vendredi 31 décembre 2010

Bonne année 2011!

Les Furies vous souhaitent une bonne année chères lectrices et chers lecteurs!

On vous souhaite pour ce soir, car les partys des fêtes en regorgent et pour l'année entière de ne pas à subir ces quelques remarques (la liste n'est pas exhaustive) :

1- As-tu maigi-e/engraissé-e?

Par pitié, on évite le Fat Talk. En ce qui me concerne...JE LE SAIS PAS si j'ai maigri ou engraissé. Et je m'en fiche le plus possible. Les fêtes et surtout le nouvel an entraînent une espèce d'hystérie collective concernant le poids et les régimes. Ce sera bientôt le déluge de résolutions non tenues. Évitez-vous ce calvaire. Comme résolution prenez celle de ne plus vous peser et de faire attention à votre santé tout simplement. Et surtout de vous foutre de ce que les autres pensent/disent de votre poids.


2- As-tu un p'tit chum/ p'tite blonde?

D'autant plus dérangeant pour les personnes n'étant pas hétéro sans doute. On a déjà parlé de cette contrainte au couple renforcée par les pressions familiales et autres. Souhaitons nous de l'amour : familial, amical, érotique, qu'importe. Mais il y a autre chose que le ptit chum et la ptite blonde potentiel-le dans la vie.

3- Les éternelles blagues racistes, sexistes, homophobes, etc.

On se comprend. Je déteste le climat des partys quand une personne sort une blague vraiment trash, qu'on se lance des regards en coin et que personne ose réagir parce c'est l'aîné de la famille ou quelque chose du genre. Une autre résolution pour 2011? Ne plus laisser passer ces blagues.

4- "Insérez le truc désagréable de votre choix"

J'en ai oublié, c'est évident. N'hésitez pas à partager vos exemples dans les commentaires!

Les Furies vous souhaitent une année bien remplie! Remplie de plaisir, de découvertes. Une année entouré-es des personnes de votre choix, aimantes et ouvertes d'esprit! Et surtout, une année avec une petite touche de furie ;).


jeudi 23 décembre 2010

Ciné-cadeau furiesque!

En cette douce période des fêtes, les Furies vous proposent tout un programme de ciné-cadeau! Bon visionnement ;)

Astérix et les douze travaux ménagers


Bonnemine et Falbala en ont marre de faire tout le ménage elles-même. Elles décident de faire la grève jusqu'à ce qu'Astérix et Obélix réussissent 12 épreuves, les douze travaux ménagers.


J'ai vu papa embrasser le père noël

Mathieu Duval rêve d'avoir le père noël chez lui à tous les jours de l'année. Il décide d'inventer des stratagèmes pour que son père et le père noël tombent amoureux.

Le sapin à des couilles

Après que le père de famille ait faire vivre un noël catastrophique à tout le monde, sa femme décide de se débarrasser du sapin...et des couilles.

La grincheuse qui voulait gâcher Noël

La grincheuse est une vieille femme qui a été isolée du village à cause de ses idées anticapitalistes. Un Noël, elle en a marre de voir les villageois-e-s dépasser leurs limites de crédits pour acheter des cadeaux et décide de pirater les institutions bancaires de la ville.

La petite fille au cocktail molotov


Une jeune itinérante crève de froid le soir de Noël. Alors que les passant-e-s l'ignorent, elle décide de se réchauffer en jetant un cocktail molotov sur la porcherie la plus proche.

La course au jouet

Des parents cherchent désespérément un jouet non-sexiste à offrir à leur enfant. C'est une course contre la montre pour trouver cet item rare. Les enfants devront-ils subir les horreurs de la socialisation genrée une année de plus?

Mamans, j'ai raté l'avion

Un couple de mères adoptent un enfant. Elles attendent son arrivée à l'aéroport lorsqu'elles découvrent qu'il a raté l'avion. Elles doivent alors se lancer à sa recherche dans une contrée lointaine.

Astérixe la féministe gauloise

Nous sommes en 2010 ; tout le Québec est occupé par les réactionnaires... Tout ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles féministes gauloises résiste encore et toujours à l'envahisseur patriarcal. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires réactionnaires des camps retranchés de Québec-Vie, F4J, RéseauLibartéQuébec et RadioX.

Les lutins et lutines



Au lendemain du soir de Noël, les lutins et lutines ne reçoivent aucune reconnaissance de la part de leur employeur le Père Noël. Illes se révoltent et prennent le contrôle de la fabrique du pôle nord. Les lutines et lutins prouveront-illes l'efficacité de l'autogestion?

Les Furies vous souhaitent le plus beau des Noël, avec les personnes que vous avez choisies et qui vous aiment pour ce que vous êtes. Cette année, on ne se laisse pas marcher sur les pieds! L'oncle macho, la grand-mère contrôlante, le cousin futur PDG, on les remets à leur place! Ou on les ignore. Mais surtout, on ne les laisse pas gâcher notre journée ;) Un beau noël mauve et noir à toutes et tous!

mercredi 15 décembre 2010

Et la Mère Noël elle?

Une nouvelle via le Le féminin l’emporte, On ne tue pas un Père Noël tous les 2 jours 1/2..., en France
«Début novembre 2010, le dessin animé «Ratatouille» est diffusé sur TF1. Les enfants sont devant la télé. Pause publicitaire... avec le Crédit Mutuel : un père apprend à son fils (trentenaire) que «le Père Noël n’existe pas». De nombreux parents se disent choqués, un groupe facebook de lobbying contre cette publicité est créé, le Crédit Mutuel s’excuse et promet de ne pas refaire la même erreur. Depuis cette date, le Crédit Mutuel a fait modifier sa publicité, et les droits à l’existence du Père Noël sont dorénavant respectés. (toute l’affaire rappelée ici sur Rue89)

Les femmes aimeraient avoir droit aux mêmes égards ! La Meute contre la publicité sexiste et de nombreux-ses individu-es dénonçent toujours la publicité «oublier le cantal ça peut être fatal», financée en partie avec l’argent public. (Action La Meute à lire ICI et ma précédente note ICI)

Nous n’avons pas de réponse. Le Conseil Régional d’Auvergne et le Conseil Général du Cantal font la sourde oreille. Le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP) a refusé d’enregistrer notre plainte car il ne voit pas le problème. Pourtant chaque jour, des femmes sont vraiment insultées, battues, par leur conjoint, exactement pour les motifs mis en scène par cette publicité. En France, tous les 2 jours 1/2, à cause de la violence conjugale une femme n'existe plus. Heureusement, le Père Noël est là. »


Il semble qu'une publicité qui annonce la non existence du Père Noël aux enfants soit une violence trop insupportable pour les parents, les psychologues et les enfants;
« La banque ne recule devant rien en s'attaquant aux rêves des enfants et en heurtant la sensibilité des plus jeunes d'entre eux ! »

« Retirer cet imaginaire à l'enfant, comme lui annoncer soudainement, en période de fête, que le Père Noël n'existe pas, pourrait être vécu comme une punition ou un mensonge. Lui supprimer cette part d'imaginaire, c'est comme lui ôter une part de son enfance. »


et que cette violence mérite des excuses et un retrait de la publicité immédiatement sans trop de résistance, tandis que pendant ce temps... les féministes françaises (et à travers le monde) luttent toujours pour dénoncer la banalisation de la violence contre les femmes et le sexisme dans la publicité.

À quand un tel élan d'indignation envers la non reconnaissance du droit à l'existence dans la dignité et le respect de la moitié de l'humanité?

Mère Noël a t'elle le droit d'exister elle aussi?


G.S.

samedi 11 décembre 2010

Femmes, genre et poker


Annie Duke

J’ai trouvé une étude sur les joueurs et joueuses de poker qui inclut une partie consacrée aux rapports de genre. Je n’avais jamais vu d’analyse sur ce sujet et c’est assez pertinent comme thème puisque le poker est encore une chasse gardée masculine malgré la percée des femmes notamment au niveau professionnel.

Représentations, trajectoires et habitudes de jeu chez les joueurs de poker de 16 à 25 ans
La section Genre et poker p.82-88



Laurence Grondin

Suite à une demande de la Direction de la santé publique de Montréal,qui s'intéresse à la hausse de popularité du poker, ils ont eu mandat d’enquêter sur le profil social, les habitudes de jeu, les trajectoires et les représentations sociales du poker chez les jeunes de 16 à 25 ans. Des entrevues ont été faites avec 2 filles et 8 garçons. Au cours de leurs travaux, ils en sont venus à s’intéresser aux rapports de genre dans l'univers du poker et à la sous‐représentation des femmes parmi ceux qui y jouent.


Certains passages sont très intéressants et révélateurs…

«Au cours de nos entrevues, nous avons questionné directement nos répondants sur la faible présence des femmes dans le monde du poker. Leurs réponses nous ont aidés dans la mesure où nous avons remarqué qu'ils avaient tendance à parler des femmes en faisant référence aux aptitudes nécessaires pour être un bon joueur de poker, aptitudes qu’ils croient qu’elles n’ont pas. Il semble en effet que les caractéristiques associées au succès sont en fait très proches de la définition de la masculinité dans notre société. Les joueurs (et joueuses) croient donc qu'il y a moins de femmes qui jouent au poker parce qu'elles sont moins compétitives, ont moins le désir de vaincre, sont moins intéressées à prendre des risques, sont moins stratégiques, sont moins rationnelles et plus émotives. Les joueurs croient donc qu'elles sont moins attirées par le poker parce qu'elles n'ont pas les aptitudes nécessaires pour y avoir du succès, que le poker serait plus masculin que féminin.
[…]En effet, même lorsque nous avons pu entrer en contact avec des femmes qui y jouaient au poker, celles‐ci étaient plutôt réticentes à l'idée de participer à nos travaux, disant ne pas être de « vraies » joueuses. Ce commentaire nous a semblé curieux puisque leurs habitudes de jeu étaient tout à fait comparables à celles de certains autres joueurs mâles ayant participé à l'étude.

[…]En effet, le poker est apparu à une époque où d'importantes divisions de genre empêchaient les femmes de s'adonner au poker avec les hommes. Les conditions de l'époque ont donc créé une situation qui a fait du poker un jeu qui fut d'abord associé à la masculinité. Cette image s'est ensuite perpétuée dans la culture populaire et a toujours fait partie des stéréotypes entourant le poker. Encore aujourd'hui, on peut constater cette situation dans la publicité produite par l'industrie du poker et même dans des films populaires qui en traitent, comme Maverick, Rounders ou Lucky You. À ce titre, nous avons déjà évoqué comment les aptitudes considérées comme permettant d'avoir du succès au poker par nos répondants sont en fait toutes des caractéristiques associées à l'identité masculine dans notre société. Le développement du poker dans les dernières années ne semble pas avoir mis fin à cette situation. Il y a toujours prédominance des hommes, et ce même sur Internet, qui permet pourtant de jouer en faisant abstraction de l'idée de genre. En effet, de récents chiffres montrent que plus de 70% des joueurs qui s'adonnent au poker en ligne sont des hommes (eCOGRA, 2007, p.8).
[…] En effet, des chercheurs ont mis en lumière le phénomène du gender swapping (changement de genre) où des joueurs vont volontairement se faire passer pour une personne du sexe opposé pour modifier la nature de leurs relations avec les autres joueurs. Des femmes vont ainsi se créer un compte sur un site de jeu où elles s'identifient en tant qu'homme et adoptent un pseudonyme à résonance masculine alors que des hommes font l'inverse. Les femmes le font principalement parce qu'elles sentent que les joueurs, qui sont majoritairement des hommes, ne les traitent pas de la même manière que leurs adversaires masculins.
[…] Nous pouvons donc conclure que la culture du poker et l'image du joueur sont marquées par une forte identité masculine qui fait que les femmes ne sont pas traitées de manière tout à fait égale par les joueurs. Ceci expliquerait pourquoi elles sont beaucoup moins nombreuses à y jouer et que celles qui y jouent ne veulent pas se définir comme joueuses afin d'éviter d'être associées à cette image. »

Juste pour illustrer un peu la représentation des femmes dans ce milieu voici la couverture d'un magazine sur le poker...



D’ailleurs de 2004 à maintenant, il est arrivé seulement 3 fois (excluant la couverture ci haut) qu’une joueuse figure sur la couverture de ce magazine (Octobre 2005, Février 2007 et Juin 2010) heureusement, sur ces autres couvertures, celles-ci ne sont pas en lingerie et semble y figurer pour leur compétences et leurs habiletés plutôt que pour amuser ces messieurs!

D'ailleurs, j'ai pu voir que des tournois et des clubs de femmes non mixte existent dans le but d'essayer d'attirer des adeptes et de développer la confiance en soi des femmes en leur offrant un milieu sans commentaires sexistes et attitudes machos.

G.S.

vendredi 10 décembre 2010

Lettre à Juliette l'éternelle célibataire.

Pour celles d'entre vous (montréalaises probablement, désolée pour les autres) qui lisez parfois
le journal Métro, vous êtes peut-être déjà tombées sur les chroniques de Juliette l'Éternelle Célibataire. Juliette nous parle de célibat et de comment s'en sortir d'une manière toute personnelle. Voici notre réponse à sa chronique du 9 décembre.

Chère Juliette,

Sache que je compatis avec toi! En tant que célibataire, je comprends l'abîme de douleur dans lequel tu te trouves. Si tu ne m'avais pas éclairée avec tes trucs pour passer l'hiver, comment aurais-je survécu?

Comment n'avais-je pas pensé à m'acheter un coussin en "minou" pour personnifier l'amant que je n'ai pas? Comme tu le dis si bien : "il ne (me) fera peut-être pas monter au 7e ciel", nous savons toutes deux qu'il nous faut absolument un homme pour être satisfaite sexuellement! Grâce à tes lumières, j'aurai maintenant moi aussi une "présence rassurante dans (mon) grand lit queen", dire que j'ai vécu dans la terreur jusqu'à maintenant.

Comment n'avais-je pas pensé à me "coller contre un inconnu dans le métro" pour aller chercher un peu de l'affection qui me fait cruellement défaut? Je n'avais pas compris que mes amis et ma famille ne me fournissait pas une réelle affection! Il est beaucoup mieux de profiter de l'achalandage du métro pour tirer de l'affection d'un étranger contre son gré. Je comprendrai maintenant que si un inconnu me touche dans le même contexte ce n'est que parce qu'il est aussi seul que moi!

Comment n'avais-je pas pensé à "partir à la chasse aux "emo", moi qui les aime tellement. Les calins gratuits ne remplacent pas une douce moitié, mais ils peuvent au moins temporairement adoucir mon malheur!

Comment n'avais-je pas pensé à m'acheter un animal de compagnie? S'acheter un animal dans le seul but de pouvoir le caresser de temps à autres, quelle bonne idée! Peu importe les responsabilités que cela implique, en autant qu'il me fournisse une réservoir d'affection à portée de main. Merci surtout de me rappeler que je ne serai pas toujours célibataire et qu'en conséquence je ne dois pas acheter un petit chien de fille, mais plutôt un gros chien, car les hommes les préfèrent!

Finalement, merci Juliette de m'avoir fait réalisé à l'aide de ta "liste non exhaustive et humoristique" que mon statut de célibataire devait me remplir de désespoir. Je croyais, je sais c'est honteux, que je pouvais être heureuse sans être en couple. Maintenant, je sais que je suis comme une morte-vivante et que je dois à tout prix me trouver un partenaire!

Continue ton beau travail Juliette.

De ta fan #1,
Furie

Vous l'aurez compris, mon ton est sarcastique! Je voulais seulement monter l'énervement dans lequel me plonge ces fréquents dénigrements du célibat dans les médias. Cette idée qu'une femme ne peut être heureuse seule a assez duré. En complément : ce billet sur Sociological Images qui arrive à point nommé!

samedi 4 décembre 2010

La grève de la robe - GrévistEs III

En ce temps de colère et révolte étudiante à travers le monde (notamment ici, en Italie et en Grande-Bretagne), j'ai pensé mentionner dans les prochains jours quelques contextes de grèves historiques où les femmes ont eu un rôle majeur! On parle peu de leur participation à l'effervescence syndicale, et pourtant...

On ne peut pas parler de grèves féminines au Québec sans parler des "grèves de la guénille" ayant eu lieu en 1934 et 1937, où pas moins de 4000 et 5000 femmes étaient dans la rue.

Archives de la FTQ. Grève de 1937.

Je laisse la merveilleuse Léa Roback, communiste, féministe et une pionnière de l'organisation syndicale, vous raconter les conditions de travail de l'époque et le contexte de ces grèves. Si vous avez le temps pour écouter juste un des trois liens, c'est celui là qui compte. ;)

La grève de la robe - Archives Radio-Canada

Les conditions de travail de ces ouvrières étaient horribles. Elles étaient payées à la pièce, ce qui signifie que la plupart devaient ramener du travail à la maison pour survivre. Elles étaient constamment à la merci de leurs contremaîtres masculins. Le salaire moyen pour 60 heures était de 8-9$, mais les favorites pouvaient avoir plus parfois en échange de faveurs sexuelles. Le contremaître pouvaient les renvoyer à la maison le matin sans aucune explication. Les lieux de travail n'étaient pas entretenu, elles devaient côtoyer la saleté et la vermine. Les femmes n'avaient rien à perdre et c'est pourquoi elles se sont jetées dans la lutte.

Avec la grève de 3 semaines de 1937, les femmes obtiennent la reconnaissance de leur syndicat, la semaine de 44 heures et une augmentation de salaire passant de 11$ à 16$ par semaine.

Je vous conseille aussi cette entrevue avec une ouvrière parlant de leur exploitation.

Et finalement une grève qui vient 40 ans après les autres et dont nous parle Madeleine Parent, une autre pionnière du syndicalisme.

La grève des midinettes en 1983 - Radio-Can

vendredi 3 décembre 2010

La Couverture Vivante (4 déc.)

La Couverture Vivante, c'est un projet lancé en 2008 et qui fait le tour du monde.
C'est surtout de milliers de carrés de tissus, chacun d'entre eux ayant sa propre histoire et son propre message, cousus ensemble pour former une couverture infinie recouvrant le monde et transportant un message de paix.


Le projet essaie de rejoindre des femmes de tous les milieux, alphabétisation, prison, militance, etc. Pour voir ce que les femmes ont fait jusqu'à maintenant, explorez la couverture sur le site internet du projet.

L'équipe est présentement à Montréal et participera demain le 4 décembre à une soirée spectacle. Elles sont à la recherche de femmes voulant témoigner et partager un message féministe sur la couverture. L'appel est lancé entre autres aux groupes communautaires qui voudraient organiser des séances de confection. La soirée de demain comporte une présentation du projet, un spectacle et une soirée dansante. Les informations sont sur l'affiche.

jeudi 2 décembre 2010

Le "Summum" de la médiocrité

J'ai assisté cette semaine à une conférence très intéressante donnée par Lori Saint-Martin, professeure de littérature et chercheuse à l'Institut de recherche en études féministes de l'UQAM.

La conférence, intitulée "Ce que la presse masculine dit aux hommes", comprenait des résultats préliminaires de recherche qu'elle mène entre autre sur le magazine Summum.

Sans surprise, ses conclusions étaient que Summum était un magazine sans substance, avec un contenu très pauvre et qui présentait une image des hommes et des femmes très restreinte et stéréotypée. Elle énonçait entre autre les constats suivants:

1- Beaucoup d'hommes habillés et énormement de femmes à poil.


Summum se targue d'être "sexy mais non vulgaire" et ne veut pas être associé à des magazines pornographiques comme Playboy. Je vous laisse juger de l'atteinte ou non de cet objectif...




2- Le contenu rédactionnel est merdique.

Le contenu est axé sur des chroniques techno-auto-sexo principalement. On retrouve à chaque numéro un "dossier" de deux pages sur un "enjeu" de société. Exemple, ce mois-ci, Summum nous parle d'immigration clandestine. On s'entend qu'en deux pages, dont une de photo, tu fais pas trop le tour du sujet. Ce pseudo-vernis intellectuel craque assez vite de toute façon considérant que le 3/4 du magazine est constitué de photos de filles.

3- La construction des genres....s't'une job payante ça?

On s'en doutait, la vision des sexes présentée est essentialiste. On verra par exemple dans une chronique que "les femmes ne sont biologiquement pas faites pour le cul", sans plus d'explications. On associera allègrement l'homme au barbecue et la femme à la moppe. Plus que tout, on fera un éloge infini de cette merveilleuse complémentarité des sexes dans une floppée de chroniques psycho-sexo-pop qui justifieront que les hommes aient besoin d'écouter de la porno et de fourrer partout à cause de leurs gamètes reproductrices à tête chercheuse.

4- Fuck les féministes!

On en parle peu (heureusement), car en mal. On dénonce le Conseil du statut de la femme, le féminisme paléolithique et castrant. Les seules bonnes féministes (selon eux) sont celles qui dénoncent les autres plus "radicales" (comme celles du CSF...).

5 - Il n'y a qu'un seul type d'homme.

En voulant se détacher complètement du modèle du magazine féminin, Summum a créé un homme qui n'éprouve aucun sentiment à part de de l'excitation et de la colère. Un homme pour qui toutes les relations interpersonnelles (on s'entend qu'ils n'utilisent pas cette expression là!) avec les femmes ne repose que sur les rapports sexuels. Un homme plutôt seul, car on ne parle même pas de famille, d'amis ou de collègues dans ces pages. La masturbation est un plaisir solitaire faut croire. ;)


Certains me diront peut-être : "Oui, mais ya Summun Girl aussi, c'est égalitaire tu vois." Non.
Je concède le gars en bobettes sur la couverture, c'est tout. Summum Girl, c'est des pages et des pages de conseils relationnels, de "Comment faire grimper son homme aux rideaux en 2 étapes faciles", et de tests stupides. Summum Girl, ça parle de maquillage, de linge pis de comment plaire à tout prix.

Un exemple. Sur le site de Summum, on a en permanence des filles de toutes les régions du Québec qui soumettent leur candidature (sous forme de photos sexy) pour être la Summum girl du mois, la girl next door hot. Pour qu'elle gagne, les gars doivent voter pour elle sur le site à chaque mois. Sur le site de Summum Girl, le seul concours qu'il y ait eu, c'était Célibataires Hot et je ne suis pas certaine que les filles avaient à voter. Donc les filles se cherchent un chum, et les gars se cherchent une pl***e.

Somme toute, Summum c'est de la grosse marde. Ce n'est qu'un outil de plus pour renforcer les stéréotypes et objectiver les femmes (et même les hommes avec Summum girl) de plus en plus. En plus, personne peut s'en sauver en disant qu'il l'achète pour les articles! Messieurs qui consommez Summum, s'il-vous-plaît, achetez autre chose...genre le Monde Diplomatique là, pas genre Penthouse!

mercredi 1 décembre 2010

Pause-pipi et marée rouge.

Vous voulez connaître la dernière invention ridicule d'un patron pour contrôler ses employées?

Un patron norvégien oblige ses employées à porter un bracelet rouge indiquant qu'elles ont leurs règles. Ce dispositif vise à justifier leurs fréquents passages aux toilettes. L'article qui parle des droits des travailleurs et travailleuses à aller aux toilettes lorsqu'illes en ont besoin est très intéressant. Ce qui m'intéresse plus particulièrement, c'est l'impact que ça peut avoir sur ces femmes que tout le monde sache à quel moment elles sont menstruées.

'Ben coudonc, es-tu dans ta semaine?" Je suis certaine qu'il vous est toutes arrivées de vous faire poser cette question, en particulier à un moment ou vous étiez "émotives" ou en colère. C'est frustrant, non?

Imaginez que les gens sachent précisément à quel moment vous avez vos règles. Ça veut probablement dire que si vous exprimez des émotions ou des critiques pendant cette période vous serez automatiquement discréditées par vos collègues des deux sexes sous prétexte de flux hormonal. Peu importe la légitimité de vos interventions, vous serez prises à la légère. Je veux même pas imaginer le désastre.

Est-ce qu'il y a un bracelet brun pour la diarrhée et un jaune pour les infections urinaires?

GrévistEs! II

En ce temps de colère et révolte étudiante à travers le monde (notamment ici, en Italie et en Grande-Bretagne), j'ai pensé mentionner dans les prochains jours quelques contextes de grèves historiques où les femmes ont eu un rôle majeur! On parle peu de leur participation à l'effervescence syndicale, et pourtant...

Les infirmières au Québec ont été l'un des premiers groupes à lutter à la fois pour de meilleurs conditions salariales et de travail, mais également par soucis d'améliorer les services de santé offerts à la population. À travers le temps, certaines de leurs nombreuses luttes ont marqué l'actualité québécoise...

Groupe de grévistes lors de la grève des infirmières de Ste-Justine.Année: 1963. © Archives de la CSN.

Grève des infirmières à l'hôpital Sainte-Justine en 1963

C’est la première grève de la fonction publique au Québec. Les grévistes sont exclusivement des femmes (235 infirmières), car la profession d’infirmière était strictement réservée aux femmes jusqu’en 1969. Elles grèvent durant 1 mois et réclame de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires et un rôle accru dans l'organisation des soins de santé. À cette époque, les hôpitaux sont encore dirigés par les communautés religieuses. Or, on souhaite que ce soit le gouvernement qui prenne en charge la gestion du réseau de la santé. Les infirmières de Sainte-Justine faisaient partie de l’Alliance des infirmières de Montréal, syndicat affilié à la CSN. Elles ont obtenu la création du Comité des Soins Infirmiers (CSI), l’affichage des postes vacants, la liste des définitions et classifications des fonctions des infirmières, la rétroactivité des salaires et une clause de promotion en vertu de l'ancienneté et de la compétence. Cette grève, marquante dans l’histoire du Québec, a donné le coup d’envoi à un mouvement syndical en pleine ébullition parmi les employés de l’État notamment dans le réseau de la santé.

Sources :

Historique Sainte-Justine
Dossier historique Université de Sherbrooke

Grève générale illimitée des infirmières au Québec en 1999

Le 26 juin, les 47 500 membres de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) déclenche une grève illégale (selon l'ordonnance du Conseil des services essentiels). Les infirmières réclament des augmentations salariales de 6 % sur deux ans, plus 10 % de rajustement au chapitre de l'équité salariale. Le gouvernement fera le sourd d’oreille et adopte la loi 160 qui prévoit la perte de deux jours de paie par jour de grève illégale, jusqu'à concurrence de 20 % du salaire. Elles finissent par retourner au travail sans convention collective et avec des lourdes amendes dû aux lois antisyndicales.

Pour un aperçu du contexte: Reportage, archive vidéo, de radio-canada sur le sujet

Source: Radio-canada et Wiki

Demandes en 2010

En novembre, le syndicat qui représente une bonne partie des infirmières québécoises (la FIQ) c'est entendu avec le gouvernement après un an de négociations. Face à leurs demandes, le gouvernement c'est engagé à diminuer de près de moitié le recours au privé et sur d'importantes bonifications salariales.

Source: Les infirmières s'entendent avec Québec

G.S.