dimanche 22 mars 2009

Témoignages de femmes autochtones


J'ai trouvé un site vraiment chouette de l'association des femmes autochtones du Canada, beaucoup de documents, d'informations, ça vaut la peine d'aller fouiner un peu juste pour en apprendre un peu plus sur ces femmes qui vivent une réalité différente de la nôtre.

Sur le site, un document pdf que j'ai vraiment trouvé intéressant, c'est une compilation de 40 histoires de femmes autochtones ainées. À lire avec l'esprit ouvert considérant que c'est une toute autre culture et il y a certains passages un peu difficile aussi : Écoutez leurs histoires : 40 femmes autochtones parlent (1997)

Extrait:
ANGÉLINE
Issue des Premières nations, Angéline a 59 ans et elle vit dans sa maison, dans une communauté des Premières nations de la côte atlantique. Elle demeure avec son fils et sa fille.

Bien que je n'aie ni été témoin, ni été moi-même victime de violence chez moi, je me souviens, alors que j'avais huit ans, être allée à un mariage avec ma famille et avoir vu cet homme frapper sa femme et l'avoir traînée dans le bois. Je me rappelle encore avoir entendu crier cette femme, ce qui m'avait dérangée alors, et encore aujourd'hui, c'est que ni un homme et ni
une femme ne s'étaient portés au secours de cette personne qui se faisait battre sous les yeus de tous. Jusqu'à ce jour, je peux encore entendre ses cris. Le lendemain, je me rappelle avoir vu tous ces gens à l'église, et je me demandais s’ils croyaient en Dieu et aux individus; et si oui, pourquoi avaient-ils laissé faire cette situation pour cette femme? Leur comportement était
impardonnable; j'ai ressentie du mépris et de la rage envers eux parce qu'ils n'étaient pas intervenues. Il y a six ou sept ans, une jeune femme enceinte est venue au bureau où je travaille et son mari, qui l'a rattrapée, a commencé à la battre. Plusieurs hommes se trouvaient à la fenêtre, regardant ce qui se passait, mais ils ne l'ont pas aidée, même si elle était enceinte! Je me suis demandée s'il y avait, dans cette communauté, des hommes qui auraient pu l'arrêter; à mes yeux, ils n'étaient que des lâches. ...

... Durant mon mariage, j'ai été victime de violence physique, mentale, émotionnelle, financière et spirituelle. La violence a débuté presque tout de suite après que nous nous soyons mariés. J’ai pensé que j'avais épousé le « prince charmant ». Quoique la violence ait commencé graduellement, quatre ans après, tout a éclaté. Ce n'était rien pour moi que d'être couverte de bleus et d'être jetée sur le plancher. J'avais pris l'habitude d'économiser, surtout, pour acheter de la nourriture pour nos trois enfants parce qu'il ne me donnait pas d'argent. Il dépensait son argent à boire. Après un certain temps, il m'a même empêchée d'aller à l'église; c'est ce que j'appelle de la violence spirituelle. ...

G.S

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire