Pas toujours facile les soupers de famille du temps des fêtes, surtout quand le
sujet de l’égalité entre les hommes et les femmes vient sur la table. Question de rétablir quelques faits autour de
votre repas des fêtes si le cœur (et le courage) y est, voici un bref guide de
survie pour déconstruire quelques arguments
masculinistes.
Qu'est-ce que le mouvement masculiniste?
Ce mouvement mets de l'avant l’idée que les hommes vont mal et que la masculinité est en crise. La plupart du temps, ce discours relie cette crise aux femmes et surtout aux avancés du féminisme qui feraient en sorte que les femmes domineraient la société québécoise. Bref, le Québec vivrait sous le matriarcat. Les hommes seraient relégués à des rôles méprisables et seraient opprimés par les femmes.
Malheureusement, ce discours a fait son chemin dans les médias et bien des gens y croient de bonne foi. Il est donc fort possible que l’oncle Yves, grand-père Bertrand ou même la cousine Marie vous parlent du «fameux» matriarcat québécois.
Voici 3 arguments qui sont assez bien ancrés dans l’opinion
populaire et qui sont souvent mis de l’avant par le mouvement masculiniste.
Décrochage scolaire
des garçons
Le système scolaire ne serait plus adapté aux garçons. Les méthodes d’enseignement et les programmes seraient féminisés et décourageraient les garçons étant donné que cela ne correspond pas à leur nature masculine.
Il est clair qu’il faut viser la réussite scolaire de tous les enfants. Cependant, il est faux de prétendre que les femmes sont responsables des difficultés scolaires des garçons. Les difficultés des garçons sont, fort probablement, bien plus reliées à l’effet des stéréotypes sexistes. Pourtant, loin de remettre en question la socialisation différenciée des garçons et des filles, les masculinistes la valorisent en réclamant un retour à des modèles traditionnels d’éducation et parfois jusqu’à la non mixité des institutions scolaires.
Ces solutions mises de l’avant par les tenants du discours masculiniste se réfèrent à un modèle unique et très restreint de la masculinité. L’ouverture à la diversité constitue néanmoins une bien meilleure manière d’améliorer le rapport à l’école des enfants et de les préparer à la vie en société. La réussite scolaire passe par la réduction des stéréotypes sexuels, pas leur renforcement et leur promotion.
Il est clair qu’il faut viser la réussite scolaire de tous les enfants. Cependant, il est faux de prétendre que les femmes sont responsables des difficultés scolaires des garçons. Les difficultés des garçons sont, fort probablement, bien plus reliées à l’effet des stéréotypes sexistes. Pourtant, loin de remettre en question la socialisation différenciée des garçons et des filles, les masculinistes la valorisent en réclamant un retour à des modèles traditionnels d’éducation et parfois jusqu’à la non mixité des institutions scolaires.
Ces solutions mises de l’avant par les tenants du discours masculiniste se réfèrent à un modèle unique et très restreint de la masculinité. L’ouverture à la diversité constitue néanmoins une bien meilleure manière d’améliorer le rapport à l’école des enfants et de les préparer à la vie en société. La réussite scolaire passe par la réduction des stéréotypes sexuels, pas leur renforcement et leur promotion.
Suicide des hommes
Le pourcentage élevé de suicide chez les hommes est souvent associé aux avancés du féminisme, aux choix des femmes de se séparer de leur conjoint et l'absence de modèles purement masculins.
Empiriquement, il est vrai que les hommes au Québec se suicident plus que les femmes, mais il est à noter que les masculinistes, qui font grand état de ces statistiques, ne les décortiquent pas. En effet, si on s'attarde aux catégories d'hommes les plus à risque, on retrouve les amérindiens, bisexuels et homosexuels. Chez les bisexuels et homosexuel, c'est souvent la pression sociale à se conformer au modèle hétérosexuel qui amène une détresse. D'ailleurs, les propos des masculinistes ne s'attardent qu'aux suicides des hommes blancs hétéros séparés ou divorcés.
La préoccupation seulement face au suicide des hommes occultent ceux des femmes. Effectivement, pour certaines tranches d'âge celles-ci se suicident même plus que les hommes. Pour les 30-49 ans en 1999-2000, il y a eu 5,2/10 000 suicides chez les femmes et 4,8/ 10 000 suicides chez les hommes.
Si on tient compte des tentatives de suicide, selon les statistiques, les femmes en font plus que les hommes ou se retrouvent à égalité. Comment expliquer la plus forte mortalité des hommes? Et bien, les femmes ont une tendance à se tourner moins souvent vers des méthodes plus meurtrières (arme à feu, monoxyde de carbone) soit parce qu'elles n'y ont pas accès, qu'elles ne sont pas familières avec celles-ci ou que leur socialisation ne les encourage pas à opter pour ces méthodes.
De plus, les causes des suicides sont variées et multiples. Le suicide est une problématique complexe qui ne peut se réduire à dire que les hommes souffrent à cause des femmes.
Empiriquement, il est vrai que les hommes au Québec se suicident plus que les femmes, mais il est à noter que les masculinistes, qui font grand état de ces statistiques, ne les décortiquent pas. En effet, si on s'attarde aux catégories d'hommes les plus à risque, on retrouve les amérindiens, bisexuels et homosexuels. Chez les bisexuels et homosexuel, c'est souvent la pression sociale à se conformer au modèle hétérosexuel qui amène une détresse. D'ailleurs, les propos des masculinistes ne s'attardent qu'aux suicides des hommes blancs hétéros séparés ou divorcés.
La préoccupation seulement face au suicide des hommes occultent ceux des femmes. Effectivement, pour certaines tranches d'âge celles-ci se suicident même plus que les hommes. Pour les 30-49 ans en 1999-2000, il y a eu 5,2/10 000 suicides chez les femmes et 4,8/ 10 000 suicides chez les hommes.
Si on tient compte des tentatives de suicide, selon les statistiques, les femmes en font plus que les hommes ou se retrouvent à égalité. Comment expliquer la plus forte mortalité des hommes? Et bien, les femmes ont une tendance à se tourner moins souvent vers des méthodes plus meurtrières (arme à feu, monoxyde de carbone) soit parce qu'elles n'y ont pas accès, qu'elles ne sont pas familières avec celles-ci ou que leur socialisation ne les encourage pas à opter pour ces méthodes.
De plus, les causes des suicides sont variées et multiples. Le suicide est une problématique complexe qui ne peut se réduire à dire que les hommes souffrent à cause des femmes.
Garde partagée des
enfants
Le système judiciaire serait corrompu et favoriserait de manière systémique les femmes dans l'attribution de la garde des enfants.
L'attribution de la garde des enfants que les parents soient mariés, unis civilement ou conjoint de fait est encadrée juridiquement. La notion de l'intérêt de l'enfant est un pilier central de ces lois. Pour restreindre le droit d'accès d'un parent, le système judiciaire doit avoir la preuve que le parent à un comportement qui peut aller à l'encontre de l'intérêt de l'enfant.
D'ailleurs, les cas qui se rendent jusqu'au juge pour trancher sont assez rares. En effet, les parents la plupart du temps s’entendent à l'amiable ou passent par un processus de médiation qui vise à trouver une entente. Une fois cette entente faite, le tribunal ne fait que l'entériner. C'est dans environ 12% des dossiers que les parents ne parviennent pas à s'entendre sur la garde et où le juge devra prendre une décision. La plupart des choix concernant la garde des enfants ne proviennent donc pas du système judiciaire, mais d'un accord mutuel entre les parents.
Pour en savoir plus sur le sujet :
Le livre Le Mouvement masculiniste au Québec : l'antiféminisme démasqué sous la direction Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri
Le livre Le Mouvement masculiniste au Québec : l'antiféminisme démasqué sous la direction Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri
Et une vidéo de Katerine Martineau, diffusée par Vidéo distorsion, qui déconstruit plus largement l’argumentaire masculiniste.
On se laisse sur une petite BD! Joyeuses fêtes à toutes!
1) Je ne suis pas féministe, mais2) Seulement attendre là et être décorative est un peu ennuyant3) Finalement, je suis vraiment féministe