vendredi 13 août 2010

Sophie Germain




Marie-Sophie Germain, née le 1er avril 1776 à Paris où elle est morte le 27 juin 1831, est une des rares mathématiciennes françaises autodidactes de son époque. Elle est issue d’une famille bourgeoise de plusieurs générations de commerçants. Son père Ambroise-François Germain est un député actif du Tiers-État à l'Assemblée Constituante de 1789. Enfant, elle se prend de passion pour les mathématiques, après avoir lu sur la vie d'Archimède. Il semble qu'elle ait été particulièrement impressionnée par les circonstances de sa mort. Sa famille trouve sa passion pour les mathématiques, une discipline masculine, déplacée et tente de la dissuadée. Elle doit donc étudier la nuit en cachette pour améliorer ses connaissances.

Elle parvient à se procurer les notes de cours de l'École polytechnique, interdite aux femmes. Elle s’intéresse particulièrement au cours d’Analyse du professeur Lagrange. Elle commence à entretenir une correspondance avec lui sous le pseudonyme de "Monsieur Le Blanc", craignant qu’on ne lui accorde aucune attention si ses écrits sont signés d’un nom de femme. Le professeur est stupéfait pas son travail et finira pas découvrir la supercherie, dès lors il deviendra en quelque sorte son mentor et l’introduira dans la communauté scientifique.

Malgré que les portes de l’université lui soient fermées comme à toutes les femmes de l’époque, elle gagnera un prix de l’Académie des sciences pour son mémoire sur les vibrations de lames élastiques. Elle travaille plusieurs années sur le théorème de Fermat et démontre le théorème Sophie Germain, ce qui l'amène à prendre contact, en 1804, toujours sous son nom masculin d'emprunt, avec Carl Friedrich Gauss, un mathématicien allemand. Elle finira par lui avouer sa véritable identité et comme Lagrange celui-ci sera étonné de sa détermination et de son talent à une époque où les femmes ont difficilement accès aux savoirs et où on considère les femmes comme incapables d’avoir un esprit scientifique.

Mis à part la démonstration du théorème qui porte son nom, elle fera également des travaux sur l'élasticité des corps. D’ailleurs, ses travaux l’amenèrent à prendre position dans des débats scientifiques de l’époque et elle se fit plusieurs amis dans la communauté scientifique. Sur la suggestion de Gauss, l'université de Göttingen lui décerne en 1830 un titre honorifique de docteur, mais elle meurt d'un cancer du sein avant de pouvoir le recevoir, le 27 juin 1831.

Sophie Germain, une femme qui se distingue par son refus de se soumettre aux préjugés de son époque et par son immense talent (autodidacte de surcroit), combinaison qui lui aura permis de briser les barrières instaurées entre la science et les femmes.



Texte issue d'un mélange de mon cru entre la bio de Wikipedia et de Bibm@th.net et du livre : Les femmes et la science de Gérard Chazal.


G.S.

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