mercredi 28 juillet 2010

La galanterie!


On m’a auparavant déjà demandé mon avis sur la galanterie (surtout quand je refuse qu’on paye pour moi au resto, en faite). Ma réponse n’a jamais été aussi étayée que l’article qui va suivre, mais j’avais le goût de clarifier le tout pour la prochaine fois!



D’abord, c’est quoi la galanterie? :
Selon wiki;

La galanterie est un ensemble de règles de comportement des hommes à l'égard des femmes. Vécue par beaucoup comme une forme de politesse et de savoir-vivre, elle est aussi considérée comme un moyen de séduction. La galanterie se présente comme un ensemble de manières développées par un homme en vue de faciliter les déplacements, les mouvements ou l'habillement d'une femme.

C’est déjà assez éloquent juste par la définition… mais prenons quand même le temps d’analyser un peu en quoi la galanterie peut être perçue et vécue comme du sexisme.


Il faut d’abord considérer l’approche de certain-e-s chercheur-euse-s qui considère le sexisme comme ambivalent, c'est-à-dire avec deux tendances. Dans ce cas-ci, le sexisme hostile et le sexisme bienveillant.

Le sexisme hostile est le plus flagrant, c’est l’image classique qu’on se fait du sexisme; une attitude négative envers les femmes. Le sexisme bienveillant est beaucoup plus subtil. Il consiste en attitude positive et est souvent considéré comme de la galanterie, de la gentillesse, de l'estime etc. Cela est sexiste dans la mesure où, comme dans le sexisme hostile, on perçoit les femmes de manières stéréotypées et on les confine dans certains rôles bien précis, mais de façon jugée positive, bienveillante.

Un bon exemple ( tiré de l’étude nommée plus bas) : « une phrase comme "Les femmes et les enfants d'abord" ne constitue pas a priori un énoncé négatif à l'égard de la femme. Pourtant, elle est le support de discriminations subtiles qui contribuent à asseoir la domination des hommes. Elle relève donc bel et bien du sexisme.»

Les deux sexismes basent leur existence sur la croyance qu’il y a des différences jugées ‘’naturelles’’ entre les deux sexes, qu’il existe une complémentarité entre ceux-ci et que les hommes sont le groupe dominant. Le sexisme hostile va réprimer les comportements qui vont nuire à cette idée (en quelque sorte des punitions) et le sexisme bienveillant va favoriser les comportements qui vont en ce sens (les récompenses).

Bref, le sexisme bienveillant peut être défini comme une attitude paternaliste. On voit la femme comme un être plus fragile et sensible et moins compétent que l’homme. Cependant, on a besoin qu’elle joue son rôle de mère et d’épouse, d’où une idéologie où il faut la protéger, vénérer son rôle de mère et d’épouse et idéaliser l’amour envers elle.

Toute cette idéologie pousse les femmes à endosser les stéréotypes de genre et leur apprend ‘’où est leur place’’ en offrant à celles qui se conforment aux modèles voulus; protection, affection et idéalisation. D’ailleurs, ce sexisme est beaucoup plus dur à cerner puisqu’en apparence positif et donc beaucoup plus difficile à rejeter par les femmes. Non seulement les femmes ne le remarquent pas, mais plusieurs l’apprécient et vont adhérer aux croyances sexistes du sexisme bienveillant, car sans vraiment s’en apercevoir, les ‘’récompenses’’ qu’elles en retirent facilitent l’acceptation de l’ordre établi.

Bref, je considère la galanterie comme faisant partie de la branche du sexisme bienveillant. Le principe de base que seuls les hommes peuvent faire preuve de galanterie** est déjà assez révélateur de ce qu’il sous-tend. Et puis je ne vois pas en quoi l’idée que la femme est une belle petite chose fragile dont il faut prendre soin, c’est faire preuve de gentillesse! Pourquoi ne pas être attentionné-e avec tout le monde (pas seulement dans des rapports de séduction) tout simplement parce que ce sont des êtres humains comme vous!

** Malgré que j’ai trouvé ce bloggeur (clairement masculiniste) qui explique que oui , oui la femme galante existe, mais sa tâche est … «de donner à son homme l’envie d’être galant… Une femme doit savoir se faire ouvrir la porte de façon charmante. Elle doit rendre la pareille par son sourire, par ses remarques, par sa façon de bouger et par son élégance.» Je vous épargne le reste du blogue (qui est à vomir) qui se résume à : Messieurs passez à l’action et mesdames restez passives et souriez … Hum qu’est-ce qu’on disait… Ah oui! Le sexisme bienveillant renforce les stéréotypes de genre…

Plus!

Commentaires qui représentent le malaise de certaines dans les commentaires d’un vox pop (parmi plusieurs autres très en faveur de la galanterie) que j’ai trouvé sur un site de psycho pop;
  • Galanterie Un intérêt, Françoise, 59 ans
« Je n’accorde aucune valeur à la galanterie. Parce que je remarque que les hommes sont galants quand ils ont affaire à une belle jeune femme. Ce qui prouve bien que la galanterie a à voir avec la séduction et qu’elle est toujours intéressée. »
  • Un esclavage, Sabine, 58 ans
« Pour moi, la galanterie a comme corollaire l’esclavage : l’homme porte nos valises, mais il nous faut faire la vaisselle ! Comme j’estime que toutes les tâches doivent être partagées, j’aime autant porter ma valise et ne pas être une boniche à la maison ! »

Le commentaire final de l’article est assez bien dit!

«Dans le métro, un homme qui tient la porte à une femme est galant. Et une femme qui tient la porte à quelqu’un ? Elle est… normale, simplement humaine!»


Une étude de psychologie sur le sexisme bienveillant et ses conséquences sur les performances des femmes

Texte sur le sexisme hostile et bienveillant qui m’a aidé à écrire ce texte!


G.S

lundi 26 juillet 2010

Blogues; Compilation d'histoires du sexisme au quotidien

Je suis tombé sur le blogue de Vie de Meuf, c'est une tribune pour exprimer des expériences de sexisme quotidien surtout au travail, on peut y lire des récits très divers de femmes qui font état de discrimination vécu au quotidien. Il existe un équivalent anglophone MFIF (My fault, I'm female) qui lui est plus générale et dont les récits parlent non seulement du travail, mais de tout les autres aspects du quotidien. Deux belles tribunes pour exprimer sa colère et pour y lire la révolte des autres.


G.S.

vendredi 23 juillet 2010

Panel de témoignages d'ex militaires sur l'armée et le genre

J'ai découvert l'association américaine IVAW (Iraq Veterans Against the War) qui essaie d'inclure une perspective de genre dans leur revendication, voici un de leurs panels de témoignages qui portait sur la thématique du genre et de la sexualité. Très intéressant d'écouter des récits provenant d'ancien-ne-s militaires qui dévoilent leurs réalités quotidiennes au sein de l'armée.

Pour ceux et celles qui ne parlent pas anglais, les vidéos sont accompagnées de texte en français qui résume rapidement les propos.

*Les textes sont des traductions libres des résumés qui se trouvent sur le site, avec quelques ajouts ou suppression que je trouvais pertinents



Abby Hiser

Abby Hiser a passé huit ans dans la Garde nationale du Wisconsin et a été honorablement renvoyée comme sergent en 2007. Elle décrit ses propres expériences qui montrent que les femmes dans l’armée font encore face à des préjugés et des obstacles qui les empêchent d’avancer. Ces incidents incluent des attouchements par un soldat masculin pendant un exercice de formation et les barrières qu’elle a rencontré pour avoir une promotion. Quand elle a surmonté finalement ces barrières, son autorité comme officier a été défiée.

Joe Wheeler

Joe Wheeler parle de son expérience de déploiement au Koweït au début de la guerre. Il fait une allusion rapide à une soldate qui pendant qu’elle prenait une douche n’a pas entendu les alarmes d’urgence qui indiquent de se cacher dans les bunkers et c’est faite violer par un soldat à ce moment. Le reste du témoignage parle de ces expériences où il a refusé d’utiliser son arme. (le lien avec le thème genre et sexualité?!?)

Margaret Stevens

Margaret Stevens était une médecin dans la Garde nationale du New Jersey pendant 9/11 et savait qu'elle serait probablement déployée à une guerre ou à une occupation. Elle dit que les femmes qui sont violées dans l’armée subissent des pressions pour ne pas documenter le crime et formuler une plainte. Elle parle également de la relation de pouvoir entre le recruteur et les jeunes filles qui en sont à leur première expérience avec une figure masculine forte. Elle éclaire le fait également que de mettre plus de femmes dans des positions de commandement ne réglera pas le problème. Elle pense que c’est le contexte de ces guerres génocidaires où la raison de se battre est déjà mauvaise qui engendre toutes ces violences.

Jeff Key

Jeff Key était un réserviste qui n'avait pas projeté de dire qu'il était gai, mais “dès que vous êtes dans un combat avec quelqu'un qui partage le contenu de son âme avec vous et qui est disposé à prendre une balle pour vous et vous pour eux, fabriquer une vie est ridicule et je ne cracherais pas dans leur visage en faisant ainsi.” Il ajoute, “Tous mes camarades étaient hétéro. Ils m'ont soutenu dans la guerre, ils savaient qui j'étais, … ils m'ont soutenu à mon mariage et eux … se sont mis en danger pour se prononcer pour le service queer.” Quand il est revenu, il s’est dit, “je savais que je ne pouvais pas faire partie de cette occupation... donc je suis allé à CNN et suis sorti du placard … et les ai fait me renvoyer.” Il croit que la machine de guerre est soutenue par l'homophobie et la binarité des genres, la conviction que les hommes réels n'ont aucun sentiment de compassion et que les femmes sont émotionnelles et faibles. “De bons hommes vont … faire des choses horribles pour prouver qu'ils ne sont pas gais,” dit-il.

Patty McCann
Partie 1

Partie 2


Patty McCann a servi en Iraq avec la Garde nationale d'Illinois. Dans son unité, elle dit que le grade a été utilisé pour forcer des femmes dans des rapports sexuels. Elle rattache deux cas d'harcèlement et dit que les femmes sont conseillées de ne pas signaler de tels incidents pour diverses raisons; car elles n’ont pas été blessées, l’accusé est marié ou sa carrière sera ruinée bref cela causerait du tort à l’agresseur. Elle parle également que tout ce qui est considéré comme féminin est démonisé. Elle aborde également les abus des recruteurs.

Rafay Siddiqui

Rafay Siddiqui, un vétéran des Marine de l'Iraq, dit que dans l’armée, “vous n'êtes pas un homme avant que vous n'ayez exploité une femme.” Les jeunes hommes de 18-19 ans entrent en service, voient “tout le monde le faire, donc ils doivent le faire aussi parce qu'ils veulent s'intégrer.” Il témoigne de ses expériences non pas en Iraq, mais dans le Djibouti en Afrique sur un ancien déploiement. De jeunes filles, en essayant d'échapper à la pauvreté, vont à Djibouti et finissent par travailler comme prostituées pour les Marines et pour les légionnaires français qui sont aussi postés là.

Wendy Barranco


Wendy Barranco a reçu un entrainement de technicienne médical de campagne. À sa demande, un chirurgien l’a laissé travailler dans la salle d'opération, mais par la suite il a voulu des faveurs sexuelles en échange. Elle explique pourquoi elle ne l'a jamais signalé : il était une personne importante, donc “je pensais continuellement que, ‘si j’en parle, ça va être ma parole contre la sienne et je suis juste un E4 (grade assez bas dans la hiérarchie militaire) , … qui vont-ils croire ? Vont-ils se débarrasser du gars qui prend toutes les décisions et sauve des vies, ou moi ?” Elle dit que beaucoup de soldates ne signalent pas d'abus à cause de rapport de pouvoir semblable et parce que “on vous regarde comme une balance’’. Elle dit que l'entraînement militaire pour prévenir le harcèlement est inutile parce qu'il ignore ces réalités quotidiennes.

Nathan Peld


Nathan Peld a servi dans la Marine comme technicien d'électronique nucléaire. Il raconte l'histoire d'une jeune femme dont le supérieur direct s’est dénudé devant elle. Elle a fait une plainte, mais une fois rendu au commandant du département de Peld, celui-ci a essayé de la décourager de continuer, en disant que le contrevenant ne lui avait pas fait mal et qu’il était seulement à deux ans de la retraite. Elle a persisté et son supérieur a finalement été renvoyé pour son action, mais on a donné seulement une réprimande à l'officier qui a essayé de taire le dossier. Cette histoire selon M.Peld montre que les attitudes de domination et d’agression sont tolérées dans la Marine.

Tanya Austin


Tanya Austin parle du cas d'une femme des Garde-côte qui a été violée par un compagnon. Elle a formulé une plainte, en fournissant une lettre de confession écrite par le violeur. Mais la Garde côtière lui a dit qu'elle serait renvoyée parce que le fait de survivre à un viol la rendait inéligible pour un déploiement. Elle a commencé une bataille de neuf mois pour garder son travail et changer la politique. Elle a fini par créer le site web stopmilitaryrape.org, où il y a aussi plus de renseignements sur le viol et les agressions dans l’armée, pour raconter son histoire et tenter de changer les choses.

Jen Hogg

La modératrice Jennifer Hogg et plusieurs membres du panel ajoutent des commentaires finaux. Le panéliste Jeff Key avait dit plus tôt que l'association profondément encrée des hommes avec la force et des femmes avec la faiblesse est au coeur de la machine de guerre. Il note qu'une des panélistes a pleuré pendant son intervention et a dit, “Je déteste être la fille dans ce panel!” Keys dit que cela démontre encore une fois le pouvoir du stéréotype selon lequel “pleurer vous rend une fille et c'est essentiellement faible d'une façon ou d'une autre.” De par le fait même, il dit que la misogynie forge la manière de déshumaniser l’ennemi. Wendy Barranco, la personne auquel il faisait allusion, dit qu'elle n'a pas voulu correspondre à l'image que beaucoup de personnes ont de la victime : “ils-elles nous regardent et ils-elles se disent, ‘Oh, donc vous êtes la personne brisée, hein ?’’

G.S

mardi 20 juillet 2010

Alternatives d'hygiène menstruelles



À noter! Cet article n'a aucunement pour but de culpabiliser les utilisatrices de produits jetables. Je voulais présenter des alternatives aux produits du courant dominant et de l'information sur le sujet encore tabou des menstruations. Jetables ou pas, l'important c'est de trouver (en s'informant) ce qui nous convient le mieux, selon nos valeurs, besoins et préférences!

2ème Note! Aux gars, je peux comprendre que ce sujet ne vous touchent pas ''directement'' donc peut vous sembler inintéressant, mais de vous informer sur le sujet et d'être à l'aise avec celui-ci permet de contribuer à briser le tabou.


MENSTRUATIONS! Juste se questionner sur ce que ce mot évoque est assez révélateur du contexte culturel qui l'entoure; sale, péjoratif, à cacher, honteux, détesté, dégoutant, taché... etc

De plus, c'est en discutant avec d'autres femmes, en m'informant sur le sujet et en découvrant des alternatives que j'ai réalisé que outre le '' je suis dans ma semaine'', on ne parle JAMAIS de son vécu par rapport à ses menstruations; comment on les perçoit, comment on les vit, comment on les gère...

Le tabou au sujet des menstruations est très fort et construit nos manières de voir et de vivre notre rapport avec notre propre corps. On les voit comme quelque chose à cacher, on se sent sale, bref c'est un déchet. Ce contexte social engendre un rapport assez conflictuel avec ses propres règles et donc avec l'utilisation des produits d'hygiène menstruels.

Question de briser un peu le tabou, parlons des alternatives d'hygiène menstruelles (ne vous sauvez pas :P, c'est toujours bon de les connaitre!) Les tampons et serviettes jetables sont présentés pratiquement de facto comme les seuls produits possibles. Si les alternatives sont discutées on en parle souvent comme de produits ''Hyppie-grano-radical-écolo'' et jamais comme de vraies options qui peuvent très bien répondre aux besoins de certaines femmes avec ou sans considération écologique!

Pourtant, de réelles critiques peuvent être formulées sur les produits jetables. D'abord, il y a bien sur l'aspect écologique en considérant le nombre de déchets, mais on peut également penser à l'aspect économique, le coût accumulé de l'achat des produits jetables est non négligeable (surtout qu'ils sont taxés) ou l'aspect santé avec les effets possibles sur le corps des produits chimiques (par exemple le syndrome du choc toxique) sans oublier qu'en étant considérés comme la norme, ils occultent d'autres possibilités qui pourraient mieux nous convenir et nous aider à instaurer un nouveau rapport avec notre corps.

Les autres options;
(en partie tiré du site du Centre des Femmes de l'UQAM, du blogue de Raffa et de la page menstruation de Ekopedia)

Les coupes menstruelles
Il existe deux sortes de coupes menstruelles : celles faites de silicone (diva cup, mooncup), et celles faites de caoutchouc (keeper). La coupe menstruelle est lavable et réutilisable, avec une durée de vie d’environ dix ans. Elle est insérée à l’intérieur du vagin, pour recueillir le sang menstruel. Après l’utilisation, il doit être vidé, rincé et réintroduit. Il peut être vidé à des intervalles allant de 4 à 12 heures, retenant beaucoup plus de sang qu’un tampon super. Il peut être porté durant la nuit, lors d’activités sportives (incluant la natation), et lors de l’urination. La coupe demeure en place grâce à une légère succion contre les parois vaginales. Entre chaque cycle, il est recommandé de nettoyer la coupe. Vous pouvez la faire tremper, ou la nettoyer, mais il faut éviter les savons irritants ou parfumés qui pourraient déséquilibrer le Ph de votre vagin.
Divacup à gauche et Keeper à droite
Incertaine? Certaines compagnies proposent de l'essayer pendant 3 mois ou un an et si vous ne l'avez pas encore apprivoisé au bout de cette période, vous pouvez vous faire rembourser. Il ne vous en coute donc rien d'essayer!
Elle est vendue au coût d'environ 30 à 50$.
Les éponges de mer
Faites de matériel naturel à 100%, elles sont biodégradables, ne contiennent aucun agent chimique. Elles sont lavables et réutilisables pendant six mois. Elles sont capables d’absorber entre 6 et 9 grammes de liquide. Il est recommandé de retirer l’éponge toutes les 4 ou 6 heures afin de la rincer ou de la changer. On peut leur coudre un petit cordon pour les retirer plus facilement. Entre chaque cycle, il faut faire tremper l’éponge, en évitant les savons irritants ou parfumés qui pourraient déséquilibrer le ph de votre vagin.
Les serviettes réutilisables
Faites de coton ou de flanelle, elles sont lavables et réutilisables. Certaines comportent plusieurs couches de tissu pour absorber les écoulements, alors que d’autres en contrôlent moins. Elles peuvent être mises à la laveuse et à la sécheuse. Vous n'avez qu'à faire tremper vos serviettes dans l'eau froide quelques minutes avant le lavage. L'eau de trempage peut devenir une boisson énergétique pour vos plantes, un engrais naturel. Remarque: vous pouvez aussi le faire avec les écoulements dans votre coupe menstruelle dilués dans de l'eau.
Les prix sont assez différents selon comment elles sont conçues et qui les vends.

La plupart de ces produits peuvent être disponibles dans les boutiques de maternité, écologiques ou de santé, ainsi que dans certain-e-s universités ou cégeps, vous pouvez également chercher sur le web ou tout simplement appeler les endroits où il pourrait y en avoir.
Un site qui répertorie quelques distributeurs
Si vous voulez rester dans le jetable, mais avez des préoccupations de santé et écologiques vous pouvez opter pour les produits biodégradables et/ou biologiques .
Ex. Natracare


De nouvelles options égalent des questionnements, appréhensions et préoccupations, donc pour démystifier le tout, voici des sites qui comportent des informations et des témoignages de personnes qui ont essayé l'un ou l'autre de ces moyens!

Plus d'info!

Coupes menstruelles:
Guide pratique des coupes menstruelles
Historique, entretien, mise en place, conseils et astuces, points forts et faibles, réponses aux principaux questionnements et plus

Easy Cup (ne vous fiez pas au nom, c'est un site en français)
Site consacré entièrement à ce sujet; des retours d'expérience, des conseils, les différents modèles à travers le monde et plus

Serviettes réutilisables:
Le site de la compagnie Lunapads (en anglais)
Bien que la compagnie utilise beaucoup les stéréotypes du rose/fleur/jolie (comme la compagnie qui commercialise la Diva Cup d'ailleurs) et vend bien sûr son produit, elle possède énormément de choix et beaucoup d'informations sur l'utilisation de serviettes réutilisables et de témoignages sur les femmes qui ont fait le changement.
Serviettes lavables
Témoignages, patrons pour en confectionner soi-même, endroits où s'en procurer et autres infos notamment sur la coupe menstruelle

Si vous êtes douées en couture ou voulez commencer, il est possible de trouver énormément de patrons de serviettes en tissus sur le web pour les fabriquer soi même (beaucoup plus économique) voici des modèles;
Diy Pads; Mouvement de libération des vagins
L'expérience de fabrication d'une blogueuse et plusieurs liens vers différents patrons


Éponges:
J'ai trouvé peu d'information sur celles-ci
Éponges moon


Si vous voulez pousser davantage le sujet des alternatives...
Recueil informatif et argumentatif à propos des produits menstruels réutilisables: Prendre en main ses menstruations (Coupe menstruelle, serviette d'hygiène féminine réutilisable, éponge de mer) par le comité ÉCOmenstruELLES de l'Université du Québec à Montréal

Document très très complet, si le sujet vous intéresse À LIRE!
-Première partie sur le construit social autour des menstruations, l'aspect politique lié à la méconnaissance des produits menstruels réutilisables; ainsi que l‟enjeu économique : la femme menstruée en tant que consommatrice.
-Le second bloc est sous forme de témoignages et démarches personnelles d'initiée aux produits menstruels réutilisables et de leur enquête auprès de professionnel-le-s de la santé
-Troisième partie consacrée à l'environnement, tout le processus est analyser; production, utilisation, élimination.



Bref, pour terminer, je vous dirais que si vous êtes intriguées et que ça vous tente d'essayer une des alternatives, mais que vous avez encore des appréhensions, premièrement informez-vous, posez des questions (les conseils des femmes qui sont déjà initiées c'est toujours pratique et toute question est bonne!) , deuxièmement aller s'y à votre rythme c'est nouveau et ça s'apprivoise le changement! Et si vous voulez partager vos expériences, histoires ou conseils (ou des questions, je suis pas spécialiste, mais je peux peut être vous aider) , vous pouvez nous écrire un courriel: lesfuries@gmail.com ou laissez un commentaire directement!


G.S

dimanche 18 juillet 2010

Mais c'est quoi cette manie !?!

J'étais en train de lire des articles sur la nouvelle du gouvernement du Québec de rendre gratuit la procréation assistée. En faite, je me questionnais si les traitements allaient être offert seulement aux couples hétérosexuels ou si les personnes célibataires ou homosexuelles pouvaient y avoir accès. De plus, cet ''enjeu'' me titille un peu considérant l'obsession d'être parent ( ''de son propre sang''), le pourcentage d'efficacité peu élevé de ses méthodes 10-20% et les effets extrêmement difficiles sur le corps des femmes qu'on veut forcer à ''produire'' un peu comme une machine. Mais bref, je n'ai pas vraiment d'opinion claire sur ce sujet, car je le connais peu, j'ai seulement des préoccupations. Ce qui m'a amené à me promener sur le web pour lire là dessus, je tombe alors sur un débat pour ou contre le financement de la procréation assistée où plusieurs personnes pointent l'avortement dans leur argumentaire...
Entre les;

''si y'avait pas autant d'avortement y'aurait plus d'enfants à adopter''
''c'est bien mieux financer la vie (référence à la procréation assistée) que la mort (référence à l'avortement)''
''la mesure est la bienvenue, car si l'État finançait seulement l'avortement et pas la procréation, ça serait un génocide du peuple québécois''

je me demandais si j'étais la seule à voir que les ''plug'' anti-choix n'avait rien à voir avec le débat de départ.

Sérieusement, j'en est marre, y a t'il un débat (qui n'a rien à voir avec l'avortement) qui peut échapper à un dérapage d'argument anti-choix!!! Je commence à me le demander.

Même durant la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables ( forum qui était déjà pas mal n'importe quoi dès le départ) , l'avortement a été pointé du doigt comme l'origine du soi-disant problème par des citoyen-nes ( s'il n'y avait plus d'avortement, on aurait plus besoin de faire venir d'immigrant-e-s pour contrer la dénatalité, donc plus de problèmes d'accommodements... le raisonnement du siècle!!!)

Le débat sur l'euthanasie va également souvent de pair avec l'avortement, plusieurs les considèrent éthiquement semblables. Pour ma part, je trouve que les considérations sont bien différentes et les contextes également. Les arguments concernant l'euthanasie devraient rester sur l'euthanasie pas sur des comparaisons boiteuses avec l'avortement, mais encore une fois les anti-choix se font un plaisir de brandir la carte du meurtre, de l'idéologie de la mort, etc

Il semble que n'importe quel sujet soit propice pour qu'on essaie de faire passer de la propagande anti-choix... mais c'est sur que quand on considère que l'avortement c'est le mal absolu et la cause de tous les maux de la Terre, on ne peut rien faire d'autre que d'en parler à chaque débat!

G.S

mardi 13 juillet 2010

Feminist Hulk!



Depuis quelques mois est apparu sur Twitter, un personnage assez singulier, Feminist Hulk! Il a maintenant près de 19 000 fan qui peuvent lire ces commentaires quotidiens sur le féminisme, le genre et ses activités quotidiennes.

Sa bio: HULK SAYS FUCK PATRIARCHY. HULK HERE TO SMASH GENDER BINARY.

Et son commentaire d'aujourd'hui (13 juillet) :

HULK CAN LEAD PATRIARCHY TO WATER...TO SMASH ITS HEGEMONIC FACE IN RIVER OF POLLUTED CORPORATE RUNOFF TILL IT DROWNS.

Quelques autres commentaires:

HULK STAND IN AWE OF ALL KINDS OF FEMINISM. HULK LOVE ALL FEMINIST ALLIES, EVEN WHEN WE DISAGREE. HULK HAVE PLURALISTIC SMASH!

HULK FALL ASLEEP AFTER DINNER, DREAM OF POST-HEGEMONIC GREEN UTOPIAS.

HULK SAY OBJECTIFICATION AND REPRESSION WORK TOGETHER. HULK SMASH SEXUAL EXPLOITATION AND SEX-NEGATIVITY AT SAME TIME!

HULK LOVE BABIES. BABIES ARE UNFETTERED BY SEXIST IDEOLOGY, AND HAVE NATURAL INSTINCT TO SMASH THINGS.



Il a également fait une entrevue avec MS. À lire pour en savoir plus sur Feminist Hulk!



FEMINIST HULK SMASH EXCLUSIVE INTERVIEW WITH MS.!


G.S

jeudi 8 juillet 2010

Les mots du sexisme...

Une autre belle idée trouvé sur le site web de l'association Idem! (L'autre étant l'expo sur les femmes et la science) avec un document de 5 pages qui répertorie des expressions, citations, lois, chansons, règles qui font état des images et des mots du sexisme.

Quelques passages...

Actu: «Plus que la pilule, le lave-linge a représenté une véritable libération pour la femme du XXe siècle.» Benoît XVI le 8/03/2009

Proverbes: Le silence est le plus beau bijou d'une femme, mais elle le porte rarement. [Anglais]
La femme est une lettre fermée, qui ouverte, ne vaut plus rien. [Amérique latine]
Le miroir est l'âme de la femme comme le sabre est l'âme du guerrier. [Japonais]

Lettres: Elle flotte, elle hésite, en un mot elle est femme. [Racine]
La laideur et l'insanité de notre vie viennent du pouvoir qu'ont les femmes : ce n'est pas à la femme d'élever des revendications contre l'homme, mais à l'homme de s'émanciper de la femme. [Tolstoi]
La destinée de la femme et sa seule gloire sont de faire battre le cœur des hommes. [Balzac]

Religion: Bible « Toute femme qui prie ou parle sous l'inspiration de Dieu sans voile sur la tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu'elle se tonde; ou plutôt, qu'elle mette un voile puisque c'est une faute pour une femme d'avoir les cheveux tondus ou rasés." (1 Cor 11, 5-6) "

( Wow, je viens d'en apprendre tout une, j'ignorais ce passage de la bible, une petite leçon pour les cathos qui s'acharne sur l'islam!!)

Judaïsme "Sois béni, Seigneur notre Dieu, Roi de l'Univers, qui ne m'as pas fait femme. " "Le Seigneur dit ensuite à la femme: « Je rendrai tes grossesses pénibles, tu souffriras pour mettre au monde tes enfants. Tu te sentiras attirée par ton mari, mais il dominera sur toi »"(Genèse 3, 16)

Coran "Vous [les hommes] réprimanderez celles dont vous avez à craindre l'inobéissance; vous les relèguerez dans des lits à part, vous les battrez; mais aussitôt qu'elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle. Dieu est élevé et grand." (IV, 38)

Loi: Code civil, 1804 – art. 144 « Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son
mari »

Humour: Pour défendre une cause, un avocat met sa robe. Une femme... l'enlève. [Anonyme]

Etc...


Cliquer sur le premier document en pièce jointe pour avoir accès au 5 pages du document.


G.S

mardi 6 juillet 2010

Femmes, division du travail et sexualité au Honduras

Une camarade qui est présentement au Honduras a écrit ce texte...



Femmes, division du travail et sexualité au Honduras


Petite mise en contexte afin de situer mon article dans son vécu. Je suis au Honduras depuis un peu plus d'un mois et demi. J'ai habité un mois à Tegucigalpa, un grande ville qui est la capitale du Honduras, et j'habite depuis quelques temps dans un petit village nommé Concepcion del Sur, un village d'à peine 3000 habitants. J'ai été jusqu'à ce jour confrontée plusieurs fois au rôle des femmes et le vécu de la sexualité dans ce village où la religion chrétienne est omniprésente et où la mentalité machiste est persistante. J'ai eu plusieurs conversations afin de nourrir mes réflexions et observations dont une très intéressante avec un travailleur social hondurien qui travaille pour vision mondial ici et qui fait des ateliers sur l'éducation sexuelle.

La division sexuelle du travail quotidien à Concepcion est très visible. Durant la journée, les hommes, petits et grands, sont beaucoup plus visibles dans les rues et à l'extérieur que les femmes. Ils ont des loisirs, discutent entre eux dans les parcs du village, jouent avec des amis ou travaillent. Leur travail consiste majoritairement à du travail beaucoup plus physique, comme le travail dans les champs, le transport et des postes d'autorité. De leur côté, le travail attribué aux femmes est beaucoup plus domestique et leur est imposé très jeunes. Elles doivent cuisiner, faire le lavage, s'occuper des enfants et faire les tâches ménagères. Un homme de Tegucigalpa m'a d'ailleurs dit qu'une femme n'accomplissant pas ces tâches ne se trouveraient pas de mari. Dans sa conception de l'épouse parfaite, il est indispensable que celle-ci accomplisse toutes ces tâches. De plus, elles doivent souvent accomplir un travail en prime. À Concepcion, plusieurs femmes fabriquent chez elles des chapeaux de paille à la main toute la journée, de la levée du soleil au coucher dans leur petite maison sombre en terre. La fabrication d'un chapeau leur rapporte 15 lempiras (à peine 0,75$ canadien). Il faut une journée entière pour fabriquer un chapeau en plus des coûts pour les matériaux. À Tegucigalpa, des femmes passent leurs journées entières dans leur cuisine devant la chaleur des fours à tortillas afin que leurs enfants, majoritairement les filles, puissent parcourir le quartier, un grand contenant rempli de tortillas sur la tête, et en vendre. Ces travaux permettent de rapporter ainsi un maigre revenu supplémentaire à la famille.

Les jeunes filles aident à la tâche dès qu'elles ont l'âge de le pouvoir, soit vers 5-6 ans. Les garçons, autant de Tegucigalpa que de Concepcion, se retrouvent plus dans les rues, ont plus de loisirs. Mon hypothèse est que c'est parce qu'ils sont moins accablés de tâches que les petites filles. Il y a pourtant bien quelques femmes qui ont des emplois rémunérés à l'extérieur de la maison comme les enseignantes, mais elles doivent quand même accomplir à leur retour les tâches de la maison. Quelques-unes, plus à l'aise financièrement, peuvent se payer le luxe d'avoir une servante qui va accomplir ces tâches à leur place.

Les relations amoureuses à Concepcion se vivent très différemment qu'au Québec et que dans les plus grandes villes du Honduras. Dans ce petit village où tout le monde se connaît et où l'Église est très présente, les relations amoureuses pré-maritales sont très mal vu par la communauté, surtout celles qui sont vécues au grand jour. On ne voit donc personne démontrer des signes d'affections amoureuses dans les rues. Même les couples mariés conservent l'affection dans la plus grande intimité. Cela n'empêche pas les hommes de tout âge de siffler les femmes dans les rues, de leur envoyer des becs de la bouche et de les interpeller. Une des raisons expliquant pourquoi les relations sexuelles pré-maritales sont très mal vues est l'omniprésence de la religion dans le village, religion qui les juge très fortement. Cependant, même si les relations amoureuses et sexuelles avant le mariage sont très mal vues, beaucoup de personnes, hommes et femmes, en ont secrètement. Quand j'ai voulu savoir pourquoi des hommes très croyants cherchaient à défier les recommandations de l'Église et avoir des relations sexuelles, on m'a répondu que c'était parce qu'ils étaient des hommes. Être un homme venant ainsi avec l'incapacité à l'abstinence sexuelle. Dans un petit village où tout le monde se connaît et où la sexualité pré-maritale est tabou, l'accès à la contraception et aux préservatifs n'en est que plus difficile. Comment se procurer des préservatifs sans que tout le monde sache que la personne a une vie sexuelle active et soit jugée? De plus, les préservatifs se vendent ici que dans les pharmacies, à l'arrière des comptoirs. Il n'y a pas de pharmacie dans le village. Les pharmacies les plus proches sont dans la ville de Santa Barbara, une ville à environ 20 km du village de Concepcion. Je doute fortement que tous les gens de Concepcion aient accès facilement à la ville puisque ce n'est pas tout le monde qui possède un véhicule et qui possède l'argent pour prendre l'autobus. Je crois qu'il n'y a donc aucun préservatif qui se vend dans le village ou à proximité, ce qui en réduit grandement l'accessibilité. Il y a des préservatifs de disponible à la mairie, mais avec les tabous sociaux reliés à la sexualité, je doute fortement que les gens de la communauté qui ne font pas partie des privilégiés un peu plus instruits en profitent réellement. Dans les cliniques médicales, la planification familiale est gratuite pour les femmes. Tous les jours, quelques-unes viennent se faire injecter du depo-provera: c'est leur moyen pour contrôler les naissances. Cependant, ces mêmes cliniques ne distribuent pas de préservatifs afin de protéger contre les maladies transmissibles sexuellement.

La mentalité populaire est que la protection sexuelle et la contraception est la responsabilité exclusive de la femme. Or, dans cette communauté machiste, les femmes n'ont pas toujours devant elles le choix de se protéger. D'ailleurs, la plupart des relations sexuelles hors-mariage sont vécus en cachette et rapidement. La protection n'est pas toujours possible. De plus, l'avortement demeure toujours illégal au Honduras. Les médecins ne peuvent pas le pratiquer légalement. Donc, lorsqu'un «accident» arrive et que l'ovule est fécondée, il n'y a plus de retour en arrière. Dans tous les cas, il subsiste un manque d'éducation en matière de sexualité ainsi que de vieilles mentalités et croyances qui en découle. Les conséquences sont grandes pour les femmes. La plupart des femmes du village ont des enfants très jeunes, à partir de 14-15 ans, souvent avant le mariage. Beaucoup de jeunes femmes se retrouvent seules avec un ou des enfants à faire vivre parce que le père les a abandonnés à leur sort. Pour ce qui est des maladies transmissibles sexuellement, le médecin du village a diagnostiqué un cas de VIH. Cependant, il est inévitable qu'il en ait plusieurs autres non-diagnostiqués encore.

À Concepcion del Sur, j'ai eu une discussion un jour avec une hondurienne de 32 ans. Elle avait 5 enfants dont 2 qui sont décédés en bas-âge. Son premier enfant, elle l'a eu lorsqu'elle avait 15 ans. Son mari était mort depuis quelques années. Elles partageaient avec moi le fait qu'elle était toujours dans la maison à travailler et qu'elle ne pouvait jamais sortir. Elle me disait: «Travailler, travailler, c'est tout ce que je fais». Malgré tout, elle souriait de son sourire aux dents cariés. Et moi devant elle, moi qui ait 21 ans, aucun enfant, moi qui étudie; je me sens loin de sa réalité. Et la réalité qu'elle connait, elle la partage avec des milliers de femmes du pays.



Écrit par Valérie Allard

Je la remercie pour la collaboration spéciale :)

G.S.

lundi 5 juillet 2010

Woman's last stand

On sait tous que le Superbowl est l'occasion ultime pour les publicistes de faire mousser leurs produits devant des milliers de téléspéctateurs. Ils mettent donc toute leur énergie, toutes leurs neurones à la conception de ces quelques secondes. Voici une publicité qui a été présentée lors du dernier Superbowl.




Wow. Vous êtes conquises n'est-ce pas ? Voici ce que les femmes ont décidé de répliquer à cet étalage de désarroi masculin.

Perso, je préfère la suivante héhé.




En bonus, une publicité pro-vie d'un joueur de foot et sa parodie.

Livre : Marie Gérin-Lajoie, conquérante de la liberté

Une des mes lectures récentes...

Anne-Marie Sicotte. Marie Gérin-Lajoie, Conquérante de la liberté. Montréal, Les éditions du
remue-ménage, 2005, 503 p.




Ce livre est une biographie très bien faites et accessible à tous et toutes. On peut y voir le parcours assez exceptionnel de Marie Gérin-Lajoie (1867-1945), une des premières femmes à s’insurger contre la condition des femmes au Canada et plus particulièrement des catholiques francophones. Documenté à même le fond d'archives de Marie Gérin-Lajoie, la recherche historique est très complète et plusieurs encadrés viennent apporter des éléments de plus au texte. Ces écrits publics autant que personnels sont énormément utilisé, ce qui nous rend bien l’état d’esprit de Marie Gérin Lajoie et les obstacles qu’elle a rencontré tout au long de sa vie. Bref, j’ai bien aimé! Par un tour de passe-passe assez remarquables, l’auteure réussi à mettre énormément de contenu sans rendre le livre ennuyant ou trop long. J’apprécie le fait qu’on parle non seulement des évènements importants et des accomplissements de Marie, mais également de ses doutes et remises en question. Un très bon livre, une femme inspirante et une lecture qui redonne une bonne dose de courage en nous rappelant les combats des femmes avant nous!



Sommaire de la maison d'édition:
Elle a été première ministre de la solidarité féminine, et la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, qu’elle a fondée, fut le siège de son gouvernement. Pendant un demi-siècle, Marie Gérin-Lajoie a déployé une infatigable ardeur à combattre les préjugés véhiculés au sujet des femmes, considérées alors par beaucoup comme des êtres influençables aux nerfs fragiles et aux facultés intellectuelles limitées. Cette biographie met en relief la destinée exceptionnelle de cette pionnière de la lutte pour le droit de vote et le droit à l’éducation pour les femmes du Canada français. Inlassablement, elle a dénoncé la situation au moyen d’une pensée sociale originale, transformant sa foi en volonté d’action. Indignée d’être, uniquement à cause de son sexe, une citoyenne de seconde classe à qui l’on interdit non seulement un éventail de professions, mais aussi l’exercice du droit de vote, elle a mis sur pied des regroupements syndicaux pour diverses catégories de travailleuses et fondé une fédération d’associations féminines qui a transformé la parole des femmes isolées en une puissante voix collective. Elle a ainsi ouvert la formidable brèche grâce à laquelle la génération suivante de féministes (dont sa propre fille, sœur Marie Gérin-Lajoie, et les militantes Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain) a pu obtenir des victoires significatives. En ce sens, elle a pavé la voie à l’explosion du mouvement féministe québécois à partir des années 1960.




G.S

samedi 3 juillet 2010

Hypathie, LA philosophe!

J'ai découvert sur le site web de l'association Idem une belle exposition sur les femmes oubliées de la sciences des hommes, on peut y découvrir plein de profils de femmes à travers le monde et le temps qui ont contribué à plusieurs disciplines.

Voici la personne qui m'a le plus marqué; Hypathie! Voici sa fiche;




Pour une fois qu'on peut entendre parler d'autre choses que la clic masculine des philosophes! En plus, ces cours étaient libres et gratuits! :)


Pour plus d'information la page wiki: Hypathie (malgré que je déplore un peu la manière dont on parle d'elle)


G.S.

vendredi 2 juillet 2010

G20 à Toronto - D'autres témoigagnes de femmes sur les conditions de détention

Suite à l'article précédent sur le sujet et pour faire un suivi voici d'autres témoignages de femmes détenues cette fois-ci de francophones; un texte et un vidéo.


Publié le 02 juillet 2010 à 05h00 | Mis à jour à 11h31
Soixante heures à «Torontonamo»
Agnès Gruda
La Presse



Dans la vie de tous les jours, Maryse et Jacynthe Poisson sont des étudiantes d'université vives, intelligentes et engagées.

La première étudie en travail social, la seconde en droit international. L'été, elles travaillent comme animatrices, l'une avec des jeunes, l'autre dans un quartier défavorisé. Ce sont aussi des soeurs jumelles. Elles ont 21 ans.

Mais pendant un cauchemar qui aura duré presque 60 heures, Maryse et Jacynthe n'étaient plus rien de tout cela. Elles étaient devenues des détenues désignées par un numéro inscrit sur un bracelet: 5366 pour Maryse, 5340 pour Jacynthe.

Pendant ces presque 60 heures, Maryse et Jacynthe ont mangé seulement quelques sandwichs au fromage Kraft. Parquées dans des cellules aux murs grillagés, leur univers se limitait à une toilette chimique laissée à la vue de tous, à un néon jamais éteint et à un plancher de béton froid.

Elles se sont fait confisquer leurs chaussures, leur montre et leur soutien-gorge. Oui, oui, leur soutien-gorge. C'est à cause de l'armature de métal, potentiellement dangereuse, paraît-il.

Au moment de monter dans le fourgon cellulaire, Jacynthe s'est même fait prendre ses lunettes. Comme elle est très, très myope, elle a passé près de trois jours dans le brouillard, incapable de lire les badges des policiers qui la traitaient comme elle n'avait jamais imaginé être traitée dans son pays, le Canada.

Car cette histoire se passe bel et bien au Canada, en 2010. Jacynthe et Maryse font partie du millier de personnes qui ont été arrêtées après que des casseurs eurent fait déraper les manifestations contre le sommet du G20.

Il était environ 8h45, dimanche, quand les policiers armés sont entrés dans le gymnase de l'Université de Toronto où elles dormaient en compagnie de 200 autres jeunes Québécois.

«Police! Haut les mains!» ont crié les agents. C'est là que le cauchemar a commencé. Il s'est terminé quand elles sont rentrées à Montréal, dans la nuit de mardi à mercredi, avec une accusation de complot sur les bras.

Nous nous sommes rencontrées dans un café, où elles m'ont raconté leurs deux jours et demi d'incarcération, leurs moments de révolte, de déprime et d'impuissance. Mais aussi les bulles d'humour et de solidarité.

Leur récit confirme ceux d'autres manifestants arrêtés au cours du week-end. Il recoupe les observations de l'Association canadienne pour les libertés civiles, selon laquelle la vaste opération policière du week-end était «disproportionnée, arbitraire et excessive».

Le hasard

L'avocat que Jacynthe et Maryse ont fini par consulter avant d'être libérées leur a conseillé de ne pas témoigner publiquement des événements du samedi, jour de la grande manifestation, tant que leurs démêlés judiciaires ne seront pas terminés.

Je me contenterai donc de noter que c'est le hasard le plus pur qui les a fait atterrir dans les autocars nolisés par la Convergence de luttes anticapitalistes (CLAC), qui ont amené des dizaines de manifestants à Toronto.

Pourquoi manifester contre le sommet des chefs d'État? Maryse voulait dénoncer certaines positions du gouvernement Harper, comme le rejet de la taxe bancaire. Jacynthe voulait se faire une meilleure idée du G20. Ses professeurs en parlent plutôt favorablement. Elle voulait voir l'autre côté de la médaille. Au lieu de ça, elle est passée de l'autre côté du miroir...

Réveil brutal

Après l'arrivée des policiers, les jeunes ont été sommés de rester assis, les mains à la vue des agents. Interdit de s'habiller. Interdit de se rendre aux toilettes. Un à un, ils ont décliné leur identité, fait fouiller leur sac, tendu leurs mains pour se faire menotter. Et ont attendu.

C'est là qu'un policier a demandé à Jacynthe de lui remettre ses lunettes. En cas d'accident du fourgon cellulaire, elles risquaient de lui causer des blessures.

Arrivées au centre de détention temporaire, c'est le choc: ces cages métalliques, ces toilettes découvertes, ça semblait sortir d'un mauvais film. «Dans une cage, il y avait plein de filles toutes recroquevillées. C'était dégradant», raconte Maryse.

Dans leur récit, Maryse et Jacynthe ont de la difficulté à situer les événements dans le temps. Faute de points de repère, les étapes de leur détention se fondent en un magma où certains éléments se découpent avec une précision chirurgicale.

«On devait crier pour tout. Pour avoir de l'eau. Du papier toilette. De temps en temps, on recevait un petit verre en styromousse ou quelques feuilles de papier», raconte Maryse.

Certains détenus s'entassaient à 30 dans une cage. Quand ils avaient faim ou soif, ils secouaient la plaque de métal fixée sur la grille. Le vacarme était infernal.

Les policiers se promenaient entre les cages en criant des noms et des numéros, l'air perdu. Dans la cellule de Maryse, il y avait une femme qui souffrait de problèmes de santé mentale. Elle réclamait ses médicaments. «Calm down», lui disaient les policiers. «Elle a fini par péter une coche, elle a crié et frappé sur les murs.» Il a fallu qu'elle en arrive là pour obtenir des soins.

Dépouillées de tous leurs biens, les prévenues qui avaient été surprises dans leur sommeil ne portaient pour la plupart qu'un short et une camisole. Certaines ont obtenu des chaussettes ou un chandail. Toutes ont eu froid.

Fouille à nu

Impossible de dormir: trop froid, trop bruyant. À un moment, on a commencé à appeler les jeunes femmes une à une. Celles qui revenaient tremblaient et pleuraient. Elles venaient de subir leur première fouille à nu.

À un moment, les «filles» sont transférées, pieds et mains liés, vers la Cour, puis vers la prison des femmes. Deuxième fouille à nu, devant une porte ouverte cette fois.

À un moment, les jumelles subissent un interrogatoire surréaliste. «As-tu l'intention de te suicider dans les deux prochaines heures?» Puis: «Es-tu folle?» Elles s'étonnent encore de cette formulation méprisante.

À la prison des femmes, les prisonnières finissent par recevoir leur premier repas digne de ce nom et des uniformes verts qui les tiennent plus au chaud. Mardi, elles comparaissent enfin devant le juge, qui les informe de leur acte d'accusation: complot avec intention criminelle.

Avant de partir, Maryse et Jacynthe doivent encore signer leurs conditions de libération. «Signez tout de suite», leur dit le policier. Quand elles prennent le temps de lire le document, elles se font menacer de retourner en prison. Quand elles protestent, elles se font répondre: «La prochaine fois, vous irez commettre votre crime au Québec!»

Enfin libres, les filles tombent dans les bras de leur père. Mais encore faut-il aller chercher leurs biens à la prison des femmes. Maryse retrouve presque tout, sauf une écharpe, un manteau et une petite culotte d'une couleur suspecte: le noir...

Jacynthe, elle, n'a jamais récupéré ses affaires. Elle est sortie de prison sans papiers d'identité, sans carte bancaire. Et sans lunettes.

Montagnes russes

Pendant leur incarcération, les deux jeunes femmes ont connu les montagnes russes, passant de la colère à l'abattement. Parfois, les détenus se livraient à des jeux pour passer le temps. Des jeux d'enfant où, par exemple, ils personnifiaient des animaux pour défier les policiers. «Ils nous traitaient comme des animaux, alors...»

Et il y a aussi eu des moments de délire joyeux. Dominic, étudiant en sociologie, raconte comment les gars de sa cellule ont fabriqué un ballon en plastique et styromousse. C'était l'Italie contre le Ghana...

Mais ces moments de légèreté ne changent rien au fond des choses: Maryse, Jacynthe, Dominic, tout comme Émilie Guimond-Bélanger, l'émissaire de Québec solidaire au G20, elle aussi accusée de complot, ont tous été profondément choqués par ce qu'ils ont vécu.

«Jamais je n'ai senti que les policiers me considéraient comme si j'étais présumée innocente», dit Jacynthe. «Jamais je n'aurais cru que mes droits pouvaient être violés comme ça», dit sa soeur jumelle.

Émilie Guimond-Bélanger souffre d'hypoglycémie et il a fallu qu'elle se sente défaillir pour qu'un policier prenne son état au sérieux. «Je ne demandais pas des oreillers de plume, je voulais juste manger!»

Et tous racontent comme il était pénible d'être maintenus dans l'ignorance absolue de ce qui les attendait. Pire: d'être sans cesse nourris de faux espoirs. Le verre d'eau s'en vient; le coup de fil, c'est pour bientôt. Des heures plus tard, toujours rien.

Dominic est un jeune homme costaud de 23 ans. Mais à un moment, il a craqué. Une nuit, il a vu ses compagnons couchés sur le sol, grelottant dans leur sommeil. «On aurait dit qu'ils faisaient une crise d'épilepsie.» Dominic a alors éclaté en sanglots.

Pendant un moment, il a eu l'impression d'être à Guantánamo. Les gars de sa cellule ont d'ailleurs rebaptisé leur prison. Ils l'ont appelée: «Torontonamo».



G20: Emilie Guimond-Bélanger dénonce l'injustice qu'elle a subie





G.S