lundi 30 mai 2011

Film: Made in Dagenham (Les dames de Dagenham)


J'ai eu un coup de coeur pour le film : Made in Dagenham (Les dames de Dagenham). Le film est basé sur l'histoire vraie de la grève des ouvrières de l'usine Ford de Dagenham (Grande-Bretagne) en 1968. En premier lieu, elles partent en grève pour contester leur classification comme travailleuses non qualifiées pour réclamer celle de travailleuses partiellement qualifiées. Rapidement, elles visent plus haut et demandent un salaire égal à celui des hommes.

Tout au long du film, on voit les obstacles qu'elles rencontreront venant de toute part, à la fois des ouvriers, du syndicat et de l'entreprise. Cette grève durera 3 semaines et mènera deux ans plus tard à une loi sur l'égalité salariale : Equal Pay Act. Le film correspond de manière assez fidèle aux faits historiques.


L'histoire des personnages est, par contre, créée de toute pièce, notamment le personnage principal, Rita O'Grady (Sally Hawkins). Les éléments fictifs ajoutés aux films inspirés de faits vécus sont souvent un peu boiteux, mais dans ce cas-ci, le résultat final est très bien. D'ailleurs, les histoires personnelles des travailleuses permettent d'aborder différentes réalités comme les proches aidantes et la vie de couple.

Seul petit bémol qui me déçoit par rapport à l'histoire véridique, c'est que les couturières de l'usine Ford étaient en réalité plus âgés et moins ''tendance'' que les jeunes femmes présentées dans le film. Je trouve dommage qu'on est éclipsé ce fait en misant sur un casting ''jeune''. Il aurait été tellement intéressant qu'on profite de l'occasion pour présenter les femmes plus âgées comme des personnes inspirantes et compétentes.




J'avouerais que je n'avais pas de grandes attentes en visionnant le film. À vrai dire, j'attendais la scène qui me ferait décrocher et où je me dirais que l'équipe de production n'a rien compris à la lutte des femmes. Et bien, ce moment n'est pas venu. En fait, j'ai été agréablement surprise. Le film Les dames de Dahendam n'est certes pas un chef d'oeuvre cinématographique, mais l'histoire est rapportée avec justesse. C'est un film léger avec des touches d'humour, tout en gardant un message fort et toujours d'actualité : l'égalité entre les hommes et les femmes.



Je le conseille fortement! (Puisqu'il est léger et divertissant, je le trouve parfait pour discuter du sujet avec des jeunes)


Des images d'archive de la grève des couturières de Ford de 1968





Lien
Plus d'info sur la grève: Ford sewing machinists strike of 1968

jeudi 26 mai 2011

Le consentement



Ces derniers temps, les procès pour agressions sexuelles font les manchettes, Dominique Strauss-Kahn, Roman Polanski, Julian Assange… Des affaires surmédiatisées qui mettent en lumière les préjugés qui subsistent sur les agressions sexuelles. D’ailleurs, récemment et pas très loin de nous, un juge du Manitoba a affirmé que la victime avait contribué à son agression par sa tenue et son attitude (il a donc donné une peine réduite à l’agresseur)

La plupart du temps, dans les délires journalistiques et l’opinion du public, c’est la notion centrale définissant les agressions sexuelles; le consentement, qui est malmenée. Un concept qui peut sembler simple et allant de soi, mais qui est loin de l’être dans une société ou les femmes sont dépeintes comme devant être dociles et disponibles sexuellement pour les hommes.

Considérant qu’une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel commis sur une personne sans son consentement, discuter du consentement c’est faire une action concrète pour lutter contre les agressions sexuelles et vivre des relations plus égalitaires et respectueuses avec ses partenaires!

Dire et faire respecter ses limites

Il est important de connaître vos limites, les exprimer et les faire respecter si nécessaire. Vous avez tout à gagner à favoriser un dialogue sur vos limites, désirs et malaises avec votre partenaire. Vous êtes en droit de dire NON et que votre NON soit respecté. Ce n’est pas parce que vous consentez à telle activité que vous consentez automatique à d’autres. Vos limites peuvent probablement changer d’une occasion à une autre et même dans une même journée, alors rappelez-vous qu’à tout moment vous êtes en droit de changer d’idée et d’arrêter.

Être à l’écoute et respecté

Il est important d’exprimer clairement ce que vous voulez et de demander à votre partenaire sa permission. Si vous souhaitez une relation intime, assurez-vous d'avoir son consentement et arrêtez-vous immédiatement si elle ou il n’est pas d’accord. La personne a le droit de retirer son consentement n’importe quand et avoir consenti à une relation sexuelle auparavant ne donne pas une permission automatique pour l’avenir. Posez des questions, demandez, ne présumez de rien en vous fiant sur des impressions vagues et vos interprétations. Plusieurs vont dire que cela brise l’ambiance de posez des questions, pourtant l’ambiance est encore plus ruinée quand une des deux personnes se sent forcé et mal à l’aise.


Non c’est non!

"Pas maintenant" ça veut dire NON
"Non merci" ça veut dire NON
"J'ai un-e petit-e ami-e" ça veut dire NON
"J'ai/tu as trop bu" ça veut dire NON
"Je ne suis pas intéressée" ça veut dire NON
"Ne me touche pas" ça veut dire NON
NON ça veut dire d’arrêter maintenant! NON ça ne veut pas dire de ralentir, d’essayer de convaincre la personne ou qu’au fond on veut dire oui.


Pour terminer quelques pistes de réflexion personnel et qui sais peut être même l’objet de vos futures conversations entre ami-e-s ou avec votre partenaire!

- Comment définis-tu le consentement? As-tu déjà parlé de consentement avec ton ou ta partenaire ou avec des ami-e-s?
- As-tu déjà poussé une personne à faire quelque chose alors qu’elle démontrait une hésitation à ce propos?
- As-tu l’impression qu’être en relation avec une personne implique qu’il y ait une obligation à avoir des rapports sexuels?
- Comment réagis-tu lorsqu’une personne est inconfortable avec ton attitude et refuse de faire quelque chose? Te mets-tu sur la défensive? Te sens-tu coupable? Est tu capable de prendre du recul, d’écouter, de comprendre et de la soutenir?

Questions issues d’un atelier sur le consentement, écrivez nous pour l’obtenir : lesfuries@gmail.com


Plus d’info :
Consent is sexy


G.S.

samedi 14 mai 2011

«Tu n'as pas le sens de l'humour...»

J'implose! «Tu n'as pas le sens de l'humour...»
Avez-vous déjà réfléchi à ce commentaire et sa signification?!?

La plupart du temps (enfin selon mon expérience) la fameuse phrase est dirigée vers quelqu'un-e qui conteste un commentaire, une initiative ou une toute autre chose. On lui rétorque alors, «Bah voyons, c'est de l'humour.», «Tu n'a vraiment pas le sens de l'humour.», «C'est juste pour rire...» etc.

On peut allègrement observer la dite phrase sur le net notamment lorsque des personnes vont dénoncer des pages Facebook racistes ou sexistes. Les personnes interviennent sur le mur pour mentionner que le groupe en question est offensant et haineux et une partie des membres leur répondent , c'est juste des blagues... vous n'avez pas le sens de l'humour.

Mentionnons que ces groupes portent des noms (tous très drôles) comme : Aryan brotherhood, Women belong in the kitchen, beaten if they refuse, It's not rape, its surprise sex, I feel badass when I tell a racist joke in public etc.

Sérieusement, quand on y pense, dire «Tu n'a pas le sens de l'humour» suite à un commentaire qui explique que c'est offensant lance quel message? Quel est sont utilité (elle doit en avoir une si les gens l'utilisent)?

Pour moi le message est clair : Malgré que tu aies énoncé un malaise, je ne remettrais pas en question mon comportement, je ne m'excuserais pas, je vais même te reprocher de t'avoir exprimé, car je peux tout dire sous le couvert de l'humour et c'est toi qui est dans le tort.
Bref, une expression qui permet de ne pas remettre en question les différentes oppressions : racisme, sexisme, homophobie/lesbophobie etc.


Pour aller un peu plus loin... des articles!

A woman walks into a rape, uh, bar

Pourquoi les blagues sexistes nous donnent la nausée

Why rape jokes aren't harmless fun.

Homosexualité dans le sport. Des blagues qui font mal

Rape Jokes Aren’t Funny, Nigel Lythgoe

Vidéos

Gay & Lesbian Jokes Are Not Funny


L'humour après tout, n'est-ce pas des gens qui sourient, qui sont heureux et non pas qui se sentent mal, attaqués ou exclus. Avoir le sens de l'humour, ça ne serait pas plutôt justement de faire la différence entre ce qui est drôle et ce qui fait violence.


Pour terminer, une petite chanson qui me trotte dans la tête quand j'entends... «Tu n'as pas le sens de l'humour...»



G.S.

mercredi 11 mai 2011

Coupe menstruelle

Parce qu'on ne parlera jamais assez des alternatives, voici un documentaire des Lucioles sur une des alternatives d'hygiène menstruelle; le Keeper (coupe menstruelle)


LienT’ES ÉKEEPÉE? (18:22) réal.: Cynthia Lévesque, Annie Demers Caron — Présentation d’une alternative écologique et économique aux produits hygiéniques féminins usuels: la coupe menstruelle réutilisable (Keeper).






Et quelques images!


Une BD présentant les incertitudes des premières fois avec la coupe menstruelle

Affiches et BD provenants de EasyCup


Plus d'info? C'est par là : Alternatives d'hygiène menstruelles


G.S.