vendredi 8 octobre 2010

Fat is Beautiful!


"One cannot think well, love well, sleep well, if one has not dined well." - Virginia Woolf

Vous avez peut-être la semaine passée lu cet article du Devoir. Malheureusement l'article n'est pas disponible en entier, je vous le résume donc ici.

On nous apprend que les taux d'obésité augmentent dans tous les pays. Que dans les pays pauvres, ce sont les riches qui ont des surplus de poids, alors que dans les pays riches, ce sont les pauvres qui sont obèses. Les femmes et les enfants sont plus à risques. Les personnes obèses ont moins de chances de trouver un emploi et d'obtenir des promotions à cause de leur "mauvaise santé", mais elles sont aussi victimes de discrimination par les employeurs qui considèrent les grosses personnes comme étant forcément moins performantes (lire paresseuses). En Suède, le salaire des personnes obèses est en moyenne 18% inférieurs à celui de leurs collègues minces. Finalement, on explique l'impact que cette augmentation de l'obésité a sur les différentes économies nationales et on propose des mesures telles que l'augmentation de taxes sur les produits "mauvais" pour la santé. "On rapporte également qu’en Alabama et au Japon, on n’hésite pas à offrir des crédits d’impôt aux contribuables qui acceptent de faire un effort pour améliorer leur santé. "

D'abord, le journaliste n'a pas tort lorsqu'il parle de discrimination, mais il n'en saisit pas toute l'ampleur. Ce qu'il faut savoir d'abord, c'est que les indicateurs de santé concernant le poids sont très arbitraires. Le fameux IMC (indice de masse corporelle - poids/taille) auquel nous avons tous été confronté à l'école n'est basé sur aucune étude significative. Les indicateurs que nous devrions considérer en réalité sont le taux de cholestérol, la pression artérielle et autres du même genre. Il est possible d'être gros et d'être néanmoins en santé. Une personne qui se nourrit bien, mange à sa faim, fait de l'exercice (qu'elle aime) régulièrement va avoir son poids santé, même si celui est plus élevé que celui des autres. Les grosses personnes peuvent être plus malades, mais il y des raisons à cela aussi. Premièrement, ces personnes peuvent être gênées d'aller consulter le médecin. Et ce pour la bonne raison que quasi systématiquement, peu importe le problème de la personne, le médecin va proposer une diète et demander au patient de maigrir. Tous les problèmes sont attribués au poids, ce qui fait que certaines personnes sont traitées beaucoup trop tard. L'ensemble des diètes a un taux de réussite de 10%, donc dans 90% des cas, les gens récupère le poids perdu et même plus. Certaines études montrent que les diètes à répétition seraient nocives pour la santé et réduirait l'espérance de vie.

Naomi Wolf a dit, dans son livre The Beauty Myth : "Dieting is the most potent political sedative in women's history; a quietly mad population is a tractable one." Non seulement le culte de la minceur est-il nocif physiquement, mais il l'est aussi mentalement. Des milliers de gens sont constamment préoccupés par leur poids, se morfondent, s'empêchent de faire des choses qu'elles voudraient faire, se refusent des activités ou des rencontres. Cette situation doit changer.


Toutes les infos que j'ai donné ici sont tirées de l'excellent livre Fat!so? par Marilyn Wann. Vous pouvez en lire des extraits en cliquant sur le lien. Je vous conseille aussi le site qui y est associé. Je le recommande à toute personne intéressée par le sujet.

J'aime aussi vous montrer des projets positifs, vous montrer qu'on peut changer les choses. J'ai découvert via Sociological Images un projet appelé Adipositivity. Il s'agit d'un projet photographique qui vise à montrer la beauté des grosses femmes et à sensibiliser les gens à ce sujet. Il y a de très belles photos, certaines de nues (faites pas le saut ;)). Les photos qui illustrent ce billet sont tirées de leur site.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire