Les membres de Campus féministe et des collaboratrices externes ont publié une revue sur la sexualité féminine et le féminisme (disponible en ligne en format PDF)
***La revue n'est plus hébergée sur ce lien, vous pouvez toutefois nous écrire et nous vous la ferons parvenir; lesfuries@gmail.com***
Voici la contribution des Furies:
Singulier ou pluriel…
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Nouvelles érotiques, réflexions féministes, relations homme-femme, poésie et bien plus!
Voici la contribution des Furies:
Singulier ou pluriel…
La sexualité… le sexe, le plaisir, le pénis, le vagin, le corps, un bel homme, une belle femme, un rapport sexuel, la pilule, le condom, le désir… toujours un, toujours une seule vision mais pourtant…
La sexualité est bien le domaine le plus éclectique qui soit. S’il est des choses sur lesquelles on croit avoir le contrôle, ce sont bien nos pratiques sexuelles. Notre sexualité nous semble personnelle, alors qu’elle est régie par le politique. S’il y a une multitude de personnes différentes, pourquoi n’y aurait-il qu’une seule sexualité envisageable?
Sous peine d’être marginalisé-es ou ridiculisé-es, nous devons nous astreindre à un large éventail de normes, de codes, et de prescriptions, qu’elles soient morales, médicales ou autre. Ces normes nous dictent et nous conditionnent à agir selon ce qui est « normal » donc souhaitable, par opposition à ce qui est « anormal » et considéré comme pervers, menaçant, subversif. La sexologie actuelle et passée est trop souvent basée sur cette dichotomie excluante et opprimante. Les médias et la pornographie sont les principaux moyens de transmission de cette idéologie de la « normalité ». Des comportements autrefois considérés déviants (par exemple la sodomie, la masturbation) sont aujourd’hui autorisés sous certaines conditions strictes, évitant ainsi toutes remises en question des rôles.
Alors qu’on nie leur vie sexuelle aux enfants et aux personnes âgées, le reste des hommes et femmes sont tenus d’avoir une vie sexuelle le plus active possible en fonction de leur âge, mais aussi en fonction de leur classe sociale ou de leur origine ethnique. Ce type d’attente a pour résultat par exemple qu’une jeune femme ou un jeune homme dans la vingtaine et toujours « vierge » (concept à remettre en question d’ailleurs, puisqu’il est essentiellement culturel) se sentira complexé-e par son état.
Même chose pour l’hétérocentrisme (système de pensée idéologique faisant de l'hétérosexualité la norme unique à suivre en matière de pratique sexuelle) qui peut rendre extrêmement difficile par exemple la découverte et l’acceptation d’une orientation sexuelle différente de l’hétérosexualité. Il en résulte la plupart du temps du déni, de l’insécurité, de la confusion et surtout de la peur face à la répression homophobe, lesbophobe, et autres.
Le phallocentrisme (dont la définition générale est la domination des hommes sur les femmes, mais qui dans ce cas-ci est utilisé dans une perspective de pratique sexuelle) nous apprend qu’un rapport sexuel est essentiellement défini par une pénétration pénis-vagin. Renforçant ainsi l’idée d’une sexualité ne pouvant être complète et satisfaisante qu’en étant vécue par un homme et une femme, comportant une pénétration et procurant sans faute du plaisir aux deux parties. Si le plaisir n’est pas atteint par cette méthode infaillible, il y a forcément une des deux personnes qui a des troubles sexuels à résoudre. Inutile de rappeler le tort que ce genre de conception a causé dans le passé.
Au lieu de chercher à apprendre à nous connaître, à nous écouter et à nous découvrir, nous cherchons (et surtout angoissons) sur ce qu’il faut faire, ce qui est bien/mal, ce qui est correct, normal. Il faut être à la hauteur… mais de quoi au juste? Il faut rester dans les limites de LA sexualité, mais à quel prix…
Il est temps d’accepter et de revendiquer notre droit à une sexualité plurielle, inventive, large et satisfaisante, et cela selon nos propres besoins, nos propres définitions, nos propres désirs. Un modèle unique n’incite pas à la découverte, la communication, la pluralité, la connaissance et l’écoute de soi et de l’autre. Une norme par définition nous limite. Pour être bien avec nous-mêmes et vivre pleinement notre sexualité, il faut briser cette vision unique de ce que devrait être LA sexualité et trouver les nôtres. Reconnaissons la multitude de comportements sexuels sains et la diversité de nos sexualités humaines.
Les sexualités… des réalités qui se composent d’individus qui ont des corps et des désirs multiples, ces personnes vivent des sexualités ou pas selon leurs choix. Il existe plusieurs rapports sexuels et orientations sexuelles qu’on peut découvrir et explorer. Bref, il existe une diversité de manière de vivre LES sexualitéS!
G.S
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