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lundi 22 avril 2013

Paparazzi & creepshots - Outils de contrôle du corps des femmes



Les magazines sur les célébrités et les potins de la dernière heure sont monnaie courante dans les kiosques à journaux. Le vedettariat américain est d’une importance presque sans mesure, c’est  un des endroits où le phénomène des paparazzis est extrêmement présent. Les paparazzis sont des photographes qui ont pour domaine de prédilection la vie privée des célébrités. Ces photographes, la plupart du temps indépendants, poursuivent les célébrités et  vendent par la suite leurs clichés aux médias. 

Culture «  Paparazzi  »





Il est difficile d’imaginer ce à quoi peut ressembler un quotidien sans vie privée où tous nos faits et gestes peuvent être illustrés sans notre consentement dans les magazines. Question d’avoir un cliché savoureux, les paparazzis cherchent à surprendre les célébrités en situation vulnérable ou jugée «humiliante». On a qu’à  penser aux photos prises d’Amy Whinehouse lorsqu’elle avait vécu des problèmes de consommation de drogue.  On voit  souvent des grands titres qui commentent le physique des stars accompagnés de photos peu flatteuses. Bien sûr, l’article qui accompagne la photo rappelle combien celle-ci a pris du poids, celle-là est laide sans maquillage, l’autre a commis le sacrilège de ne pas se raser…  Loin de s’offusquer d’un traitement aussi rude, le public continue d’acheter ces magazines. 





Certains rétorqueront que c’était leur choix de devenir célèbre, que cela fait partie du jeu et qu’elles doivent l’assumer. On constate à ce moment combien l’entreprise de déshumanisation des célébrités est fortement ancrée dans les mentalités. Et si les paparazzis en avaient soudainement après vous?   Il y a une différence entre une photographie prise à son insu et une photographie prise avec notre consentement, cela vaut pour tout le monde.  D’ailleurs, le déni du consentement qui définit la pratique des paparazzis est une forme de prise de pouvoir sur la personne photographiée. Cette prise de pouvoir s’accompagne souvent de comportements agressifs: poursuite automobile, harcèlement, agression.  Plusieurs vedettes ont fait appel à des injonctions pour se protéger des paparazzis. Les femmes, en plus de l’attitude agressive, doivent parfois faire face au harcèlement sexuel. Par exemple, il n’est pas rare que les paparazzis tentent de faire ce qu’on nomme des «  upskirt shot  », c’est-à-dire de prendre des clichés sous leurs jupes lorsqu’elles sortent d’une automobile. De plus, les journaux font souvent les grands titres en s’offusquant des moments où une vedette s’en prend aux paparazzis oubliant de mentionner le contexte dans lequel la célébrité a commis ces gestes.

Mis à part les conséquences sur la vie privée et la dignité de ces vedettes, en quoi la culture «  paparazzi  »  a-t-elle des impacts sur notre quotidien?  Et bien, si des photographes, des magazines, les médias télévisés ainsi que les consommateurs et consommatrices de ces photos trouvent acceptable le harcèlement subit par les célébrités, plus particulièrement les femmes, vont-ils s’offusquer que le même sort soit réservé à d’autres personnes?


Phénomène des creepshots

En effet, il me semble qu’on peut établir de nombreux liens avec le phénomène des creepshots qui prend de l’expansion sur le web. Qu’est-ce que les creepshots? Ce sont des photos prises d’une personne sans son consentement. Les creepshots sont généralement des clichés des fesses d’une femme, de son décolleté ou d’une prise de vue sous sa jupe.

Sur le populaire site Reddit, où les utilisateurs et utilisatrices peuvent mettre du contenu, ils existent plusieurs forums de creepshots. Les internautes s’y donnent des conseils pour obtenir de bons clichés et publient leurs photos.  On peut y voir des centaines d’images de femmes, attendant le train, emballant leur épicerie, debout sur un escalier roulant,  toujours avec des prises de vue de leurs fesses, de leur poitrine ou de leur entrejambe. On peut également probablement y observer des jeunes femmes mineures puisque plusieurs clichés semblent être pris dans des contextes scolaires. À cela s’ajoute des centaines d’autres sites web qui contribuent à la «  sous-culture  » des creepshots. Le but étant de prendre des photos à l’insu des femmes et des filles, les partager et récolter de la reconnaissance et des commentaires.  Aussi horrifiant cela soit-il, il semble que pour les internautes qui consultent ces sites web et les photographes amateurs qui les alimentent, il soit tout à fait acceptable de violer la vie privée et la dignité d’autrui. La réalité est que le mouvement «  creepshots  » se définie par le fétichisme du non consentement des femmes.

D’ailleurs un de ces sites mentionne explicitement dans sa description le lien étroit entre les creepshots et les paparazzis  : "When you are in public, you do not have a reasonable expectation of privacy. We kindly ask women to respect our right to admire your bodies and stop complaining. We are no different than paparazzi."
(Traduction libre  : Lorsque vous êtes en public, vous ne pouvez pas raisonnablement espérer de vie privée. Nous demandons gentiment aux femmes de respecter notre droit d'admirer leurs corps et d’arrêter de se plaindre. Nous ne sommes pas différents des paparazzis.)


On peut y déceler le message que les femmes devraient accepter le fait que leur corps soit en permanence l’objet du regard masculin, voire même s’en sentir flatter. De plus, on voit bien que les creepshots semblent s’appliquer seulement aux femmes. Une rapide recherche sur le web mène au constat que les victimes de creepshots sont presque exclusivement des filles ou des femmes.

Traduction libre : Ce n'est pas parce que je suis dans un espace
public que mon corps devient une propriété publique.
Ainsi, cette nouvelle tendance tend à renforcer le contrôle de la société sur le corps des femmes. Effectivement, non seulement ces photos dénigrent souvent les femmes qui y figurent, mais elles sont également un symbole puissant qui lance le message que les femmes, où qu’elles soient, peuvent se faire prendre en photo à leur insu et voir celles-ci circuler sur le web avec presque aucun recours. Il semble que l’avènement des nouvelles technologies ait en quelque sorte créé un nouveau type de harcèlement sexuel qui vient renforcer de manière encore plus insidieuse l’idée que les femmes sont disponibles et «  à la merci  » de tous, en tout temps et en tout lieu. Le corps des femmes devient une propriété publique qui peut être possédé, admiré ou dénigré.







Au Québec, l’émission Paparadis

On pourrait croire que le Québec se sauve de cette culture «  paparazzi  », malheureusement nous aurions tort. Effectivement, en 2010, Mélissa Paradis, une paparazzi professionnelle d’Hollywood, s’est associée à VRAK.TV pour diffuser l’émission Paparadis.
« Jet set, primeurs, accès exclusifs... ou interdits! Avec Paparadis, la paparazzi Mélissa Paradis a maintenant son magazine télé et t'entraîne au coeur du star-système hollywoodien! En plus des capsules que tu connais déjà, Mélissa te fait découvrir les coulisses et les lieux les plus glam d'Hollywood, tout en couvrant les événements les plus courus de la capitale du cinéma. » 
L’émission pour adolescentes et adolescents est encore actuellement en onde. On y retrouve  l’attitude malsaine classique des paparazzis. La volonté d’avoir absolument une photo, même si la vedette refuse clairement, est omniprésente.  L’animatrice de l’émission décrit cette aspect de son travail en disant qu’elle doit gérer avec la «  non collaboration  » des vedettes. En d’autres mots, elle essaie d’obtenir les photos qu’elle désire malgré l’absence de consentement.  Bref, une belle émission sur l’art de la violation de la vie privée.


Quelques exemples du langage (similaire à la chasse) utilisée dans le cadre de l’émission  :

«  Quand les stars vont se chercher de quoi à manger, c’est toujours plus facile de les coincer, elles ne peuvent pas se sauver  » 
«  J’ai commencé ma chasse avec John  » 
«  Parfois les vedettes ne veulent pas se faire prendre en photo et tentent de se cacher, il arrive même qu’elles ne collaborent pas du tout  »

Est-ce qu’espionner des célébrités, user de stratégies pour s’infiltrer dans leur vie privé afin de nourrir l’obsession des fans peut être considéré comme un métier que l’on veut présenter aux adolescents et adolescentes comme positif et utile à la société?

Comble de l’hypocrisie, VRAK.TV se targue de promouvoir l'estime de soi et une image corporelle saine et diversifiée dans le cadre d’un concours L'égalité à l'œuvre.

Comment une chaîne peut prétendre encourager l’égalité entre les hommes et les femmes quand elle fait explicitement la promotion d’une industrie qui se base sur le contrôle du corps des femmes. En plus, de rendre «  glamour  » un métier basé sur le non respect du consentement, cette émission propage les messages nocifs de cette industrie qui encourage les femmes à juger et se moquer de l’apparence de leurs consœurs. On est à milles lieux d’inculquer le respect des autres, l’estime de soi et la nécessité d'images corporelles saines et diversifiés aux jeunes filles et garçons. 

Nul doute qu’il faut entamer une sérieuse réflexion sur le phénomène «  paparazzi » et ses dérivés, dont les creepshots. Une remise en question d’autant plus importante qu’à la base cela concerne la notion de consentement ainsi que l’image des femmes et le contrôle de leurs corps. 

Si cet article vous a interpellés, nous vous invitons à laisser des commentaires sur l’émission Paparadis à VRAK.TV, simplement suivre ce lien  : 
Contacter VRAK.TV

Et inviter vos amiEs à faire de même!



jeudi 28 juin 2012

Summer time! Aimez-vous!

Bon, c'est l'été. Il faut beau, il fait chaud, on veut aller sur la plage. Le problème, c'est que des tonnes de filles sont terrorisées à l'idée de se montrer en maillot de bain. Trop grosse, trop maigre... Elles entament des régimes en prévision du fameux port du bikini. Je dis: Il suffit! On s'en fout de ce que les autres pensent, on s'en fout des standards de beauté inatteignables et douloureux. Cet été, vous portez ce que vous voulez à la plage, vous montrez vos magnifiques corps (si vous voulez) quels qu'ils soient et pour une fois, vous profitez du soleil sans complexe. 




mardi 29 mai 2012

Manifestantes et voyeurisme



Vous avez peut-être entendu parler du blog (et du vidéo) Hot Chicks of Occupy Wall Street. En somme, ce sont deux photographes qui ont décidé de compiler des photos de belles femmes selon leurs standards de beauté. Cette citation représente bien l’esprit derrière le concept :
Wow, seeing all those super smart hot chicks at the protest makes me want to be there… Hmmm… Yeah, let’s go with that. 
Traduction libre : Wow, voir toute ces superbes poulettes aux manifestations me donne le goût d’être là… Hmmm… Ouais, allons s’y avec ça. 
Bref, des voyeurs en puissance qui ont fait réagir avec raison les milieux féministes américains. Comme le souligne un article sur SPARK, plusieurs aspects sont problématiques. La vision des militantes propagée par ce type de blog est qu’elles ne se définissent que par leur apparence physique. On se moque de leur combat politique, leur initiative et leur travail; tout ce qui importe c’est si elles plaisent ou non aux deux photographes hétérosexuels du blog. Elles ne sont pas des camarades de lutte, mais des objets sur lequels on peut jeter notre regard. Le pire c’est que ces photos sont souvent prises à l’insu des femmes et sans leur consentement pour ensuite figurer sur un blog ou dans des vidéos pour être soumis au regard de tous. 

On pourrait se dire que ce ne sont que des photographies. Pourquoi en faire un plat? En fait, l’objectification des militantes est loin d’être banale et encore moins l’absence de consentement. Il ne faudrait pas oublier que les militantes vivent l’oppression au quotidien notamment par la brutalité policière sexiste (insultes genrées, fouilles, menaces) et au sein même des milieux de gauche. D’ailleurs la réaction anti-féministe du créateur du blog suite aux critiques est la preuve que rien n’est acquis dans les mouvements contestataires. 

 Est-ce que ce phénomène s'observe dans le cadre de la mobilisation étudiante au Québec?

Il semble que oui. En fait, le souvenir des ''Hot Chicks'' de Occupy m'est revenu en tête lorsque j'ai vu un photographe prendre en photo de très près des manifestantes sans demander leur consentement. D'ailleurs, la plupart était extrêmement mal à l'aise. Il s’avère après une petite recherche rapide parmi les albums photo des manifestations que les portraits des manifestantes sont souvent sensiblement semblables, reflète les stéréotypes de genre et sont parfois très intrusives. Elles représentent le plus souvent des femmes blanches, jeunes et maigres. En plus de l’uniformité, il est difficile de trouver des photographies où on retrouve des femmes en action. Les photos de femmes souriantes qui prennent la pose sont monnaie courante. Femmes qui font des bulles, avec fleurs, avec maquillage rouge, avec un regard pensif,  bref la passivité et le féminin sont associés et appréciés de la plupart des photographes.  Encore une fois, le consentement semble très rare tandis qu’il serait important surtout lorsque des portraits de près sont pris et diffusés largement sur le web. C’est sans oublier le voyeurisme ambiant des quelques manifestations nues qui se sont déroulées au Québec. Les photographes, les médias et parfois les militants eux-même s’émoustillent facilement en voyant des paires de seins, s’en suivent des commentaires pas toujours agréables et une tonne de photos. 

Les femmes prennent la rue pour s’approprier du pouvoir, pas pour qu’on les soumette à un regard sexiste qui les réduit à leur apparence physique. 



Article sur Hot Chicks of Occupy Wall Street
SPARK: The ‘Hot Chicks’ of Occupy Wall Street
Sociological images : On “Hot Chicks of Occupy Wall Street”
Feministe : Hot Chicks of Occupy Wall Street


lundi 27 juin 2011

Sophia Wallace - Clichés inhabituels



Sophia Wallace est une photographe américaine qui utilise la photo pour questionner le genre, l'hétérocentrisme et la notion de race. Sa série qui m'a le plus frappé est On beauty où elle a photographié des modèles masculins dans des poses qui sont traditionnellement jugées féminines.



Au sujet de sa série:

«[...] J'ai utilisé des top modèles qui représentaient l'idéal de la masculinité, pour explorer la construction du genre. [...] J'étais curieuse de voir quel serait le résultat si je photographiais des hommes avec les règles non écrites qui dicte la façon dont les femmes posent conventionnellement dans la photographie et la peinture. [...]En gros, j'ai demandé aux modèles de regarder ailleurs, d'être regarder. Je leurs ai demandé de garder leurs bras proche de leur corps comme s'ils étaient vulnérables. Ce n'était pas ''naturel'' pour eux. [...]» Traduction libre

Elle lance également plusieurs pistes de réflexion:

« [...] De notre œil d’observateur, peut-on regarder la vulnérabilité dépeinte artistiquement sans l’associer avec un genre? [...] Un rejet de la féminité chez les hommes révèle quoi sur la misogynie? [...] » Traduction libre


Elle a d'autres séries intéressante comme Girls Will Be Boys qui documente la masculinité chez les femmes.

Pour visiter l'ensemble de son travail; sophiawallace.com et sophiawallacephotography.com

Une critique du site Bitchmagazine (anglais): Sm{art}: Sophia Wallace: Not Your Typical Fashion Shoot

G.S.

samedi 9 avril 2011

Révolte imagéE


Parce que nous avons toutes le droit de s'indigner, de faire entendre notre voix, d'être en colère!
Notre colère est justifiée et saine!
Elle n'est pas hystérie, ni caprice!



Des femmes italiennes manifestent en Grèce
pour dénoncer les scandales sexuels impliquant Silvio Berlusconi

Manifestation du 31 mars 2011 contre la hausse des frais de scolarité, Montréal, Canada, photographe : Sebastien Coulombe





G.S.

lundi 28 février 2011

Méli-Mélo visuel



Geek utérus!



Ariel la rockeuse



Les princesses de Disney (cliquez pour les voir individuellement)


Révolte de l'île du plaisir
Grande prêtresse : Didon l'gros ! Tu crois quand même pas que j'vais faire la cuisine pour toi non ?!
Les autres prêtresses : Et pourquoi pas la vaisselle ! Le ménage ! Les pantoufles !
Grande prêtresse : Allez, du vent !

These princesses saves themselves














Astrogirl






G.S

lundi 7 février 2011

Il y a de l'amour dans l'air...

Bon bon, avouez que vous êtes tous et toutes en train de vous morfondre parce que dans une semaine c'est la Saint-Valentin.

Vous ne savez pas quoi faire avec votre douce moitié ou vous n'en avez pas du tout?
Les Furies ont la solution idéale pour vous!

Le 14 février, la moitié des Furies participera à un panel convivial sur le thème du blogging féministe. Donc, oubliez la Saint-Valentin qu'on aime tellement et venez nous donnez votre amour à l'UQAM, au local A-2680 de 18h à 21h.


Notez qu'à cette même date, Les Furies célèbreront leur deuxième anniversaire ! Une raison de plus de venir fêter avec nous!

En bonus, quelques affiches tirées du site dont on vous a déjà parlé ici.