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lundi 2 juillet 2012

Patriarcat à bord!



Deux incidents avec des compagnies aériennes sont survenus récemment. Le sexisme ne se repose jamais, même pas dans les avions!

Une pilote d'avion brésilienne expulse un passager sexiste

Un transporteur aérien du Brésil a annoncé mardi qu'une pilote avait expulsé un passager de son appareil parce que celui-ci faisait des commentaires sexistes au sujet des femmes qui pilotent des avions.
Le transporteur, TRIP Linhas Aéreas, affirme dans un communiqué que la femme pilote a expulsé le passager avant le décollage, après qu'il eut exprimé haut et fort des commentaires sexistes en apprenant que le pilote était une femme. L'avion a finalement décollé vers sa destination, l'État de Goias, avec une heure de retard.
Le passager impliqué dans l'incident de vendredi n'a pas été identifié. Des policiers sont venus le chercher dans l'avion et il a été escorté à l'extérieur de l'aéroport de Belo Horizonte.
Le transporteur a indiqué qu'il ne tolérerait pas les remarques désobligeantes au sujet de ses 1400 femmes pilotes.

Une femme qui pilote un avion, scandale!

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Aux États-Unis, c’est une dame pro-choix qui a du se défendre de porter un t-shirt pour le droit à l’avortement à bord. La femme, avant son transfert, a été convoqué par le pilote qui lui a signifié qu’elle devrait retirer son chandail avec le slogan: If I wanted the government in my womb, I’d fuck a senator.”, car il était offensant. La femme a finalement manqué son vol suite aux discussions et a couvert son chandail avec un foulard. Visiblement, il est fort probable qu'aucune politique réelle sur le sujet n’existe et que le pilote a voulu faire passer une mauvaise journée à une militante pro-choix.



Une affiche avec le fameux slogan.

lundi 7 novembre 2011

C'est quoi votre taille de soutien-gorge?

Vous vous rappelez peut-être de ce patron norvégien qui obligeait ses employées à porter un bracelet rouge lorsqu'elles avaient leur règles? Voici un nouveau cas d'abus de pouvoir de la part d'une dirigeante de compagnie.

En effet, la compagnie de lingerie suédoise Change exige de ses vendeuses qu'elles affichent la taille de leur soutien-gorge sur l'étiquette qui porte aussi leur nom. La patronne affirme que l'idée vient des employées et que le processus est tout a fait volontaire. Que cela aide les clientes à " reconnaître quelle taille leur convient". Un autre son de cloche provient pourtant des employées. Celles-ci affirment plutôt que la pratique est obligatoire quand elles sont engagées et qu'elles ne sont pas du tout à l'aise avec cela. Elles donnent l'exemple d'hommes se rendant en boutique uniquement dans le but de voir les étiquettes et d'en parler aux travailleuses. 

On constate donc que la pratique qui peut sembler inoffensive aux yeux de la dirigeante entraîne des conséquences parfois graves pour les employées, par exemple de l'insécurité, du harcèlement sexuel etc. Le syndicat de la compagnie pense entamer des poursuites, espérons que cela sera fructueux.

lundi 30 mai 2011

Film: Made in Dagenham (Les dames de Dagenham)


J'ai eu un coup de coeur pour le film : Made in Dagenham (Les dames de Dagenham). Le film est basé sur l'histoire vraie de la grève des ouvrières de l'usine Ford de Dagenham (Grande-Bretagne) en 1968. En premier lieu, elles partent en grève pour contester leur classification comme travailleuses non qualifiées pour réclamer celle de travailleuses partiellement qualifiées. Rapidement, elles visent plus haut et demandent un salaire égal à celui des hommes.

Tout au long du film, on voit les obstacles qu'elles rencontreront venant de toute part, à la fois des ouvriers, du syndicat et de l'entreprise. Cette grève durera 3 semaines et mènera deux ans plus tard à une loi sur l'égalité salariale : Equal Pay Act. Le film correspond de manière assez fidèle aux faits historiques.


L'histoire des personnages est, par contre, créée de toute pièce, notamment le personnage principal, Rita O'Grady (Sally Hawkins). Les éléments fictifs ajoutés aux films inspirés de faits vécus sont souvent un peu boiteux, mais dans ce cas-ci, le résultat final est très bien. D'ailleurs, les histoires personnelles des travailleuses permettent d'aborder différentes réalités comme les proches aidantes et la vie de couple.

Seul petit bémol qui me déçoit par rapport à l'histoire véridique, c'est que les couturières de l'usine Ford étaient en réalité plus âgés et moins ''tendance'' que les jeunes femmes présentées dans le film. Je trouve dommage qu'on est éclipsé ce fait en misant sur un casting ''jeune''. Il aurait été tellement intéressant qu'on profite de l'occasion pour présenter les femmes plus âgées comme des personnes inspirantes et compétentes.




J'avouerais que je n'avais pas de grandes attentes en visionnant le film. À vrai dire, j'attendais la scène qui me ferait décrocher et où je me dirais que l'équipe de production n'a rien compris à la lutte des femmes. Et bien, ce moment n'est pas venu. En fait, j'ai été agréablement surprise. Le film Les dames de Dahendam n'est certes pas un chef d'oeuvre cinématographique, mais l'histoire est rapportée avec justesse. C'est un film léger avec des touches d'humour, tout en gardant un message fort et toujours d'actualité : l'égalité entre les hommes et les femmes.



Je le conseille fortement! (Puisqu'il est léger et divertissant, je le trouve parfait pour discuter du sujet avec des jeunes)


Des images d'archive de la grève des couturières de Ford de 1968





Lien
Plus d'info sur la grève: Ford sewing machinists strike of 1968

mercredi 19 janvier 2011

30 vies moins 2

Est-ce qu'il y en a parmi vous qui ont écouté les premiers épisodes de 30 vies, la nouvelle série de Fabienne Larouche? En gros, c'est la même chose que Virginie, sans Virginie et un peu modernisé j'ai l'impression. J'ai pas beaucoup écouté Virginie, donc j'ai pas de points de comparaisons. Les épisodes sont dispos sur tou.tv aussi.

J'ai remarqué quelque chose d'étonnant en écoutant les 3 premiers épisodes. Dans deux épisodes sur trois, le terme féministe a été utilisé, et pour désigner deux femmes différentes. Wow! me direz-vous, enfin une série qui nous donne de la visibilité. Hum... pas si certaine. Je vous mets en contexte.

Premier épisode:
On découvre les parents d'un jeune. La mère a un nouvel emploi depuis trois mois, c'est elle qui subvient au besoin de la famille. Le père s'est fait crisser dehors peu de temps avant et il vit TRÈS mal le fait de ne plus pourvoir au besoin de sa famille. Il se rabaisse beaucoup et surtout culpabilise sans arrêt sa femme parce qu'elle travaille et pas lui. Il dénigre les tâches à faire à la maison. On voit qu'il se sent rabaissé de ne plus être le pourvoyeur. À un moment, il dit à sa femme qu'il va "faire la femme" ou "la mère". Elle lui répond: "Je sais pas ce qui me dérange le plus : que tu te rabaisses ou que tu fasses le gros nono macho ". Ce à quoi il répond: "laisse faire la morale féministe, c'est vraiment pas le temps."

On peut interpréter ce passage là de plusieurs façons. À date pourtant, l'émission met beaucoup l'emphase sur le mal être du père. C'est parfaitement légitime qu'il soit déprimé, fâché d'avoir perdu son emploi. Pourtant en mettant l'emphase sur son malaise de ne pas jouer comme il faut son rôle d'homme pourvoyeur, je ne crois pas que l'émission nous rende service, ni aux femmes ni aux hommes. Elle le représente comme un personnage tourmenté, qui culpabilise sans cesse sa femme, lui fait regretter de travailler. Il lui fait entendre qu'elle ne s'occupe pas assez de leur enfant. Il se montre aussi très jaloux, va la voir à son nouveau travail sans sa permission, exige de voir son patron, car il ne lui fait pas confiance. Il faudra attendre plus longtemps pour voir comment leur relation évoluera, mais pour le moment, c'est problématique.

Troisième épisode:
Il y a dans 30 vies, un patron particulièrement atroce. C'est évident que l'auteure veut qu'on le déteste. Il oblige la mère (de l'épisode 1) à coucher avec lui si elle veut conserver son emploi et sa promotion, il profite de la précarité de son budget familial, etc. Un vrai de vrai trou de cul. À un moment de cet épisode il est au restaurant du mari de la personnage prof principale, Gabrielle. Alors qu'il attend à la caisse pour payer, il appelle la caissière "pitoune". Gabrielle lui répond: "C'est Katia son nom." Il rétorque : "Ça te dérange tu, ma belle?". Elle répond: "Le mien c'est Fortin." Il se tourne vers le mari de Gabrielle et lui dit : "Laisse pas rentrer des lesbiennes féministes enragées, chef, tu vas perdre ta bonne clientèle." Quand le chef lui répond que c'est sa femme, le trou du cul lui dit : "C'est pour ça que tu cuisines ahah". Il finit par donner un giga pourboire à la serveuse, et il lui dit : "Tiens pitoune, tu le mérites. Tout s'achète." Et il part.

C'est clair qu'on est supposé haïr le personnage. Le problème avec cette scène là, c'est qu'il gagne. Il fait à sa tête, il paye la caissière, l'appelle pitoune, insulte la femme du boss, et il part pareil tranquille, parce qu'il a du CASH. Donc, l'insulte reste valide, ce qu'on retient c'est que Gabrielle est pas lesbienne, mais elle est quand même féministe frustrée. D'ailleurs au moment où le trou de cul dit "pitoune", le mari de Gabrielle fait tout de suite une face de "oh non, ya pas dit ça" parce qu'il sait qu'elle va réagir. Il s'attend à sa réaction. De là à savoir s'il la trouve enragée ou pas, ça serait de la sur interprétation.

Donc, ya ben du stock à analyser dans cette nouvelle série. Pour le moment, on connait pas assez les personnages et l'histoire pour vraiment déterminer l'intention de l'auteure. Les deux exemples que j'ai donné sont déjà surprenants, reste à voir comment ça va évoluer. À suivre! En passant, si vous êtes pas d'accord avec mon interprétation, ou si vous avez d'autres exemples, hésitez pas à commenter!

samedi 4 décembre 2010

La grève de la robe - GrévistEs III

En ce temps de colère et révolte étudiante à travers le monde (notamment ici, en Italie et en Grande-Bretagne), j'ai pensé mentionner dans les prochains jours quelques contextes de grèves historiques où les femmes ont eu un rôle majeur! On parle peu de leur participation à l'effervescence syndicale, et pourtant...

On ne peut pas parler de grèves féminines au Québec sans parler des "grèves de la guénille" ayant eu lieu en 1934 et 1937, où pas moins de 4000 et 5000 femmes étaient dans la rue.

Archives de la FTQ. Grève de 1937.

Je laisse la merveilleuse Léa Roback, communiste, féministe et une pionnière de l'organisation syndicale, vous raconter les conditions de travail de l'époque et le contexte de ces grèves. Si vous avez le temps pour écouter juste un des trois liens, c'est celui là qui compte. ;)

La grève de la robe - Archives Radio-Canada

Les conditions de travail de ces ouvrières étaient horribles. Elles étaient payées à la pièce, ce qui signifie que la plupart devaient ramener du travail à la maison pour survivre. Elles étaient constamment à la merci de leurs contremaîtres masculins. Le salaire moyen pour 60 heures était de 8-9$, mais les favorites pouvaient avoir plus parfois en échange de faveurs sexuelles. Le contremaître pouvaient les renvoyer à la maison le matin sans aucune explication. Les lieux de travail n'étaient pas entretenu, elles devaient côtoyer la saleté et la vermine. Les femmes n'avaient rien à perdre et c'est pourquoi elles se sont jetées dans la lutte.

Avec la grève de 3 semaines de 1937, les femmes obtiennent la reconnaissance de leur syndicat, la semaine de 44 heures et une augmentation de salaire passant de 11$ à 16$ par semaine.

Je vous conseille aussi cette entrevue avec une ouvrière parlant de leur exploitation.

Et finalement une grève qui vient 40 ans après les autres et dont nous parle Madeleine Parent, une autre pionnière du syndicalisme.

La grève des midinettes en 1983 - Radio-Can

mercredi 1 décembre 2010

Pause-pipi et marée rouge.

Vous voulez connaître la dernière invention ridicule d'un patron pour contrôler ses employées?

Un patron norvégien oblige ses employées à porter un bracelet rouge indiquant qu'elles ont leurs règles. Ce dispositif vise à justifier leurs fréquents passages aux toilettes. L'article qui parle des droits des travailleurs et travailleuses à aller aux toilettes lorsqu'illes en ont besoin est très intéressant. Ce qui m'intéresse plus particulièrement, c'est l'impact que ça peut avoir sur ces femmes que tout le monde sache à quel moment elles sont menstruées.

'Ben coudonc, es-tu dans ta semaine?" Je suis certaine qu'il vous est toutes arrivées de vous faire poser cette question, en particulier à un moment ou vous étiez "émotives" ou en colère. C'est frustrant, non?

Imaginez que les gens sachent précisément à quel moment vous avez vos règles. Ça veut probablement dire que si vous exprimez des émotions ou des critiques pendant cette période vous serez automatiquement discréditées par vos collègues des deux sexes sous prétexte de flux hormonal. Peu importe la légitimité de vos interventions, vous serez prises à la légère. Je veux même pas imaginer le désastre.

Est-ce qu'il y a un bracelet brun pour la diarrhée et un jaune pour les infections urinaires?

lundi 26 juillet 2010

Blogues; Compilation d'histoires du sexisme au quotidien

Je suis tombé sur le blogue de Vie de Meuf, c'est une tribune pour exprimer des expériences de sexisme quotidien surtout au travail, on peut y lire des récits très divers de femmes qui font état de discrimination vécu au quotidien. Il existe un équivalent anglophone MFIF (My fault, I'm female) qui lui est plus générale et dont les récits parlent non seulement du travail, mais de tout les autres aspects du quotidien. Deux belles tribunes pour exprimer sa colère et pour y lire la révolte des autres.


G.S.

mardi 6 juillet 2010

Femmes, division du travail et sexualité au Honduras

Une camarade qui est présentement au Honduras a écrit ce texte...



Femmes, division du travail et sexualité au Honduras


Petite mise en contexte afin de situer mon article dans son vécu. Je suis au Honduras depuis un peu plus d'un mois et demi. J'ai habité un mois à Tegucigalpa, un grande ville qui est la capitale du Honduras, et j'habite depuis quelques temps dans un petit village nommé Concepcion del Sur, un village d'à peine 3000 habitants. J'ai été jusqu'à ce jour confrontée plusieurs fois au rôle des femmes et le vécu de la sexualité dans ce village où la religion chrétienne est omniprésente et où la mentalité machiste est persistante. J'ai eu plusieurs conversations afin de nourrir mes réflexions et observations dont une très intéressante avec un travailleur social hondurien qui travaille pour vision mondial ici et qui fait des ateliers sur l'éducation sexuelle.

La division sexuelle du travail quotidien à Concepcion est très visible. Durant la journée, les hommes, petits et grands, sont beaucoup plus visibles dans les rues et à l'extérieur que les femmes. Ils ont des loisirs, discutent entre eux dans les parcs du village, jouent avec des amis ou travaillent. Leur travail consiste majoritairement à du travail beaucoup plus physique, comme le travail dans les champs, le transport et des postes d'autorité. De leur côté, le travail attribué aux femmes est beaucoup plus domestique et leur est imposé très jeunes. Elles doivent cuisiner, faire le lavage, s'occuper des enfants et faire les tâches ménagères. Un homme de Tegucigalpa m'a d'ailleurs dit qu'une femme n'accomplissant pas ces tâches ne se trouveraient pas de mari. Dans sa conception de l'épouse parfaite, il est indispensable que celle-ci accomplisse toutes ces tâches. De plus, elles doivent souvent accomplir un travail en prime. À Concepcion, plusieurs femmes fabriquent chez elles des chapeaux de paille à la main toute la journée, de la levée du soleil au coucher dans leur petite maison sombre en terre. La fabrication d'un chapeau leur rapporte 15 lempiras (à peine 0,75$ canadien). Il faut une journée entière pour fabriquer un chapeau en plus des coûts pour les matériaux. À Tegucigalpa, des femmes passent leurs journées entières dans leur cuisine devant la chaleur des fours à tortillas afin que leurs enfants, majoritairement les filles, puissent parcourir le quartier, un grand contenant rempli de tortillas sur la tête, et en vendre. Ces travaux permettent de rapporter ainsi un maigre revenu supplémentaire à la famille.

Les jeunes filles aident à la tâche dès qu'elles ont l'âge de le pouvoir, soit vers 5-6 ans. Les garçons, autant de Tegucigalpa que de Concepcion, se retrouvent plus dans les rues, ont plus de loisirs. Mon hypothèse est que c'est parce qu'ils sont moins accablés de tâches que les petites filles. Il y a pourtant bien quelques femmes qui ont des emplois rémunérés à l'extérieur de la maison comme les enseignantes, mais elles doivent quand même accomplir à leur retour les tâches de la maison. Quelques-unes, plus à l'aise financièrement, peuvent se payer le luxe d'avoir une servante qui va accomplir ces tâches à leur place.

Les relations amoureuses à Concepcion se vivent très différemment qu'au Québec et que dans les plus grandes villes du Honduras. Dans ce petit village où tout le monde se connaît et où l'Église est très présente, les relations amoureuses pré-maritales sont très mal vu par la communauté, surtout celles qui sont vécues au grand jour. On ne voit donc personne démontrer des signes d'affections amoureuses dans les rues. Même les couples mariés conservent l'affection dans la plus grande intimité. Cela n'empêche pas les hommes de tout âge de siffler les femmes dans les rues, de leur envoyer des becs de la bouche et de les interpeller. Une des raisons expliquant pourquoi les relations sexuelles pré-maritales sont très mal vues est l'omniprésence de la religion dans le village, religion qui les juge très fortement. Cependant, même si les relations amoureuses et sexuelles avant le mariage sont très mal vues, beaucoup de personnes, hommes et femmes, en ont secrètement. Quand j'ai voulu savoir pourquoi des hommes très croyants cherchaient à défier les recommandations de l'Église et avoir des relations sexuelles, on m'a répondu que c'était parce qu'ils étaient des hommes. Être un homme venant ainsi avec l'incapacité à l'abstinence sexuelle. Dans un petit village où tout le monde se connaît et où la sexualité pré-maritale est tabou, l'accès à la contraception et aux préservatifs n'en est que plus difficile. Comment se procurer des préservatifs sans que tout le monde sache que la personne a une vie sexuelle active et soit jugée? De plus, les préservatifs se vendent ici que dans les pharmacies, à l'arrière des comptoirs. Il n'y a pas de pharmacie dans le village. Les pharmacies les plus proches sont dans la ville de Santa Barbara, une ville à environ 20 km du village de Concepcion. Je doute fortement que tous les gens de Concepcion aient accès facilement à la ville puisque ce n'est pas tout le monde qui possède un véhicule et qui possède l'argent pour prendre l'autobus. Je crois qu'il n'y a donc aucun préservatif qui se vend dans le village ou à proximité, ce qui en réduit grandement l'accessibilité. Il y a des préservatifs de disponible à la mairie, mais avec les tabous sociaux reliés à la sexualité, je doute fortement que les gens de la communauté qui ne font pas partie des privilégiés un peu plus instruits en profitent réellement. Dans les cliniques médicales, la planification familiale est gratuite pour les femmes. Tous les jours, quelques-unes viennent se faire injecter du depo-provera: c'est leur moyen pour contrôler les naissances. Cependant, ces mêmes cliniques ne distribuent pas de préservatifs afin de protéger contre les maladies transmissibles sexuellement.

La mentalité populaire est que la protection sexuelle et la contraception est la responsabilité exclusive de la femme. Or, dans cette communauté machiste, les femmes n'ont pas toujours devant elles le choix de se protéger. D'ailleurs, la plupart des relations sexuelles hors-mariage sont vécus en cachette et rapidement. La protection n'est pas toujours possible. De plus, l'avortement demeure toujours illégal au Honduras. Les médecins ne peuvent pas le pratiquer légalement. Donc, lorsqu'un «accident» arrive et que l'ovule est fécondée, il n'y a plus de retour en arrière. Dans tous les cas, il subsiste un manque d'éducation en matière de sexualité ainsi que de vieilles mentalités et croyances qui en découle. Les conséquences sont grandes pour les femmes. La plupart des femmes du village ont des enfants très jeunes, à partir de 14-15 ans, souvent avant le mariage. Beaucoup de jeunes femmes se retrouvent seules avec un ou des enfants à faire vivre parce que le père les a abandonnés à leur sort. Pour ce qui est des maladies transmissibles sexuellement, le médecin du village a diagnostiqué un cas de VIH. Cependant, il est inévitable qu'il en ait plusieurs autres non-diagnostiqués encore.

À Concepcion del Sur, j'ai eu une discussion un jour avec une hondurienne de 32 ans. Elle avait 5 enfants dont 2 qui sont décédés en bas-âge. Son premier enfant, elle l'a eu lorsqu'elle avait 15 ans. Son mari était mort depuis quelques années. Elles partageaient avec moi le fait qu'elle était toujours dans la maison à travailler et qu'elle ne pouvait jamais sortir. Elle me disait: «Travailler, travailler, c'est tout ce que je fais». Malgré tout, elle souriait de son sourire aux dents cariés. Et moi devant elle, moi qui ait 21 ans, aucun enfant, moi qui étudie; je me sens loin de sa réalité. Et la réalité qu'elle connait, elle la partage avec des milliers de femmes du pays.



Écrit par Valérie Allard

Je la remercie pour la collaboration spéciale :)

G.S.

lundi 21 décembre 2009

Festival Femmes en Résistance

Un festival de documentaires et de films féministes que j'ai découvert avec ce projet d'un regroupement de femmes qui y ont présenté des petites capsules sur la discrimination que vivent les femmes. Ce sont les femmes issue de la rue qui ont porter le projet et les scénario viennent d'elles.

Un vidéo qui présente le Festival femmes en résistance



Les 4 capsules du projet




G.S


jeudi 15 octobre 2009

Statistiques éloquentes...

Les statistique de Statistiques Canada en 2005



Les 15 professions les mieux rémunérées au Canada sont à prédominance masculine (sauf avocat-e), les 15 professions les moins rémunérées sont à prédominance féminine. À l'intérieur d'une même profession, les hommes ont en moyenne toujours un meilleur salaire que les femmes. C'est plutôt clair!

G.S

vendredi 12 juin 2009

Les règles immuables du métier de caissière 2

Voici les règles que probablement toutes les caissières ont dû vivre au moins une fois durant leur carrière. Se retrouvent aussi les blagues les plus courantes, celles qu'on entend 12000 fois, et encore...:

1- NON, je ne m'ennuie pas, je travaille!

Ce n'est pas parce que je suis pas en permanence occupée avec un-e client-e que tu est obligé de me dire lorsque je n'est personne à ma caisse... ''Ouin tu t'ennuie, j'vais t'occupé'' ou ''Regarde chérie la pauvre petite on va lui donner de la job!''

2- La numéro deux est constitué de mon ''best of'' de mes mésaventures

Au travail, quand je n'est pas de client-e je dois aller devant ma caisse et inviter les client-e-s à venir (au lieu qu'ils attendent à d'autres caisses parce qu'ils ne sont pas foutu de me voir!)
Un beau jour, j'invite un client à venir à ma caisse et il me dit: ''Crime, tu fais de la sollicitation, on se croirais sur la rue Ste-Catherine'', pas besoin de dire que je l'aurais frapper!

Une autre fois, un monsieur me demande si je suis une demoiselle ou une madame...
Je lui répond que je ne suis pas mariée, alors il me dit : ''Ah, tu veux surement un jour!''
Moi qui répond: ''Non pas vraiment''
(Monsieur qui change de face, tout troublé)''Mais alors comment va tu gagner ton ciel petite?''
Moi qui répond: ''Bah ca ma dérange plus ou moins monsieur''
(Monsieur qui devient vraiment troublé) Il réfléchie intensément et me dit: ''J'ai peut être une solution propage la bonne nouvelle et devient soeur tu pourra gagner ton ciel quand même!''

Une histoire rapportée par une amie commis;
Elle s'est fait demander par une femme (une vieille pimbêche riche selon les dires de mon amie hahaha) si c'était elle la servante!


3- Un foutu sac!

Tu as un truc, un truc avec une poignée, un seul truc!!! Pourquoi tu me demande un sac ?!?( en plus de manière agressive comme si j'aurais dû te le mettre de facto dedans)

4- Défoule toi au gym pas sur moi!

Tu as passé une mauvaise journée, veut tu bien te défouler sur autre chose qu'un être humain et surtout pas sur moi!!!! Je ne suis pas payé pour me faire crier dessus! Alors les crise de nerfs pour des articles dont tu n'a même pas besoin ou pour du niaisage, je vais m'en passer!