En ce temps de colère et révolte étudiante à travers le monde (notamment ici, en Italie et en Grande-Bretagne), j'ai pensé mentionner dans les prochains jours quelques contextes de grèves historiques où les femmes ont eu un rôle majeur! On parle peu de leur participation à l'effervescence syndicale, et pourtant...
On ne peut pas parler de grèves féminines au Québec sans parler des "grèves de la guénille" ayant eu lieu en 1934 et 1937, où pas moins de 4000 et 5000 femmes étaient dans la rue.Archives de la FTQ. Grève de 1937.
Je laisse la merveilleuse Léa Roback, communiste, féministe et une pionnière de l'organisation syndicale, vous raconter les conditions de travail de l'époque et le contexte de ces grèves. Si vous avez le temps pour écouter juste un des trois liens, c'est celui là qui compte. ;)
La grève de la robe - Archives Radio-Canada
Les conditions de travail de ces ouvrières étaient horribles. Elles étaient payées à la pièce, ce qui signifie que la plupart devaient ramener du travail à la maison pour survivre. Elles étaient constamment à la merci de leurs contremaîtres masculins. Le salaire moyen pour 60 heures était de 8-9$, mais les favorites pouvaient avoir plus parfois en échange de faveurs sexuelles. Le contremaître pouvaient les renvoyer à la maison le matin sans aucune explication. Les lieux de travail n'étaient pas entretenu, elles devaient côtoyer la saleté et la vermine. Les femmes n'avaient rien à perdre et c'est pourquoi elles se sont jetées dans la lutte.
Avec la grève de 3 semaines de 1937, les femmes obtiennent la reconnaissance de leur syndicat, la semaine de 44 heures et une augmentation de salaire passant de 11$ à 16$ par semaine.
Je vous conseille aussi cette entrevue avec une ouvrière parlant de leur exploitation.
Et finalement une grève qui vient 40 ans après les autres et dont nous parle Madeleine Parent, une autre pionnière du syndicalisme.
La grève des midinettes en 1983 - Radio-Can
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