mercredi 1 décembre 2010

GrévistEs! II

En ce temps de colère et révolte étudiante à travers le monde (notamment ici, en Italie et en Grande-Bretagne), j'ai pensé mentionner dans les prochains jours quelques contextes de grèves historiques où les femmes ont eu un rôle majeur! On parle peu de leur participation à l'effervescence syndicale, et pourtant...

Les infirmières au Québec ont été l'un des premiers groupes à lutter à la fois pour de meilleurs conditions salariales et de travail, mais également par soucis d'améliorer les services de santé offerts à la population. À travers le temps, certaines de leurs nombreuses luttes ont marqué l'actualité québécoise...

Groupe de grévistes lors de la grève des infirmières de Ste-Justine.Année: 1963. © Archives de la CSN.

Grève des infirmières à l'hôpital Sainte-Justine en 1963

C’est la première grève de la fonction publique au Québec. Les grévistes sont exclusivement des femmes (235 infirmières), car la profession d’infirmière était strictement réservée aux femmes jusqu’en 1969. Elles grèvent durant 1 mois et réclame de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires et un rôle accru dans l'organisation des soins de santé. À cette époque, les hôpitaux sont encore dirigés par les communautés religieuses. Or, on souhaite que ce soit le gouvernement qui prenne en charge la gestion du réseau de la santé. Les infirmières de Sainte-Justine faisaient partie de l’Alliance des infirmières de Montréal, syndicat affilié à la CSN. Elles ont obtenu la création du Comité des Soins Infirmiers (CSI), l’affichage des postes vacants, la liste des définitions et classifications des fonctions des infirmières, la rétroactivité des salaires et une clause de promotion en vertu de l'ancienneté et de la compétence. Cette grève, marquante dans l’histoire du Québec, a donné le coup d’envoi à un mouvement syndical en pleine ébullition parmi les employés de l’État notamment dans le réseau de la santé.

Sources :

Historique Sainte-Justine
Dossier historique Université de Sherbrooke

Grève générale illimitée des infirmières au Québec en 1999

Le 26 juin, les 47 500 membres de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) déclenche une grève illégale (selon l'ordonnance du Conseil des services essentiels). Les infirmières réclament des augmentations salariales de 6 % sur deux ans, plus 10 % de rajustement au chapitre de l'équité salariale. Le gouvernement fera le sourd d’oreille et adopte la loi 160 qui prévoit la perte de deux jours de paie par jour de grève illégale, jusqu'à concurrence de 20 % du salaire. Elles finissent par retourner au travail sans convention collective et avec des lourdes amendes dû aux lois antisyndicales.

Pour un aperçu du contexte: Reportage, archive vidéo, de radio-canada sur le sujet

Source: Radio-canada et Wiki

Demandes en 2010

En novembre, le syndicat qui représente une bonne partie des infirmières québécoises (la FIQ) c'est entendu avec le gouvernement après un an de négociations. Face à leurs demandes, le gouvernement c'est engagé à diminuer de près de moitié le recours au privé et sur d'importantes bonifications salariales.

Source: Les infirmières s'entendent avec Québec

G.S.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire