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mardi 12 février 2013

Méli-mélo de St-Valentin


Le 14 février, journée comme les autres? Occasion de fêter? Dans tous les cas, les Furies vous offrent un méli-mélo pour la St-Valentin!

-What If Everyone Had Only One True Soul Mate, a Random Person Somewhere in the World?
Si chaque personne a son âme sœur quelque part dans le monde, qu'est-ce que cela implique? Cet article analyse les quelques questions qui s'imposent face au concept d'âme sœur qui assume que chaque personne a une moitié qui lui est destinée. On ne connait rien d'elle, mais comme le veut le cliché romantique, dès le moment où leurs regards se croisent les deux personnes se reconnaitront. Est-ce que son âme soeur est toujours en vie? A-t-elle le même âge? La même langue, la même culture? Si sa trouvaille dépend d'un regard, combien de personnes regarde-t-on dans les yeux durant notre vie, question de calculer nos probabilités de la croiser? Devront-on créer un SoulMateRoulette afin de croiser le regard du plus grand nombre de personnes possible? Bref, une petite réflexion cocasse qui pousse un important cliché romantique aux limites de la logique!


- La St-Valentin se trouve également être, cette année, une journée importante de mobilisations féministes.

Marche commémorative pour les femmes disparues et assassinées
Justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées (Missing Justice) vous invite à assister, promouvoir et participer à la Marche commémorative pour les femmes disparues et assassinées.

Le jeudi 14 Février à 18h00, Métro St. Laurent Montréal
Évènement Facebook






V-Day One billion rising
Le 14 février 2013, à l’occasion du 15ème anniversaire de V-Day, fondation créée par Eve Ensler, l’auteure des Monologues du Vagin, un milliard de femmes et tous ceux qui les aiment se lèveront et danseront dans les rues pour demander la fin de cette violence.

Montréal
Rassemblement contre les violences faites aux femmes
Jeudi le 14 février
De 15h à 16h
Au Square-Victoria
(St-Antoine Ouest/rue du Square-Victoria)
Métro Square-Victoria (sortie Square-Victoria)

Évènement facebook

Sherbrooke
14 février à 16:30 devant la mairie de Sherbrooke, au coin Frontenac et Wellington.
Évènement Facebook


- Pour terminer en beauté, la traduction de la fin, pleine de sagesse, de cet article féministe sur la St-Valentin :

    En cette Saint-Valentin, je mets au défi chacune d'entre nous de prendre cette journée de l’amour pour la personne la plus négligée dans nos vies - nous-mêmes. Prenons soin de nous tout comme nous le faisons avec nos enfants ou nos proches. Faisons en sorte que tous les jours de l’année soit une St-Valentin féministe pour nous-même!


samedi 10 septembre 2011

Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes 2011



Je trouvais important de souligner cette journée en relayant un appel à l’action et en fouinant sur le web pour faire une petite liste de ce qui allait se passer au Québec!



Une initiative de :
La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), le Y des femmes de Montréal, la Maison d’Haïti, le Centre d’Aide à la famille (CAF),le Centre d’Aide aux Familles Latino-Américaines (CAFLA), le Centre des Femmes Sud-Asiatiques (SAWC), le Centre d’Encadrement des Jeunes Filles Immigrantes (CEJFI), et le Mouvement Contre le Viol (MCVI)

Dans le cadre de la Journée annuelle d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes qui aura lieu le vendredi 16 septembre prochain, marquez votre solidarité par un geste significatif pour :

-Dénoncer la violence et l’exploitation sexuelles envers les femmes et les filles ;
-Exprimer que les femmes en ont assez de mourir à tue-tête ;
-Dénoncer la violence subie majoritairement dans le privé de nos maisons, de nos familles, de nos relations ;
-Réclamer notre droit de profiter de l’espace public que la peur d’être agressées rend trop souvent menaçant ;
-Rappeler que l’exploitation sexuelle sous toutes ses formes (pornographie, marchandisation du corps/sexualité, pubs sexistes, etc.) n’est pas digne d’une société juste et équitable ;
-Affirmer que peu importe où nous sommes, ce que nous portons : « non » veut dire « non »!

COMMENT ?

Voici quelques exemples d’actions ou de gestes que vous pouvez poser…
-portez du rouge ou du violet
-discutez de la problématique avec vos ami-e-s
-réunissez-vous dans un endroit public pour chanter un slogan, une chanson
-entrez dans un lieu d’exploitation sexuelle de l’image (sexualisation) ou du corps (industriessexuelles) des femmes et poussez un grand cri de ras-le-bol
- organisez une marche symbolique avec un groupe de collègues
- klaxonnez exactement à 20 h
- ou encore inventez votre propre manière de rendre hommage à la lutte et de dénoncer la violence dont femmes et filles sont encore victimes aujourd’hui !

AGIR C’EST RECONNAÎTRE L’INTOLÉRABLE :
LE 16 SEPTEMBRE, MOBILISONS-NOUS ET AGISSONS !
Nous vous invitons à prendre des photos de vos actions et à nous les envoyer à : info@lacles.org

UN PEU D’HISTOIRE…

2011 est l’année du 35e anniversaire du premier Tribunal international des crimes contre les femmes suite auquel a eu lieu une marche aux chandelles dans les rues de Bruxelles appelée « Take back the night » (Reprendre la nuit) qui inspirera bon nombre de groupes.

En 1978, des féministes de San Francisco ont organisé une conférence intitulée « Contre la violence dans la pornographie et les médias » au cours de laquelle elles ont initié la marche « La rue, la nuit, femmes sans peur » sur Broadway, haut lieu de l’industrie porno et de la prostitution sous diverses formes.

Au Québec et au Canada, les premières manifestations ont eu lieu dès 1978. Au début des années 80, plus de 10 000 femmes occupaient les rues de Montréal, le soir, dans le cadre de ces marches, pour manifester leur détermination à faire reconnaître leur droit d’occuper l’espace public autant la nuit que le jour.Depuis, des marches continuent d’avoir lieu dans diverses villes mais en nombre restreint. L’année dernière, la CLES, le RQCALACS ainsi que les autres groupes

POUR PARTICIPER À L’ORGANISATION DE « LA RUE, LA NUIT FEMMES SANS PEUR » 2012, CONTACTEZ-NOUS : info@lacles.org


Plusieurs CALACS et groupes de femmes organisent des activités pour cette journée. Voici celles que j'ai dénichées, si jamais vous en connaissez d'autres simplement nous écrire : lesfuries@gmail.com


Maniwaki
Marche : La rue, la nuit, Femmes sans peur !
16 septembre 2011 • 19:00 - 22:00
Deuxième étage du centre des loisirs de Maniwaki
Page facebook de l’évènement


Drummondville
Marche de Solidarité
16 septembre 2011 • 18:30 - 21:30
Départ Parc Woodyatt
Accueil, animation, léger goûter dès 17h30
Beau temps, mauvais temps
Page facebook de l’évènement


Baie-Comeau
Une marche sous le thème une pour toutes et toutes pour elles contre la violence sexuelle.
16 septembre 2011 • 18:00
Information : Julie fréchette au 418-589-1714


Trois-Rivières
Conférence de Madame Gabrielle Lavallée, survivante de la secte de "Moïse" Roch Thériault.
15 septembre 2011 • 18h30
Musée québécois de culture populaire (Trois-Rivières)
Coût: 5$
*Réservation obligatoire: 819-373-1232

St-Jérôme
Marche pour dénoncer la violence sexuelle faite aux femmes
16 septembre 2011 • 18h30
Stationnement de la vielle gare de St-Jérôme


Lévis
Marche contre la violence sexuelle faite aux femmes
16 septembre 2011 • 20h00
Point de départ : le Parc de l'Îlot Fleuri Mgr. Déziel, situé devant l'Église Notre-Dame dans le Vieux-Lévis.


Québec
Geste d'éclat visant à souligner la Journée d'Action Contre la Violence Sexuelle Faite aux Femmes.
Le 16 septembre 2011 • 12h00 à 13h00
Cafétéria du pavillon De Koninck (Université Laval)
-Avec un chandail orange (si possible)
Pour inscription ou information : 418-522-2120

Montréal
30e édition de la Journée d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes : Spectacle bénéfice en solidarité aux femmes victimes de violence sexuelle en Haiti

Samedi 17 septembre 2011 • 19h
Au Bain Mathieu - 2915, rue Ontario Est, Montréal, Métro Préfontaine.
Coût du billet : 25 $ (30 $ après le 5 septembre)
Les profits réalisés seront versés à l'organisme Kay Fanm
Soirée animée par Maguy Métellus
Slam, chant, danse et autres performances offertes par des artistes exceptionnelles !




Vous pouvez également contacter votre CALACS le plus près pour savoir si elles ont organisé un évènement : Coordonnées des CALACS


G.S.

jeudi 8 septembre 2011

À la recherche de Dawn

Un documentaire qui vaut vraiment la peine d'être vu!

Dawn Crey. Ramona Wilson. Daleen Kay Bosse. Ce ne sont que trois des quelque 500 femmes autochtones portées disparues ou assassinées au Canada au cours des 30 dernières années. Dans À la recherche de Dawn, la cinéaste métisse Christine Welsh nous entraîne au cœur de la sombre expérience des femmes autochtones.

Depuis un quartier malfamé de Vancouver où plus d’une soixantaine de femmes ont disparu, jusqu’à Saskatoon, où des meurtres de jeunes femmes autochtones demeurent non résolus, en passant par « la route des larmes » dans le nord de la Colombie-Britannique, le film suit des militantes à la ténacité et au courage extraordinaires comme Janice Acoose, professeur d’université, et Fay Blaney, qui mobilisent leurs communautés pour enrayer la violence faite aux femmes.


Avertissement ce documentaire contient des propos sur les agressions sexuelles qui pourraient être bouleversants.







Il y a également un guide de sensibilisation et d'action très pertinent qui accompagne le documentaire!

Si vous voulez passer à l'action, il y a une marche au mois d'octobre;

Missing Justice et le Centre 2110 vous invitent à participer et apporter votre soutien à la sixième édition de la Marche et veille commémorative Sisters in Spirit

Montréal 4 octobre 2011 · 18 h au Square Cabot
(au coin des rues Sainte-Catherine et Atwater, métro Atwater).

Pour plus d'information, visitez www.missingjustice.ca ou www.centre2110.org.

G.S.

samedi 14 mai 2011

«Tu n'as pas le sens de l'humour...»

J'implose! «Tu n'as pas le sens de l'humour...»
Avez-vous déjà réfléchi à ce commentaire et sa signification?!?

La plupart du temps (enfin selon mon expérience) la fameuse phrase est dirigée vers quelqu'un-e qui conteste un commentaire, une initiative ou une toute autre chose. On lui rétorque alors, «Bah voyons, c'est de l'humour.», «Tu n'a vraiment pas le sens de l'humour.», «C'est juste pour rire...» etc.

On peut allègrement observer la dite phrase sur le net notamment lorsque des personnes vont dénoncer des pages Facebook racistes ou sexistes. Les personnes interviennent sur le mur pour mentionner que le groupe en question est offensant et haineux et une partie des membres leur répondent , c'est juste des blagues... vous n'avez pas le sens de l'humour.

Mentionnons que ces groupes portent des noms (tous très drôles) comme : Aryan brotherhood, Women belong in the kitchen, beaten if they refuse, It's not rape, its surprise sex, I feel badass when I tell a racist joke in public etc.

Sérieusement, quand on y pense, dire «Tu n'a pas le sens de l'humour» suite à un commentaire qui explique que c'est offensant lance quel message? Quel est sont utilité (elle doit en avoir une si les gens l'utilisent)?

Pour moi le message est clair : Malgré que tu aies énoncé un malaise, je ne remettrais pas en question mon comportement, je ne m'excuserais pas, je vais même te reprocher de t'avoir exprimé, car je peux tout dire sous le couvert de l'humour et c'est toi qui est dans le tort.
Bref, une expression qui permet de ne pas remettre en question les différentes oppressions : racisme, sexisme, homophobie/lesbophobie etc.


Pour aller un peu plus loin... des articles!

A woman walks into a rape, uh, bar

Pourquoi les blagues sexistes nous donnent la nausée

Why rape jokes aren't harmless fun.

Homosexualité dans le sport. Des blagues qui font mal

Rape Jokes Aren’t Funny, Nigel Lythgoe

Vidéos

Gay & Lesbian Jokes Are Not Funny


L'humour après tout, n'est-ce pas des gens qui sourient, qui sont heureux et non pas qui se sentent mal, attaqués ou exclus. Avoir le sens de l'humour, ça ne serait pas plutôt justement de faire la différence entre ce qui est drôle et ce qui fait violence.


Pour terminer, une petite chanson qui me trotte dans la tête quand j'entends... «Tu n'as pas le sens de l'humour...»



G.S.

mercredi 15 décembre 2010

Et la Mère Noël elle?

Une nouvelle via le Le féminin l’emporte, On ne tue pas un Père Noël tous les 2 jours 1/2..., en France
«Début novembre 2010, le dessin animé «Ratatouille» est diffusé sur TF1. Les enfants sont devant la télé. Pause publicitaire... avec le Crédit Mutuel : un père apprend à son fils (trentenaire) que «le Père Noël n’existe pas». De nombreux parents se disent choqués, un groupe facebook de lobbying contre cette publicité est créé, le Crédit Mutuel s’excuse et promet de ne pas refaire la même erreur. Depuis cette date, le Crédit Mutuel a fait modifier sa publicité, et les droits à l’existence du Père Noël sont dorénavant respectés. (toute l’affaire rappelée ici sur Rue89)

Les femmes aimeraient avoir droit aux mêmes égards ! La Meute contre la publicité sexiste et de nombreux-ses individu-es dénonçent toujours la publicité «oublier le cantal ça peut être fatal», financée en partie avec l’argent public. (Action La Meute à lire ICI et ma précédente note ICI)

Nous n’avons pas de réponse. Le Conseil Régional d’Auvergne et le Conseil Général du Cantal font la sourde oreille. Le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP) a refusé d’enregistrer notre plainte car il ne voit pas le problème. Pourtant chaque jour, des femmes sont vraiment insultées, battues, par leur conjoint, exactement pour les motifs mis en scène par cette publicité. En France, tous les 2 jours 1/2, à cause de la violence conjugale une femme n'existe plus. Heureusement, le Père Noël est là. »


Il semble qu'une publicité qui annonce la non existence du Père Noël aux enfants soit une violence trop insupportable pour les parents, les psychologues et les enfants;
« La banque ne recule devant rien en s'attaquant aux rêves des enfants et en heurtant la sensibilité des plus jeunes d'entre eux ! »

« Retirer cet imaginaire à l'enfant, comme lui annoncer soudainement, en période de fête, que le Père Noël n'existe pas, pourrait être vécu comme une punition ou un mensonge. Lui supprimer cette part d'imaginaire, c'est comme lui ôter une part de son enfance. »


et que cette violence mérite des excuses et un retrait de la publicité immédiatement sans trop de résistance, tandis que pendant ce temps... les féministes françaises (et à travers le monde) luttent toujours pour dénoncer la banalisation de la violence contre les femmes et le sexisme dans la publicité.

À quand un tel élan d'indignation envers la non reconnaissance du droit à l'existence dans la dignité et le respect de la moitié de l'humanité?

Mère Noël a t'elle le droit d'exister elle aussi?


G.S.

jeudi 25 novembre 2010

Ça bouge! (du 25 nov. au 6 déc.)

C'est aujourd'hui que commençaient les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes . 14 propositions , une pour chaque victime de Polytechnique, sous forme d'autocollants ont été faites pour atteindre cet objectif. En voici quelques-unes:

  • Dénoncer les publicités sexistes
  • Dénoncer l'idéal de beauté qui nous est imposé
  • Refuser que les droits des femmes servent de prétexte à la guerre
  • Intervenir si nous entendons des paroles violentes ou sexistes
  • Intervenir lorsqu'une femme se fait harceler ou violenter
  • Dénoncer les propos antiféministes
  • Dénoncer la banalisation de la violence
À chaque jour durant cette campagne se dérouleront diverses activités. Vous trouverez les informations nécessaires sur le site de la FFQ entre autres. Le point culminant sera la commémoration de l'attentat de Polytechnique le 6 décembre.

En France, les associations Mix-cité, Osez le féminisme et Collectif féministe contre le viol lançaient hier une vaste campagne contre le viol : "La honte doit changer de camp".



Et puis en cette journée de la jupe organisée par le regroupement français Ni putes Ni soumises, on se demande quoi en penser. Voici une entrevue très intéressante avec l'historienne féministe Christine Bard. J'en retiens pour vous la fin :

Que pensez-vous de l’initiative «La journée de la jupe»? Y a-t-il des précédents?

Le printemps de la jupe existe depuis 2006: c’est une très belle initiative, partie d’un lycée agricole près de Rennes. Les élèves y sont amenés à réfléchir aux relations entre les sexes, au sexisme, à la violence. C’est une association extérieure à l’établissement (Libertés couleurs) qui intervient pour libérer la parole des jeunes: des jugements portés sur le vêtement, on passe vite à des questions qui relèvent de la gestion de la mixité.

La journée de la jupe de NPNS est de nature différente. Il faudra en faire le bilan. Je me demande si les femmes qui ont connu l’interdiction du pantalon lorsqu’elles étaient élèves seront enthousiastes.

La jupe, après avoir été symbole du sexisme, peut-elle devenir celui de l’antisexisme? C’est possible, mais le risque est grand de recréer une assignation identitaire. La «fierté féminine» peut servir des objectifs politiques progressistes autant que conservateurs (voir Sarah Palin et les tubes de rouge à lèvres brandis dans ses meetings).

A mon sens la jupe ne pourra devenir vraiment libératrice que si elle concerne aussi les hommes. Combien d’hommes aujourd’hui porteront la jupe pour dénoncer les violences que subissent tant de femmes?


Alors, on revendique la jupe ou pas?

jeudi 11 novembre 2010

Pousse...Pousse...POUSSE! Un exemple à suivre sur l'accouchement.

J'ai entendu, lu, vu plusieurs témoignages de femmes concernant leur expérience d'accouchement à l'hôpital. Le bilan, c'est qu'il y en a quelques-unes de chanceuses pour qui tout se passe bien et beaucoup pour qui l'expérience s'avère très éprouvante entre autre à cause du traitement donné par le personnel soignant.

Les principaux problèmes : la logique marchande et le non-respect du corps et du rythme de la femme.

Les femmes sont constamment brimées dans leurs droits durant la grossesse mais aussi durant l'accouchement. Si le travail s'annonce très long, si la place manque, les médecins n'hésiteront pas à provoquer, précipiter l'accouchement pour une plus grande efficacité. On poussera les femmes à accepter la péridurale à tout prix, encore pour raccourcir le processus. On procédera à des césariennes lorsque ce n'est pas nécessaire pour sauver du temps. On obligera la femme à être couchée sur la civière, les jambes élévées alors que des études prouvent que ce n'est pas du tout la position idéale. On séparera très rapidement la femme de son enfant sous différents prétextes. Toutes ces opérations sont pratiquées souvent sans réellement informer les femmes, en dénigrant leurs incertitudes, en attribuant leurs doutes légitimes aux hormones, à la peur, à la panique, etc. Il n'est pas tenu compte des droits de la femme de consentir en pleine connaissance de cause à ce que lui est proposé. Évidemment certains hôpitaux ont des politiques infiniment plus respectueuses du rythme et des besoins des femmes. Des organismes comme le Regroupement Naissance-Renaissance travaillent sur ces enjeux depuis longtemps. Elles font entre autre la promotion de la profession de sage-femmes, des maisons de naissance, etc.

Le Venezuela a fait un grand pas dans la reconnaissance du phénomène en 2007 lorsqu'il a ajouté le concept de "violence obstétrique" dans "The Organic Law on the Right of Women to a Life Free of Violence". Le concept est en gros défini comme étant
"…the appropriation of the body and reproductive processes of women by health personnel, which is expressed as dehumanized treatment, an abuse of medication, and to convert the natural processes into pathological ones, bringing with it loss of autonomy and the ability to decide freely about their bodies and sexuality, negatively impacting the quality of life of women.”

Traduction approximative : l'appropriation du corps et des processus reproductifs des femmes par le personnel médical, qui s'exprime par un traitement déshumanisé, une médication abusive. La transformation de processus naturels en pathologies, accompagné d'une perte d'autonomie et de la capacité de décider librement pour les femmes en ce qui concerne leurs corps, leur sexualité. En bref, des comportements ayant un impact négatif sur leur qualité de vie.

Plusieurs actes sont identifiés comme étant de la violence obstétrique.
(1) Untimely and ineffective attention of obstetric emergencies; (2) Forcing the woman to give birth in a supine position, with legs raised, when the necessary means to perform a vertical delivery are available; (3) Impeding the early attachment of the child with his/her mother without a medical cause thus preventing the early attachment and blocking the possibility of holding, nursing or breast-feeding immediately after birth; (4) Altering the natural process of low-risk delivery by using acceleration techniques, without obtaining voluntary, expressed and informed consent of the woman; (5) Performing delivery via cesarean section, when natural childbirth is possible, without obtaining voluntary, expressed, and informed consent from the woman.

Donc 1 - Attention prématurée et inefficace accordée aux urgences obstétriques.
2- Obliger les femmes à accoucher couchées, les jambes levées...
3- Nuire à la création du lien mère/enfant en les séparant sans causes médicales dès la naissance.
4- Altérer le processus naturel d'accouchement en utilisant des moyens pour l'accélérer sans avoir un consentement conscient et volontaire de la femme.
5- Utiliser la césarienne lorsque non-nécessaire, sans consentement, etc.

Cette loi ne couvre pas toutes les situations abusives et violentes pouvant arriver aux femmes durant l'accouchement, entre autre ce que les anglophones appellent le "birth rape", c'est-à-dire l'introduction à répétition ou non de doigts ou d'objets dans le vagin de la femme sans son accord et sans justification suffisante. Cette loi constitue malgré tout un très bon début, déjà beaucoup plus poussé que ce qui existe ici. Espérons qu'elle est réellement appliquée. Il semble qu'en 2008, il y avait toujours un manque d'information et que les résultats escomptés n'étaient pas au rendez-vous.

Somme toute, pas de doute qu'il y a encore énormément de chemin à faire pour que les femmes se réapproprient totalement le contrôle de leurs fonctions reproductrices...

Un premier petit pas à faire si vous voulez: signer cette pétition sur les maisons de naissance ;)

mercredi 22 septembre 2010

Chaines de lettres et contrôle social

J'ai une connaissance qui ma fait part d'une chaîne de lettre qu'elle avait reçue.
(heureusement pour moi j'ai réussi à faire comprendre à mes contacts de ne plus m'envoyer des canulars ou hoax en anglais alors j'en n'en reçoit presque plus) Je connaissais le fameux ''hotmail va fermer envoyer ceci...'', ''La petite une telle est atteinte d'une maladie rare, AOL va envoyé 5 sous pour chaque email envoyer...'' etc etc etc... mais là c'était un autre type de chaines de lettres à la sauce légende urbaine.

Le message ce résume à ceci:
Subject: Message provenant de la Sûreté du Québec, de Québec IMPORTANT

DITES-LE À VOS FILLES, BRUES, NIÈCES, GARDIENNES, VOISINES, ETC...

Le 10 septembre 2005, une femme au bar The Rain à Halifax a été enlevée par 5 hommes. Selon l'hôpital et des rapports de police, ils l'auraient violé avant de se débarrasser d'elle.

[…]
Ils auraient combiné ce médicament avec du Progesterex, qui est une petite pilule de stérilisation. Le médicament est maintenant utilisé par des groupes de violeurs et sert principalement à stériliser leurs victimes. Progesterex est disponible chez les vétérinaires pour stériliser de gros animaux.

Progesterex est utilisé avec Rohypnol, la drogue du viol. Comme avec Rohypnol, tout ce qu'ils doivent faire est de verser un goutte du produit dans le verre d'une fille. Le matin suivant, elle n'a aucun souvenir de la nuit précédante. Progesterex, qui se dissout facilement dans des boissons, fait que la victime n'est pas consciente du viol et le violeur n'a pas besoin de s'inquiéter que sa victime tombe enceinte et puisse procéder à un test de paternité 9 mois plus tard qui pourrait l'identifier.

Les effets du médica ment NE SONT PAS PROVISOIRES - ILS sont P*E*R*M*A*N*E*N*T*S. Progesterex a été conçu pour stériliser des chevaux. N'importe qu'elle femme qui en prend NE POURRA JAMAIS TOMBER ENCEINTE.

[…]


Voir le message complet


J'ai bien sûr retrouver le message sur HoaxBuster (il y a également Hoaxkiller), un site qui répertorie les chaines de lettre et mentionne si elles sont des canulars ou non avec des explications pour appuyer leurs dires. À propos de cette lettre on explique que le Progesterex n'existe pas.

Après une petite recherche sur HoaxBuster, j'ai découvert que les chaines alarmistes sur le viol et les agressions sont très répandues et propagent des informations tous plus fausses les unes que les autres.

D'autre exemples:

Le Burundanga et les cartes
Cette information nous a été passée par Paul Bevan de l'unité d'agression sexuelle de NRPS.
SVP lire ce qui suit:
À une station service, un homme a approché une dame qui était en train
de remplir son réservoir à gaz. Il lui a offert ses services en tant que peintre et lui a laissé sa carte. Elle lui a dit non, mais a accepté sa carte pour faire preuve de bonne foi et est entrée dans sa voiture. […] Presque immédiatement, elle a commencé à se sentir étourdie et ne pourrait pas attraper son souffle. […] Apparemment, il y avait une substance sur la carte qui aurait pu sérieusement lui faire du tort. Cette drogue s'appelle le BURUNDANGA et elle est utilisée par des personnes qui souhaitent frapper une victime afin de la voler ou de tirer profit d'elle. Cette drogue est quatre fois plus dangereuse que la drogue du viol et est transmissible sur de simples cartes.
Prenez garde et assurez-vous de ne pas accepter des cartes d'un inconnu sur la rue et d'autant plus si vous êtes seule. Ceci s'applique à ceux qui font des visites à domicile et qui vous glissentune carte quand elles offrent leurs services.
VEUILLEZ ENVOYER CE MESSAGE D'ALERTE À CHAQUE FEMME QUE VOUS CONNAISSEZ.


En réalité: Cette drogue existe, mais le moyen de l'administrer est très différent.Il faut l'ingérer, parfois l'inhaler, et non pas seulement tenir une carte plus ou moins contaminée dans sa main.

Les méchants gitans kidnappeur de femmes et d'enfants

Objet : vol d'organes

ATTENTION !!! Cette information a été confirmée par téléphone par la police de Marseille.
Les Roumains enlèvent petits & grands; filles & garçons, pour des trafiques d'organes.
Il s'agit, entre autres, d'une vieille gitane qui demande de l'aide (tombée au sol, pour traverser etc..). La personne aimante se fait alors prendre au piège. Ils ont déjà agit dans plusieurs endroits à Marseille tel que : La Rose, La Cayoll, Beauvallon, Malpassé, La Viste etc...
Ils ont failli enlever un petit à Font-Vert. L'enlèvement de Fatima à Malpassé a été certainement un de leurs premiers enlèvements. Ils agissent de plus en plus à Marseille & ils sont de plus en plus nombreux. Ils ont plusieurs camionnettes bleues et blanches avec les vitres teintées noires ou parfois des camions 'Don du Sang'. Lorsque vous montez dans le camion, ils vous piquent pour vous endormir et ils font ce qu'ils veulent de vous. C'est comme la petite fille qui a été retrouvée morte, dans une colline de Marseille, vidée de ses organes.
Donc FAITES ATTENTION à vous. Maintenant, faites tourner à tous vos contacts, ça vous prendra même pas 5 minutes donc, c'est mieux de perdre 5 minutes plutôt que quelqu'un que tu aime.



En réalité:
Totalement faux, d'ailleurs cette chaîne en plus d'entretenir les préjugés envers les Roumains, aurait mené à des agressions envers des Roumains. Bien que le trafic d'organe existe, il faut se méfier des messages xénophobes.

Vol d'auto - spécial femme

Sujet : Vol de voiture

On n'est jamais trop prudent.
SOYEZ ATTENTIFS TOUT LE MONDE ! Soyez avisés qu'une nouvelle façon de voler une voiture est en opération. (Ceci peut aussi être employé comme complot pour ravir quelqu'un)

Imaginez: Vous marchez dans le stationnement, déverrouillez votre auto et montez. Vous verrouillez toutes les portes, démarrez et embrayez pour reculer et soudain, vous regardez dans votre miroir pour reculer de votre espace de stationnement et vous remarquez un morceau de papier de collé dans votre vitre arrière. Vous remettez la transmission à PARK, déverrouillez les portes et sortez de l'auto pour retirer ce morceau de papier (ou ce que c'est) qui obstrue votre vue. Lorsque vous êtes derrière l'auto c'est là qu'apparaissent les voleurs d'on ne sait où, qui sautent dans votre auto et partent !!! Votre moteur tournait (les dames auraient leur sac à main dans l'auto) et en plus ils vous passent presque sur le corps lorsqu'ils partent en vitesse avec votre auto. SOYEZ AVISÉS DE CE "NOUVEAU" STRATAGÈME QUI EST MAINTENANT UTILISÉ. Faites seulement partir et enlevez ce damné papier collé à votre vitre plus tard et soyez fiers d'avoir lu ce courriel. J'espère que vous le ferez parvenir à tous vos amis et votre famille SPÉCIALEMENT AUX FEMMES ! Un sac à main contient toutes vos identifications et vous ne voulez certainement pas que ces gens aient votre adresse à la maison. ILS ONT DÉJÀ VOS CLEFS !!!

En réalité : Littéralement possible à l'écrit mais peu probable en réalité étant donné tout les données à considérer, stationnement désert, manière dont le véhicule est garé etc... En fait, ce n'est pas une pratique utilisée par les voleurs.

Le parfum à l'éther

Mon amie a été approchée hier après-midi dans le stationnement du centre d'achat Fairview par deux hommes, lui demandant quel parfum elle portait.

Après ça, ils lui ont demandé si elle aimerait sentir un échantillon d'une nouvelle fragrance qu'ils seraient prêt à lui vendre à un prix très raisonable. Elle aurait probablement essayé si elle n'aurait pas reçu un e-mail il y a quelques semaines, l'avertissant du complot "Essayez notre nouvelle fragrance".

Les hommes ont continué à se tenir entre les voitures stationnées, probablement en attente d'une autre victime. Mon amie a arretée une autre femme qui s'en allait en leur direction, les a pointés et lui a dit comment elle avait reçu un e-mail au boulot l'avertissant que quelqu'un se présentait à vous dans un centre d'achat ou un stationnement, en vous demandant de SENTIR UN PARFUM qu'ils vendent pas cher. CECI N'EST PAS UN PARFUM - C'EST DE L'ETHER. Lorsque vous le sentez, vous perdrez connaissance et ils prendront tout ce qu'ils veulent-- votre sac à main, votre argent, vos paquets, et qui sait, quoi d'autre. Si ce n'était pas de ce e-mail, elle aurait probablement senti le "Parfum" !!

S V P PASSEZ CE MESSAGE À TOUTES VOS AMIES, ET SOYEZ ALERTE ET AVERTIE! CECI S'APPLIQUE AUX MAMANS, AUX FILLES, AUX GRAND-MÈRES,TANTES, SOEURS, ET AMIES.
SI VOUS ÊTES UN HOMME, PASSEZ LE MESSAGE À VOS FAMILLES ET AMIES.

Réalité : L'éther est un produit beaucoup trop volatil pour pouvoir endormir ou même étourdir une personne à l'air libre et en quelques inspirations. Pour ce faire, il aurait fallu que la victime accepte ou soit forcée de ne respirer que de l'éther pendant plusieurs secondes.


À force de saturer les boites de messages des femmes avec des lettres alarmistes remplies de faussetés et de crier au loup, on détourne l'attention des vraies préoccupations et on affaiblit les vrais messages de prévention. De plus, la lecture de tous ces messages me laisse un goût amer, on y lit le message que les femmes devraient constamment se méfier de tout le monde et avoir peur de toutes les situations. Bref, vous devez vivre dans la peur constante qu'un désaxé (tandis que c'est un fait avéré que les agressions sexuelles sont commises dans 80% des cas par une personne connue de la victime) vous attaque gratuitement n'importe où avec des tactiques plus tordues les unes que les autres et souvent avec des produits qui n'existent même pas. De plus chaque message invite ou vise à avertir particulièrement les femmes (ou plutôt les alarmées) et ne vise jamais à informer les garçons ou bien les invite à apeurer leur entourage féminin.

Alors par pitié ne transférez plus ces messages de légendes urbaines, vérifier leur véracité et écrivez à la personne qui vous l'a envoyé pour l'informer afin de briser la chaîne!



G.S

vendredi 23 juillet 2010

Panel de témoignages d'ex militaires sur l'armée et le genre

J'ai découvert l'association américaine IVAW (Iraq Veterans Against the War) qui essaie d'inclure une perspective de genre dans leur revendication, voici un de leurs panels de témoignages qui portait sur la thématique du genre et de la sexualité. Très intéressant d'écouter des récits provenant d'ancien-ne-s militaires qui dévoilent leurs réalités quotidiennes au sein de l'armée.

Pour ceux et celles qui ne parlent pas anglais, les vidéos sont accompagnées de texte en français qui résume rapidement les propos.

*Les textes sont des traductions libres des résumés qui se trouvent sur le site, avec quelques ajouts ou suppression que je trouvais pertinents



Abby Hiser

Abby Hiser a passé huit ans dans la Garde nationale du Wisconsin et a été honorablement renvoyée comme sergent en 2007. Elle décrit ses propres expériences qui montrent que les femmes dans l’armée font encore face à des préjugés et des obstacles qui les empêchent d’avancer. Ces incidents incluent des attouchements par un soldat masculin pendant un exercice de formation et les barrières qu’elle a rencontré pour avoir une promotion. Quand elle a surmonté finalement ces barrières, son autorité comme officier a été défiée.

Joe Wheeler

Joe Wheeler parle de son expérience de déploiement au Koweït au début de la guerre. Il fait une allusion rapide à une soldate qui pendant qu’elle prenait une douche n’a pas entendu les alarmes d’urgence qui indiquent de se cacher dans les bunkers et c’est faite violer par un soldat à ce moment. Le reste du témoignage parle de ces expériences où il a refusé d’utiliser son arme. (le lien avec le thème genre et sexualité?!?)

Margaret Stevens

Margaret Stevens était une médecin dans la Garde nationale du New Jersey pendant 9/11 et savait qu'elle serait probablement déployée à une guerre ou à une occupation. Elle dit que les femmes qui sont violées dans l’armée subissent des pressions pour ne pas documenter le crime et formuler une plainte. Elle parle également de la relation de pouvoir entre le recruteur et les jeunes filles qui en sont à leur première expérience avec une figure masculine forte. Elle éclaire le fait également que de mettre plus de femmes dans des positions de commandement ne réglera pas le problème. Elle pense que c’est le contexte de ces guerres génocidaires où la raison de se battre est déjà mauvaise qui engendre toutes ces violences.

Jeff Key

Jeff Key était un réserviste qui n'avait pas projeté de dire qu'il était gai, mais “dès que vous êtes dans un combat avec quelqu'un qui partage le contenu de son âme avec vous et qui est disposé à prendre une balle pour vous et vous pour eux, fabriquer une vie est ridicule et je ne cracherais pas dans leur visage en faisant ainsi.” Il ajoute, “Tous mes camarades étaient hétéro. Ils m'ont soutenu dans la guerre, ils savaient qui j'étais, … ils m'ont soutenu à mon mariage et eux … se sont mis en danger pour se prononcer pour le service queer.” Quand il est revenu, il s’est dit, “je savais que je ne pouvais pas faire partie de cette occupation... donc je suis allé à CNN et suis sorti du placard … et les ai fait me renvoyer.” Il croit que la machine de guerre est soutenue par l'homophobie et la binarité des genres, la conviction que les hommes réels n'ont aucun sentiment de compassion et que les femmes sont émotionnelles et faibles. “De bons hommes vont … faire des choses horribles pour prouver qu'ils ne sont pas gais,” dit-il.

Patty McCann
Partie 1

Partie 2


Patty McCann a servi en Iraq avec la Garde nationale d'Illinois. Dans son unité, elle dit que le grade a été utilisé pour forcer des femmes dans des rapports sexuels. Elle rattache deux cas d'harcèlement et dit que les femmes sont conseillées de ne pas signaler de tels incidents pour diverses raisons; car elles n’ont pas été blessées, l’accusé est marié ou sa carrière sera ruinée bref cela causerait du tort à l’agresseur. Elle parle également que tout ce qui est considéré comme féminin est démonisé. Elle aborde également les abus des recruteurs.

Rafay Siddiqui

Rafay Siddiqui, un vétéran des Marine de l'Iraq, dit que dans l’armée, “vous n'êtes pas un homme avant que vous n'ayez exploité une femme.” Les jeunes hommes de 18-19 ans entrent en service, voient “tout le monde le faire, donc ils doivent le faire aussi parce qu'ils veulent s'intégrer.” Il témoigne de ses expériences non pas en Iraq, mais dans le Djibouti en Afrique sur un ancien déploiement. De jeunes filles, en essayant d'échapper à la pauvreté, vont à Djibouti et finissent par travailler comme prostituées pour les Marines et pour les légionnaires français qui sont aussi postés là.

Wendy Barranco


Wendy Barranco a reçu un entrainement de technicienne médical de campagne. À sa demande, un chirurgien l’a laissé travailler dans la salle d'opération, mais par la suite il a voulu des faveurs sexuelles en échange. Elle explique pourquoi elle ne l'a jamais signalé : il était une personne importante, donc “je pensais continuellement que, ‘si j’en parle, ça va être ma parole contre la sienne et je suis juste un E4 (grade assez bas dans la hiérarchie militaire) , … qui vont-ils croire ? Vont-ils se débarrasser du gars qui prend toutes les décisions et sauve des vies, ou moi ?” Elle dit que beaucoup de soldates ne signalent pas d'abus à cause de rapport de pouvoir semblable et parce que “on vous regarde comme une balance’’. Elle dit que l'entraînement militaire pour prévenir le harcèlement est inutile parce qu'il ignore ces réalités quotidiennes.

Nathan Peld


Nathan Peld a servi dans la Marine comme technicien d'électronique nucléaire. Il raconte l'histoire d'une jeune femme dont le supérieur direct s’est dénudé devant elle. Elle a fait une plainte, mais une fois rendu au commandant du département de Peld, celui-ci a essayé de la décourager de continuer, en disant que le contrevenant ne lui avait pas fait mal et qu’il était seulement à deux ans de la retraite. Elle a persisté et son supérieur a finalement été renvoyé pour son action, mais on a donné seulement une réprimande à l'officier qui a essayé de taire le dossier. Cette histoire selon M.Peld montre que les attitudes de domination et d’agression sont tolérées dans la Marine.

Tanya Austin


Tanya Austin parle du cas d'une femme des Garde-côte qui a été violée par un compagnon. Elle a formulé une plainte, en fournissant une lettre de confession écrite par le violeur. Mais la Garde côtière lui a dit qu'elle serait renvoyée parce que le fait de survivre à un viol la rendait inéligible pour un déploiement. Elle a commencé une bataille de neuf mois pour garder son travail et changer la politique. Elle a fini par créer le site web stopmilitaryrape.org, où il y a aussi plus de renseignements sur le viol et les agressions dans l’armée, pour raconter son histoire et tenter de changer les choses.

Jen Hogg

La modératrice Jennifer Hogg et plusieurs membres du panel ajoutent des commentaires finaux. Le panéliste Jeff Key avait dit plus tôt que l'association profondément encrée des hommes avec la force et des femmes avec la faiblesse est au coeur de la machine de guerre. Il note qu'une des panélistes a pleuré pendant son intervention et a dit, “Je déteste être la fille dans ce panel!” Keys dit que cela démontre encore une fois le pouvoir du stéréotype selon lequel “pleurer vous rend une fille et c'est essentiellement faible d'une façon ou d'une autre.” De par le fait même, il dit que la misogynie forge la manière de déshumaniser l’ennemi. Wendy Barranco, la personne auquel il faisait allusion, dit qu'elle n'a pas voulu correspondre à l'image que beaucoup de personnes ont de la victime : “ils-elles nous regardent et ils-elles se disent, ‘Oh, donc vous êtes la personne brisée, hein ?’’

G.S

vendredi 2 juillet 2010

G20 à Toronto - D'autres témoigagnes de femmes sur les conditions de détention

Suite à l'article précédent sur le sujet et pour faire un suivi voici d'autres témoignages de femmes détenues cette fois-ci de francophones; un texte et un vidéo.


Publié le 02 juillet 2010 à 05h00 | Mis à jour à 11h31
Soixante heures à «Torontonamo»
Agnès Gruda
La Presse



Dans la vie de tous les jours, Maryse et Jacynthe Poisson sont des étudiantes d'université vives, intelligentes et engagées.

La première étudie en travail social, la seconde en droit international. L'été, elles travaillent comme animatrices, l'une avec des jeunes, l'autre dans un quartier défavorisé. Ce sont aussi des soeurs jumelles. Elles ont 21 ans.

Mais pendant un cauchemar qui aura duré presque 60 heures, Maryse et Jacynthe n'étaient plus rien de tout cela. Elles étaient devenues des détenues désignées par un numéro inscrit sur un bracelet: 5366 pour Maryse, 5340 pour Jacynthe.

Pendant ces presque 60 heures, Maryse et Jacynthe ont mangé seulement quelques sandwichs au fromage Kraft. Parquées dans des cellules aux murs grillagés, leur univers se limitait à une toilette chimique laissée à la vue de tous, à un néon jamais éteint et à un plancher de béton froid.

Elles se sont fait confisquer leurs chaussures, leur montre et leur soutien-gorge. Oui, oui, leur soutien-gorge. C'est à cause de l'armature de métal, potentiellement dangereuse, paraît-il.

Au moment de monter dans le fourgon cellulaire, Jacynthe s'est même fait prendre ses lunettes. Comme elle est très, très myope, elle a passé près de trois jours dans le brouillard, incapable de lire les badges des policiers qui la traitaient comme elle n'avait jamais imaginé être traitée dans son pays, le Canada.

Car cette histoire se passe bel et bien au Canada, en 2010. Jacynthe et Maryse font partie du millier de personnes qui ont été arrêtées après que des casseurs eurent fait déraper les manifestations contre le sommet du G20.

Il était environ 8h45, dimanche, quand les policiers armés sont entrés dans le gymnase de l'Université de Toronto où elles dormaient en compagnie de 200 autres jeunes Québécois.

«Police! Haut les mains!» ont crié les agents. C'est là que le cauchemar a commencé. Il s'est terminé quand elles sont rentrées à Montréal, dans la nuit de mardi à mercredi, avec une accusation de complot sur les bras.

Nous nous sommes rencontrées dans un café, où elles m'ont raconté leurs deux jours et demi d'incarcération, leurs moments de révolte, de déprime et d'impuissance. Mais aussi les bulles d'humour et de solidarité.

Leur récit confirme ceux d'autres manifestants arrêtés au cours du week-end. Il recoupe les observations de l'Association canadienne pour les libertés civiles, selon laquelle la vaste opération policière du week-end était «disproportionnée, arbitraire et excessive».

Le hasard

L'avocat que Jacynthe et Maryse ont fini par consulter avant d'être libérées leur a conseillé de ne pas témoigner publiquement des événements du samedi, jour de la grande manifestation, tant que leurs démêlés judiciaires ne seront pas terminés.

Je me contenterai donc de noter que c'est le hasard le plus pur qui les a fait atterrir dans les autocars nolisés par la Convergence de luttes anticapitalistes (CLAC), qui ont amené des dizaines de manifestants à Toronto.

Pourquoi manifester contre le sommet des chefs d'État? Maryse voulait dénoncer certaines positions du gouvernement Harper, comme le rejet de la taxe bancaire. Jacynthe voulait se faire une meilleure idée du G20. Ses professeurs en parlent plutôt favorablement. Elle voulait voir l'autre côté de la médaille. Au lieu de ça, elle est passée de l'autre côté du miroir...

Réveil brutal

Après l'arrivée des policiers, les jeunes ont été sommés de rester assis, les mains à la vue des agents. Interdit de s'habiller. Interdit de se rendre aux toilettes. Un à un, ils ont décliné leur identité, fait fouiller leur sac, tendu leurs mains pour se faire menotter. Et ont attendu.

C'est là qu'un policier a demandé à Jacynthe de lui remettre ses lunettes. En cas d'accident du fourgon cellulaire, elles risquaient de lui causer des blessures.

Arrivées au centre de détention temporaire, c'est le choc: ces cages métalliques, ces toilettes découvertes, ça semblait sortir d'un mauvais film. «Dans une cage, il y avait plein de filles toutes recroquevillées. C'était dégradant», raconte Maryse.

Dans leur récit, Maryse et Jacynthe ont de la difficulté à situer les événements dans le temps. Faute de points de repère, les étapes de leur détention se fondent en un magma où certains éléments se découpent avec une précision chirurgicale.

«On devait crier pour tout. Pour avoir de l'eau. Du papier toilette. De temps en temps, on recevait un petit verre en styromousse ou quelques feuilles de papier», raconte Maryse.

Certains détenus s'entassaient à 30 dans une cage. Quand ils avaient faim ou soif, ils secouaient la plaque de métal fixée sur la grille. Le vacarme était infernal.

Les policiers se promenaient entre les cages en criant des noms et des numéros, l'air perdu. Dans la cellule de Maryse, il y avait une femme qui souffrait de problèmes de santé mentale. Elle réclamait ses médicaments. «Calm down», lui disaient les policiers. «Elle a fini par péter une coche, elle a crié et frappé sur les murs.» Il a fallu qu'elle en arrive là pour obtenir des soins.

Dépouillées de tous leurs biens, les prévenues qui avaient été surprises dans leur sommeil ne portaient pour la plupart qu'un short et une camisole. Certaines ont obtenu des chaussettes ou un chandail. Toutes ont eu froid.

Fouille à nu

Impossible de dormir: trop froid, trop bruyant. À un moment, on a commencé à appeler les jeunes femmes une à une. Celles qui revenaient tremblaient et pleuraient. Elles venaient de subir leur première fouille à nu.

À un moment, les «filles» sont transférées, pieds et mains liés, vers la Cour, puis vers la prison des femmes. Deuxième fouille à nu, devant une porte ouverte cette fois.

À un moment, les jumelles subissent un interrogatoire surréaliste. «As-tu l'intention de te suicider dans les deux prochaines heures?» Puis: «Es-tu folle?» Elles s'étonnent encore de cette formulation méprisante.

À la prison des femmes, les prisonnières finissent par recevoir leur premier repas digne de ce nom et des uniformes verts qui les tiennent plus au chaud. Mardi, elles comparaissent enfin devant le juge, qui les informe de leur acte d'accusation: complot avec intention criminelle.

Avant de partir, Maryse et Jacynthe doivent encore signer leurs conditions de libération. «Signez tout de suite», leur dit le policier. Quand elles prennent le temps de lire le document, elles se font menacer de retourner en prison. Quand elles protestent, elles se font répondre: «La prochaine fois, vous irez commettre votre crime au Québec!»

Enfin libres, les filles tombent dans les bras de leur père. Mais encore faut-il aller chercher leurs biens à la prison des femmes. Maryse retrouve presque tout, sauf une écharpe, un manteau et une petite culotte d'une couleur suspecte: le noir...

Jacynthe, elle, n'a jamais récupéré ses affaires. Elle est sortie de prison sans papiers d'identité, sans carte bancaire. Et sans lunettes.

Montagnes russes

Pendant leur incarcération, les deux jeunes femmes ont connu les montagnes russes, passant de la colère à l'abattement. Parfois, les détenus se livraient à des jeux pour passer le temps. Des jeux d'enfant où, par exemple, ils personnifiaient des animaux pour défier les policiers. «Ils nous traitaient comme des animaux, alors...»

Et il y a aussi eu des moments de délire joyeux. Dominic, étudiant en sociologie, raconte comment les gars de sa cellule ont fabriqué un ballon en plastique et styromousse. C'était l'Italie contre le Ghana...

Mais ces moments de légèreté ne changent rien au fond des choses: Maryse, Jacynthe, Dominic, tout comme Émilie Guimond-Bélanger, l'émissaire de Québec solidaire au G20, elle aussi accusée de complot, ont tous été profondément choqués par ce qu'ils ont vécu.

«Jamais je n'ai senti que les policiers me considéraient comme si j'étais présumée innocente», dit Jacynthe. «Jamais je n'aurais cru que mes droits pouvaient être violés comme ça», dit sa soeur jumelle.

Émilie Guimond-Bélanger souffre d'hypoglycémie et il a fallu qu'elle se sente défaillir pour qu'un policier prenne son état au sérieux. «Je ne demandais pas des oreillers de plume, je voulais juste manger!»

Et tous racontent comme il était pénible d'être maintenus dans l'ignorance absolue de ce qui les attendait. Pire: d'être sans cesse nourris de faux espoirs. Le verre d'eau s'en vient; le coup de fil, c'est pour bientôt. Des heures plus tard, toujours rien.

Dominic est un jeune homme costaud de 23 ans. Mais à un moment, il a craqué. Une nuit, il a vu ses compagnons couchés sur le sol, grelottant dans leur sommeil. «On aurait dit qu'ils faisaient une crise d'épilepsie.» Dominic a alors éclaté en sanglots.

Pendant un moment, il a eu l'impression d'être à Guantánamo. Les gars de sa cellule ont d'ailleurs rebaptisé leur prison. Ils l'ont appelée: «Torontonamo».



G20: Emilie Guimond-Bélanger dénonce l'injustice qu'elle a subie





G.S

vendredi 11 juin 2010

Oeil pour oeil

Je suis une fan de Tarantino. J'ai écouté dernièrement son film Deathproof (À l'épreuve de la mort, ou Boulevard de la mort). La fin m'a laissée très... songeuse.

Je vous la mets ici pour que vous compreniez. Si vous aviez l'intention de voir le film, ne regardez pas le vidéo. Même chose pour les coeurs sensibles. Ce vidéo est plutôt violent.

Pour voir les 20 dernières minutes du film : Partie 1 et Partie 2.

Voici seulement les dernières minutes.



Si l'oeuvre de Tarantino vous intéresse aussi, je vous conseille cet excellent dossier sur Tarantino et les femmes, qui passe en revue la plupart de ses films.
"Dialogues virils et grosses pétoires : en 1992, Reservoir Dogs posait l’univers de Quentin Tarantino comme fleurant bon la testostérone. Des années plus tard, les Kill Bill et Boulevard de la mort imposent le réalisateur non seulement comme capable de subvertir les codes du film mâle au profit d’une relecture féminine, mais encore comme un véritable féministe. Au fil de son œuvre encore passablement limitée, le rapport de Tarantino à ses personnages féminins, souvent centraux, a certes évolué, presque chronologiquement semble-t-il. Mais est-ce bien le cas ? "

jeudi 10 juin 2010

Tragédie égyptienne

Une amie m'a prêté la semaine passée le roman Woman at point zero par l'auteure égyptienne Nawal El Saadawi. Saadawi a été et est toujours une militante politique et féministe très active en Égypte. Elle a fait face à l'emprisonnement plusieurs années à cause de ses idées politiques et de ses écrits. Vous pouvez lire ici un article la concernant.

Son roman nous présente la vie d'une femme, Firdaus, condamnée à mort pour le meurtre de son pimp. À la veille de sa mort, elle accepte de raconter son histoire à une psychiatre venue la visiter.

Firdaus doit sans cesse passer d'une situation de violence à une autre. Un mari violent, un oncle qui lui refuse l'hébergement, un bon samaritain que se révèle être comme les autres hommes qu'elle a connu. De fil en aiguille, elle devient prostituée et y trouve un certain contrôle sur sa vie. Alors qu'elle vit bien de la prostitution, un homme lui dit qu'elle n'est pas une femme respectable et elle décide d'aller travailler dans un bureau. Voici ce qu'elle en déduit:

"I came to realize that a female employee is more afraid of losing her job than a prostitute is of losing her life. An employee is scared of losing her job an becoming a prostitute because she does not understand that the prostitute's life is in fact better than hers. And so she pays the price of her illusory fears with her life, her health, her body, and her mind. She pays the highest price for things of the lowest value. I now knew that all of us were prostitutes who sold themselves at varying prices, and that an expensive prostitute was better than a cheap one. I also knew that if I lost my job, all I would lose with it was the miserable salary, the contempt I would read every day in the eyes of the higher level executives when they look at the lesser female officials, the humiliating pressure of male bodies on mine when I rode in the bus, and the long morning queue in front of a perpetually overflowing toilet."


Elle recommence finalement à se prostituer lorsqu'elle découvre qu'elle était plus respectée en tant que prostituée. Un jour, un pimp s'impose à elle en la menaçant de violence. Elle doit lui donner la plupart de ses revenus. Le jour où elle veut le quitter et qu'il lui dit qu'il ne la laissera jamais partir, elle le tue et se retrouve en prison.
"I am saying that you are criminals, all of you: the fathers, the uncles, the husbands, the pimps, the lawyers, the doctors, the journalists, and all men of all professions.

They said, "You are a savage and dangerous women."

I am speaking the truth. And truth is savage and dangerous.

They put steel handcuffs around my wrists, and led me off to prison. In prison they kept me in a room where the windows and the doors were always shut. I knew why they were so afraid of me. I was the only woman who had torn the mask away, and exposed the face of their ugly reality. They condemned me to death not because I had killed a man - there are thousands of people being killed every day - but because they are afraid to let me live. They know that as long as I am alive they will not be safe, that I shall kill them. My life means their death. My death means their life. They want to live."

Firdaus, convaincue que ce n'est pas elle la criminelle, tient tête à ceux qui voudrait lui trouver une faiblesse en lui offrant une possibilité d'alléger sa peine. Elle choisit de mourir, plutôt que de se soumettre à nouveau.

Pour une entrevue sur le livre avec l'auteur, il y a ici un podcast intéressant.

Vous pouvez lire ici, les 23 premières pages du roman.

mercredi 9 juin 2010

Rape on the Reservation

Un reportage de Vanguard, visionné sur Current tv cette semaine.
La journaliste explore la situation des femmes autochtones sur une réserve des États-Unis. On y voit comment elles font face à la violence physique et sexuelle presque systématiquement, quelles sont les ressources à leur disposition et comment leur entourage réagit à ces situations.



Si vous aimez leur style, il y a plusieurs autres reportages intéressants sur le site dont celui-ci, sur la situation des gays et lesbiennes en Ouganda qui doivent faire face à une vague de haine et à un projet de loi (incluant l'emprisonnement à vie et la peine de mort) sans précédent.

vendredi 23 avril 2010

Femmes-mulets

J'ai visionné via Cybersolidaires un documentaire vraiment navrant et choquant. Je vous le partage malgré le découragement que ça a provoqué en moi. Bon visionnement.

J'ajoute un autre petit vidéo sur le même phénomène dans une autre ville.