETTE FACE LÀ TU T’ES DÉJÀ FAIT HARCELER SEXUELLEMENT!»

Dans un autre billet, en réponse à un texte feministe sur Urbania :
«HEILLE MA TABARNAK DE CONNE, TU RÉALISES-TU QUE DANS TON DÉCHET DE TEXTE…»

Pour terminer, une autre glorieuse citation en réponse à un texte féministe qui critiquait l’appropriation culturelle de Miley Cirus :
«La conne de la semaine» […] «TA YEULE!» 
______________

Votre choix est fait? Résultats à venir! Joyeuses fêtes! 


La candidature la plus sexiste de l'année 2013?
Le gouvernement russe
Le chroniqueur Guy Fournier
Les compagnies pharmaceutiques
Le système de justice
L'humoriste Gab Roy





En bonus, voici quelques rétrospectives féministes de l'année 2013! (anglais)

Article : 28 Most Iconic Feminist Moments of 2013


Vidéo:

jeudi 4 août 2011

L'art de culpabiliser les victimes d'agressions sexuelles

Avertissement cet article contient des informations sur les agressions sexuelles qui pourraient être bouleversantes.

On a fait grands cas ces derniers temps des procès surmédiatisés pour agressions sexuelles notamment l’affaire DSK. Les agressions sexuelles sont devenues le sujet du jour et c’est à ce moment qu’on entend des propos assez incroyables. Il serait peut être à propos de se rappeler que la législation sur les agressions sexuelles (du moins au Québec) est assez récente et que l’on revient d’un long chemin ardu pour réclamer le respect de notre intégrité.

En effet, jusqu’en 1983, ce sont les règles du common law (code de loi britannique basé sur la jurisprudence et le droit coutumier) qui régissaient les procès pour viol. D’ailleurs, la notion d’agression sexuelle n’existe pas à l’époque dans le droit. Seule la pénétration vaginale était considérée comme un viol et le viol conjugal était exclu de toute poursuite. En fait, l’expression même de «viol conjugal» n’a pas vraiment de sens à cette époque puisque par le mariage, la femme devenait la propriété de l’homme et lui devait soumission. Sous la notion de devoir conjugal, celle-ci une fois mariée donnait un consentement irrévocable à toutes les relations sexuelles que pouvait solliciter son mari.

Dans un procès pour viol, il y a à l’époque des règles de preuve de la jurisprudence qui sont extrêmement contraignantes.

La première de celle-ci est la preuve de non-consentement de la victime. Une femme violée doit donc s’être débattu le plus possible. Effectivement, sans preuve de résistance, il n’y a pas de viol selon le tribunal.

Une autre règle de preuve est la plainte spontanée. Cette preuve est issue de la croyance qu’une «vraie» victime de viol ira porter plainte et dénoncera son agresseur immédiatement.

Une autre preuve nécessaire à une déclaration de culpabilité est la corroboration, c'est-à-dire que le seul témoignage d’une femme n’est pas suffisant. Effectivement, il faut un autre témoin que la victime pour corroborer les faits, cas assez rare dans ces situations.

Une autre possibilité pour contester l’accusation est la preuve de commune renommée. En effet, l’accusé peut utiliser comme défense le passé sexuel de la victime en lien avec son consentement à l’acte reproché et sa crédibilité de témoin. Les contre-interrogatoires peuvent donc être constitués de questions sur tous les aspects de la vie sexuelle de la plaignante notamment sur sa réputation sexuelle. Si la défense réussit à convaincre que la plaignante n’est pas de bonnes mœurs, l’accusé sera acquitté

Le fardeau de la preuve est dont très difficile à fournir et à vivre. La législation de l’époque n’était pas à l’avantage des survivantes d’agressions sexuelles. En plus de cet obstacle législatif, le sujet du viol est extrêmement tabou et isole par le fait même les femmes l’ayant vécu.

C’est donc en 1983 que le législateur révise de façon majeure la notion de viol dans le Code criminel. Il crée une nouvelle infraction; l’agression sexuelle. Maintenant tout geste à caractère sexuel est visé et pas seulement la pénétration vaginale. L’immunité maritale concernant le viol conjugal est abrogée. Il dissout les règles de preuves qui causaient du tort aux survivantes et décourageait les plaintes.

Ce passé peu glorieux inspirerait de la révolte chez la plupart des gens. Une chance que tout cela n’est que du passé! Ah oui?! Nous sommes nous vraiment complètement détaché-es de ce bagage grâce aux changements juridiques? Bien qu’abrogées, en y réfléchissant un peu il me semble que les quatre règles de preuve de l’époque font écho dans notre société même aujourd’hui et freinent toujours de nombreuses victimes à porter plainte et les isolent encore.

Preuve de non-consentement

Récemment les républicains aux États-Unis ont tenté lors de la présentation de leur ''No Taxpayer Funding For Abortion Act.'' à la chambre des représentants d’interdire le financement public des avortements. Les cas de viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la mère feraient cependant exception. Chris Smith qui a proposé le bill a cependant tenté de réduire la définition de viol à viol par contrainte (forcible rape). Ce qui veut dire que les cas où les femmes disent non mais ne combattent pas physiquement leurs agresseurs, ne serait pas définie comme des viol et donc pas couvert par l’exception. Face au tolé (heureusement) il a du retirer cette modification.


Plainte spontanée

Récemment, Enquête a diffusé un reportage sur les prêtres pédophiles et l’Église catholique romaine, et j’y ai appris que pour une poursuite au civil pour dédommagements la période de prescription est de 3 ans. (Contrairement au criminel où il n’y a pas de période de temps). Cette disposition du Code Civil rend une poursuite civile pour une agression sexuelle datant de plus de 3 ans impossible (malgré que certains procès de prêtres pédophile soient entrain de faire jurisprudence pour ne pas tenir compte de la période de prescription).


La corroboration

Même si on demande plus de manière obligatoire un témoin pour donner un jugement de culpabilité, le scepticisme et le peu de crédit qu’on donne dans plusieurs cas au survivantes d’agressions sexuelles qui osent en parler revient presque au même. Trop souvent, les policiers, le système de justice, l'entourage ainsi que les institutions où se déroule les agressions (notamment les campus scolaires) ne prennent pas au sérieux les femmes qui déclarent des agressions sexuelles.

Un cas particulièrement choquant montre les graves conséquences qu’entraîne ce mépris des autorités envers les victimes. La police de Cleveland (États-Unis) a rejeté les plaintes pour agressions sexuelles de plusieurs femmes contre Anthony Sowell. Il a fallu attendre que la police découvre 11 corps de femmes disparues sur la propriété de Sowell pour qu’ils prennent au sérieux ces femmes. Une des plaintes contre lui avait été enregistrée en 2008 avant que certaines de ses victimes ne soit portées disparues.


Commune renommée

Aujourd’hui, on parle plutôt de réputation. C’est probablement, le vestige des règles de preuve qu’on peu observer le plus. L’idée insidieuse que seule une femme qui a une bonne réputation peut être une ''vraie'' victime d’une agression sexuelle est particulièrement forte. On tente de rendre coupable de leur propre agressions les femmes en évoquant leurs passés, leurs habillements, leurs attitudes, etc. Bref, tout est bon pour dire le fameux, ''elle l’avait cherché, c’est de sa faute''. La couverture médiatique et les propos de plusieurs personnes sur des affaires d’agressions sexuelles le démontre bien :

Un cas de viol collectif sur une fille de 11 ans :
‘’Mais déjà des voix s’élèvent dans la communauté de Cleveland pour fustiger… la victime de 11 ans qui s’habillait plus vieille que son âge, fréquentait des amis plus âgés et se maquillait comme une jeune femme de vingt ans et avait une page Facebook sur laquelle elle évoquait ses dernières sorties alcoolisées.’’
Sur ce cas: Victim Blaming in Cleveland, Texas Gang Rape of 11 Year Old

Dans l’affaire DSK, on accuse notamment la victime d’être une prostituée qui vendrais de la drogue et qui aurait menti dans ces papiers d’immigration, comme si un de ces éléments faisait subitement en sorte que son consentement n’était plus important.

Un policier de Toronto a récemment fait scandale après avoir dit, durant une conférence, à des étudiantes « qu'elles n'avaient qu'à ne pas s'habiller en « salopes » si elles voulaient éviter d'être agressées sexuellement.»



Ces constats montrent que les survivantes d’agressions sexuelles bien qu’elles ne doivent plus faire face à la législation d’avant 1983, doivent toujours affronter une société patriarcale où on remet souvent en question leur crédibilité et la gravité de la violence qu’elles ont subit.


L’explication de l’ancienne législation vient de ma compréhension de…

MORIN, Annie (1998). La petite histoire d'un grand crime. Barreau du Québec, [En ligne], http://www.barreau.qc.ca/publications/journal/vol30/no10/grandcrime.html (Page consultée le 27 novembre 2010).

NÉRON, Josée (1994). «L'agression sexuelle et le droit criminel canadien : l'influence de la codification», Les Cahiers de recherche du GREMF, no 62, 250 p.

mardi 9 novembre 2010

Le jour du souvenir...

Cette semaine, le 11 novembre, a lieu le jour du Souvenir qui, à la ''base'', est une commémoration des sacrifices des deux Guerres Mondiales ainsi que d'autres guerres. Selon moi, la journée est beaucoup plus devenue (ou a toujours été, peut être) un beau moment pour renforcer la fierté militaire et légitimer l'armée. D'ailleurs, on ''fête'' les vétérans, mais on ne daigne pas leur accorder un traitement égalitaire. Notamment, pour les Métis qui sont exclus du programme d'indemnisation des anciens combattants autochtones rendu public en juin 2002.

Mais ce jour a été également le fruit d'une action symbolique pour dénoncer une autre réalité; le viol utilisé comme arme de guerre...

11 novembre 1983
Dana Zwonok, « une mystérieuse dame en noir provoque un émoi en déposant, pendant la cérémonie du Souvenir, Carré Dominion à Montréal, une couronne de fleurs : “ Pour toute femme violée en temps de guerre / For every woman raped in war ”

11 novembre 1984
Dana Zwonok accompagnée d’une quarantaine de femmes, d’hommes et d’enfants réitère son acte symbolique posé le 11 novembre 1983. Elle veut rendre hommage à la mémoire de « toutes les femmes victimes des guerres. » Désirant respecter la douleur de ceux et celles que les guerres ont fait souffrir, les Consœurs du souvenir attendent la fin de la cérémonie officielle pour tenir la leur, dans le calme et la dignité. Cette attitude pacifiste n’est pas payée de retour par les militaires présents. [La vie en Rose, no 23, février 1985, p. 13]




Petite plogue de la future action qui ma fait découvrir ces initiatives de Dana Zwonok ...

Jeudi le 11 novembre 2010 à 11h30, au cénotaphe de la rue King (Statue de l’ange), la Coalition féministe sherbrookoise organise une commémoration visant à dénoncer le viol comme tactique de guerre, en solidarité avec toutes les femmes qui en sont victimes. Parce que la mémoire de centaines de milliers de femmes et fillettes mérite d'être honorée et que nous nous devons d'être solidaires avec toutes celles qui sont toujours vivantes et luttent pour leur survie. Portons toutes et tous le coquelicot blanc et déposerons une banderole en leur honneur.

G.S

vendredi 23 juillet 2010

Panel de témoignages d'ex militaires sur l'armée et le genre

J'ai découvert l'association américaine IVAW (Iraq Veterans Against the War) qui essaie d'inclure une perspective de genre dans leur revendication, voici un de leurs panels de témoignages qui portait sur la thématique du genre et de la sexualité. Très intéressant d'écouter des récits provenant d'ancien-ne-s militaires qui dévoilent leurs réalités quotidiennes au sein de l'armée.

Pour ceux et celles qui ne parlent pas anglais, les vidéos sont accompagnées de texte en français qui résume rapidement les propos.

*Les textes sont des traductions libres des résumés qui se trouvent sur le site, avec quelques ajouts ou suppression que je trouvais pertinents



Abby Hiser

Abby Hiser a passé huit ans dans la Garde nationale du Wisconsin et a été honorablement renvoyée comme sergent en 2007. Elle décrit ses propres expériences qui montrent que les femmes dans l’armée font encore face à des préjugés et des obstacles qui les empêchent d’avancer. Ces incidents incluent des attouchements par un soldat masculin pendant un exercice de formation et les barrières qu’elle a rencontré pour avoir une promotion. Quand elle a surmonté finalement ces barrières, son autorité comme officier a été défiée.

Joe Wheeler

Joe Wheeler parle de son expérience de déploiement au Koweït au début de la guerre. Il fait une allusion rapide à une soldate qui pendant qu’elle prenait une douche n’a pas entendu les alarmes d’urgence qui indiquent de se cacher dans les bunkers et c’est faite violer par un soldat à ce moment. Le reste du témoignage parle de ces expériences où il a refusé d’utiliser son arme. (le lien avec le thème genre et sexualité?!?)

Margaret Stevens

Margaret Stevens était une médecin dans la Garde nationale du New Jersey pendant 9/11 et savait qu'elle serait probablement déployée à une guerre ou à une occupation. Elle dit que les femmes qui sont violées dans l’armée subissent des pressions pour ne pas documenter le crime et formuler une plainte. Elle parle également de la relation de pouvoir entre le recruteur et les jeunes filles qui en sont à leur première expérience avec une figure masculine forte. Elle éclaire le fait également que de mettre plus de femmes dans des positions de commandement ne réglera pas le problème. Elle pense que c’est le contexte de ces guerres génocidaires où la raison de se battre est déjà mauvaise qui engendre toutes ces violences.

Jeff Key

Jeff Key était un réserviste qui n'avait pas projeté de dire qu'il était gai, mais “dès que vous êtes dans un combat avec quelqu'un qui partage le contenu de son âme avec vous et qui est disposé à prendre une balle pour vous et vous pour eux, fabriquer une vie est ridicule et je ne cracherais pas dans leur visage en faisant ainsi.” Il ajoute, “Tous mes camarades étaient hétéro. Ils m'ont soutenu dans la guerre, ils savaient qui j'étais, … ils m'ont soutenu à mon mariage et eux … se sont mis en danger pour se prononcer pour le service queer.” Quand il est revenu, il s’est dit, “je savais que je ne pouvais pas faire partie de cette occupation... donc je suis allé à CNN et suis sorti du placard … et les ai fait me renvoyer.” Il croit que la machine de guerre est soutenue par l'homophobie et la binarité des genres, la conviction que les hommes réels n'ont aucun sentiment de compassion et que les femmes sont émotionnelles et faibles. “De bons hommes vont … faire des choses horribles pour prouver qu'ils ne sont pas gais,” dit-il.

Patty McCann
Partie 1

Partie 2


Patty McCann a servi en Iraq avec la Garde nationale d'Illinois. Dans son unité, elle dit que le grade a été utilisé pour forcer des femmes dans des rapports sexuels. Elle rattache deux cas d'harcèlement et dit que les femmes sont conseillées de ne pas signaler de tels incidents pour diverses raisons; car elles n’ont pas été blessées, l’accusé est marié ou sa carrière sera ruinée bref cela causerait du tort à l’agresseur. Elle parle également que tout ce qui est considéré comme féminin est démonisé. Elle aborde également les abus des recruteurs.

Rafay Siddiqui

Rafay Siddiqui, un vétéran des Marine de l'Iraq, dit que dans l’armée, “vous n'êtes pas un homme avant que vous n'ayez exploité une femme.” Les jeunes hommes de 18-19 ans entrent en service, voient “tout le monde le faire, donc ils doivent le faire aussi parce qu'ils veulent s'intégrer.” Il témoigne de ses expériences non pas en Iraq, mais dans le Djibouti en Afrique sur un ancien déploiement. De jeunes filles, en essayant d'échapper à la pauvreté, vont à Djibouti et finissent par travailler comme prostituées pour les Marines et pour les légionnaires français qui sont aussi postés là.

Wendy Barranco


Wendy Barranco a reçu un entrainement de technicienne médical de campagne. À sa demande, un chirurgien l’a laissé travailler dans la salle d'opération, mais par la suite il a voulu des faveurs sexuelles en échange. Elle explique pourquoi elle ne l'a jamais signalé : il était une personne importante, donc “je pensais continuellement que, ‘si j’en parle, ça va être ma parole contre la sienne et je suis juste un E4 (grade assez bas dans la hiérarchie militaire) , … qui vont-ils croire ? Vont-ils se débarrasser du gars qui prend toutes les décisions et sauve des vies, ou moi ?” Elle dit que beaucoup de soldates ne signalent pas d'abus à cause de rapport de pouvoir semblable et parce que “on vous regarde comme une balance’’. Elle dit que l'entraînement militaire pour prévenir le harcèlement est inutile parce qu'il ignore ces réalités quotidiennes.

Nathan Peld


Nathan Peld a servi dans la Marine comme technicien d'électronique nucléaire. Il raconte l'histoire d'une jeune femme dont le supérieur direct s’est dénudé devant elle. Elle a fait une plainte, mais une fois rendu au commandant du département de Peld, celui-ci a essayé de la décourager de continuer, en disant que le contrevenant ne lui avait pas fait mal et qu’il était seulement à deux ans de la retraite. Elle a persisté et son supérieur a finalement été renvoyé pour son action, mais on a donné seulement une réprimande à l'officier qui a essayé de taire le dossier. Cette histoire selon M.Peld montre que les attitudes de domination et d’agression sont tolérées dans la Marine.

Tanya Austin


Tanya Austin parle du cas d'une femme des Garde-côte qui a été violée par un compagnon. Elle a formulé une plainte, en fournissant une lettre de confession écrite par le violeur. Mais la Garde côtière lui a dit qu'elle serait renvoyée parce que le fait de survivre à un viol la rendait inéligible pour un déploiement. Elle a commencé une bataille de neuf mois pour garder son travail et changer la politique. Elle a fini par créer le site web stopmilitaryrape.org, où il y a aussi plus de renseignements sur le viol et les agressions dans l’armée, pour raconter son histoire et tenter de changer les choses.

Jen Hogg

La modératrice Jennifer Hogg et plusieurs membres du panel ajoutent des commentaires finaux. Le panéliste Jeff Key avait dit plus tôt que l'association profondément encrée des hommes avec la force et des femmes avec la faiblesse est au coeur de la machine de guerre. Il note qu'une des panélistes a pleuré pendant son intervention et a dit, “Je déteste être la fille dans ce panel!” Keys dit que cela démontre encore une fois le pouvoir du stéréotype selon lequel “pleurer vous rend une fille et c'est essentiellement faible d'une façon ou d'une autre.” De par le fait même, il dit que la misogynie forge la manière de déshumaniser l’ennemi. Wendy Barranco, la personne auquel il faisait allusion, dit qu'elle n'a pas voulu correspondre à l'image que beaucoup de personnes ont de la victime : “ils-elles nous regardent et ils-elles se disent, ‘Oh, donc vous êtes la personne brisée, hein ?’’

G.S

vendredi 2 juillet 2010

G20 à Toronto - D'autres témoigagnes de femmes sur les conditions de détention

Suite à l'article précédent sur le sujet et pour faire un suivi voici d'autres témoignages de femmes détenues cette fois-ci de francophones; un texte et un vidéo.


Publié le 02 juillet 2010 à 05h00 | Mis à jour à 11h31
Soixante heures à «Torontonamo»
Agnès Gruda
La Presse



Dans la vie de tous les jours, Maryse et Jacynthe Poisson sont des étudiantes d'université vives, intelligentes et engagées.

La première étudie en travail social, la seconde en droit international. L'été, elles travaillent comme animatrices, l'une avec des jeunes, l'autre dans un quartier défavorisé. Ce sont aussi des soeurs jumelles. Elles ont 21 ans.

Mais pendant un cauchemar qui aura duré presque 60 heures, Maryse et Jacynthe n'étaient plus rien de tout cela. Elles étaient devenues des détenues désignées par un numéro inscrit sur un bracelet: 5366 pour Maryse, 5340 pour Jacynthe.

Pendant ces presque 60 heures, Maryse et Jacynthe ont mangé seulement quelques sandwichs au fromage Kraft. Parquées dans des cellules aux murs grillagés, leur univers se limitait à une toilette chimique laissée à la vue de tous, à un néon jamais éteint et à un plancher de béton froid.

Elles se sont fait confisquer leurs chaussures, leur montre et leur soutien-gorge. Oui, oui, leur soutien-gorge. C'est à cause de l'armature de métal, potentiellement dangereuse, paraît-il.

Au moment de monter dans le fourgon cellulaire, Jacynthe s'est même fait prendre ses lunettes. Comme elle est très, très myope, elle a passé près de trois jours dans le brouillard, incapable de lire les badges des policiers qui la traitaient comme elle n'avait jamais imaginé être traitée dans son pays, le Canada.

Car cette histoire se passe bel et bien au Canada, en 2010. Jacynthe et Maryse font partie du millier de personnes qui ont été arrêtées après que des casseurs eurent fait déraper les manifestations contre le sommet du G20.

Il était environ 8h45, dimanche, quand les policiers armés sont entrés dans le gymnase de l'Université de Toronto où elles dormaient en compagnie de 200 autres jeunes Québécois.

«Police! Haut les mains!» ont crié les agents. C'est là que le cauchemar a commencé. Il s'est terminé quand elles sont rentrées à Montréal, dans la nuit de mardi à mercredi, avec une accusation de complot sur les bras.

Nous nous sommes rencontrées dans un café, où elles m'ont raconté leurs deux jours et demi d'incarcération, leurs moments de révolte, de déprime et d'impuissance. Mais aussi les bulles d'humour et de solidarité.

Leur récit confirme ceux d'autres manifestants arrêtés au cours du week-end. Il recoupe les observations de l'Association canadienne pour les libertés civiles, selon laquelle la vaste opération policière du week-end était «disproportionnée, arbitraire et excessive».

Le hasard

L'avocat que Jacynthe et Maryse ont fini par consulter avant d'être libérées leur a conseillé de ne pas témoigner publiquement des événements du samedi, jour de la grande manifestation, tant que leurs démêlés judiciaires ne seront pas terminés.

Je me contenterai donc de noter que c'est le hasard le plus pur qui les a fait atterrir dans les autocars nolisés par la Convergence de luttes anticapitalistes (CLAC), qui ont amené des dizaines de manifestants à Toronto.

Pourquoi manifester contre le sommet des chefs d'État? Maryse voulait dénoncer certaines positions du gouvernement Harper, comme le rejet de la taxe bancaire. Jacynthe voulait se faire une meilleure idée du G20. Ses professeurs en parlent plutôt favorablement. Elle voulait voir l'autre côté de la médaille. Au lieu de ça, elle est passée de l'autre côté du miroir...

Réveil brutal

Après l'arrivée des policiers, les jeunes ont été sommés de rester assis, les mains à la vue des agents. Interdit de s'habiller. Interdit de se rendre aux toilettes. Un à un, ils ont décliné leur identité, fait fouiller leur sac, tendu leurs mains pour se faire menotter. Et ont attendu.

C'est là qu'un policier a demandé à Jacynthe de lui remettre ses lunettes. En cas d'accident du fourgon cellulaire, elles risquaient de lui causer des blessures.

Arrivées au centre de détention temporaire, c'est le choc: ces cages métalliques, ces toilettes découvertes, ça semblait sortir d'un mauvais film. «Dans une cage, il y avait plein de filles toutes recroquevillées. C'était dégradant», raconte Maryse.

Dans leur récit, Maryse et Jacynthe ont de la difficulté à situer les événements dans le temps. Faute de points de repère, les étapes de leur détention se fondent en un magma où certains éléments se découpent avec une précision chirurgicale.

«On devait crier pour tout. Pour avoir de l'eau. Du papier toilette. De temps en temps, on recevait un petit verre en styromousse ou quelques feuilles de papier», raconte Maryse.

Certains détenus s'entassaient à 30 dans une cage. Quand ils avaient faim ou soif, ils secouaient la plaque de métal fixée sur la grille. Le vacarme était infernal.

Les policiers se promenaient entre les cages en criant des noms et des numéros, l'air perdu. Dans la cellule de Maryse, il y avait une femme qui souffrait de problèmes de santé mentale. Elle réclamait ses médicaments. «Calm down», lui disaient les policiers. «Elle a fini par péter une coche, elle a crié et frappé sur les murs.» Il a fallu qu'elle en arrive là pour obtenir des soins.

Dépouillées de tous leurs biens, les prévenues qui avaient été surprises dans leur sommeil ne portaient pour la plupart qu'un short et une camisole. Certaines ont obtenu des chaussettes ou un chandail. Toutes ont eu froid.

Fouille à nu

Impossible de dormir: trop froid, trop bruyant. À un moment, on a commencé à appeler les jeunes femmes une à une. Celles qui revenaient tremblaient et pleuraient. Elles venaient de subir leur première fouille à nu.

À un moment, les «filles» sont transférées, pieds et mains liés, vers la Cour, puis vers la prison des femmes. Deuxième fouille à nu, devant une porte ouverte cette fois.

À un moment, les jumelles subissent un interrogatoire surréaliste. «As-tu l'intention de te suicider dans les deux prochaines heures?» Puis: «Es-tu folle?» Elles s'étonnent encore de cette formulation méprisante.

À la prison des femmes, les prisonnières finissent par recevoir leur premier repas digne de ce nom et des uniformes verts qui les tiennent plus au chaud. Mardi, elles comparaissent enfin devant le juge, qui les informe de leur acte d'accusation: complot avec intention criminelle.

Avant de partir, Maryse et Jacynthe doivent encore signer leurs conditions de libération. «Signez tout de suite», leur dit le policier. Quand elles prennent le temps de lire le document, elles se font menacer de retourner en prison. Quand elles protestent, elles se font répondre: «La prochaine fois, vous irez commettre votre crime au Québec!»

Enfin libres, les filles tombent dans les bras de leur père. Mais encore faut-il aller chercher leurs biens à la prison des femmes. Maryse retrouve presque tout, sauf une écharpe, un manteau et une petite culotte d'une couleur suspecte: le noir...

Jacynthe, elle, n'a jamais récupéré ses affaires. Elle est sortie de prison sans papiers d'identité, sans carte bancaire. Et sans lunettes.

Montagnes russes

Pendant leur incarcération, les deux jeunes femmes ont connu les montagnes russes, passant de la colère à l'abattement. Parfois, les détenus se livraient à des jeux pour passer le temps. Des jeux d'enfant où, par exemple, ils personnifiaient des animaux pour défier les policiers. «Ils nous traitaient comme des animaux, alors...»

Et il y a aussi eu des moments de délire joyeux. Dominic, étudiant en sociologie, raconte comment les gars de sa cellule ont fabriqué un ballon en plastique et styromousse. C'était l'Italie contre le Ghana...

Mais ces moments de légèreté ne changent rien au fond des choses: Maryse, Jacynthe, Dominic, tout comme Émilie Guimond-Bélanger, l'émissaire de Québec solidaire au G20, elle aussi accusée de complot, ont tous été profondément choqués par ce qu'ils ont vécu.

«Jamais je n'ai senti que les policiers me considéraient comme si j'étais présumée innocente», dit Jacynthe. «Jamais je n'aurais cru que mes droits pouvaient être violés comme ça», dit sa soeur jumelle.

Émilie Guimond-Bélanger souffre d'hypoglycémie et il a fallu qu'elle se sente défaillir pour qu'un policier prenne son état au sérieux. «Je ne demandais pas des oreillers de plume, je voulais juste manger!»

Et tous racontent comme il était pénible d'être maintenus dans l'ignorance absolue de ce qui les attendait. Pire: d'être sans cesse nourris de faux espoirs. Le verre d'eau s'en vient; le coup de fil, c'est pour bientôt. Des heures plus tard, toujours rien.

Dominic est un jeune homme costaud de 23 ans. Mais à un moment, il a craqué. Une nuit, il a vu ses compagnons couchés sur le sol, grelottant dans leur sommeil. «On aurait dit qu'ils faisaient une crise d'épilepsie.» Dominic a alors éclaté en sanglots.

Pendant un moment, il a eu l'impression d'être à Guantánamo. Les gars de sa cellule ont d'ailleurs rebaptisé leur prison. Ils l'ont appelée: «Torontonamo».



G20: Emilie Guimond-Bélanger dénonce l'injustice qu'elle a subie





G.S

dimanche 25 avril 2010

Merci Monsieur le Policier.

La semaine dernière, j'ai été marquée par une intervention policière assez remarquable.
En résumé:

Un homme, qui semble plutôt saoul, engueule une femme devant le centre des femmes où je suis. Après plusieurs minutes de dispute, une travailleuse décide d'appeler la police.

Les policiers arrivent, ils doivent être 4 ou 5 environ. Ils encerclent l'homme, lui parlent, lui disent qu'il n'a pas le droit de boire de bière dans la rue etc.

La femme en question, reviens vers le centre. Elle est peu vêtue. Les policiers tournent complètement leur attention vers elle, commence à lui dire qu'elle devrait aller s'habiller, qu'elle a traumatisé un jeune de 11 ans qui passait par là, que c'est assez pour le faire "virer de bord" (comprendre orientation sexuelle) de l'avoir vu comme ça. Ils se mettent à dire plein d'absurdités genre "en avril ne te découvre pas d'un fil", etc. Bref, ils sont caves comme ça se peut pas. On croirait une gang de gars dans une taverne. Je savais que les policiers faisaient des interventions merdiques, mais de l'entendre et le voir, ça m'a découragée pour de bon.

En bout de ligne la femme est partie, et l'homme du départ, celui qui gueulait est revenu rôder devant la porte du centre durant le reste de l'après-midi...
Génial.