dimanche 12 février 2012

Encore la St-Valentin...

Le 14 février est à nos portes. Outre le troisième anniversaire du blogue des Furies, cette date est plus connue pour être le jour de la St-Valentin, fête commerciale parmi les plus lucratives. En effet, en 2009 aux États-Unis seulement, il s'est vendu pour 14,7$ milliard de cartes, chocolats, fleurs, bijoux et autres dépenses dédiées à la romance. 

Nous vous avions déjà profité, par le passé, de cette date pour partager un texte sur la St-Valentin ainsi que des affiches. Encore une fois, nous vous proposons de la lecture ainsi qu'une action de Justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées. 




Qu’est ce que la Saint-Valentin ?

Une fête commerciale
La Saint-Valentin est le bon moyen de re-dynamiser l’activité économique après les fêtes de Noël et les soldes. La pression est telle que tout(e) bon(ne) amoureux(euse) se doit de combler de cadeaux l’élu(e) de son coeur : nécessité de participer, nécessité de consommer. Et le plus merveilleux pour tou(te)s ceux et celles qui utilisent l’amour pour se remplir le porte-monnaie : personne n’y échappe ! Car il n’y a pas d’âge, de sexe, de couleur de peau ou de religion pour fêter la Saint-Valentin : nous sommes tous égaux devant la consommation.

Une fête oppressante
La Saint Valentin, c’est aussi l’obligation d’être en couple, de montrer qu’on est bien ensemble, et gare à celles et ceux qui seraient célibataires ! C’est l’occasion de raffermir la norme, de bien faire sentir à tous et toutes qu’il est nécessaire de prouver leur bonheur conjugal ; avec toute la souffrance, la culpabilité, la honte pour celles et ceux qui n’auraient personne avec qui fêter la Saint-Valentin.

Une fête sexiste
Et bien sûr, la Saint-Valentin, c’est une manière de plus de rappeler à la femme le rôle qu’elle se doit d’avoir : sois belle et tais-toi ! On nous exhibe partout la nécessité d’être séduisantes et désirables, d’attendre bien gentiment que notre prince charmant vienne nous chercher pour nous emmener dîner. C’est encore la femme objet, parée de dessous affriolants et inconfortables, mince jusqu’à l’anorexie, au service des fantasmes de l’homme et n’existant qu’à travers son regard.

Une fête homophobe
Tous les petits couples épanouis qu’on nous donne à voir on un curieux point commun : ils sont hétéros. Parce que bien sûr c’est le modèle absolu, le seul ; et que ceux et celles qui chercheraient leur bonheur dans une relation homosexuelle sont toujours considéré(e)s comme anormaux. C’est un instrument de plus pour entériner le stéréotype, et bien faire sentir à tou(te)s ceux et celles qui ne se reconnaissent pas dans ce modèle qu’ils et elles n’ont pas leur place ici.

La fête du couple
C’est l’occasion de nous remettre à l’esprit que le couple est la seule voie possible au bonheur et à l’épanouissement, avec tout ce qu’il implique : jalousie, tromperie et peur de perdre l’autre, mensonges, appropriation de l’autre. C’est nier qu’il existe d’autres façons de s’aimer : s’aimer pour un moment, s’aimer à trois, s’aimer librement. Avec la St-Valentin, on nous rappelle que l’amour se conjugue à deux, et n’existe que dans l’exclusivité ; et que la sexualité doit s’y limiter. Et c’est la dévalorisation de ceux et celles qui n’acceptent pas cette norme : une femme qui vit librement sa sexualité avec les partenaires de son choix n’est-elle pas toujours appelée "salope" ?

Texte du groupe : Les Farfadettes
contact : farfadettes@no-log.org
Formation d’ Anarcha-féministes Radicales Farouchement Autonomes et Dissidentes




Ailleurs sur la blogosphère 
Un article de Jesuisféministe.com avec des liens intéressants vers le site de Occupy Valentine Day et la campagne de Filles d'Action  : Actualités et féministeries, spécial St-Valentin radicale



le 14 février, à Montréal, à 17h30 au Square Cabot.